1862 Matter1862 - Matter - Saint-Martin, le Philosophe inconnu

Saint-Martin, Le philosophe inconnu.
Sa vie et ses écrits.

D'après des documents inédits.
Son Maître Martinez et leurs groupes
d'après des documents inédits.
Par M. [Jacques] Martin
Conseiller honoraire de l'Université de France
Ancien inspecteur général des bibliothèques publiques, etc.
Paris, Librairie académique Didier et Cie, libraires-éditeurs
35, quai des Augustins
1862

Préface du livre de J. Matter (pages V-X)

Après les brillantes appréciations de Saint-Martin par Chateaubriand et madame de Staël, par M. de Maistre et M. Cousin, il n'est plus nécessaire de rien ajouter sur l'importance du rôle que le « philosophe inconnu » a joué dans l’histoire de la pensée sur la fin du dernier siècle et au commencement du nôtre.

S'il y avait eu quelque hésitation encore, le savant commentaire de M. de Baader, les réflexions critiques de M. Moreau, l'éloquente thèse de M. Caro, et la charmante esquisse de M. Sainte-Beuve, auraient certainement achevé de la vaincre.

Cependant Saint-Martin n'a pas encore pris dans l'histoire de la littérature moderne la place qui lui est due, et l'on peut dire, a peu près sans exagération, qu'il est demeuré pour le monde ce pour qui il s'est donné, le philosophe inconnu. [page VI]

Sans doute, sa doctrine est exposée dans ses nombreux volumes; mais elle ne l'est pas entièrement, il s'en faut beaucoup ; et elle ne l'est pas clairement, il s'en faut davantage. Quelques-uns de ses écrits, récemment publiés, et d'autres encore inédits, sont indéchiffrés, sinon indéchiffrables; et, dans sa correspondance intime, on entrevoit partout qu'il avait des points de doctrine réservés, même l'égard du plus avancé d'entre tous ses disciples.

Ce qui restait tout à fait obscur jusqu'ici, c'étaient les véritables origines de la doctrine de Saint-Martin, et ce qu'il était impossible d'entreprendre, c'était de faire le départ entre son enseignement propre et celui de son maître dom Martinez de Pasqualis, dont rien, pas une page, n'était connu du public. On ignorait donc à peu près au même degré le premier commencement et les derniers résultats de tout ce vaste ensemble de spéculations, les unes de pure philosophie, les autres de morale et de politique, d'autres encore de mysticisme et de théosophie, spéculations qu'avec un peu d'ambition pour Saint-Martin on pourrait appeler son système.

La vie du personnage était voilée des mêmes mystères que sa pensée. Nous n'avions que l'édition tronquée du [page VII] Portrait, l'emphatique éloge de Tourlet et l'esquisse un peu plus développée et plus tempérée de Gence : les renseignements recueillis par M. Caro et ceux que M. Sainte-Beuve publia dans ses belles pages consacrées au théosophe d'après le manuscrit autographe du Portrait en appelaient de plus complets.

Or, si la doctrine de Saint-Martin; qui n'est pas en politique une simple théocratie, ni en philosophie un simple mysticisme, mais qui est une véritable théosophie sur le gouvernement des choses divines et humaines, peut offrir aujourd'hui un intérêt tout spécial, cela est encore plus vrai de sa vie.

D'autres de nos contemporains, — car Saint-Martin est de notre siècle et des nôtres,—ont joué assurément dans l'enseignement, dans l'État et dans toutes sortes de carrières, un rôle bien plus considérable, plus éclatant et plus facile à marquer que celui d'un simple officier d'infanterie, simple élève des premières Écoles normales, auteur et chef d'école; sans doute, mais au demeurant plus grand dans la direction spirituelle, qui est de sa nature peu appréciable de la part du public, qu'en aucune autre situation. Mais, sous le point de vue des idéalités et des aspirations morales, je ne connais pas [page VIII] de vie contemporaine, si haut que je la cherche, qui puisse être mise au-dessus de la sienne, encore qu'elle soit défectueuse en fin de compte.

