V. Catéchisme des Grands Maitres Coëns surnommés Grands Architectes

(pages 263-271)

D. — Êtes-vous Grand Maître Coën ?
R. — Oui, T. R. M., je le suis et me fais gloire de l'être jusqu'à la séparation de mon âme d’avec mon corps.

D. — Comment avez-vous été reçu Grand Maître Coën ?
R. — Au centre d'une éclatante lumière, assisté des quatre chefs régionnaires célestes, figurés par les quatre grands surveillants qui étaient placés chacun au centre des quatre cercles de correspondance du Temple particulier.

D. — À quel âge avez-vous été reçu G. M. Coën ?
R. — À l'âge de quatre-vingts, qui font allusion, [page 264] aux huit ans que j’ai consacrés en expiation pour mériter mon ordination.

D. — Comment avez-vous été ordonné et par qui avez-vous été opéré ?
R. — Par la pensée et la volonté de l’Éternel et par la puissance, la parole et l’intention de ses députés.

D. — De quelle utilité ont été les quatre chefs régionnaires en faveur de votre réception ?
R. — À écarter et dissiper par leurs feux spirituels, toute espèce d’être imparfait, qui aurait pu me souiller.

D. — À quoi s’occupent les G. M. Coëns ?
R. — À la purification des sens de la matière pour les rendre susceptibles de participer aux différentes opérations de l’esprit.

D. — À quoi travaillent les G. M. Coëns ?
R. — À construire des tabernacles nouveaux et réédifier les anciens à l’exemple des anciens Grands Maîtres pour les disposer et les rendre convenables à recevoir chez eux les différents mots de puissance qui gouvernent et actionnent les différentes opérations de tout être créé.

D. — Combien de sortes de tabernacles y a-t-il dans le Grand Temple Universel ?
R. — Quatre, et il ne peut y en avoir davantage.

D. — Nommez-les ? [page 265]
R. —  Deux matériels, figurés par le corps particulier de l’homme et de la femme, le troisième, celui que Moïse construisit temporellement, et le quatrième est celui spirituel temporel surnommé Soleil, que le G. A. D. L. a destiné pour contenir, dans lui, les noms et mots sacrés de réaction temporelle et spirituelle, distingué par la sagesse, flambeau de vie universelle temporelle.

D. — À quoi fait allusion l’arche que Moïse fit construire pour y reposer le tabernacle qu’il avait construit temporellement ?
R. — Cette arche n’est autre chose qu’une répétition de celle que Noé fit construire, dans laquelle il n’y avait que des tabernacles matériels, pour être témoin de la justice qui fut exercée sur les Enfants de Dieu devenus les enfants des hommes par l’alliance qu’ils avaient faite avec les filles de Caïn.

D. — À quoi faisait allusion, M. F., l’arche que Noé fit construire ?
R. — Elle prophétisait celle que Moïse a construite pour sortir Israël de la justice des démons, pour la soumettre à la conduite et la justice de l’Éternel, ce qui nous est figuré par les différents animaux qui étaient mis dans l’arche et confirmé par les différentes nations que l’arche de Moïse a sauvées de la colère du Créateur, qu'on peut [page 266] considérer par les animaux brutes faire allusion aux idolâtres et les animaux raisonnables aux enfants de Dieu.

D. — Qu’explique le nom de Noé?
R. — Sauvé des eaux.

D. — Et celui de Moïse ?
R. — Issu des eaux.

D. — À quoi fait allusion le tabernacle que Moïse fit mettre au centre de l’arche ?
R. — L'arche étant la vraie figure du corps général terrestre, par la même raison le tabernacle est celle qui désigne le lieu particulier où le Créateur communiquait avec sa première créature sans être confondu avec la terre.

D. — Par qui ce que vous dites à ce sujet a-t-il été confirmé ?
R. — Par Moïse, lorsqu’il entrait au tabernacle pour communiquer avec l’Éternel, recevoir ses ordres et les manifester pour la plus grande gloire de la divinité.

D. — Pourquoi Moïse se tenait-il toujours devant le tabernacle, lorsqu’il parlait à Israël ?
R. — Comme le tabernacle était le lieu consacré pour être le dépôt de toutes les vertus et puissances divines, spirituelles, temporelles, matérielles et corporelles, il se tenait ainsi pour recevoir toutes les intelligences nécessaires pour [page 267] faire retenir impression à Israël de ce qu’il voulait lui communiquer par ordre de l’Éternel.

D. — Combien de portes y avait-t-il à ce tabernacle ?
Ꭱ. — Quatre, qui font allusion à la quatriple essence divine, aux quatre puissances données à l’homme et aux quatre puissances régionnaires célestes.

D. —Quelles sont celles que les Grands Maîtres Coëns ont droit de frapper et de faire ouvrir ?
R. — Ils ont le droit de les frapper toutes les quatre, mais ils n’ont le pouvoir et la puissance que de faire ouvrir celle du Nord et fermer celle du Midi.

