Calendrier perpetuel 1840Année 1840

- Annales de philosophie chrétienne - Nécrologie. Gence
- Bulletin du bibliophile
- Gattel - Dictionnaire universel de la langue française : Article martinisme – martinistes
- Lacretelle – Testament philosophique et littéraire - Philosophie – De la pluralité des mondes et des migrations des âmes - Entretien avec Mme de Staël
- Nodier – Nouvelles - Mademoiselle de Marsan
- Revue de Paris – T 14 - Madame Guyon, par Auguste Desplaces
- Revue de Paris – T 17 - Poésies complètes de Sainte-Beuve
- Sainte-Beuve – Port-Royal – Tome 1
- L'Université catholique – T 10 - Prédication du christianisme dans les Gaules. Église de Lyon

1840 - Annales de philosophie chrétienne - Nécrologie. Gence

1840 annales philo chretienne t2Annales de philosophie chrétienne
Recueil périodique, destiné à faire connaître tout ce que les sciences humaines renferment de preuves et de découvertes en faveur du christianisme ; par une société de littérateurs et de savants, français et étrangers, sous la direction de
M. Augustin Bonnetty, Membre de la Société asiatique de Paris

Onzième année. Troisième série, tome II (21e de la collection).
Paris. Au bureau des Annales de philosophie chrétienne, rue St. Guillaume, n° 24, Faub. St. Germaine

1840 - Nécrologie. Gence

Nécrologie. Gence

Page 462

Gence (J.-C.-Modeste), 17 avril. — 85 ans.

Né à Amiens le 15juin 1755; — archiviste et littérateur. A laissé : Odes philosophiques et sacrées, 1801. — Notice sur le caractère des éditions ou traductions françaises les plus remarquables de l'Imitation de J.-C, dans le journal des curés, 1810. — Notice biographique des pères et auteurs cités dans Bourdaloue, dans l’édition de Versailles. — Considérations sur la question relative à l'auteur de l'Imitation de J.-C., 1812. — Tableau méthodique des connaissances humaines, 1816. — Livre de prières et de méditations religieuses, traduit de l'allemand de Brunner, 1821 (ouvrage protestant). — Imitation de J.-C., traduct. nouv., 1820. —Notice biographique sur Cl. Louis de Saint-Martin, ou le Philosophe inconnu, 1824 (livre plein d'utopies). — Coopérateur de la trad. franc. de l'ouvrage de Micali : l’Italie avant la domination des Romains, 1824.—Dieu, l’être infini, etc. 1823.— Phanorama de la nature et de la création, 1828.— Nouvelles considérations historiques sur l'auteur et le livre de l’Imitation, 1832. — Notice Biographique et littéraire du philosophe français Antoine Lasalle, auteur de la Balance naturelle et de la mécanique morale, traducteur et comm. des Œuvres de Bacon, 1827 (médiocre éloge d'un auteur plus médiocre encore). -«- Dernières considérations sur l'auteur de l'Imitation, Jean Gerson, 1838. — Motifs d'unité et d'ordre dans l'édition de l'Imitation polyglotte. 1839. — Différentes stances aphoristiques, etc. 1839. — Sur l’institution de l'ordre moral asiatique universel, 1839. — Vierge Marie, 1839. — Pensées et sentences des Pères de l'Église, en français, 1839.

1840 - Bulletin du bibliophile

1840 bulletin bibliophileBulletin du bibliophile sous la direction de MM Ch. Nodier, de l’Académie française, et M. Paulin Paris, de l’Académie des inscriptions et Belles-Lettres, accompagné du catalogue raisonné des livres de l’éditeur

N° 1. – 4e série

Paris. Techener, éditeur, place de la colonnade du louvre, n° 12

Janvier 1840 - 1840 - Bulletin du bibliophile

Page 102

MARTIN (SAINT-). Œuvres posthumes de M. de Saint- Martin. Tours, 1807, 2 vol. in-8, br 8— Br.

Ces deux volumes contiennent toutes les œuvres philosophiques et les fragments littéraires de cet auteur, dont le caractère religieux honore la philosophie moderne.

Page 109

144 TABLEAU naturel des Rapports qui existent entre Dieu, l'homme et l'univers (par Swedenborg [sic]). Edimbourg, 1782, 2 vol. in-8

1840 – Gattel - Dictionnaire universel de la langue française

1840 dict universel langue frt2Dictionnaire universel de la langue française,: avec la prononciation, les étymologies, les synonymes, un relevé critique et raisonné, des fautes échappées aux écrivains les plus célèbres, etc.

Par Claude Marie Gattel, professeur émérite, officier de l’Université, etc.

Sixième Édition – Tome second

Paris. Chamerot, libraire, quai des Augustins, 33

1840 - Articles martinisme – martinistes

Articles martinisme – martinistes, page 152

Martinisme, s. m. Doctrine des Martinistes. Voy. ce mot.

Martinistes, s. m. pl. Sorte de secte d’illuminés qui prétendent être en commerce avec les intelligences célestes et avec les âmes. A. 5Ainsi nommés de leur chez, Saint-Martin, auteur, entre autres ouvrages, d’un livre publié à Lyon, vers 1776, sous le titre : Des erreurs et de la vérité).

