1892Année 1892

- Adolphe Mathurin de Lescure. Le comte Joseph de Maistre et sa famille : 1753-1852 : Les Œuvres et les idées de Joseph de Maistre

- Dictionnaire des dictionnaires, T.V. Articles : Martinez Pasqualis, Martinisme, Martiniste

- Dictionnaire des dictionnaires, T.VI. Article : Saint-Martin

- La Nouvelle revue – T 75. Article : L’occulte dévoilé

- Revue critique d'histoire et de littérature, Compte rendu du livre de Eugen Guglia

- Charles Hacks - Le Diable au XIXe siècle, ou les Mystères du Spiritisme, tome I et tome II

- Papus, La Kabbale

- Bibliographie méthodique de la science occulte

1892 - Adolphe Mathurin de Lescure - Le comte Joseph de Maistre et sa famille : 1753-1852

1892.LescureLe comte Joseph de Maistre et sa famille
1753-1852

Études et portraits politiques et littéraires

Adolphe Mathurin de Lescure

Paris
Ancienne maison Charles Douniol
H. Chapelliez et Cie Libraires-éditeurs
29, rue de Tournon

1892

Chapitre VI - Les Œuvres et les idées de Joseph de Maistre. Extrait, pages 386-396

[Nous avons inséré entre crochets des paragraphes dans le texte]

[Saint-Martin]

[...] il est certain que l'examen des idées de Joseph de Maistre a surtout aujourd'hui un intérêt rétrospectif et spéculatif. Elles gardent une importance considérable comme sujet d'étude et valeur d'opinion. Et cette importance est plus extrinsèque qu'intrinsèque. Elle tient surtout à la qualité morale de l'homme et à la qualité littéraire de l'écrivain, très supérieure, selon nous, au philosophe. On peut en juger par la fortune très différente de la sienne, d'un homme qui a eu, avant de Maistre, plus d'une de ses idées, mais qui n'a pu mettre à leur service une force de caractère et un attrait de talent pareils à ceux de Joseph de Maistre, dont il n'a été que le précurseur. Quelques critiques lui ont attribué à tort, selon nous, un rôle plus important. Ils ont voulu faire de Joseph de Maistre un imitateur, un plagiaire même de M. de Saint-Martin, qui s'intitulait lui-même le philosophe inconnu. Ils ont disputé à Joseph de Maistre la paternité de son système, l'originalité de ses idées. C'est même là un premier point à examiner de près, une première question à vider, à l'honneur, croyons-nous, de Joseph de Maistre. [page 387]

[Imputation de plagiat]

Cette accusation, sinon formelle, du moins cette imputation de plagiat qui a emprunté quelque crédit à l'autorité de son auteur, et encore plus à la difficulté pour le lecteur d'apprécier un débat qui roule sur des confrontations de pièces que l'accusateur a seul sous les yeux a été formulée par M. Franck, membre de l'Institut et professeur au collège de France (1). Disons tout de suite qu'elle a été énergiquement et, selon nous, victorieusement réfutée par notre prédécesseur dans la biographie de Joseph de Maistre, M. Amédée de Margerie (2).
Sainte-Beuve avait d'ailleurs depuis longtemps, mais sans entrer dans la discussion de fond et à titre seulement de curiosité critique, signalé certaines remarquables analogies ou coïncidences d'idées entre Saint-Martin et Joseph de Maistre.
Et tout d'abord, ce que personne n'a encore dit ou du moins assez dit et avec preuves à l'appui, comme nous allons le faire, c'est que Joseph de Maistre, qui était bien loin de penser qu'on pût jamais voir dans Saint-Martin son initiateur et son maître, allégation qui eût bien étonné Saint-Martin lui-même, n'a jamais fait mystère de ses relations assez intimes pour qu'il les connût à fond tous les deux, avec l'homme et le philosophe.

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1892 - Guérin - Dictionnaire des dictionnaires, T.V.

