Année 1900
Bibliothèque universelle et Revue suisse – T 27
Chronique parisienne. […] Une princesse franc-maçonne [Bathilde d’Orléans]
Encyclopédie populaire du XXe siècle - Histoire de la philosophie
Article : Martinez Pasqualis & Saint-Martin
Mercure de France – T 33
Chronique de Jacques Brieu : Ésotérisme et spiritisme
Naville – Les philosophies négatives
Le Mysticisme : l'extase - L’éclectisme
La grande encyclopédie – T 29
Article : Saint-Martin
Journal du magnétisme et de la psychologie
Les Théosophes chrétiens et les voyants au XVIIIe
1900 - Bibliothèque universelle et Revue suisse – T 27
Bibliothèque universelle et Revue suisse
Cent-cinquième année – Tome XVII
Lausanne. Bureau de la Bibliothèque universelle, place de la louve
Paris, chez Firmin Didot et Cie, 56, rue Jacob
Londres, Hachette et Cie, 18 King William Street, Strand
Allemagne. Leipzig. A. Twietmeyer. – F.-A. Brockhaus
Droits : domaine public
1900
Chronique parisienne. […] Une princesse franc-maçonne [Bathilde d’Orléans], pages 609-610
M. le comte Ducos nous raconte, dans un style un peu fleuri, l'histoire de Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, qui fut La mère du duc d’Enghien (in-8°. Plon & Nourrit [1]). Cette princesse était une toquée, heureusement pour elle, car elle a besoin d'excuses pour des écarts de conduite un peu trop forts. Passons. Tenons-nous-en aux excentricités.
Les premiers torts avaient été à son mari le duc de Bourbon, qui prit le nom de Condé à la mort de son père et mourut de façon mystérieuse, le dernier de sa race, un peu après la révolution de 1830. Le duc et la duchesse s'étaient séparés en 1780. Elle n'avait que trente ans. A quoi s'occuper ? Comment remplir sa vie ? Elle se lia avec les illuminés et les charlatans qui foisonnaient en France aux approches de la révolution. Saint-Martin, dit le Philosophe inconnu, n'eut pas d'adepte plus confiante et plus dévouée que la duchesse de Bourbon. Celle-ci le combla littéralement de bontés et l'admit à donner chez elle une de ces fameuses séances où l'on évoquait les esprits et qui ont servi de modèles aux spirites du dix-neuvième siècle. Elle soignait les malades par le magnétisme, qu'elle avait étudié avec Mesmer, et croyait aux visions et aux oracles de Catherine Théot, dite la mère de Dieu. Ajoutez qu'elle était franc-maçonne, partisan déclaré de la révolution, et qu'elle avait pris après le 10 août le nom de Citoyenne Vérité. La Convention se montra ingrate et fit arrêter la Citoyenne Vérité ; toutefois, elle la remit en liberté le 29 avril 1795 et lui alloua, sur ses biens séquestrés, un revenu de 180.000 francs par an.
La voilà en Espagne, toujours républicaine, malgré son arrestation et sa prison, brouillée avec son fils le duc d'Enghien parce qu'ils n'avaient pas les mêmes opinions politiques, et [610] commençant à s'enthousiasmer pour Napoléon. Elle n'en voulut pas trop à ce dernier d'avoir fusillé un prince qui, selon l'expression de sa mère, avait toujours été élevé dans de « faux principes, » puisqu'on la voit, deux ou trois ans après, solliciter de l'empereur la permission de rentrer en France. Refusée, elle ne se rebute point et écrit à Napoléon des lettres louangeuses et larmoyantes ; il y en a une où elle lui fait compliment de la naissance du roi de Rome ! Elle ne rentra pourtant en France qu'à la chute de l'empire. La cour de Louis XVIII l'accueillit fraîchement. C'est le contraire qui eût paru étonnant.
Note
[1] La mère du duc d'Enghien, 1750-1822 : Ouvrage accompagné d'un portrait en héliogravure et d'un fac-similé d'autographe, par Paul Émile Théodore Ducos. Publié par E. Plon, Nourrit et Cie, 1900. 442 pages.
Source gallica.bnf.fr / BnF : Chronique parisienne. […] Une princesse franc-maçonne [Bathilde d’Orléans]
Encyclopédie populaire du XXe siècle - Histoire de la philosophie.
