I. Catéchisme d'apprenti élu coën

(pages 215-229)

D. — Êtes-vous apprenti Élu Coën ?
R. — Oui, je le suis,

D. — Comment avez-vous été reçu apprenti Élu Coën ?
R. — En subissant l'ordre du Maitre et celui du Temple.

D. — Comment étiez-vous mis lorsqu'on vous a reçu apprenti Élu Coën ?
R. — Je n'étais ni nu, ni vêtu, dénué de tous métaux, mon corps placé au centre de six circonférences, formant un carré long et quatre équerres parfaites.

D. — Qu'avez-vous vu dans cette attitude et qu'avez-vous entendu ? [page 216]
R. — Rien que l'Esprit humain puisse comprendre.

D. — Pourquoi cela ?
R. — Parce que j'étais privé de l'usage des sens corporels et spirituels.

D. —  Qu'avez-vous vu lorsque vous avez reçu l'usage des sens ?
R. — Une vaste lumière, un grand bruit effroyable et trois grandes colonnes.

D. — Qu'avez-vous observé sur les trois grandes colonnes ?
R. — Trois hiéroglyphes qui étaient séparément mis en forme de triangle sur chacune.

D. — Que vous représentaient ces trois hiéroglyphes ?
R. — Les trois différentes essences spiritueuses qui composent le corps général, terrestre, céleste particulier.

D. — Comment parviendrez-vous aux connaissances parfaites renfermées dans l'ordre et comment développerez-vous les caractères hiéroglyphes qui sont marqués sur chacune des dites colonnes ?
R. — En m'efforçant de travailler avec zèle et sans relâche au bien général de l'ordre par ce moyen j'attirerai à moi la bienveillance des chefs qui uniront leurs travaux aux miens, pour me [page 217] faire parvenir à la jouissance parfaite des droits, fruits, et prérogatives de l'ordre des légitimes Élus Coëns spirituels.

D. — Quels sont les instruments dont le G. A. D. L. s’est servi pour la construction du grand Temple universel ?
R. — D'un triangle, d'une perpendiculaire, et d'une équerre parfaite.

D. — Quelle forme a votre temple général ?
R. — Un triangle équilatéral parfait ainsi qu'il nous est représenté du nord au sud, et du sud à l'ouest. D. — Quelle est sa hauteur ?
R. — Des coudées sans nombre.

D. — Quelle est sa profondeur ?
R. — De la surface au centre.

D. — Quelle est sa longueur ?
R. — De l’est à l'ouest.

D. — Quelle est sa largeur ?
R. — Du nord au sud.

D. — Qui couvre ce vaste édifice ?
R. — Un dais parsemé d'étoiles.

D. — Quels sont les nombres les plus utiles dont l'apprenti Élu doit se servir dans l'Ordre ?
R. — 3, 2, 5, 6, 7.

D. — Quel est le mot de l’apprenti Élu ?
R. — De sept sortes. [page 218]

D. — Donnez-les ?
Ꭱ. — Il les donne.

D. — Quel est le signe particulier de l'apprenti ?
R. — La main droite appuyée en équerre sur la partie du cœur et la main gauche en équerre de champ sur la terre.

D. — À quoi font allusion les sept signes ?
R. — S. V.J. M. MR. S. LL.

D. — À quelle heure du jour ouvre-t-on les trois porches du Temple ?
R. — À midi plein.

D. — À quelle heure les ferme-t-on ?
R. — À minuit plein.

D. — Sur quoi est appuyé le temple des apprentis Élu de l'Univers ?
R. — Sur trois puissantes colonnes.

D. — Où sont-elles placées ?
R. — La première vers Orient, la seconde vers Septentrion, et la troisième vers Midi.

D. — Quelle est leur hauteur ?
R. — Dix-huit coudées.

D. — Qui couvre leur chef ?
R. — Un double chapiteau orné de pommes de grenadier.

D. — Quelle est leur circonférence ?
R. — Douze coudées.

D. — Étaient-elles vides ou pleines, les colonnes? [page 219]
R. — Elles étaient vides.

D. — Pourquoi cela ?
R. — Pour enfermer les puissants instruments dont le G. A. D. L. s'est servi pour la construction de son Temple universel.

