Année 1846
- Le Correspondant – T 14 : Examen des doctrines du Philosophe inconnu, Louis-Claude de Saint-Martin, Louis Moreau - 1er article
- Le Correspondant – T 16 : Examen des doctrines du Philosophe inconnu, Louis-Claude de Saint-Martin, Louis Moreau - 2e article – Discussion avec Garat
- Clavel
Almanach pittoresque de la Franc-Maçonnerie, pour l'année 5846 NEW
- Hautefeuille
La famille Cazotte : Madame de La Croix - Article Saint-Martin
- Migne
Dictionnaire des sciences occultes - Article Bœhm
1846 - Le Correspondant – T 14
Le Correspondant, Recueil périodique
Religion, philosophie, politique, sciences, littérature, beaux-arts.
Tome quatorzième
Paris. Librairie de Sagnier et Bray, rue des Saint Pères, 64
1846
Examen des doctrines du Philosophe inconnu, Louis-Claude de Saint-Martin, Louis Moreau
1er article - Pages 495-512
À l'avènement du Christianisme, la seule religion qui survécût à toutes les autres dans le monde romain, c'était la religion du plaisir ou la foi à la débauche. La famille et le foyer domestique n'avaient plus leur culte; les grands dieux, relégués au loin dans leur béatitude et leur indifférence, laissaient à leur place régner Epicure, c'est-à-dire l'homme lui-même avec ses passions. De nobles âmes protestaient vainement contre la doctrine facile qui place dans la jouissance le souverain bien ou la vertu, et les derniers sages du paganisme s'élevèrent d'un effort désespéré contre cette incrédulité grossière et cynique. Mais entre les débris de ces croyances inanimées et les clartés nouvelles voilées à leurs yeux, les philosophes du Portique eurent beau glorifier la liberté morale ; ils exaltèrent l'homme quand il fallait l'humilier ; ils négligèrent la raison du devoir et méconnurent l'instinct de l'espérance. Les néo-platoniciens eurent une notion plus profonde et plus vraie des besoins de l'âme, mais ils livrèrent la philosophie à toutes les puériles superstitions du mysticisme et de la thaumaturgie. Une immoralité effrénée avait envahi la conscience humaine.
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1846 - Le Correspondant – T 16
Le Correspondant, Recueil périodique
Religion, philosophie, politique, sciences, littérature, beaux-arts.
Tome seizième
Paris. Librairie de Sagnier et Bray, rue des Saint Pères, 64
Examen des doctrines du Philosophe inconnu, Louis-Claude de Saint-Martin, Louis Moreau
2e article – Discussion avec Garat – Pages 13-36
Issue de Bacon par Hobbes, Gassendi et Locke, la philosophie du dernier siècle avait conclu au sensualisme en psychologie ; à la doctrine de l'intérêt en morale ; au déisme ou à l'athéisme en religion ; à la souveraineté du peuple en politique; au matérialisme, dans toutes les parties de la science de la nature. Subversive du principe même de la morale, la théorie de la sensation anéantit la spiritualité de l'âme, et par conséquent les rapports de l'homme à Dieu, l'essence et la Providence divine. La négation de la spiritualité de l'âme équivaut à la négation de l'âme elle-même : l'homme n'est plus que corps. Un corps dénué d'âme implique logiquement un monde sans Dieu et une vie sans règle : c'est ainsi que toutes les erreurs sont solidaires, parce que la vérité est une. Cependant, comme il n'est pas plus possible à l'homme de s'affranchir de l'idée de loi que de se débarrasser du principe de cause, dès qu'il cesse de placer en Dieu la source de son être et la raison de ses devoirs, c'est dans la matière ou dans lui-même qu'il cherche sa loi. Il se substitue à Dieu ; ou bien, à la cause souverainement intelligente et libre, il substitue la force aveugle, l'énergie de la nature, en un mot la créature au Créateur. La philosophie du XVIIIe siècle en était venue là. Elle avait exclu Dieu et de la nature et de la science; elle l'avait banni de l'esprit et du cœur de l'homme. Appliqué par Condillac à l'idéologie, par Helvétius à la morale, par d'Holbach au système de l'univers, le sensualisme, dans les écrits de Rousseau, de Voltaire et de Boullanger, avait faussé la science politique et sociale, l'étude de l'histoire et de l'antiquité.
