1848 correspondant t211846 - Examen des doctrines du Philosophe inconnu, Louis-Claude de Saint-Martin

Par Louis Moreau

Le Correspondant, Recueil périodique

Religion, philosophie, politique, sciences, littérature, beaux-arts.

Paris. Librairie de Sagnier et Bray, rue des Saint Pères, 64

Le Correspondant a publié en avant première 4 articles du livre de Louis Moreau 

Louis-Ignace Moreau (1807-1881) est un littérateur français, né et décédé à Paris. Conservateur de la bibliothèque Mazarine (1845-1879), traducteur des Confessions (1840) et de La Cité de Dieu (1843-1845) de saint Augustin. Il a également traduit L’Imitation de Jésus-Christ (1850).

Louis Moreau a publié :

- Du Matérialisme phrénologique, de l’Animisme et de l’Influence (2e édition 1846)
- Considérations sur la vraie Doctrine (1844).
- La destinée de l'homme, ou du Mal, de l'Épreuve et de la Stabilité future (1857)
- Jean-Jacques Rousseau et le siècle philosophe (1870)
- Joseph de Maistre (1879) 

Nous avons mis des titres lorsqu'il n'y en avait pas. Ces titres entre crochets sont ceux de l'ouvrage de Louis Moreau, puisque les 4 articles publiés ici ne sont que les "bonnes feuilles" publiées en "avant-première" dans la revue Le Correspondant.

Louis Moreau, Le Philosophe inconnu. Réflexions sur les idées de Louis-Claude de Saint-Martin, le Théosophe, suivies de fragments d'une correspondance inédite entre Saint-Martin et Kirchberger. Paris, Lecoffre, 1850.

Nous avons publiés les différentes notes à la suite du texte. Ces notes sont mises entre parenthèses. Lorsqu'il nous a paru nécessaire de faire un commentaire ce dernier est entre crochets.

Voici le texte de que Louis Moreau donne en préambule à son ouvrage qui explique son point de vue sur Saint-Martin :

En publiant ce livre, je me suis proposé un double but, savoir : de rendre témoignage à des vérités impérissables que le théosophe Saint-Martin a su venger des longues dénégations de la philosophie incrédule ; en second lieu, de signaler aux lecteurs trop favorablement prévenus quelques-unes des erreurs où LE PHILOSOPHE INCONNU lui-même est tombé. Il y a un plus grand nombre d'esprits que l'on ne pense qui se laissent éloigner des simples et fortes croyances par l'attrait qu'exercent toujours les spiritualités déréglées et les illusions d'un mysticisme indépendant. Je m'attends et me résigne d'avance au reproche de n'avoir pas creusé jusques au fond des idées que je combats. Je [p.2] me suis en effet borné à relever les contradictions, les lacunes qu'elles présentent, et les dangers du principe même dont elles émanent. Je sais qu'il y aurait encore des sceaux à briser et d'épaisses ténèbres à sonder, mais je suis certain que, de ce chaos patiemment débrouillé, il sortirait peu de jour. Je ne crois pas aux lumières humaines qui se cachent, et je tiens pour suspectes les doctrines qui affectent la profondeur et le secret. Le peu d'énigmes que la correspondance inédite des deux théosophes m'a permis d'interpréter, ne me laissent pas une grande estime pour celles que le sphinx tient encore sous le voile.