J'ajouterai que c'est là ce qui m'a le plus attaché à cette étude, et que, ce qui m'a paru le mieux mériter un peu d'attention partout en l'état où nous sommes, c'est cette existence si pure et si sereine au milieu de tant d'orages, si détachée en face de tous les attachements les plus vifs et des plus impérieux intérêts. Quand autour de lui tout est, ou bien passion, ou violence, ou persécution, ou peur, Saint-Martin est calme, aimant, sûr., désintéressé : le sage en personne. Et il l'est, non pas de par sa nature, mais de par sa volonté et sa raison.

Cela est toujours beau, et pour nous, aujourd'hui, cela est un peu plus beau que pour d'autres en d'autres circonstances.

Voilà ce qui m'a attaché ; et ce qui m'a fait croire qu'un certain nombre de feuillets sur Saint-Martin pouvaient offrir quelque attrait ou quelque utilité.

J'ai eu des raisons spéciales pour écrire ces pages.

Une rare bonne fortune a fait tomber entre mes mains, dans un voyage à l'étranger, les deux petits volumes manuscrits du traité de dom Martinez, De la Réintégration, [page IX] dont je ne connais que deux exemplaires, l'un en France, l'autre dans la Suisse française. J'ai donc pu comparer les deux copies les meilleures qui existent de cette relique devenue si rare.

Le propriétaire actuel des manuscrits de Saint-Martin, légués par celui-ci à M. Gilbert, par M. Gilbert à M. Chauvin, manuscrits dont on a fait récemment la vente à un de mes amis, a bien voulu les mettre tous à ma disposition.

J'ai pu consulter de même deux copies de la célèbre correspondance, en majeure partie encore inédite, de Saint-Martin avec le savant-patricien de Berne. Et j'ai pu joindre à ces lettres si instructives, celles, inédites aussi, du comte de Divonne que m'a communiquées M. le baron de Stenglin, ainsi que celles de Maubach, et celles de madame de Boecklin, la plus célèbre d'entre les amies de Saint-Martin, et que m'ont communiquées les personnes de Suisse et de France qui les possèdent.

Sans être tout à fait du groupe de Saint-Martin, il s'en était formé un, en Suisse, autour de son ami de Berne, le baron de Liebisdorf, groupe composé principalement du conseiller d'Eckartshausen, de mademoiselle Lavater et de mademoiselle Sarazin ; [page X] puis un autre en Allemagne, autour de Young-Stilling, et où se remarquait, après le grand duc régnant, dont il était l'ami, madame la baronne de Krudener, dont la vie eut des phases si diverses. J'ai lu les lettres de l'un et de l'autre de ces deux groupes, et j'ai trouvé dans les remarquables communications qui ont eu lieu entre eux, la correspondance qui répand le plus de jour sur celle de Saint-Martin : c'est celle de Young-Stilling et de Salzmann, qui est en ma possession.

Enfin, M. Taschereau a bien voulu, avec une rare courtoisie, mettre à ma disposition une copie du manuscrit autographe du Portrait, qu'il possède, et j'y ai puisé à pleines mains.

Mais si j'ai pu, grâces à ces secours, esquisser une biographie un peu complète d'un penseur éminent, il m'est toutefois arrivé souvent de rencontrer d'autant plus d'énigmes et d'obscurités nouvelles que je croyais avoir plus réussi à en dissiper d'anciennes. Si bien qu'aux plus vives expressions de ma reconnaissance pour les riches communications qu'on a bien voulu me faire, je dois joindre ici de plus vives supplications, à l'adresse de tous ceux qui ont quelques indications sur les personnages si nombreux et si considérables avec [page XI] lesquels Saint-Martin s'est trouvé en rapport : je les prie de vouloir bien, en l'honneur de sa mémoire et dans l'intérêt de la science, m'en faire part à l'adresse de mon éditeur.

Il n'est pas de complément ni de rectification que je ne sois prêt à recevoir avec la gratitude la plus empressée ; car on me permettra sûrement d'en profiter avec toute l'indépendance que j'ai mise dans mes appréciations soit de la doctrine, soit de la vie de l'éminent penseur.