1840 – Lacretelle – Testament philosophique et littéraire

1840 lacretelle t2Testament philosophique et littéraire
Par Charles Lacretelle, membre de l’Académie française, et professeur d’histoire à la faculté des Lettres
Tome II
Paris. Librairie de P. Dufart, rue des Saints Pères, n° 1
1840

Philosophie – Chapitre XVI

Extrait, pages 8-9

C'était beaucoup compromettre le christianisme qui dans sa renaissance offrait encore quelques traces d'un état valétudinaire; mais ce ne fut pas la seule fausse direction que trois hommes si distingués lui donnèrent. Il revivait par l'amour, on l'appuya sur la terreur ; passe encore pour la crainte qui peut et doit se concilier avec l'amour. Jusque dans nos attachements profanes, ne sommes-nous pas tourmentés de la crainte de déplaire à ce que nous aimons ? Mais cette terreur qui trouble la raison, tue la liberté; qui met de niveau pour la peine la plus formidable les plus graves et les plus légères offenses, nous l'avions trop détestée sur la terre pour l'admettre facilement dans le ciel. M. de Maistre, malgré des élans de mysticité qui semblaient tenir un peu [9] du martinisme, fit gronder sur nos têtes un fatalisme sombre qui prolonge les colères de Dieu jusque sur des générations qui n'ont pas encore vu le jour, dogme destructif de toute liberté humaine. Deux récents apologistes de la religion chrétienne, MM. Duvoisin, évêque de Nantes, et M. Frayssinous, dans ses conférences aimées de la jeunesse, sans sacrifier le principe de la crainte du Seigneur, avaient fait de leur mieux pour l'adoucir et faisaient pressentir le règne d'une théologie plus bénigne et plus miséricordieuse ; l'excellent abbé Legris-Duval prêchait dans cet esprit, ou du moins je croyais ainsi le comprendre, et je disais : O Église, enfante-nous des Fénelon, des Vincent de Paule, des François de Sales, des sainte Thérèse et des Gerson; voilà les défenseurs dont a besoin aujourd'hui la cité de Dieu; voilà les plus intelligents ouvriers de la moisson céleste : que le temps des bénédictions succède à celui des anathèmes impuissants.

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1840 – Nodier – Nouvelles - Mademoiselle de Marsan

1840 nodier nouvellesNouvelles de Charles Nodier
Par Charles Nodier
Souvenir de jeunesse – Mademoiselle de Marsan – Inez de las Sierras
Paris. Charpentier, libraire éditeur, 29, rue de Seine
1840 - Mademoiselle de Marsan

Mademoiselle de Marsan

Extrait, pages 279-280

Le docteur Fabricius avait près de soixante-dix ans; mais c'était un de ces septuagénaires adolescents d'âme et d'imagination, qui imposent à l'esprit des jeunes par leur verve et leur vivacité. Ce qui frappait le plus dans sa singulière physionomie, c'est un type fort prononcé qui n'avait rien d'allemand, et dont le galbe mince, effilé, saillant, tenait plutôt quelque chose de l'Andaloux ou du Maure. Sa maigreur brune et osseuse, qui laissait presque à nu le jeu actif et passionné de ses muscles; l'acutesse pénétrante de ses yeux ardents et mobiles, dont le disque était un charbon et le regard une flèche ; l'étrange propriété de ses cheveux encore noirs, qui se hérissaient comme spontanément au moindre pli de son front, tout cet ensemble extraordinaire lui donnait quelque chose de l'aspect d'un aigle. J'ai entendu peu d'hommes plus abondants en paroles ; mais son abondance pleine, soutenue, éloquente, même quand elle était diffuse, ne se répandait en épisodes et en figures que par excès de richesses, et s'y complaisait sans s'y perdre. Un homme ainsi organisé ne pouvait pas être entièrement étranger aux grandes pensées qui émouvaient alors l'Europe ; mais il s'abstenait avec une sorte d'affectation de tous les entretiens dans lesquels le mouvement naturel des esprits faisait rentrer ces idées en dépit de nous. La préoccupation qui le dominait semblait être un spiritualisme exalté, une théorie spéculative combinée des principes de Swedenborg, de Saint-Martin et peut-être de Weissaupt ; mais son enthousiasme très expansif pour les livres d'Arndt, et de quelques autres philosophes tungend-bundistes, révélait en lui un profond sentiment de la liberté.

1840 - Revue de Paris – T 14 

1840 revue de paris t14Revue de Paris
Nouvelle série – Année 1840
Tome quatorzième
Paris. Bureau de la Revue de Paris, quai Malaquais, 17.
1840 - Madame Guyon, par Auguste Desplaces.

Madame Guyon, par Auguste Desplaces.

Extrait, pages 278-279

… Pour Mme Guyon, sa captivité se prolongea jusqu'en 1703. Elle en charmait les ennuis en composant des cantiques ; la stance suivante donnera une idée de sa manière : [279]

J'avais peine autrefois, voyant que l'innocence,
Malgré sa ferme confiance,
Endurait la nuit et le jour :
Mais depuis j'ai connu que le poids de souffrance
Se mesure au poids de l'amour.