1892 dictionnaire des dictionnaires t5Sous la direction de Paul Guérin (1830-1908)

Dictionnaire des dictionnaires.
Lettres, sciences, arts, encyclopédie universelle

Tome V
Malioburique - Reims

Paris
13, rue Bonaparte
Librairie des imprimeries runies
Motteroz
Administrateur-Directeur

Articles : Martinez Pasqualis, Martinisme, Martiniste. p.71

Martinez Pasqualis (1710-1779). Chef de la secte des Martinistes, né en Portugal, m. à Saint-Domingue. Il institua (1754) certains rites cabalistiques qu'il emprunta à la cabale des Juifs et à l'alchimie, les introduisit dans les loges maçonniques de Marseille, de Toulouse, de Bordeaux et de Paris. Son disciple le plus célèbre fut Saint-Martin

Martinisme : s. m. Croyance des martinistes - "Je ne cros point au hasard, à ce mot qui ne signifie rien : je croirais plutôt au martinisme" (Xavier de Maistre). F.L.

Martiniste : s. 2 g. Se dit de certains illuminés qui prétendent être en commerce avec les intelligences célestes et avec les âmes. Voy. Martinez-Pasqualis.

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1892 – Guérin - Dictionnaire des dictionnaires – T VI

1892 dictionnaire des dictionnairesSous la direction de Paul Guérin (1830-1908)

Dictionnaire des dictionnaires.
Lettres, sciences, arts, encyclopédie universelle

Tome VI : Rein-ZZ
Additions et rectifications

Paris
13, rue Bonaparte
Librairie des imprimeries runies
Motteroz
Administrateur-Directeur

SAINT-MARTIN (Louis-Claude de), dit le Philosophe inconnu (1743-1803).

Théosophe, né à Amboise, m. à Aunay, près Paris : Lieutenant au régiment de Foix, il quitta le service (1771) pour se livrer tout entier aux études théosophiques, s'attacha successivement aux doctrines de Martinez Pasqualis, de Swedenborg, de Boehm, puis créa un système particulier d'illuminisme qu'il appelait le Spiritualisme pur, « compromis chimérique, dit E. Caro, entre la religion et la philosophie ; ni orthodoxe pour la foi, ni orthodoxe pour la raison. » Le dernier mot de son système est le panthéisme.

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1892 - La nouvelle revue

1892 nouvelle revueTreizième année
Tome soixante-quinze
Mars-Avril 1892

Paris
18, boulevard Montmartre.

1892

Rubrique livres, Marie-Anne de Bovet - L’occulte dévoilé, par Papus. Page 593-601

Si dans une réunion l'entretien vient à tomber sur ces phénomènes psychiques dont on se préoccupe fort aujourd'hui, et que ne méconnaît plus la science moderne — auguste et orgueilleuse personne très réfléchie, très avisée, très prudente, à qui on n'en fait pas facilement accroire — il se trouve invariablement quelqu'un pour dire d'un ton narquois « Est-ce que vous croyez à cela? »

La forme naïve de cette question montre à quel point ceux qui la posent sont mal informés sur la matière. Croire à quoi ? Ils ignorent ou feignent d'ignorer que ce n'est pas de revenants et de sorcellerie qu'il s'agit, mais de faits naturels dont on cherche la loi au nom de ce principe absolu que le surnaturel n'existe pas. Serait-ce qu'ils nient la réalité des phénomènes, s'imaginant faire preuve de sagesse en déclarant qu'ils ne croient qu'à ce qu'ils voient, et que, n'ayant jamais rien vu dans cet ordre de choses, ils ne croient à rien de ce qu'on leur en rapporte ? Autant nier la Chine parce qu'on n'y serait pas allé. Bien peu de gens ont eu occasion d'observer des effets sérieux d'hypnotisme et de suggestion mentale qui songe pourtant à les contester ? Je parle d'aujourd'hui, car il y a peu d'années encore ils ont passé pour des mystificateurs ou des fous, les premiers qui ont repris au compte de la science l'empirisme des magnétiseurs et des somnambules de foire, pratiques abâtardies de la thaumaturgie sacerdotale de l'antiquité, encore en vigueur dans l'Orient musulman et bouddhique.