C'est la gloire de Saint-Martin d'avoir voulu rasseoir toutes les institutions humaines sur les bases religieuses que cette téméraire philosophie avait renversées.
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1846 – Clavel – Almanach pittoresque de la Franc-Maçonnerie
Almanach pittoresque de la Franc-Maçonnerie, pour l'année 5846 [1846]
De François-Timoléon Bègue Clavel
Auteur de l’Histoire pittoresque de la franc-maçonnerie et de l’Histoire pittoresque des religions, etc.
Paris, Pagnerre éditeur, rue de Seine, 14 bis
Martinez Pascalis à Bordeaux, page 138
La loge l’Anglaise n'entendait pas raillerie sur les innovations maçonniques. Le 22 juin 1759, elle refusa d'admettre comme visiteur un frère d'une loge de Rochefort, pourvu des hauts degrés, à moins qu'il ne consentît à être introduit comme simple maître. Ce frère se retira. Un membre de la loge la Française, présent aux travaux du 28 février 1764, rendit comte d'une scène scandaleuse arrivée dans son atelier. « Un officier étranger, dit le procès-verbal, avait voulu entrer de force en loge, et avait même mis l'épée à la main. Au préalable, on lui avait demaudé s'il aurait fréquenté la loge bâtarde de cette ville, tenue par le sieur Martinez Pascalis (1). C'est sur sa réponse affirmative que l'entrée du temple lui avait été refusée. Là dessus, violence de la part de cet officier. Ayant, pour cet objet, averti M. de Ségur, lieutenant du maire, celui-ci lui [page 139] a défendu de ne plus troubler ni inquiéter à l'avenir aucune loge de cette ville, menaçant le sieur Martinez Pascalis de le mettre au cachot, et d'écrire en cour pour le faire casser; ce que M. de Ségur a bien promis d'exécuter. Comme toutes ces violences sont très éloignées de l'esprit de la franc-maçonnerie, la loge l'Anglaise décide que tous ceux qui fréquenteraient la prétendue loge du sieur Martinez Pascalis demeureraient exclus du respectable atelier, suivant délibération prise en loge générale. » Le voisinage seul des novateurs paraissait à l'Anglaise une véritable souillure ; elle voulait éviter tout contact avec eux ; aussi décida-t-elle, le 10 décembre 1782, qu'elle abandonnerait le local où elle tenait ses séances, si le propriétaire n'en excluait immédiatement un chapitre de rose-croix qui s'y réunissait, et que les procès-verbaux désignent sous le titre de loge rouge.
(1) Créateur du rite des élus coëns. Voir l'Histoire pittoresque de la franc-maçonnerie, par le frère Clavel, p. 169.
Les loges à Bordeaux, page 147
BORDEAUX (Gironde ).
- Les Amis réunis, 1804. Vén., le f. N...
- L'Anglaise, 1732. Vén., le f. Barreyre ainé, directeur de la compagnie des bains des Quinconces.
- La Candeur, 1785. Vén., le f. Voisin, propriétaire. – T. s., le f. Camy, médcin.
- L'Essence de la Paix, 1787. Vén., le f. Vénot, docteur médecin. - T. s., le f. Tremtsuk, ingénieur mécanicien.
- L'Étoile de la Gironde, 1813. Vén., le f. le f. N...
- La Française d'Aquitaine, 1781. Vén., le f. Colombier, négociant. - T. s., le f. N...
- La Française élue Écossaise, et l'Amitié réunies, 1764. Vén. , le f. Chalès, docteur médecin.
- Les francs Chevaliers de Saint-André d'Écosse, 1825. Vén., le f. Godart, avoué. T. s., le f. Bentejac, lampiste.
