1888 CartierAnnée 1888

Lumière et ténèbres
Lettres à un franc-maçon

Étienne Cartier

Paris - Letouzey et Ané, libraires-éditeurs – 17 rue du Vieux-Colombier

1888 - Extrait, pages 60-61

Les francs-maçons ne sauraient renier les doctrines qu'approuve l'éclectisme universitaire; ils aiment peu aussi les dogmes, et leur morale indépendante ne doit pas les empêcher de répéter ce que disait un gnostique du temps de Clément d'Alexandrie : « Un gnostique, un savant, un enfant de la lumière, un illuminé doit connaître tout, car quel mérite y a-t-il à s'abstenir d'une chose qu'on ne connait pas ? Le mérite ne consiste point à s'abstenir des plaisirs, mais à en user en maître, à captiver la volupté sous son empire, lors même qu'elle nous tient entre ses bras. Pour moi, c'est ainsi que j'en use, et je ne l'embrasse que pour l'étouffer. » [Strom. L. II, ch. 20].

Les illuminés modernes ne disent-ils pas avec leur maître [page 61] Saint-Martin : « Au feu, au feu tout cela; donnez au feu tout ce qu'il demande. Tout cela n'affecte pas l'âme. En vain l'ennemi me poursuit par ses illusions; il pas qu'ici-bas la matière ait mémoire de moi. Les délices de la matière, est-ce l'homme qui les goûte? Lorsque les sens ont de la peine ou du plaisir, ne lui est-il pas aisé de voir que ce n'est pas lui qui éprouve cette peine et ce plaisir. » [Saint-Martin. L'Homme de désir. P. 225, n° 255].

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