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1892 - Revue critique d'histoire et de littérature

1892.Revue critique dhistoireRevue critique d'histoire et de littérature

Recueil hebdomadaire

Directeur : M. A Chuquet [Arthur (1853-1925).]

Vingt-sixième année
Deuxième semestre
Nouvelle série – Tome XXXIV

Paris. Ernest Leroux, éditeur.
Libraire de la Société asiatique, de l’École des langues orientales vivantes, etc. 28, rue Bonaparte

1892

Compte rendu du livre de Eugen Guglia (E.G.) : Die Konservativen Elemente Frankreichs am Vorabend der Revolution [Les éléments conservateurs de la France à la veille de la Révolution]

522. — Eugen Guglia. Die Konservativen Elemente Frankreichs am Vorabend der Revolution. Zustænde und Personen. Gotha, Fr. And. Perthes, 1890. In-8, xv-531 p. Pr. : 8 m. (10 fr.)

Extrait, pages 351-353

Les forces destructives qui ont amené la ruine de l'ancien régime et préparé la Révolution n'ont pas été seules à agir pendant la durée du XVIIIe siècle ; les éléments conservateurs, que renfermait la France avant 1789 et auxquels ces forces s'attaquaient, ont résisté longtemps, malgré leurs efforts ; et s'ils ont sombré au milieu de la tourmente révolutionnaire et ont pu paraître anéantis pour toujours, ils n'en ont pas moins persisté et ont reparu avec une vie nouvelle au lendemain de la Restauration : quelle place véritable ont-ils occupée dans les institutions, la société politique et civile, les sciences et les lettres avant la Révolution ; quels en ont été alors les principaux représentants ? Telles sont les questions complexes et ardues que M. Eugène Guglia examine dans l'ouvrage dont on vient de lire le titre et à la solution desquelles il a apporté un profond savoir et une rare compétence.

Son étude se divise en trois livres ; dans le premier il recherche quelles étaient les forces conservatrices que renfermaient, à la veille de la Révolution, la royauté, les Parlements et les trois ordres de l'État : clergé, noblesse et tiers. Le second livre poursuit la recherche de ces tendances conservatrices dans la philosophie et la théologie, la jurisprudence et la littérature. Le troisième, intitulé « Réaction contre la doctrine révolutionnaire », passe en revue les efforts tentés pour résister aux éléments de destruction sociale par les philosophes, ainsi que par les publicistes et les hommes politiques de l'époque; on pourrait ajouter par les femmes, car un court chapitre est consacré au rôle qu'elles ont joué pendant les dernières années de l'ancien régime. On le voit, ce n'est rien moins qu'un tableau complet de la société et de la civilisation française au XVIIIe siècle que M. E. G. a entrepris de retracer dans son livre. J'ajouterai [page 352] qu'il a, malgré les difficultés d'une pareille tâche, réussi à nous le donner fidèle et ressemblant... [...]

[page 353]

Le livre III poursuit, mais à un point de vue différent, le même sujet que le précédent ; M. E. G. y étudie la réaction exercée contre les doctrines révolutionnaires, qu'il avait déjà montrées dans le livre Il attaquées par de nombreux adversaires. Tous les écrivains attitrés du parti philosophique ne firent pas une guerre égale à l’ancien état de choses ; s’ils cherchèrent tous à le transformer, beaucoup aussi s’élevèrent contre ceux qui ne voulaient que le détruire ; de là l'opposition à ces derniers de Montesquieu, de Raynal même, des Physiocrates, de Rousseau aussi dans plus d'un cas. Voltaire lui-même n'est pas toujours avec les novateurs, Buffon leur est opposé, enfin Saint-Martin, « le philosophe inconnu », entre en lutte ouverte avec eux.

