Année 1880
Brunet - Les fous littéraires
Article : Saint-Martin
Dury - Histoire de l'Europe et particulièrement de la France de 1610 à 1789
Article : Le magnétisme, l'illuminisme
Ferraz - Histoire de la philosophie en France au XIXe siècle
Article : Joseph de Maistre
Revue des questions historiques
Article : Catherine II et l’émigration française, extrait
Vapereau − Dictionnaire universel des contemporains
Article : Elme-Marie Caro
Publié le 08-03-2022 - Mis à jour le 18-11-2022
1880 – Brunet − Les fous littéraires
Essai bibliographique sur la littérature excentrique, les illuminés, visionnaires, etc.
Par Philomneste junior [Gustave Brunet]
Bruxelles
Gay et Doucé, éditeurs
1880 - 227 pages
Article Saint-Martin, pages 178-180
SAINT-MARTIN (Louis-CLAUDE), dit le Philosophe inconnu, né le 18 octobre 1743, mort le 13 octobre 1803.
Il serait fort inutile de redire ici au sujet de ce théosophe célèbre les détails qu'on peut lire dans la Biographie universelle, et surtout dans la Nouvelle Biographie générale (Paris, Didot, t. XLIII, col. 62-70) ; nous renverrons aussi aux écrits [179] spéciaux dont il a été l'objet : Notice biographique sur L.-C. de Saint-Martin, par Gence. 1824, in-8°: Essai sur la vie et les écrits de Saint-Martin, par Caro. 1852, in-8°, et surtout : Saint-Martin le philosophe inconnu, par Matter. 1862, in-8°. Dans la longue liste des écrits de cet illuminé (quelques-uns ont été traduits en allemand) on remarque un volume de 460 pages que certains amateurs recherchent à cause de sa singularité : Le Crocodile, ou la guerre du bien et du mal, arrivée sous le règne de Lois XV, poème épico-magique en 102 chants, par un amateur de choses cachées.
Saint-Martin avait laissé en manuscrit des traités sur la Bible, sur l'origine des choses, sur le magnétisme, etc. ; ils n'ont point été imprimés, il est probable qu'ils ne le seront jamais.
On trouve dans le catalogue Ouvaroff, tes 139151 et suiv. des détails bibliographiques sur les œuvres de Saint-Martin, et sur les écrits qui s'y rapportent ; il signale sept éditions différentes Des Erreurs et de la Vérité, et une traduction allemande (Breslau, 1782).
Dan [sic] son Examen des Dictionnaires de la langue française (Paris, 1820, in-8°), Ch. Nodier transcrit (p. 258), la définition que donne le lexicographe Boiste du mot : Martinisme. « Commerce avec les âmes, les anges et connaissance des mystères de la nature ; » il ajoute : « je prie les lecteurs de nos Dictionnaires de ne rien croire de tout cela. Les Martinistes n'ont aucun commerce avec les [180] âmes ; il est probable qu'ils n'en ont pas davantage avec les anges, et on doute qu'ils connaissent à fond les mystères de la nature. Si les lexicographes devaient en parler, il faudrait qu'ils se bornassent à dire ce qui est vrai, c'est que Saint-Martin était un fou, et qu'un Martiniste serait un charlatan dans le cas où il y aurait encore un Martiniste.
Article Saint-Martin, pages 178-180
1880 - Histoire de l'Europe et particulièrement de la France de 1610 à 1789 -
Victor Dury
rédigée conformément aux programmes de 1880
pour la classe de Rhétorique
Nouvelle édition, entièrement refondue
Contenant des cartes et des gravures d'après les monuments.
Paris
Librairie Hachette et Cie
79, boulevard Saint-Germain
1880
Chapitre XXVI - Règne de Louis XVI jusqu'à la Révolution. Extrait, pages 580-581
11. Le magnétisme.
À côté des aérostats, mystères, les mensonges du magnétisme, Cagliostro et Mesmer ; l'un, aventurier italien qui se disait comte, vivait dans l'opulence et prétendait tenir les véritables secrets de la chimie, tels que les avaient découverts les prêtres de l'Égypte et de l'Inde ; l'autre, aventurier allemand qui, ayant échoué à Vienne, vint à Paris donner ses fameuses séances (1779). Dans un appartement riche, embaumé de parfums, faiblement éclairé, plein de douces harmonies musicales, disposé enfin pour agir sur l'imagination et les sens, les malades ou les curieux se réunissaient autour du baquet magnétique ; quelques-uns, bientôt, tombaient en convulsions, la contagion gagnait les autres. C'était le remède de tous les maux. « II n'y a, disait-il, qu'une nature, une maladie, un remède. » Une commission, nommée par le gouvernement et composée de Lavoisier, Franklin et Bailly, fut chargée d'examiner les expériences magnétiques : elle déclara que les magnétiseurs opéraient des effets singuliers, non, il est vrai, par un fluide, comme ils le prétendaient, mais par la surexcitation de [581] l'imagination. Un magistrat fameux, d'Éprémesnil, prit chaudement la défense de Cagliostro et de Mesmer.
12. L'illuminisme.
Certains esprits perdaient terre en quelque sorte. Saint-Martin publiait les incompréhensibles rêveries du Philosophe inconnu ; on traduisait, on dévorait le livre étrange de Swedenborg intitulé les Merveilles du ciel et de l'enfer, et des terres planétaires australes, d'après le témoignage de ses yeux et de ses oreilles.
