1892 - Bibliographie méthodique de la science occulte

1892 bibliographieBibliographie méthodique de la science occulte (Livres modernes)

Étude critique des Principaux ouvrages par un groupe d'occultistes

Sous la direction de PAPUS
Président du Groupe indépendant d'Études ésotériques
Directeur de l'Initiation.

Paris

Librairie du merveilleux
Chamuel, éditeur
29, rue de Trévise

1892

Avant-propos. L’occultisme : son caractère, son but, ses applications.

Extrait, pages 3-4

Pendant longtemps les écrivains sérieux traitèrent tous ces récits de racontars, mettant sur le compte de l'imposture des prêtres et de l'hallucination des visiteurs les faits plus ou moins merveilleux qui formaient le fonds de ces récits. C'est ainsi que tout le XVIIe siècle considéra le « merveilleux dans l'antiquité ».
Mais bientôt des travaux fort savants sur la Franc-Maçonnerie permirent d'y retrouver un écho des phases de l'Initiation pratiquée dans les temples anciens. Puis la découverte par Mesmer d'une force peu connue, le Magnétisme, permit de comprendre et d'expliquer logiquement, raisonnablement une partie des faits de Magie, enfin les travaux de Cahagnet et d'Allan Kardec permirent de comprendre la possibilité de communiquer avec le monde de l'au-delà.
Avant ces derniers travaux une pléiade de savants, travaillant en dehors de toute académie ou de toute Église, s'étaient occupés de retrouver les principes scientifiques sur lesquels étaient basées les pratiques mystérieuses des anciens sacerdoces. Ces recherches avaient pour but non pas tant l'exhumation d'une science momifiée, que les découvertes de quelque chose susceptible d'imprimer une nouvelle direction à nos sciences contemporaines.
Il est superflu de citer à ce propos les travaux de Court de Gebelin, de Dutens, de Fabre d'Olivet, de Lacour, de Ragon, d'Eliphas Levi, de D. Brière, et les applications théosophiques de Claude de Saint-Martin, scientifiques de Wronski, de Chardel et de Louis Lucas.

bouton jaune  L’occultisme : son caractère, son but, ses applications.

Extrait, pages 8-9

Il me reste, pour terminer, à parler d'une secte bizarre qui fit son apparition en France en 1884, y subit échecs sur échecs, trompa par ses belles paroles pas mal d'auteurs encore naïfs, comme votre serviteur, et qui, tombée aujourd'hui au plus bas, fait des efforts surhumains pour émerger de nouveau ; cela s'appelle la Société Théosophique.
Mon devoir d'historien me force à la nommer ; mais mon devoir de dupe me force à vous dire quelques vérités à son sujet. L'un me fera pardonner l'autre.
La Société Théosophique, fondée à New-York en 1875, est, à mon avis, la plus aimable charge d'atelier du XIXe siècle.
Son enseignement soi-disant ésotérique consiste à faire lire à ceux qui ont versé 25fr. de droit d'entrée des révélations faites aux fondateurs par des « Mahatmas » ou Hommes-Dieux tenant leurs assises au Thibet.
Ces révélations, qu'on paye si cher, sont constituées par [page 9] des traductions d'anglais en français d'une partie des enseignements, à l'origine écrits en français, d'Eliphas Lévi, de Claude de Saint-Martin et de Fabre d'Olivet sur la constitution ternaire et septenaire de l'homme et sur la réincarnation et ses lois. De plus on vous donne sous le nom de « bouddhisme ésotérique » des « mystères de mystères » que vous trouvez avec bien d'autres développements, non pas au Thibet, mais... à la bibliothèque nationale et surtout dans les archives du musée Guimet.
Augustin Chaboseau a fourni à ce sujet tous les renseignements bibliographiques désirables, dans son Essai de Philosophie bouddhique, ouvrage fort sérieux où l'on trouve une foule de données que les (M. S. T.) attendent encore de la révélation des Mahatmas du Thibet : ainsi le nombre exact d'années que comporte l'évolution des mondes et des races, plus une foule d'autres données qu'il m'est impossible d'énumérer.

Livres. Extrait, page 13

SAINT-MARTIN (L. C. DE): Les Nombres, œuvre posthume,
1 vol., autographié (très rare)
Cette édition contient un portrait du « Philosophe inconnu ». Les Nombres différent de tous les ouvrages de Saint-Martin. C'est en effet en réunissant des notes éparses et sans aucun lien, que M. Schauer a constitué ce petit volume. De là les obscurités nombreuses qu'il contient et la difficulté de sa lecture.

XIV – Théosophie pure et martinisme. Extrait, pages 59-60

La théosophie est essentiellement un ensemble de connaissances particulières acquises par des voies toutes différentes des voies scientifiques connues. La théosophie est à l'origine de toute science comme de toute révélation ; elle est aussi ancienne que le monde. Les théosophes modernes les plus connus ont été Paracelse, Van Helmont, Swedenborg, Louis Claude de Saint-Martin, etc.
La France a été le berceau préféré de la Théosophie depuis Saint-Martin. Toute l'école occultiste moderne est dérivée médiatement ou immédiatement du Martinisme de Saint-Martin ou du Martinésisme de Pasqualis. Citons parmi les représentants les plus éminents de ce mouvement. (Dates des œuvres) Martinez Pasqualis (1754) Saint-Martin (1775-1802) Wronski (1808-1850) Lacuria (1850-1890) Eliphas Lévi (1852-63) Fabre d'Olivet (1825) Ragon (1858), etc. etc.
Tous ces auteurs sont Kabbalistes et Théosophes. L'Occultisme est la suite de ce mouvement représenté en France actuellement par le Groupe Indépendant d'études ésotériques.

FRANCK (Ad.), de l'Institut. La Philosophie mystique en France au XVIIIe siècle : Saint-Martin et don Pascalis, 1 vol. in-8. 2 50
Dans ce petit volume les théories principales des fondateurs du Martinisme sont fort bien résumées. Aussi est-il utile à tous les chercheurs.

AUGUSTIN CHABOSEAU
En préparation : Saint-Martin et le Martinisme
PORTRAIT DE L.-Cl. DE SAINT-MARTIN
Un vol. grand in-8. 3 fr. 50
Dans la première partie de ce livre, l'auteur, après avoir donné quelques notes succinctes sur la vie de L.-Cl. de Saint-Martin, expose ses doctrines métaphysiques, éthiques et sociales, ce qui l'amène à étudier l'attitude prise par le philosophe inconnu à l'égard du christianisme et l'influence considérable, parce que occulte, exercée par lui sur la Révolution française.
Puis, la filiation du Martinisme est suivie pas à pas à travers les [page 60] troubles politiques et religieux qui ont agité notre siècle, filiation rarement patente, constamment vive et ferme, jusqu'à la rénovation contemporaine, À ce sujet est révélé tout ce qui peut l'être sur l'organisation de cette société mystique, ses tendances et sa méthode.
Enfin sont indiquées quelques-unes des notions qu'il est permis de se faire dès à présent sur le rôle que la fraternité des s. . I.:. est appelée à jouer dans l'imminente transformation sociale.
L'importance de cet ouvrage ne saurait échapper à l'heure où la constitution du Suprême Conseil de l'Ordre Martiniste vient de donner une nouvelle et puissante impulsion au mouvement ésotériste.

bouton jaune XIV – Théosophie pure et martinisme