D. — À quoi connaitrai-je que vous êtes au grade d'apprenti Élu Coën ?
R. — Par mes signes, opérations et circonstances de ma réception, que je vous rendrai fidèlement.

D. — Comment voyagent les apprentis de notre Ordre ?
R. — De l'Ouest vers l'Est et du Nord au Sud.

D. — Pourquoi cela ?
R. — Parce que je n'ai point acquis l'âge requis que l'on me fait espérer selon l'exactitude de mes travaux, le zèle au devoir de l'Ordre et la persévérance à pratiquer la vertu.

D. — Quelle est la batterie de l'apprenti ?
R. — Trois coups lents.

D. — À quoi fait allusion cette batterie ?
R. — Aux trois principes qui composent le Temple temporel de l'apprenti.

D. — Nommez-les ?
R. — M. S. S.

D. — À quelle partie du corps appliquez-vous le premier principe Mercure ?
R: — À la partie osseuse. [page 220]

D. — À quoi appliquez-vous le second soufre ?
R. — À la partie fluide.

D. — À quoi appliquez-vous le troisième sel ?
R. — À la partie pelliculaire.

D. — Que désigne la partie solide ?
R. — Le corps général terrestre.

D. — Que désigne le fluide ?
R. — La partie solaire.

D. — Que désigne la partie pelliculaire ?
R. — La partie septentrionale.

D. — Avez-vous vu votre Maître aujourd'hui ?
R. —Oui, T. R. M.

D. — Comment est-il habillé ?
R. — Blanc, rouge et noir.

D. — À quoi font allusion ces trois choses?
R. — À la beauté, vertu et sagesse.

D. — À qui donnez-vous la beauté, vertu et sagesse ?
R. — La beauté à l'œuvre du Créateur, la vertu et la sagesse à l'apprenti Élu.

D. — Quel âge avez-vous ?
R. — Trois ans.

D. — Que doit observer un apprenti ?
R. — Trois choses : la persévérance, la tempérance et la charité envers tous ses frères.

D. — Que doit-il fuir ?
R. — Trois choses : la calomnie, la paresse et la médisance. [page 221]

D. — Avez-vous des ornements dans votre Temple ?
R. — Il y en a trois qui sont : la loi, le cercle et le triangle.

D. — Dans quel lieu travaillent les apprentis dans le Temple ?
R. — Dans la partie septentrionale.

D. — Quel est leur genre de travail ?
R. — À élever des édifices spirituels sur leurs bases selon le plan qu'ils ont reçu de leur Maître.

D. — Combien de sortes de Temple y a-t-il dans l'univers ?
R. — Cinq sortes : le simple, le parfait, le symbolique, le juste et l'apocryphe.

D. — Quel est le simple ?
R. — C'est celui du corps de l'homme.

D. — Quel est le parfait ?
R. — Celui du corps universel.

D. — Quel est le symbolique ?
Ꭱ. — Celui du corps général terrestre.

D. — Quel est le juste ?
R. — Celui du corps inférieur matériel.

D. — Quel est l'apocryphe ?
R. — C'est le conventionnel que les hommes s'efforcent d'établir impunément dans l'erreur.

D. — Quel est l'attribut d'un apprenti ?
R. — Une perpendiculaire. [page 222]

D. — Que désigne cette perpendiculaire ?
R. — Que toutes les actions et opérations des apprentis doivent être dirigées par le principe de son émanation spirituelle.

D. — Avec quoi servez-vous votre Maître ?
R. — Avec zèle, ferveur et constance, désignés emblématiquement par la craie, la terrine et le charbon.

D. — Combien de temps servez-vous votre Maître ?
R. — Depuis le lundi jusqu'au samedi.

D. — Dans quel temps commence le fort de votre travail ?
R. — À midi plein et finit à minuit.

D. — Quelles sont les conditions de votre réception ?
R. — Une promesse authentique et des engagements inviolables.

D. — Avec qui avez-vous contracté toutes ces choses ?
R. — Avec le G. A. D. L. en présence de R. T. V. M. d'Orient et d'Occident et de tous les frères du Temple.