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1892 - Léo Taxil - Le Diable au XIXe siècle, ou les Mystères du Spiritisme, tome I

1892 taxil diableLe Diable au XIXe siècle, ou les Mystères du Spiritisme

De  Léo Taxil  avec Charles Hacks

Le Diable au XIXe siècle, ou les Mystères du Spiritisme: la Franc-Maçonnerie Luciférienne, révélations complètes sur le Palladisme, la Théurgie, la Goétie et tout le Satanisme moderne ; Magnétisme occulte, pseudo-spirites et vocates procédants, les médiums lucifériens, la Cabale fin-de-siècle, Magie de la Rose-Croix, les possession à l'état latent, les précurseurs de l'Anté-Christ

Volume 1

Delhomme et Briguet,

1892

Extrait, page 347

En fondant le Rite Palladique [voir ci-dessous] Réformé Nouveau, le général Pike n'a pas créé l'occultisme maçonnique; il existait avant le 20 septembre 1870 ; l'histoire tout entière de la secte le prouve, depuis Anderson et Désaguliers, qui l'instituèrent à Londres en 1717, jusqu'à Ragon, mort en 1862. Weishaupt, Swedenborg, Lessing, Frédéric II de Prusse, Mesmer, Pernety, Cagliostro, Martinez Pasqualis et son disciple Saint-Martin, Francia (le dictateur du Paraguay), lord Palmerston, le général Contreras, Mazzini, et tant d'autres francs-maçons de marque se livraient aux pratiques occultistes, travaillaient au grand-œuvre de la cabale. Mais les arrière-loges opéraient isolément, sans organisation commune, sans autre direction que celle des rituels de théurgie de Swedenborg, de Saint-Martin, de Laffon-Landebat, du vicomte de La Jonquière, etc.; en un mot, les maçons initiés à l'hermétisme, sans suivre aucune loi générale, dispersés en diverses écoles, n'étaient pas groupés ni organisés au point de vue international. Ce groupement, c'est Albert Pike qui en a été le créateur. Voilà son œuvre, à moins que ce ne soit, comme il est permis de le croire, l'œuvre de. Satan en personne, jugeant le moment venu de mettre lui-même la main à la pâte.

Palladisme : Palladisme-Palladium :

de Palladiom, statue en bois de Pallas. Pour certains auteurs, le Palladium aurait été une société mixte créée par Fénelon. Albert Lantoine situe sa création en 1737 alors que, pour Ragon, l’Ordre du Palladium remonterait à Pythagore, Fénelon en ayant rédigé les statuts en 1637 !

« Ce « palladisme luciférien » est une pure invention de Léo Taxil. Confirmant le dicton populaire : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! », le dictionnaire Larousse persistera à donner bravement, au moins jusqu’en 1950, au mot palladisme la définition suivante : « Culte de Satan-Lucifer, c’est-à-dire Satan considéré comme un ange de lumière »– la définition donnée par Taxil lui-même ! »
Source : Bernard Muracciole, Léo Taxil ou l’antimaçonnisme alimentaireLa chaîne d'union 2007/3 (N° 41), pages 64 à 75

bouton jaune  Le Diable au XIXe siècle, extrait page 347

1892 - Léo Taxil - Le Diable au XIXe siècle, ou les Mystères du Spiritisme, tome II

1892 taxil diable2Charles Hacks, Dr Bataille, Léo Taxil

Le Diable au XIXe siècle, ou les Mystères du Spiritisme: la Franc-Maçonnerie Luciférienne, révélations complètes sur le Palladisme, la Théurgie, la Goétie et tout le Satanisme moderne ; Magnétisme occulte, pseudo-spirites et vocates procédants, les médiums lucifériens, la Cabale fin-de-siècle, Magie de la Rose-Croix, les possession à l'état latent, les précurseurs de l'Anté-Christ

Volume 2

Delhomme et Briguet,

1892

Avertissement

« Le principal caractère des gens, c’est qu’ils sont prêts à croire n’importe quoi. » Umberto Eco, Le Cimetière de Prague.