D. — Pourquoi les G. M. Coëns n’ont-ils pas la puissance de les faire ouvrir toutes les quatre, à l’exemple de Moïse, qui les ouvrait quand il voulait ?
R. — Parce que les G. M. Coëns de notre Ordre ne sont encore que des êtres temporels, et ils ne pourront avoir une pareille puissance que lorsqu’ils seront devenus, à l’exemple des premiers sages, hommes spirituels.

D. — Puisque le tabernacle de Moïse est une vraie figure du notre matériel dans quelle partie trouverons-nous la figure des portes susdites ?
R. — À la tête comme la partie la plus relevée [page 268] de notre corps archétype de la pensée désignant la porte d’Est, la puissance d’entendement donnée à l’ouïe désignant le porte du Nord, la contemplation donnée à la vue désignant la porte du Midi, et la parole désignant la porte d’Ouest donnée à la force de l’opération.

D. — À quoi font encore allusion les quatre portes ?
R. — Elles font allusion aux quatre principaux grands chefs opérant l’Univers, figurés encore par les quatre grandes cuves qui étaient placées aux quatre angles du temple de Salomon.

D. — À quoi font encore allusion ces quatre grandes cuves ?
R. — Aux quatre grands prêtres temporels qui ont opéré lé culte divin chez les humains, figurés par les quatre évangélistes qui ont porté les différentes opérations spirituelles aux quatre parties du monde.

D. — Quels sont les quatre principaux qui opèrent l’Univers ?
R. — Rhety, sous Adam ; Enoch, sous la postérité de Seth ; Melchisédech, sous la postérité d’Abraham, et le Christ, en faveur de tout être créé.

D. — Quels sont les quatre grands prêtres qui ont opéré le culte divin chez les humains ? [page 269]
R. — Zalmun, chez les Ismaélites ; Rharamoz chez les Egyptiens ; Aaron, chez les Israélites, et Paul, chez les Chrétiens.

D. — À quoi fait allusion le chandelier à sept branches de Moïse ?
R. — Aux sept puissances célestes, aux sept dons spirituels et aux sept opérations que l’Éternel manifesta pour la création de cet Univers, ce qui a été représenté par le chandelier à sept branches, qui fut mis dans le temple de Salomon et perpétué jusqu’à nous par celui qui subsiste chez les Romains ?

D. — Quelle est la puissance des G. M. Coëns ?
Ꭱ. — De peindre, tracer tous les emblèmes de l’Ordre, lorsqu’il lui sera ordonné d’offrir les parfums, de consacrer son semblable aux cercles des Maîtres Coëns et d’appliquer leur parole puissante aux quatre régions célestes et aux trois terrestres, et veiller soigneusement sur le cérémonial des opérations spirituelles temporelles.

D. — Quelle est la latification du G. M. Coën?
R. — Conducteur de la sainte arche et gardien des portes du tabernacle.

D. — Combien de temps les G. M. Coëns servent-ils leur puissant Maître ?
R. — Six jours pour les deux équinoxes. Douze jours avec les deux solstices, quatorze jours pour [page 270] la parfaite opération des deux équinoxes, quatorze jours pour celle des deux solstices, sept années pour la parfaite opération de réconciliation. 53 / 8

D. — Quelle est la faculté des G. M. Coëns ?
R. — D’opérer leur vertu et puissance, le jour du mercredi et samedi de chaque semaine, tous les mois de l’année et dans toutes les circonstances périlleuses où le cas les requiert d’opérer leurs travaux et d’imposer leurs mains en équerre sur toutes les choses qui sont convenables à leurs opérations ?

D. — Quelles sont les circonstances de la réception d’un G. M. Coën ?
R. — On les donne si le Grand Maitre l’exige.

D. — À quelle heure ouvre-t-on toutes les portes du tabernacle universel ?
R. — Quoique le temps, les jours, les mois et l’année soient limités, on les ouvre dans toutes les circonstances périlleuses de cette vie de larmes.

D. — Quel est le signe du G. M. Coën?
R. — On le donne s’il est ordonné.

D. — Quels sont les différents mots de puissance qui le consacre G. M. Coën ?
R. — On les donne également s’il est ordonné. 3. 4. 6. 7. 8. et 10 pour le puissant Maître.

D. — À quoi font allusion les noms et mots puissants qui consacrent les G. M. Coëns de notre Ordre. [page 271]
R. — À ceux que le Créateur donna à Moïse son G. M. Coën pour les rendre réversibles et consacrer son semblable aux opérations spirituelles divines.

D. — À quoi font allusion les tables de Moïse rompues et celles qu’il descendit aux Israélites ?
R. — Je l’ignore restant au pouvoir de celui qui est avant moi.

Fin du cathéchisme de G. M. Coën