Publiée sous la direction de MM Buisson, Larroumet, L. Denis, Stanislas Meunier.
Paris Société française d’éditions d’art.
L.-Henry May, éditeur des collections Quantin.
7-9, rue Saint-Benoît.
1900.
Martinez Pasqualis, p. 93
MARTINEZ PASQUALIS, philosophe mystique, chef de la secte des illuminés dits martinistes, né en Portugal et mort en 1774. Il voulut former une sorte de rite religieux avec les traditions de la cabale judaïque et des alchimistes. Le « philosophe inconnu » Saint-Martin (V. ce nom) reprit quelques-unes de ses idées.
Source gallica.bnf.fr / BnF : Encyclopédie populaire du XXe siècle - Martinez Pasqualis, p. 93
Saint-Martin p.126-127
SAINT-MARTIN (Louis-Claude de), dit le Philosophe inconnu, écrivain [127] et philosophe mystique, né à Amboise en 1743, mort à Paris en 1803. Un juif portugais, Martinez Pasqualis, l’initia à la secte des illuminés. D’abord il prétendit réfuter le matérialisme dans son ouvrage Des erreurs et de la vérité (1775). Voltaire s’en moqua, mais les femmes en prirent de l’enthousiasme. Saint-Martin publia encore le Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’homme et l’univers (1782), l’Homme de désir, un Ecce homo, le Nouvel homme, se faisant, comme il a dit, « le Robinson Crusoë de la spiritualité ». Il croit à une révélation intime de l’Être divin, du Verbe, qui nous révèle en même temps toutes les connaissances.
Source gallica.bnf.fr / BnF : Encyclopédie populaire du XXe siècle - Saint-Martin p.126-127
1900 - Mercure de France – T 33
Mercure de France
Janvier – mars Tome XXXIII
Fondé en 1672 (Série moderne)
Paris. Société du Mercure de France, XV, rue de l’Échaudé de Saint Germain
MCM
Chronique de Jacques Brieu : Ésotérisme et spiritisme, extrait, page 224
Les ouvrages du Philosophe Inconnu étaient devenus introuvables. Une réédition s'imposait. C'est ce qu'a très bien compris l'Ordre martiniste, qui devait d'ailleurs cet honneur et cet hommage à celui dont il se réclame et dont il a pris le nom.
Un seul ouvrage de cette réédition a paru : c'est le Tableau naturel. C'est une des premières œuvres de Saint-Martin. Elle date de 1783.
Le célèbre philosophe mystique y expose, avec beaucoup de talent et une grande profondeur d'analyse, les rapports qui existent entre Dieu, l'Homme et l'Univers. Elle contient des pages admirables. Mais nous devons faire quelques réserves au sujet de certaines de ses théories, par exemple celle du mal, qui nous paraissent plus ingénieuses que justes. Le Tableau naturel est un ouvrage qu'on doit lire.
Source gallica.bnf.fr / BnF : Mercure de France - Chronique de Jacques Brieu : Ésotérisme et spiritisme, extrait, page 224
1900 – Naville – Les philosophies négatives
Les philosophies négatives
Ernest Naville (1816-1909)
Associé étranger de l’Institut de France
Membre correspondant des Académies de Palerme, de Rovereto, de Savoie, de Belgique et de l’Athénée de Venise.
Paris
Ancienne librairie Germer Baillière et Cie
Félix Alcan, éditeur
108, boulevard St Germain
1900
Chapitre : Le Mysticisme - L’extase, extraits, pages 201-205
5. L’extase, qui suppose la cessation du jeu ordinaire des fonctions de l’esprit, est un mode du sentiment pur, d’un sentiment étranger à la pensée. Rien probablement ne saurait en donner l’idée mieux que ce qu’éprouvent les personnes d’une nature essentiellement musicale, qui se sentent comme transportées hors d’elles-mêmes par la magie des sons. Si vous leur demandez de traduire en idées distinctes les émotions qu’elles ont éprouvées, elles vous considéreront comme étant, dans le domaine de l’art, un véritable profane. L’extase produit la suppression momentanée de la conscience. Le souvenir qui en reste, lorsque la conscience revient, c’est celui d’une joie intense, d’une extrême béatitude. Joie, béatitude, suavité, délices sont les expressions qui se multiplient sous la plume des écrivains mystiques. Après la mort de Pascal, on trouva cousu dans ses vêtements un petit parchemin sur lequel on lut ces mots : « 23 Novembre 1654, de dix heures et demie à minuit environ : Feu ! Joye, joye, joye et pleurs de joye. » C’est le souvenir d’un temps d’extase. Le reste de l’écrit renferme des résolutions prises par l’auteur à la suite d’un événement de son [page 202] existence assez mémorable pour qu'il voulût en conserver le souvenir dans un mémento qu’on a désigné sous le nom d'amulette. Jacob Bœhme eut, dans sa vie, quatre extases d’une particulière importance ; il parle de cet état comme « d'un temps passé dans la lumière et la joie. »
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1900 – La grande encyclopédie – T 29
La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts par une société de savants et de gens de lettres.