« Les blagues, les canulars ou les fumisteries, comme on les appelait aux siècles passés, ont toujours fait florès sous nos cieux. Au XIXème siècle, la palme revint à l’évidence au roi des fumistes, le sieur Léo Taxil. » Bernard Muracciole

Il est important avant de lire l’ensemble de ces éléments, de prendre conscience que Léo Taxil – de son vrai nom Gabriel Jogand-Pagès – est un écrivain anticlérical, anti-maçon qui pendant plusieurs années a couvert la France de brochures et de livres dues à sa seule imagination, de vraies fumisteries. Tout ce qu’il raconte est faux, totalement faux.

Vous pourriez poser la question : pourquoi alors publier de telles fake news de la fin du 19e siècle ? Parce que dans ce fatras d’idioties, il y a des références intéressantes sur Louis-Claude de Saint-Martin, sur Martines de Pasqually, sur le martinisme et l’illuminisme. Les erreurs concernant nos affaires seront évidemment corrigées entre crochets. De même, les images ainsi que les titres et sous-titres sont ajoutées pour donner de la lisibilité à ce texte.

Auparavant, voici quelques liens qui permettent de se faire une idée de Léo Taxil qui s’est rétracté et a avoué son imposture devant une assemblé :

« Taxil décide donc de présenter ce qu'il appelle sa mystification lors d'une conférence le 19 avril 1897 dans la grande salle de la Société de géographie de Paris [Wikipédia]. »

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1892 – Papus - La Kabbale, tradition secrète de l'occident.

1892.Papus kabbalePapus, La Kabbale, tradition secrète de l'occident

Résumé méthodique

Ouvrage précédé d'une lettre d'Ad. Franck, de l'Institut et orné de 20 figures et tableaux et de 2 planches hors texte.

Paris

« Quoi que nous puissions faire pour conquérir, dans le domaine des sciences morales, une indépendances sans limites, la chaine de la tradition se montrera toujours dans nos plus hardies découvertes. »
Ad. Franck

Georges Carré, Éditeur
58, rue Saint-André-des-Arts

1892

Lettre de Papus adressée à Monsieur Adolphe Franck. Extrait, pages II-III

À côté du courant officiel, des Universités religieuses ou laïques, des Académies des sciences et des Laboratoires des Facultés, a toujours existé un courant indépendant, généralement peu connu, et, partant, assez méprisé, formé de chercheurs parfois trop imbus de philosophie, parfois trop épris de mysticisme, mais combien curieux et combien intéressants à étudier !

Ces adeptes de la Gnose, ces Alchimistes, ces disciples de [page III] Jacob Boëhm, de Martinez Pasqualis ou de Louis-Claude de Saint-Martin, sont pourtant les seuls qui n'aient jamais négligé l'étude de la Kabbale jusqu'au moment où l'apparition de votre travail est venue montrer qu'ils avaient trouvé un approbateur et un maitre dans la personne d'un des plus éminents parmi les représentants de l'Université.

C'est comme admirateur et disciple moi-même de Saint-Martin et de ses doctrines, que je prends la liberté de vous remercier, au nom de ces « indépendants », de l'appui précieux qu'ils ont trouvé en votre personne et, si j'osais, en terminant vous adresser une prière, ce serait de vous voir intercéder pour eux auprès des chefs de notre Université.

Il y a dans les œuvres de Saint-Martin, dans celles de Fabre d'Olivet, de Wronski, de Lacuria et de Louis Lucas, une série d'études que je crois très profondes et qui sont peu connues, sur la psychologie, la morale ou la logique.

Or il serait pour le moins utile de voir au programme de notre École Normale Supérieure le Traité des signes et des Idées de Saint-Martin, ou les Vers dorés de Pythagore de Fabre d'Olivet, ainsi que le système de psychologie qui forme l'introduction de son Histoire philosophique du genre humain, ou bien encore la partie philosophique de la Médecine nouvelle ou du Roman alchimique de Louis Lucas, sans parler de la Création de la réalité absolue de Wronski, peut-être trop technique et trop abstraitement présentée.