- La Sincérité, 1784. Vén., le f. Vén., le f. Moreau, pharmacien.
1846 – Hautefeuille - La famille Cazotte
La famille Cazotte
Par Anna Marie [pseudonyme de Anne-Albe-Cornélie de Beaurepaire d'Hautefeuille]
351 pages
Paris
V.-A. Waille, libraire éditeur, rue Cassette, 6
A. René et Cie, rue de Seine
Madame de La Croix, extrait, pages 89-91
Une femme âgée, grande, d'un grand air et d'un port majestueux, ayant dans toute sa personne quelque chose d'imposant, était debout près de la cheminée. Son coude était appuyé sur la tablette; son visage reposait sur sa main, et il exprimait une forte préoccupation.
On nous nomma l'une à l'autre.
C'était la marquise de La Croix, vieille amie de la famille, retirée à Pierry depuis plusieurs années. Une absence de quelques jours m'avait empêchée de la rencontrer lors de ma première visite.
La marquise de La Croix, veuve depuis longtemps d'un grand seigneur attaché à la cour d'Espagne, avait goûté dans sa jeunesse à toutes les pompes humaines. Elle avait été riche, belle et adorée ; elle avait [p.90] même savouré la toute-puissance; car son mari avait été vice-roi d'une province espagnole, et elle y avait régné en reine. Ces splendeurs passées avaient mis, pour ainsi dire, leur sceau à une certaine majesté native empreinte dans toute sa personne. Maintenant elle était âgée, déchue de ces puissances que donnent un haut rang et une grande beauté ; elle était toujours imposante et dominatrice, et l'eût été dans une chaumière et sous des haillons. C'est que la grandeur était dans son âme et dans la hauteur des pensées qui l'occupaient.
Ses honneurs perdus, sa jeunesse écoulée, sa beauté flétrie ne lui importaient guère; sa vie n'était plus dans les choses de ce monde. Elle était devenue, depuis longues années, l'amie, l'adepte fervente et enthousiaste de Saint-Martin (1), et s'était avancée avec ardeur et fermeté dans les voies de l'illuminisme. Savait-elle seulement [p.91] qu'elle avait tout perdu ? Elle aurait tout quitté pour cette science sublime qui soulève les voiles et fait jouir l'esprit et l'âme de satisfactions pures et ineffables.
C'était par l'illuminisme qu'elle avait connu M. Cazotte et s'était liée avec lui d'une amitié de toute la vie et ultra. Leurs âmes habitaient ensemble les plus hautes régions.
Note
1. Voir la note à la fin du volume [ci-dessous].
Article Saint-Martin, pages 339-343
La famille Cazotte - Article Saint-Martin
Louis-Claude de Saint-Martin naquit à Amboise d'une famille distinguée, le 11 [sic pour 18] janvier 1743. Ayant perdu de bonne heure sa mère, et peu après son père [Le père de Saint-Martin, Claude-François, est décédé en 1793], il fut élevé par sa belle-mère dans les sentiments d'une fervente piété.
Doué d'une âme tendre, d'un esprit supérieur et vaste, mais rêveur et contemplatif, il essaya vainement plusieurs carrières dont aucune ne put lui convenir; ses pensées étaient toutes spéculatives et l'éloignaient de l'action positive et agitée de la vie ordinaire.
Pendant un séjour à Bordeaux, il entendit parler de Martinez Pasqualis : c'était le chef d'une secte d'illuminés qui enseignait, disait-on, « la science de l'être, [p.340] comprenant les notions de Dieu, des esprits et de l'homme dans les divers états. »
Saint-Martin était avide de connaître ; son esprit avait besoin de tout approfondir. Il alla voir cet homme extraordinaire dont personne n'a jamais connu l'histoire ni même la patrie. Ses idées mystiques le séduisirent, et il se fit initier, par des formules et des pratiques appelées théurgiques, aux sciences occultes que professait Martinez dans une loge maçonnique de Bordeaux. Il prétendait posséder la théorie pratique ou la clef active de cette science ayant pour objet, non seulement d'ouvrir des communications intérieures, mais de procurer des communications sensibles. (Biograph. Martinez.)