Sous la dir. de MM. Berthelot,... Hartwig Derenbourg,... F.-Camille Dreyfus,... A. Giry,... [et al.]
Tome vingt-neuvième
accompagné de dix cartes en couleurs hors texte.
SAAVERA - SIGILLAIRES
Paris
Société anonyme de La Grande encyclopédie.
61, rue de Rennes
Date d'édition : 1885-1902.
Article Saint-Martin, p.222-223
SAINT-MARTIN (Louis-Claude de), théosophe, surnommé le Philosophe inconnu, né à Amboise en 1743, [page 224] mort en 1803. Il était avocat à Tours, lorsqu'il se décida à suivre la carrière militaire. Il entra dans le régiment de Foix, qui tenait garnison à Bordeaux. Martinez Pasqualis (V. ce nom) avait introduit dans la loge maçonnique de cette ville un rite des Elus dits Cohens ; Saint-Martin s'y fit initier. Puis trouvant la discipline de Martinez trop matérialisée en ses pratiques théurgiques, il s'en dégagea, n'en gardant que la doctrine relative aux lois des nombres, desquelles il résulte que l'homme est indestructible, parce que son principe générateur, émanant de l'unité, est l'unité même ; tandis que la matière doit être détruite, parce qu'elle n'est que le produit d'un principe secondaire. D'ailleurs, la nature indique qu'il n'y a que trois éléments la terre, l'eau, le feu ; dans les corps, trois dimensions seulement ; dans la géométrie, trois figures ; dans l'être, trois facultés innées pour l'homme, trois modes d'expiation. En un mot, dans les choses créées il n'y a rien au-dessus du nombre trois.
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1900 - Journal du magnétisme et de la psychologie
Fondée en 1845 par M. le Baron du Potet
Organe de la Société magnétique de France
Paraissant du 15 au 20 de chaque mois
Directeur H. Durville
Rédacteur en Chef : G. Fabius de Champville
Sommaire
Janvier 1900
- Le Docteur Encausse (Papus)
- Les Théosophes chrétiens et les voyants au XVIIIe - A. Erny
Février 1900
- Les Théosophes chrétiens et les voyants au XVIIIe (2e article) - A. Erny
Mars 1900
- Les Théosophes chrétiens et les voyants au XVIIIe (3e article) - A. Erny
Avril 1900
- Les Théosophes chrétiens et les voyants au XVIIIe (4e article) - A. Erny
Mai 1900
- Les Théosophes chrétiens et les voyants au XVIIIe (5e et dernier article) - A. Erny
Le docteur Encausse (Papus)
Journal du Magnétisme, n°1, janvier 1900, pages 3-4
[Le Journal du Magnétisme mentionne que le Dr Encausse (Papus) est membre actif du Journal et membre du conseil d’administration de la Société magnétique de France et habite en 1900 à Paris, 87 boulevard Monsmorency.]
Le Docteur Gérard ENCAUSSE, plus connu sous son pseudonyme de PAPUS, est un des principaux chefs du mouvement Spiritualiste en France et il dirige la plupart des Sociétés occultistes. Il est doué de remarquables facultés d’organisation et d’une activité telle qu’il a rempli trois carrières pendant le temps que d’autres auraient mis à en remplir une seule. Aussi nos lecteurs nous seront-ils reconnaissants de passer en revue la vie du Président actuel de la Société Magnétique de France, le Grand Maitre de l'Ordre Martiniste et le réalisateur de tant d’œuvres et de Sociétés.
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