Calendrier perpetuel 1877

Année 1877

Ferraz – Étude sur la philosophie en France au XIXe siècle – T1

Godefroy - Histoire de la littérature française au XVIIIe siècle

    La philosophie et la métaphysique
    Saint-Martin

Jannet – Les sociétés secrètes

V. - Les sociétés secrètes et la révolution de 1789
IX. – L’avenir. – La république universelle et la Commune

1877 - Marin Ferraz, Étude sur la philosophie en France au XIXe siècle – T1

1877 Ferraz SocialismeTome 1 - Le Socialisme, le Naturalisme et le Positivisme

Saint-Simon.- Charles Fourier.- Pierre Leroux.- Jean Reynaud.- Gall.- Broussais.- August Comte.- Proudhon, etc.

Paris Librairie académique

Deuxième édition Paris Perrin et Cie, Libraires éditeurs

35, quai des Grands-Augustins

1877 – Deuxième édition

Chapitre II - Charles Fourier et l'attraction passionnelle - VI. Evolution de la société et de la nature - Vie future. - Extrait, p.142

On voit avec quelle tranquille audace Fourier pénètre dans ces domaines de l'inconnu et de l'inconnaissable, devant lesquels tant de grands génies se sont arrêtés, et avec quelle naïve assurance il tranche des questions sur lesquelles les penseurs les plus profonds se sont tenus dans une sage réserve. Lui qui montre tant d'admiration pour les sciences dites positives et tant de dédain pour celles qu'il qualifie d'incertaines, il émet sur le monde, sur la terre, sur les origines de l'homme et sur sa destinée future les opinions les plus incertaines et les moins positives qu'on puisse imaginer. On croit parfois, en le lisant, lire quelqu'un de ces aventureux chercheurs du seizième siècle, qui n'imposaient point de règle à leur imagination et ne savaient pas la soumettre au frein de la raison, un Cardan, un Bruno, un Campanella. Du reste, la race de ces esprits hardis, mais mal équilibrés, ne s'éteint jamais complètement, même aux époques les plus scientifiques, parce que le besoin du merveilleux est naturel à l'homme et qu'il faut bon gré mal gré qu'il lui donne satisfaction. N'avait on pas vu, peu de temps avant Fourier et sous les yeux mêmes de Voltaire, ce prince des moqueurs, Lavater, Saint-Martin et beaucoup [page 143] d'autres se livrer à des spéculations transcendantes et indémontrables sur l'ensemble des choses ?

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1877 - Godefroy - Histoire de la littérature française au XVIIIe siècle

1877 GodefroyHistoire de la littérature française au XVIIIe siècle
Frédéric Godefroy
Auteur de l’Histoire de la littérature française depuis le XVIe jusqu’à nos jours
Couronnée par l’Académie française
Paris
Gaume et Cie.
3, rue de l'Abbaye
1877

La philosophie et la métaphysique - Saint-Martin, p.239-240

Le grossier matérialisme qui dominait la philosophie à la fin du dix-huitième siècle révolta quelques nobles âmes. Elles sentirent le besoin de se rattacher aux croyances que la foule désertait, et cherchèrent dans la contemplation de l'infini un refuge et une consolation contre les misères contemporaines. Tel fut SAINT-MARTIN (1743-1804), dit le Philosophe inconnu, qu'un illustre catholique a appelé « le plus instruit, le plus sage et le plus élégant des théosophes modernes. [De Maistre, Soir. De S.-Pétersb., 11e entret.] » Dans un livre publié en 1775, et intitulé Des erreurs et de la vérité, ou les Hommes rappelés au principe universel de la science, il défendit, contre les philosophes modernes, la Providence et les premiers principes, il montra une généreuse indignation contre les ennemis de Dieu, et, en combattant les erreurs sociales d'Helvétius et de Rousseau, prouva la nécessité de rasseoir les institutions humaines sur les bases religieuses. Malheureusement cette protestation fit peu d'effet, parce que le livre était obscur, mal écrit, et gâté par plus d'une bizarrerie. L'Homme de désir, imprimé en 1790, méritait et obtint plus de succès. Le rêveur solitaire qui s'appelait lui-même le Robinson de la spiritualité y exhalait, dans une langue quelquefois encore obscure et singulière, mais souvent pénétrante et suave, les pensées, les sentiments, les aspirations qui remuaient son âme aimante et candide au milieu des corruptions et des agitations d'une société finissante.

Bientôt il connut les spéculations théosophiques de Jacob Boehm, et vit dans cet illuminé allemand le prince des philosophes divins. Dès lors il sut moins que jamais subordonner son enthousiasme à la raison, il mit dans plusieurs de ses écrits presque autant de singularités et d'obscurités qu'avait fait son auteur favori dans l'Aurore naissante, et, [page 240] tout en s'affermissant dans les idées spiritualistes, il s'éloigna chaque jour davantage du christianisme en face duquel il se posa comme un rival, quoiqu'il crût toujours à la mission et à la divinité du Réparateur. Il prétendait expliquer tout par l'homme, et avait pour base de son système on ne saurait trop dire quelle révélation naturelle qui n'était pas toujours parfaitement d'accord avec la révélation surnaturelle Malgré ses singularités, ses erreurs, ses préjugés, Saint-Martin était un précurseur; il annonçait et prépara lui-même le retour au spiritualisme qui devait faire l'honneur de notre siècle. Il sut rentrer dans la voie traditionnelle des vérités primitives, et chercher dans l'observation intérieure l'explication de l'homme et des choses.

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1877 – Jannet – Les sociétés secrètes 

1877 JanetLes sociétés secrètes
Claudio Jannet (1844-1894)
Sixième édition
Paris. Librairie de la Société bibliographique
35, rue de Grenelle
1877

V. - Les sociétés secrètes et la révolution de 1789. Extrait, page 68

… En 1780, sous le prétexte de vérifier les chartes de transmission des différentes sectes qui prétendaient remonter aux templiers, les illuminés réunirent toutes les sociétés secrètes de l’Allemagne en un congrès ou convent tenu à Willemsbad [sic]. Le résultat fut d’initier à leurs projets tous les chefs de ces sociétés diverses, qui y étaient d’ailleurs parfaitement préparés, et de les faire passer sous leur direction. Ils comptaient déjà de nombreux adeptes en France, grâce à la propagande qu’avait faite Saint-Martin, le philosophe inconnu, et Cagliostro. Lyon et Avignon étaient des foyers de propagande, qui s’étaient fait représenter au convent de Willemsbad. Un évènement décisif fut l’initiation aux mystères des illuminés du fameux Mirabeau…

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IX. – L’avenir. – La république universelle et la Commune. Extrait, page 122

Saint-Martin, dans son style d’illuminé, disait : « J’établis sur la réhabilitation d’un homme dans son principe l’origine de son autorité sur ses semblables, celle de sa puissance et tous les titres de la souveraineté politique ». Le Saint-Simonisme a dit à son tour : « A chacun selon sa capacité ». Le positivisme enseigne la même chose : c’est la science, selon lui, qui détermine les fonctions du pouvoir…

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