Chapitre XXVI - Règne de Louis XVI jusqu'à la Révolution
1880 - Histoire de la philosophie en France au XIXe siècle
Traditionalisme et ultramontanisme
Par Martin Ferraz, professeur de philosophie à la faculté des lettres de Lyon
J. de Maistre - De Bonald - Lamennais - Ballanche - Buchez - Baulain - Bordas-Demoulin, etc.
Paris. Librairie académie
Didier et Cie, libraires-éditeurs
35, quai des Augustins
Tome 2 - 1880
Joseph de Maistre, extraits, pages 7-8
L'immense bouleversement social dont il avait été témoin appela de bonne heure l'attention de Joseph de Maistre sur la grande question du gouvernement temporel du monde par la Providence, qui est comme le centre de toute sa philosophie. Il n'en chercha point la solution avec une anxiété douloureuse et par des procédés rigoureux : il la reçut toute faite des mains de la religion et se borna à la développer. Sa manière n'est pas celle d'un chercheur, c'est-à-dire d'un philosophe de profession : c'est celle d'un simple fidèle et d'un vrai croyant. Mais, à côté du chrétien fervent et du fils docile de l'Église, il y a chez lui un autre personnage qu'on n'a pas toujours suffisamment remarqué, je veux dire un disciple de Saint-Martin et des illuminés. Il en avait connu quelques-uns durant son séjour à Lausanne [*], il avait copié de sa main les écrits des principaux d'entre eux et les tenait pour des gens très propres à nourrir et, à entretenir le sentiment religieux dans des âmes que la Réforme menaçait de dessécher [1. Soirées de Saint-Pétersbourg, onzième entretien]. Aussi, nous dirions volontiers, si ces comparaisons n'étaient pas trop ambitieuses, que Saint-Martin a été pour lui ce que Platon avait été pour saint Augustin, et Aristote pour saint Thomas, un inspirateur fécond dont il a constamment cherché à concilier les libres et capricieuses [page 8] spéculations avec les doctrines arrêtées et immuables de l’Église.
Lire la suite sur le site : Histoire de la philosophie en France au XIXe siècle, T.2
1880 - Revue des questions historiques
Revue des questions historiques. Quinzième année. Tome vingt-huitième.
Paris, bureaux de la revue. Librairie de Victor Palmé, éditeur, 76, rue des Saint Pères
1 octobre 1880
publié par Gaston Louis Emmanuel Du Fresne Beaucourt, Paul Allard, Jean Guiraud
Catherine II et l’émigration française, L. Pingaud. I. Extrait page 434
À côté d'eux, dans la bourgeoisie, le mystique Martinez Pasqualis avait ses disciples, et ça et là se formaient des groupes de rêveurs et d'illuminés qui cherchaient à propager autour d’eux, avec le sentiment d’une liberté vague, l’esprit de fraternité et de justice.
Catherine II et l’émigration française
1880 – Vapereau − Dictionnaire universel des contemporains
Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers... : ouvrage rédigé et continuellement tenu à jour, avec le concours d'écrivains et de savants de tous les pays (Cinquième édition)
par Gustave Vapereau (1819-1906)
Paris. Éditeur : L. Hachette
http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2992011
Article Caro, page 366
CARO (Elme-Marie), littérateur et philosophe français, membre de l'Institut, est né le 4 mars 1826, à Poitiers, où son père, auteur de quelques traités à l'usage de la jeunesse, était alors professeur de philosophie. Il termina ses études au collège Stanislas, obtint de nombreux succès au concours général, notamment les deux prix de philosophie en 1845, et entra aussitôt à l'Ecole normale. Agrégé de philosophie en 1848, il professa successivement aux lycées d'Alger, d'Angers, de Rouen et de Rennes. Il occupa ensuite avec succès la chaire de philosophie à la Faculté des lettres de Douai, et, en 1858, fut rappelé à Paris comme maître de conférences à l'École normale. En 1856, M. Fortoulle choisit pour aller exposer à Anvers, devant la Société littéraire de cette ville, les doctrines spiritualistes et religieuses de l'Université de France. A la suite de cette mission, M. Caro fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1861, il devint inspecteur de l'Académie de Paris, et remplit par délégation les fonctions d'inspecteur général. Professeur à la Faculté des lettres de Paris, depuis le mois de juillet 1864, il fut élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques (section de morale), en février 1869, en remplacement du vicomte de Cormenin, et membre de l'Académie française, le 29 janvier 1874, en remplacement de Vitet. Sa réception eut lieu le 11 mars 1875. Il a été promu officier de la Légion d'honneur en 1877.
Outre des mémoires favorablement accueillis par l'Institut, M. Caro a publié, à ses débuts Saint Dominique et les Dominicains, et, sous le pseudonyme de Saint-Hermel la Vie de Pie IX. Son livre du Mysticisme au XVIIIe siècle (1852-1854, in 8), qui fut d'abord sa thèse de docteur, est un essai sur la vie et la doctrine de Saint-Martin, le philosophe inconnu. Il a fourni à la Revue de l'instruction publique, à la Revue contemporaine et à d'autres recueils, un grand nombre d'articles dont les principaux ont été réunis sous le titre d'Études morales sur le temps présent (1855, in-18 ; 3e édit 1875, in-18), volume couronné par l'Académie française. Ses autres ouvrages sont l'Idée de Dieu et ses nouveaux critiques (1864, in-8 et in-18 ; 5e édit. 1872, in-18); la Philosophie de Goethe (1866, in-8), le Matérialisme et la science (1868, in-18) les Jours d'épreuve, 1870-1871 (1872, in-18) Problèmes de morale sociale (1876, in-8); le Pessimisme au XIXe siècle (1878, in-18), etc.