Matter

Paris 1 mai 1862

bouton jaune   Jacques Matter, Saint-Martin, le philosophe inconnu.


Bio et bibliographie de Jacques Matter

1861 hoefer didot t34Nouvelle biographie générale
depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours,
avec les renseignements bibliographiques et l'indication des sources à consulter,
Firmin Didot fréres
Sous la direction
De M. Le Dr Goefer
Tome Trente-quatrième
Paris
Firmin Didot Frères, Fils et Cie, Editeurs
Rue Jacob
M DCCC LXI

Pages 284-285

Matter (Jacques),historien et philosophe français, né le 31 mai 1791, à Alt-Eckendorf, hameau voisin de Saverne (Bas-Rhin ). Fils d'un cultivateur aisé, qui le destinait au notariat, il apprit à lire et à écrire chez l'instituteur communal, dont à onze ans il tint l'école, et fit de tels progrès sous la direction d'un ministre protestant qu'il put en fort peu de temps suivre les hautes classes du lycée de Strasbourg. Il compléta son éducation à l'université de Goettingue, et quelques mois après les Cent Jours il se rendit à Paris, où il fréquenta surtout les leçons de MM. Boissonade, Lacretelle, Andrieu et Millin. Couronné en 1816 par l'Académie des Inscriptions pour un savant mémoire sur l'école d'Alexandrie, il fut chargé en 1818 du cours d'histoire au college de Strasbourg, et cumula depuis 1820 les doubles fonctions de directeur et de professeur d'histoire ecclésiastique au gymnase de la même ville. La publication de l'Histoire du Gnosticisme, complément de ses études sur les philosophes néo-platoniciens, lui valut l'emploi d'inspecteur de l'académie de Strasbourg (1828). Nommé en 1832 inspecteur général des études, il devint en 1845 inspecteur général des bibliothèques de France, officier de la Légion d'Honneur et conseiller ordinaire de l'université. Depuis quelques années il a été admis à la retraite. M. Matter est membre de plusieurs sociétés savantes, et a publié :

— Sur la protection accordée aux sciences, aux belles-lettres et aux arts chez les Grecs; Strasbourg, 1817, in-4°;

— De Principe rationna philosophicarum Pythagoræ; ibid., 1817, in-4°;

Essai historique sur l'École d'Alexandrie et Coup d'ail comparatif sur la littérature grecque depuis Alexandre le Grand jusqu'à Alexandre Sévère; Strasbourg et Paris, 1820, 2 vol. in-8° : cet ouvrage, couronné par l'Institut, a été entièrement refondu dans une seconde édition, qui a pour titre : Histoire de l'École d'Alexandrie comparée aux principales écoles contemporaines; Paris, 1840.1844,

-- Tables chronologiques pour servir de base à l'enseignement de l'histoire ecclésiastique; Strasbourg, 1827, in-8°;

— Histoire critique du Gnosticisme et de son influence sur les sectes religieuses et philosophiques des six premiers siècles de l'ère chrétienne; Paris, 1828, 2 vol. in-8°; r édit., augmentés, 1843-1844, 3 vol. in-8°; c'est un des travaux les plus estimés de l'auteur, qui l'entreprit comme une suite naturelle de l’Histoire de l'École d'Alexandrie; l'Académie des Inscriptions loi accorda un nouveau prix;

Histoire universelle de l'Église chrétienne; Strasbourg, 1828-1833, et Paris 1839, 4 vol. ia-8°;

Le Visiteur des Écoles; Paris, 18:1i, 1838, in-8°;

L'Instituteur primaire ; Paris, 1832, 1842, in-8°;

De l'influence des mœurs sur les lois et de l'Influence des lois sur les mœurs; Paris, 1832, 1843, in-80; ouvrage auquel l'Académie Française a décerné un prix extraordinaire de 10,000 fr., et où l'on remarque une instruction profonde, beaucoup de justesse d'esprit et de sagacité; deux traductions en ont été faites en Allemagne;