Ces merveilles convenaient au génie investigateur et curieux de Saint-Martin ; il voulut tout pénétrer, et demeura longtemps parmi les martinistes. Pourtant il trouva sans nul doute quelque côté défectueux à une secte d'élus appelés alors Cohen, c'est-à-dire prêtres, en hébreux, et qui se disait revêtue d'un nouveau sacerdoce ; il s'en retira bientôt après la mort de Martinez et lorsque la loge dont ce dernier s'était fait le maître fut transférée à Paris. C'est une erreur causée par la similitude des noms que de prendre Saint-Martin pour le chef de la secte appelée martiniste, et qui compte encore un grand nombre de membres dans le nord de l'Europe. Ceux-ci prirent leur nom de Martinez, et non d'un disciple qui ne lui resta pas entièrement fidèle.
Longtemps après avoir quitté la secte, M. de Saint-Martin [p.341] écrivait à l'un de ses amis, Kirchberger (1):
« Dans l'école que j'ai traversée, il y a vingt-cinq ans, les communications étaient fréquentes; j'en ai eu ma part comme beaucoup d'autres ; j'y avais été préparé par des initiations ; mais, ajoutait-il, le danger de ces initiations est de livrer trop souvent l'homme à des esprits violents. »
Après la mort de Martinez, Saint-Martin parcourut l'Allemagne, la Suisse, l'Angleterre et l'Italie, voyageant pour étudier l'homme, la nature et Dieu dans leurs rapports mutuels, et pour confronter le témoignage des autres avec le sien propre. Ce fut à Strasbourg qu'il eut connaissance des ouvrages du fameux philosophe Jacob Boëhme, qu'il appela la plus grande lumière qui eût paru sur la terre après celui qui est la lumière même. Il apprit, à près de cinquante ans, l'allemand dans le seul but du traduire les œuvres de cet homme prodigieux, appelé par excellence le philosophe teutonique, et dans lesquels il découvrit, dit-il, ce que les leçons de son premier maître n'avaient fait que lui laisser entrevoir.
Pourtant, aucun de ces systèmes ne le satisfaisait pleinement, il publia bientôt lui-même, sous le nom du philosophe inconnu, plusieurs ouvrages. Quelques-uns d'entre eux, entre autre des Erreurs et de la Vérité, sont écrits à dessein dans un langage que les seuls [p.342] initiés peuvent entendre, et de son temps il disait qu'il l'avait écrit seulement pour trois personnes. Les autres, tels que l'Homme de Désir, se font remarquer par une admirable élévation de sentiments et de pensées, et par une richesse et une puissance d'imagination extraordinaires.
Il est mort à Aulnay en 1803, à soixante ans.
Malgré la singularité d'un esprit disposé à tout prendre sous le point de vue d'un spiritualisme mystique, on trouvait en lui un sens droit, une raison ferme et une modestie pleine de simplicité, qui surprenait et charmait dans un écrivain dont le style prophétique et apocalyptique avait une sorte d'enflure solennelle.
Il était paisible, doux et bon, et d'une extrême charité. On raconte qu'il aimait infiniment le spectacle, et pourtant, dans les dernières années de sa vie, il lui était arrivé quelquefois de se mettre en chemin pour aller jouir de l'émotion que lui promettait la vue d'une action vertueuse mise en scène par Corneille ou Racine ; mais, tout en marchant, la pensée lui venait que ce n'était que l'ombre de la vertu dont il allait acheter la jouissance, et qu'avec le même argent il pouvait en réaliser l'image. Jamais il n'avait pu, disait-il, résister à cette idée. Alors il montait chez un malheureux, y laissait la valeur de son billet de parterre et revenait chez lui satisfait.