On ne peut d'ailleurs insister sur la valeur littéraire de ses ouvrages, car une femme qui, comme elle l'apprend elle-même, écrit au courant de la pensée, sous l'inspiration qu'elle croit tenir de Dieu, sans se préoccuper le moins du monde des exigences de l'art, cette femme-là relève d'une officialité et non d'un tribunal littéraire. A l'époque de sa mise en liberté, Mme Guyon se retira dans la Touraine, que Saint-Martin, un rêveur de sa famille, devait habiter plus tard, puis à Blois, où elle vécut pieuse, isolée, guérie de son goût pour l'apostolat, et sans paroles amères contre ses ennemis; elle y mourut en 1717.

Auguste Desplaces

1840 - Revue de Paris – T 17

1840 revue de paris t17Revue de Paris
Nouvelle série – Année 1840
Tome dix-septième
Paris. Au bureau de la Revue de Paris, quai Malaquais, 17
1840 - Poésies complètes de Sainte-Beuve Extrait

Poésies complètes de Sainte-Beuve

Extrait, page 385-386

[...] Il semble, si je puis me permettre la fantaisie de ce rapprochement, que la pensée de M. Sainte-Beuve soit sans relâche poussée en avant par quelque génie tentateur, assez pareil au cavalier noir qui emporte Lénore en croupe, dans la ballade allemande. — « Oh ! pourquoi donc aller si vite et si loin, crie le poète [386] à l'esprit qui l'entraîne; nous avons fui déjà pour jamais de bien charmants paysages ; mais j'y consens, oublions les premiers sentiers, oublions le creux de la vallée et son vertige, maintenant que nous voilà dans la plaine lumineuse des Consolations, cette plaine où descendent de si calmes rosées. Oh ! ne quittons pas de longtemps ces lieux aimés et dressons-y notre tente. » — Mais le fatal esprit n'écoute rien, et ne ralentit pas sa course. — « Au moins, reprend le poète haletant, arrêtons-nous au seuil de certaine Herminie rêveuse; j'ai à lui dire toutes les tristesses de mon âme, à lui chanter toutes les mélodies confuses d'un cœur solitaire; je veux entr'ouvrir à ses yeux les champs de mes espérances, vaguement dessinés à l'horizon, mais verdoyants comme une autre Irlande, sa douce patrie. Au moins, je t'en conjure, restons quelques heures encore dans ces bosquets où quelque imprudente Lucy fuira devant moi en me jetant au visage des roses par poignées. » — Mais l'esprit est sans pitié; il ne permet pas de halte, il faut avancer toujours; il faut passer du culte de la forme au culte quasi ascétique de l'idée, il faut quitter les rêveries mystiques aux fuyantes perspectives pour l'austérité janséniste; il faut aller de Ronsard à l'imitation, de Saint-Martin à Nicole : tentanda via est! Au reste, M. Sainte-Beuve lui-même semble faire allusion à cet entraînement de sa nature dans un sonnet où, parlant des mœurs hospitalières du Slave, il lui compare le poète qui abandonne à tous son plus beau fruit, la meilleure part de son âme, tandis qu'il marche au hasard vers des lieux étrangers.

 

1840 – Sainte-Beuve – Port-Royal – Tome 1

1840 port royal t1Port-Royal
Par Charles-Augustin Sainte-Beuve
Tome premier
Paris. Eugène Renduel, 3, rue Christine
1840 - Note 2, pages 390, in fine

Note 2, pages 390, in fine 

Il lui restera pourtant jusqu'au bout bien assez de cette charmante subtilité tendre, égayée, et affectueusement cajolante, si j'ose dire, en dévotion, pour faire comprendre à quel point ce commerce délicat et plein de délicieux replis dut agréer aux personnes comme madame de Sablé, au moment où elle tourna à la coquetterie pieuse. La lecture des lettres de la mère Agnès m'a souvent rappelé ce mot du théosophe Saint-Martin: «Je n'ai jamais trouvé que Dieu qui ait de l'esprit. »

1840 - L'Université catholique – T 10 

1840 universite catho t10L’Université catholique, recueil religieux, philosophique, scientifique et littéraire
Tome Dixième
Paris, au bureau de l’Université catholique, rue de Babylone, n°10, (Faub. S. G.).

1840

Prédication du christianisme dans les Gaules. Église de Lyon

Extrait page 360-361 - Prédication du christianisme dans les Gaules. Église de Lyon

… Ces envoyés d’Orient, disciples du plus mystique des apôtres, imprimèrent à l’esprit lyonnais ce caractère d’aimant et doux mystique, qui se trouve à chaque page de son histoire ecclésiastique, et se distingue encore dans [361] l’exaltation religieuse des populations ouvrières de la grande cité. Seize siècles après Pothin [sic], saint Martin, l’homme du désir, établit à Lyon son école ; Ballanche y est né ; l’auteur de l’Imitation, Gerson, voulut y mourir.