1778 1784Années 1788-1779

Ce calendrier montre l'influence de Louis-Claude de Saint-Martin et de ses ouvrages dans la littérature

Les documents réunis pendant cette période (1778-1799) sont peu nombreux dans la mesure où nous sommes à une époque mouvante. La Révolution s’annonce et provoque de nombreux bouleversements dont les conséquences seront nombreuses.

Saint-Martin a publié en 1775 son premier ouvrage, Des Erreurs et de la vérité ou les hommes rappelés au principe universel de la science (1). Et en 1782, le Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l'homme et l'univers (2).

Deux petits textes élogieux parviendront au Journal encyclopédique (1778 et 1779). Ce sont les seuls que nous avons trouvés.

Deux critiques, dont l’une de Onésime-Henri de Loos (1725-1785) (3) et l’autre par un anonyme (4), seront publiées entre 1781 et 1786. Un autre texte écrit par un auteur anonyme allemand [Johann Joachim Christoph Bode (1730-1793)] en 1782, à l'occasion du Convent organisé à Wilhelmsbad entre le 16 juillet et le 29 août 1782, et qui s'intitule Examen impartial du livre intitulé: Des erreurs et de la vérité etc.

Un texte sur le magnétisme animal par Armand Marie Jacques de CHASTENET, Marquis de Puységur (1751-1825). Les extraits que nous publions montre l'intérêt que Louis-Claude de Saint-Martin a porté au magnétisme puisque en cette année 1786, il a passé plusieurs jours au château de Buzancy, demeure de Puységur, où il a participé à des séances de magnétisme et signé des comptes-rendus.

Un texte de Honoré-Gabriel de Riquetti comte de Mirabeau (1749-1791), De la monarchie prussienne, sous Frédéric le Grand (1788) où sont cités plusieurs personnages connus dde l'époque, comme le comte de Saint Germain, Cagliostro, Lavater, Mesmer ou le baron de Hund avec la Stricte Observance. Même si Mirabeau ne parle pas nommément du Philosophe inconnu, son texte est intéressant à regarder.

Les autres documents publiés pensant cette période sont des documents parfois virulent, contre les Francs-Maçons dans un but de montrer leur éventuel complot contre la société et surtout l’Église, et comme auteurs de la Révolution française. Il en est ainsi des écrits d’Augustin Baruel (1741-1820) et de l’abbé Jean-François Lefranc (1739-1792). Le livre de Nicolas de Bonneville, publié en 1788 (deux tomes) Les Jésuites chassés de la maçonnerie et leur poignard brisé par les maçons est plus virulent. Il considère que la Franc-maçonnerie est manipulée par les Jésuites.

Jean-Pierre-Louis de Luchet (1740-1792), dans son Essai sur la secte des illuminés, « dénonce les dirigeants des Illuminés de Bavière comme contrôlant l'espace maçonnique européen en général et français en particulier » (5).

Jean Joseph Mounier (1758-1806) publie son ouvrage en 1792, en pleine Révolution, il s’exilera d’ailleurs d’abord en Savoie, puis ensuite en Suisse. On le retrouvera en 1801 avec son essai sur De l’influence attribuée aux philosophes, aux francs-maçons et aux illuminés sur la Révolution de France.

Notes

1. Voir sur le site du Philosophe inconnu la présentation de ce livre : https://www.philosophe-inconnu.com/des-erreurs-et-de-la-verite/, ouvrage qui peut être téléchargé sur Google : https://books.google.fr/books?id=5_MUAAAAQAAJ.

2. Voir sur le site du Philosophe inconnu la présentation de ce livre : https://www.philosophe-inconnu.com/tableau-naturel-des-rapports-qui-existent-entre-dieu-lhomme-et-lunivers/ ouvrage qui peut être téléchargé sur Google : https://books.google.fr/books?id=VRcHAAAAQAAJ (ce livre comporte les deux parties).

3. Onésime-Henri de Loos est un Élu Coën, qui doit connaître Saint-Martin. Sa critique Des Erreurs et de la Vérité se situe au niveau de l’arithmosophie comme l’a montré Nigel Jackson dans le Bulletin de la Société Martines de Pasqually (n°25, 2015). De Loos publie en 1781, sous un pseudonyme, « Phylantropos, citoyen du monde », Le Diadème des Sages ou Démonstration de la nature inférieure, accessible sur le site de la BNF, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1513535h.

4. Bien qu’il faille se méfier de tout rapprochement facile, le lieu de parution, « Avignon », laisse supposer qu’il s’agit d’un membre des Illuminés d’Avignon. Mais nous n’avons aucun élément qui permette de corroborer cette hypothèse qu’il faut prendre avec toutes les réserves utiles en ce domaine.

5. Voir l’article à son sujet sur Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre-Louis,_marquis_de_Luchet.