Son caractère bienveillant, facile et doux, la simplicité de ses mœurs, ses connaissances variées, le don d'intéresser sans le savoir à tout ce qu'il disait, un [p.343] grand charme de bonhomie uni à un esprit de premier ordre auraient pu lui faire un grand nombre de partisans; mais il ne voulait pour disciples que ses amis, et il en avait un grand nombre dans les rangs les plus élevés de la société.
Les biographes nomment parmi eux le duc d'Orléans, Mme la duchesse de Bourbon, à qui les idées mystiques étaient devenus familières, le maréchal de Richelieu, le chevalier de Boufflers et beaucoup d'autres, les uns l'aimant pour son génie, d'autres pour ses vertus, et le plus grand nombre pour l'accord des dons les plus élevés du cœur et de l'intelligence : accord merveilleux qui fait la vraie grandeur, et dont notre cher théosophe chrétien, auquel on l'a souvent comparé, offre de nos jours un si admirable modèle.
C'est qu'un vaste esprit donne au cœur toute sa perfection, et qu'à son tour le cœur échauffe et agrandit merveilleusement l'intelligence, en sorte que les plus beaux génies sont d'ordinaire possédés par les meilleurs des hommes.
Note
(1) Kirchberger regardait Saint-Martin comme le génie le plus profond de son siècle.
1846 - Migne - Dictionnaire des sciences occultes - Article Bœhm
Dictionnaire des sciences occultes et des idées superstitieuses ou Répertoire universel des êtres, des personnages, des livres, des faits et des choses qui tiennent aux apparitions, aux divinations, à la magie, au commerce de l'enfer, aux démons, aux sorciers, aux sciences occultes, aux grimoires, à la cabale, aux esprits élémentaires, au grand œuvre, aux prodiges, aux erreurs, aux préjugés, aux impostures, aux arts des bohémiens, aux superstitions diverses, aux contes populaires, aux pronostics et généralement à toutes les fausses croyances merveilleuses, surprenantes, mystérieuses ou surnaturelles
Publié par M. l’abbé Migne, éditeur des cours complets sur chaque branche de la science religieuse.
Dictionnaire des sciences occultes
Tome premier [A-Gre]
Chez l’éditeur, Aux Ateliers catholiques du petit Montrouge, rue d’Amboise, barrière d’Enfer de Paris
1846 - Dictionnaire des sciences occultes
Cet ouvrage fait partie de la collection de l’Encyclopédie théologique ou série de dictionnaires sur chaque branche de la science religieuse, Tome quarante-huitième.
Article Bœhm, page 221
Cette référence est la reproduction de la notice de Collin de Placy, Dictionnaire infernal (1825). Voir sur ce site : Année 1825
BOEHM (Jacob), né en 1575, dans la Haute-Lusace. De cordonnier qu'il était, il se fit alchimiste, homme à extases et chef d'une secte qui prit le nom de boehmistes. Il publia, en 1612, un livre de visions et de rêveries, intitulé l'Aurore naissante, que l'on poursuivit. Il expliquait le système du monde par la philosophie hermétique, et présentait Dieu comme un alchimiste occupé à tout produire par distillation. Les écrits de cet illuminé, qui forment plus de cinquante volumes inintelligibles, ne sont pas connus en France, excepté ce que Saint-Martin en a traduit : L'Aurore naissante, les Trois principes et la Triple vie. Ce songe-creux était anthropomorphite (3) et manichéen ; il admettait pour deuxième principe du monde la colère divine ou le mal, qu'il faisait émaner du nez de Dieu. On recherche, parmi ses livres d'alchimie, son Miroir temporel de l'éternité, ou de la Signature des choses, traduit en français, in-8°; Francfort, 1669 (4). Ses doctrines philosophiques ont encore des partisans en Allemagne.
Notes
3. Les anthropomorphites étaient des hérétiques qui donnaient à Dieu la forme humaine.
4. On peut voir encore Jacobi Bœhme, alias dicti tentonici philosophi, clavis-præcipuarum rerum quæ in reliquis suis scriptis occuruat pro incipientibus ad ulteriorem consideration revelationis divinæ conscripta, 1624, un vol. in-4°.