Vous me direz que ces auteurs sont des « mystiques », des écrivains dont l'érudition laisse à désirer quelquefois ; mais c'est un « mystique » aussi qui réclame qu'on les lise davantage et qu'on les critique, ne serait-ce que pour mieux se rendre compte des diverses évolutions de l'esprit humain.

Chapitre 1er. La tradition hébraïque. §2. Extrait, page 11

MASHORE. – La mashore forme le corps de la tradition; elle traite de tout ce qui a rapport à la partie matérielle de la Thorah.

La M'sorah consiste en deux points principaux :

« 1° Elle enseigne la manière de lire les passages douteux à l'aide des points et des voyelles, d'assembler et de prononcer les mots et les phrases au moyen des accents.

« 2° Elle s'étend sur les consonnes comme sur la partie extérieure et matérielle de la Bible, et donne un registre des hiéroglyphes exprimés par la forme plastique de la Thorah, tels que la division des livres, des chapitres, des versets, la figure des lettres, etc., sans néanmoins expliquer le sens de ces hiéroglyphes. (1. Molitor, p.249) »

Les occultistes qui se sont occupés spécialement de la Kabbale comme Saint-Yves d'Alveydre (2. Voici en quoi consista la réforme pédagogique et primaire d'Esdras : Il changea les caractères primitifs de Moïse pour ceux des prêtres chaldéens avec la notation à l'assyrienne qui constitue la première mashore. (Mission des Juifs, p. 646.)), Fabre d'Olivet (3. La Langue hébraïque restituée.), Claude de Saint-Martin (4. Le Crocodile (œuvres diverses).), prétendent que la mashore, ensemble de formules tout exotériques, est destinée à enlever à la langue hébraïque tout ce qui peut mettre sur la voie du sens secret de la Thorah.

bouton jaune  Chapitre 1er. La tradition hébraïque. §2

Le IOD, extrait, page 51

À l'origine de toutes choses la Kabbale pose donc l'affirmation absolue de l'être par lui-même, du Moi-Unité dont la représentation est le iod symboliquement, et le nombre 10 numériquement. Ce nombre 10 représentant le Principe-Tout, 1, s'alliant au Néant Rien, 0, répond bien aux conditions demandées. (2. Voy. Saint-Martin, Des rapports qui existent entre Dieu, l'Homme et l'Univers ; Lacuria, Harmonies de l'être exprimées par les nombres.)

Extrait, page 67

Nous dirons quelques mots plus loin du système séphirotique ; il faut en finir avec l'emblème central. Réduit aux proportions géométriques d'un schéma, il peut se tracer ainsi :

1892 papus kab p67

Une croix renfermée dans l'étoile flamboyante. C'est le quaternaire qui trouve son expansion dans le quinaire ; c'est l'Esprit qui se sous-multiplie pour descendre au cloaque de la matière où il s'embourbera pour un temps, mais son destin est de trouver dans son avilissement même la révélation de sa personnalité et déjà — présage de salut — il sent, au dernier échelon de sa déchéance, sourdre en lui la grande force de la volonté. C’est le Verbe, יהוה, qui s’incarne et devient le Christ douloureux ou l’homme corporel, יהשוה, jusqu’au jour où, assumant avec lui sa nature humaine régénérée, il rentrera dans sa gloire.

C'est là ce qu'exprime l'adepte Saint-Martin au premier tome d'Erreurs et Vérité, quand il enseigne que la chute de l'homme provient de ce qu'il a interverti les feuillets du Grand Livre de la Vie et substitué la cinquième page (celle de la corruption et de la déchéance) à la quatrième (celle de l'immortalité et de l'entité spirituelle).

bouton jaune Le IOD, extrait, page 67

Extrait, page 69

C'est ש enfin, dont l'addition au quaternaire verbal de la sorte que nous avons dite, engendre le quinaire ou nombre de la déchéance. Saint-Martin a très bien vu cela. Mais 5, qui est le nombre de la chute, est aussi le nombre de la volonté, et la volonté est l'instrument de la réintégration.