Histoire des doctrines morales et politiques des trois derniers siècles; Paris, 1836-1837, 3 vol. in-80;

Nouveau Manuel de l'histoire de la Grèce; Paria, 1839, in-18 ;

De l'Affaiblissement des idées et des études morales; Paria, 1841, in-8°;

Schelling et la Philosophie de la Nature; Paris, 1842, in-8°; 2e édit., très-augmentée, 1845, in- 8° ;

Lettres et Pièces inédites ou rarissimes des personnages éminents dans la littérature et la politique du dixième au -dix-huitième siècle; Paris, 1846, in-8°; ce volume renferme quatre-vingts pièces;

De l'Etat moral, politique et littéraire de l'Allemagne; Paris, 1847, 2 vol. in-8°;

Une Excursion gnostique en Italie; Paris, 1851, in-80;

Du Ministère ecclésiastique et de sa mission spéciale dans ce siècle; Paris, 1851, in• 89;

Histoire de la Philosophie dans ses rapports avec la religion; Paris, 1854, in-12;

Philosophie de la Religion; Paris, 1857, 2 vol. in-18, comprenant des études sur la science de Dieu , le monde matériel , le monde spirituel, etc. M. Matter a aussi traduit, pour la Bibliothèque Latine-Française de Panckoucke, De la Nature des Dieux et les Tusculanes de Cicéron, et édité Le Polythéisme romain de B. Constant (1893). Il a fourni des articles philosophiques ou littéraires au Lycée, au Musée des Protestants célèbres, à la Revue de Paris, à la Revue de Législation. étrangère , à l'Encyclopédie des Gens du Monde,-au Dictionnaire de la Conversation, au Moniteur, au Journal de l'Instruction publique, etc.

P.

Rabbe, Biogr. Univ. Des Contemp. — La Littér. Française contemp.

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Table des matières du livre de Jacques Matter

Préface

Chapitre premier. L'enfance de Saint-Martin. — Le collège. — Les premières lectures de piété. — L'école de droit. — Les premières lectures de philosophie. — La magistrature à Tours. — Les préventions.

Chapitre II. La carrière des armes. — La garnison de Bordeaux. — L'initiation à l'école de Martinez de Pasqualis. —. La doctrine secrète de Martinez. - Son Traité inédit. — La chute et la réintégration. — Les opérations théurgiques et le commerce avec les esprits supérieurs. — Une discussion entre Martinez et Saint-Martin. — Appréciation des Illuminés de France par M. de Maistre. (1766-1771)

Chapitre III. Dom Martinez et Saint-Martin à Paris et à Lyon. — Les principaux martinézistes. — L'abbé Fournié à l'école de Martinez, à Paris. — Son séjour à Londres. (1771-1778)

Chapitre IV. Mode de recrutement pratiqué par dom Martinez. — Les débuts de l'abbé Fournié. — Ses visions. — Ses écrits. — Ses rapports avec Saint-Martin. — Leurs divergences.

Chapitre V. Suite des martinézistes. — Cazotte, sa conversion, sa propagande, ses prophéties. — Madame la marquise de la Croix et ses manifestations. — Saint-Martin et le comte d'Hauterive. — Leurs conférences à Lyon. — Les extases et les absences du comte. (1771-1778)

Chapitre VI. Le grand monde. — Le premier ouvrage : Des erreurs et de la vérité. — L'école du Nord. — Les martinistes et les martinézistes. — Derniers rapports de Saint-Martin avec Martinez de Pasqualis. — Les Philalèthes et les Grands Profès. — L'œuvre de Saint-Martin dans le monde. — Ses rapports avec madame la marquise de Lusignan et madame la maréchale de Noailles, les Flavigny, les Montulé, les Montaigu, etc., etc. (1771-1778)

Chapitre VII. Rapports de Saint-Martin avec la marquise de Clermont-Tonnerre, mesdames d'Openoi et de Bezon, le général Duval, les Pontcarré, M. d'Etteville, Lalande, la marquise de La Croix, le duc d'Orléans, le chevalier de Boufflers, le curé Tersac, le maréchal de Richelieu. — Ses apparitions à Brailly, à Abbeville, à Étalonde.— Son premier voyage d'Italie. (1771-1778)