II. 1. Enseignements de la Kabbale sur l’homme. Extrait, page 91

La Kabbale considère la Matière comme une adjonction créée postérieurement à tous les êtres, à cause de la chute adamique. Jacob Boehm et Saint-Martin ont suffisamment développé cette idée parmi les philosophes contemporains pour qu'il soit inutile de s'y attarder trop longtemps. Cependant il fallait établir ce fait pour expliquer pourquoi dans la constitution de l'Homme aucun des trois principes énoncés ne représente la matière de notre corps.

Ouvrages en langue française. Extrait, page 131

40. L.-C. de Saint-Martin (P). Le Crocodile, Paris, an II, in-8° (Bib. nat. Ye 10.272) (MYS).


1892 - Bibliographie méthodique de la science occulte

1892 bibliographieBibliographie méthodique de la science occulte (Livres modernes)

Étude critique des Principaux ouvrages par un groupe d'occultistes

Sous la direction de PAPUS
Président du Groupe indépendant d'Études ésotériques
Directeur de l'Initiation.

Paris

Librairie du merveilleux
Chamuel, éditeur
29, rue de Trévise

1892

Avant-propos. L’occultisme : son caractère, son but, ses applications.

Extrait, pages 3-4

Pendant longtemps les écrivains sérieux traitèrent tous ces récits de racontars, mettant sur le compte de l'imposture des prêtres et de l'hallucination des visiteurs les faits plus ou moins merveilleux qui formaient le fonds de ces récits. C'est ainsi que tout le XVIIe siècle considéra le « merveilleux dans l'antiquité ».
Mais bientôt des travaux fort savants sur la Franc-Maçonnerie permirent d'y retrouver un écho des phases de l'Initiation pratiquée dans les temples anciens. Puis la découverte par Mesmer d'une force peu connue, le Magnétisme, permit de comprendre et d'expliquer logiquement, raisonnablement une partie des faits de Magie, enfin les travaux de Cahagnet et d'Allan Kardec permirent de comprendre la possibilité de communiquer avec le monde de l'au-delà.
Avant ces derniers travaux une pléiade de savants, travaillant en dehors de toute académie ou de toute Église, s'étaient occupés de retrouver les principes scientifiques sur lesquels étaient basées les pratiques mystérieuses des anciens sacerdoces. Ces recherches avaient pour but non pas tant l'exhumation d'une science momifiée, que les découvertes de quelque chose susceptible d'imprimer une nouvelle direction à nos sciences contemporaines.
Il est superflu de citer à ce propos les travaux de Court de Gebelin, de Dutens, de Fabre d'Olivet, de Lacour, de Ragon, d'Eliphas Levi, de D. Brière, et les applications théosophiques de Claude de Saint-Martin, scientifiques de Wronski, de Chardel et de Louis Lucas.

bouton jaune  L’occultisme : son caractère, son but, ses applications.

Extrait, pages 8-9

Il me reste, pour terminer, à parler d'une secte bizarre qui fit son apparition en France en 1884, y subit échecs sur échecs, trompa par ses belles paroles pas mal d'auteurs encore naïfs, comme votre serviteur, et qui, tombée aujourd'hui au plus bas, fait des efforts surhumains pour émerger de nouveau ; cela s'appelle la Société Théosophique.
Mon devoir d'historien me force à la nommer ; mais mon devoir de dupe me force à vous dire quelques vérités à son sujet. L'un me fera pardonner l'autre.
La Société Théosophique, fondée à New-York en 1875, est, à mon avis, la plus aimable charge d'atelier du XIXe siècle.
Son enseignement soi-disant ésotérique consiste à faire lire à ceux qui ont versé 25fr. de droit d'entrée des révélations faites aux fondateurs par des « Mahatmas » ou Hommes-Dieux tenant leurs assises au Thibet.
Ces révélations, qu'on paye si cher, sont constituées par [page 9] des traductions d'anglais en français d'une partie des enseignements, à l'origine écrits en français, d'Eliphas Lévi, de Claude de Saint-Martin et de Fabre d'Olivet sur la constitution ternaire et septenaire de l'homme et sur la réincarnation et ses lois. De plus on vous donne sous le nom de « bouddhisme ésotérique » des « mystères de mystères » que vous trouvez avec bien d'autres développements, non pas au Thibet, mais... à la bibliothèque nationale et surtout dans les archives du musée Guimet.
Augustin Chaboseau a fourni à ce sujet tous les renseignements bibliographiques désirables, dans son Essai de Philosophie bouddhique, ouvrage fort sérieux où l'on trouve une foule de données que les (M. S. T.) attendent encore de la révélation des Mahatmas du Thibet : ainsi le nombre exact d'années que comporte l'évolution des mondes et des races, plus une foule d'autres données qu'il m'est impossible d'énumérer.