Chapitre VIII. Séjour de Saint-Martin à Toulouse. — Ses rapports dans cette ville. — Ses projets de mariage — Ses projets d'entrevues avec Voltaire et Rousseau. — Son séjour à Versailles, ses rapports avec M. Gence, etc. — L'initiation par les formes. — Madame la marquise de Chabanais. (1778-1787)

Chapitre IX. Relations de Saint-Martin avec la marquise de Chabanais, la duchesse de Bourbon et madame de B. — Une entrevue avec la maréchale de Noailles. — Un séjour auprès du duc de Bouillon. — La seconde publication : le Tableau naturel. (1771-1778)

Chapitre X. Un programme politique de l'Académie de Berlin. — Saint-Martin publiciste. — Son concurrent Louis Ancillon. — Son entrevue avec Bailly. — Etudes sur le magnétisme. — Son nouveau séjour à Lyon, en 1785. — L'agent de Lyon. (1778-1787)

Chapitre XI. Voyage d'Angleterre. — William Law. — Le comte de Divonne. — La marquise de Coislin. — L'aristocratie russe. — Catherine II et les martinistes. — Correspondance avec le prince Repnin. — Second voyage en Italie. — Le prince Alexis Galitzin et Thieman. — La princesse de Wurtemberg, le comte de Kachelof et la visite au château d'Etupes. — Le voyage d'Allemagne.

Chapitre XII. Le séjour de Saint-Martin à Strasbourg, — Sa rencontre avec madame la duchesse de Bourbon. — Ses relations avec les savants et les mystiques : Oberlin, madame de Boecklin, R. Salzmann, mesdames d'Oberkirch, de Frank, de Rosenberg, la comtesse Potoka. — Ses nouvelles études. — Sa conversion au mysticisme de Boehme. — Le paradis, l'enfer et le purgatoire terrestres de Saint-Martin. (1788-1791)

Chapitre XIII. Suite du séjour de Saint-Martin à Strasbourg. — Ses relations avec le chevalier Silferhielm. —Nouveaux ouvrages de Saint-Martin l'Homme de désir, le Nouvel Homme. — Saint-Martin et Schelling. — L'Ecce homo écrit pour la duchesse de Bourbon. — La transformation philosophique de l'auteur.(1788-1791)

Chapitre XIV. Séjour d'Amboise. — Correspondance avec madame de Boecklin et avec le baron de Liebisdorf. — Lettre sur le 10 août. — Mort du père de Saint-Martin. — La marquise de l'Estenduère. — Mademoiselle de Sombreuil. — Notes sur la mort de Louis XVI. (1791-1793)

Chapitre XV. Séjour de Saint-Martin à Petit-Bourg. — Le décret relatif aux gens suspects et le certificat de civisme. — Nouvelles études mystiques. — La Sophie céleste. — Son union avec le général Gichtel. — L'union de Sophie céleste et de la Vierge. — Les manifestations physiques à l'École du Nord. — Lavater, le prince de Hesse et le comte de Bernstorf. — Le catalogue des livres du district d'Amboise. — L'appel de Saint-Martin à l'École normale. (1793-1794)

Chapitre XVI. Saint-Martin appelé à l'École normale. — Ses anciens amis de Paris. — Les nouveaux. —Le baron de Crambourg. — Le baron de Gleichen, disciple du comte de Saint-Germain. — La mission de Saint-Martin à l'École. — L'enseignement de Garat, l'analyse de l'entendement. — La bataille Garat : Saint-Martin champion du spiritualisme. — La dissolution de l'École. (1794-1795)

Chapitre XVII. La sortie de l'École normale. — Le projet de professorat : La chaire d'histoire à Tours. — Amboise. — Lettre sur la révolution française. — Saint-Martin précurseur de Joseph de Maistre comme publiciste. — La théocratie. — Babel. — M. de Witt. - (1795-1796)

Chapitre XVIII. La science des nombres. — Les découvertes du mystique Eckartshausen. — L'ouvrage posthume de, Saint-Martin, Des Nombres. — Une théorie sur les médiums, ébauchée en 1795. — La huitième planète. — L'envoi de dix louis. — L'échange des portraits. (1795)

Chapitre XIX. La science complète de Saint-Martin. — Un retour vers l'école de Martinez. — Un nouvel écrit politique : l'Éclair sur l'association humaine. — Projets d'entrevue avec le baron de Liebisdorf, d'Eckartshausen, Young-Stilling. — Les Stances et le roman. — Excursions à Petit-Bourg, Champlâtreux, Sombreuil et Montargis. — Rencontre avec Cadet de Gassicourt. (1795-1797)

Chapitre XX. Séjour prolongé à Paris. — Renvoi des dix louis. — L'offre de trois pièces d'argenterie. — M. Barthélemy. — Lakanal. — Un programme de Garat, au nom de l'Institut:— Le concours sur les signes de la pensée. — M. de Gérando. — Un poème satirique, le Crocodile. (1796-1797)

Chapitre XXI. Le concours sur les institutions politiques et un nouvel ouvrage de Saint-Martin. — Sentence de l'inquisition d'Espagne. — La cinquante-cinquième année du théosophe. — Une querelle d'amis. — La mort de Liebisdorf. (1797-1799)

Chapitre XXII. Les relations de Saint-Martin avec Gilbert, Gombaut, Maubach, le comte de Divonne, après la mort de Liebisdorf. — Ses rapports avec d'Effinger. — Saint-Martin, éditeur et libraire. — Ses derniers écrits originaux. -- De l'esprit des choses. — Le ministère de l'Homme-Esprit. — Les progrès du style. — Les rapports avec M. de Gérando. (1799-1801)

Chapitre XXIII. Les derniers travaux de Saint-Martin : les traductions. — Maine de Biran. — Les nouvelles relations des dernières années : madame la comtesse d'Albany, madame la baronne de Krudener. — L'entrevue de Saint-Martin avec Chateaubriand.— Sa conférence avec M. de Rossel. — Sa mort, à Aunay, chez le comte Lenoir-Laroche. — Ses dernières paroles recueillies par M. Gence. (1802-1803)

Chapitre XXIV. La vie intérieure de Saint-Martin. — Sa lutte entre la philosophie critique et la spéculation mystique. — Les grandes ambitions du mysticisme et de la théosophie : Les lumières et les révélations extraordinaires.

Chapitre XXV. Les communications avec des êtres supérieurs. (— La théurgie.) — Les manifestations, les apparitions et les visions. (— L'école de Copenhague et l'école de Bordeaux. — La comtesse de Reventlow. — Mesdemoiselles Lavater et Sarasin. — Herbart et Salzmann. — Le mysticisme chrétien et le mysticisme de Saint-Martin.)

Chapitre XXVI. Les faveurs permanentes et les faveurs exceptionnelles. — Les états extraordinaires : les extases et les ravissements. — Les dons extraordinaires : la clairvoyance, la seconde vue, les oracles et les prophéties. — Le somnambulisme. — L'illumination et les clartés.

Chapitre XXVII. Développement extraordinaire des facultés organiques ou physiques. — La puissance magique de certains noms. — L'invocation et l'évocation. — Le grand nom.

Chapitre XXVIII. Développement merveilleux des facultés. — La couronne. — Le grand problème de la science des moeurs : Saint-Martin, type de perfectionnement moral. — Les trois règles de Descartes et les cinq règles de Saint-Martin. — Les idéalités ambitieuses : l'union avec Dieu et la participation à la puissance divine.

Chapitre XXIX. La réalisation des idées éthiques de Saint-Martin. — Les ombres de sa vie. — Ses faux cultes.

Chapitre XXX. La saine théorie de la perfection humaine -- Les lumières dans la vie de Saint-Martin. — Son humilité. — Sa franchise. — Son détachement. — La passion- de Dieu. — Le mal du pays. — La paix.

Notes

Bibliographie des écrits de Saint-Martin