Livres. Extrait, page 13

SAINT-MARTIN (L. C. DE): Les Nombres, œuvre posthume,
1 vol., autographié (très rare)
Cette édition contient un portrait du « Philosophe inconnu ». Les Nombres différent de tous les ouvrages de Saint-Martin. C'est en effet en réunissant des notes éparses et sans aucun lien, que M. Schauer a constitué ce petit volume. De là les obscurités nombreuses qu'il contient et la difficulté de sa lecture.

XIV – Théosophie pure et martinisme. Extrait, pages 59-60

La théosophie est essentiellement un ensemble de connaissances particulières acquises par des voies toutes différentes des voies scientifiques connues. La théosophie est à l'origine de toute science comme de toute révélation ; elle est aussi ancienne que le monde. Les théosophes modernes les plus connus ont été Paracelse, Van Helmont, Swedenborg, Louis Claude de Saint-Martin, etc.
La France a été le berceau préféré de la Théosophie depuis Saint-Martin. Toute l'école occultiste moderne est dérivée médiatement ou immédiatement du Martinisme de Saint-Martin ou du Martinésisme de Pasqualis. Citons parmi les représentants les plus éminents de ce mouvement. (Dates des œuvres) Martinez Pasqualis (1754) Saint-Martin (1775-1802) Wronski (1808-1850) Lacuria (1850-1890) Eliphas Lévi (1852-63) Fabre d'Olivet (1825) Ragon (1858), etc. etc.
Tous ces auteurs sont Kabbalistes et Théosophes. L'Occultisme est la suite de ce mouvement représenté en France actuellement par le Groupe Indépendant d'études ésotériques.

FRANCK (Ad.), de l'Institut. La Philosophie mystique en France au XVIIIe siècle : Saint-Martin et don Pascalis, 1 vol. in-8. 2 50
Dans ce petit volume les théories principales des fondateurs du Martinisme sont fort bien résumées. Aussi est-il utile à tous les chercheurs.

AUGUSTIN CHABOSEAU
En préparation : Saint-Martin et le Martinisme
PORTRAIT DE L.-Cl. DE SAINT-MARTIN
Un vol. grand in-8. 3 fr. 50
Dans la première partie de ce livre, l'auteur, après avoir donné quelques notes succinctes sur la vie de L.-Cl. de Saint-Martin, expose ses doctrines métaphysiques, éthiques et sociales, ce qui l'amène à étudier l'attitude prise par le philosophe inconnu à l'égard du christianisme et l'influence considérable, parce que occulte, exercée par lui sur la Révolution française.
Puis, la filiation du Martinisme est suivie pas à pas à travers les [page 60] troubles politiques et religieux qui ont agité notre siècle, filiation rarement patente, constamment vive et ferme, jusqu'à la rénovation contemporaine, À ce sujet est révélé tout ce qui peut l'être sur l'organisation de cette société mystique, ses tendances et sa méthode.
Enfin sont indiquées quelques-unes des notions qu'il est permis de se faire dès à présent sur le rôle que la fraternité des s. . I.:. est appelée à jouer dans l'imminente transformation sociale.
L'importance de cet ouvrage ne saurait échapper à l'heure où la constitution du Suprême Conseil de l'Ordre Martiniste vient de donner une nouvelle et puissante impulsion au mouvement ésotériste.

bouton jaune XIV – Théosophie pure et martinisme