D. — Que vous en a-t-il couté pour vous faire apprenti Élu Coën ?
R. — Ma bonne volonté et une pièce d'or évaluée au-dessus des statuts généraux et particuliers de l'Ordre. [page 223]

D. — Avez-vous des bijoux dans votre Temple ?
R. — Oui, T. R. M. Il y en a trois, qui sont : l'équerre, le compas et la planche à tracer.

D. — De quelle utilité est l'équerre dans le Temple ?
R. — À perfectionner les travaux des apprentis particuliers.

D. – À quoi sert le compas?
R. – À diriger et limiter ceux des Compagnons.

D. — À quoi sert la planche à tracer ?
R. — Elle sert à décorer les Maitres particuliers, et à désigner la supériorité de leurs travaux dans la classe du Porche.

D. — Pourquoi trace-t-on une lune et un soleil dans le Temple ?
R. — Pour nous apprendre à connaitre parfaitement la faculté du feu élémentaire, et la lune pour nous apprendre également sa propriété dans l'acte de conception et végétation.

D. -- Quels sont les premiers éléments de l'Ordre des apprentis Élus Coëns ?
R. — Le tracé, l'opération et la parole.

D. — Comment êtes-vous parvenu dans le Temple ?
R. — En montant sept marches. [page 224]

D. — Connaissez-vous la vertu et la propriété de ces sept marches ?
R. — Non, T. R. M., mais on me fait espérer de me procurer cette connaissance pour l'exactitude de mes travaux, que les principaux Maîtres récompenseront après l'expiation, terme limité.

D. — Où se tient le R. M. ?
R. — À l'Orient.

D. — Où se tient le Ve Maître ?
R. — À l'Occident.

D. — Pourquoi se tiennent-ils dans ces parties ?
R. — Le R. M. se tient à l'Orient pour diriger toutes les actions et opérations spirituelles des Élus Coëns et le Ve Maitre se tient à l'Occident pour mettre les ouvriers au travail, conduire et diriger toutes leurs opérations matérielles, temporelles et spirituelles dans le Temple général.

D. — Pourquoi dénue-t-on un récipiendaire de tout métal lors de sa réception ?
R. — Pour faire allusion à la formation de tous les corps que le G. A. D. L. fit construire dans le Temple universel sans le secours d'opération matérielle.

D. — Pourquoi met-on le glaive à la main lors de la réception d'un candidat ?
R. — Pour faire allusion à celui que le G. A. fit [page 225] marcher contre les ennemis de sa sainte loi et contre ceux de ses élus.

D. — Pourquoi donne-t-on différents signes et mots aux L. des différentes classes de l'Ordre ?
R. — Pour distinguer les différents ouvriers et éviter par là qu'ils ne soient pas surpris et confondus parmi les profanes.

D. — À quel âge reçoit-on un apprenti dans l'Ordre ?
R. — À l'âge de vingt-et-un ans révolus.

D. — À quel âge reçoit-on un fils de Maître dans l'Ordre ?
R. — Depuis seize ou dix-sept ans ayant droit à cinq années de grâce en sa qualité de louveteau.

D. — Quelle est la qualité d'un apprenti Élu Coën ?
R. — D'être homme libre égal aux Rois et à tout homme lorsqu'il est vertueux.

D. — Qu'enseigne l'Ordre des apprentis Élu Coën à ses disciples ?
R. — À connaître parfaitement l'existence du G. A. de l'Univers, le principe de l'émanation spirituelle de l'homme et sa correspondance directe avec son Maître.

D. — Quelle est l'origine de l'Ordre que nous professons ?
R. — L'origine vient du Créateur et commence [page 226] depuis le premier temps sous Adam et de là jusqu'à nos jours,

D. — Comment cet ordre a-t-il pu se perpétuer jusqu'à nous ?
R. — Par la pure miséricorde du G. A., qui a suscité par son Esprit des sujets propres et convenables à manifester cet Ordre chez les hommes pour sa plus grande gloire et Justice.

D. — De quelle utilité était cet Ordre aux hommes du premier temps ?
R. — Il leur servait de base et de fondement spirituels pour opérer le cérémonial du culte de l'Éternel et les conserver par là dans la régularité de leurs premiers principes, vertus et puissances spirituelles divines.

D. — Quels sont les noms des sujets dont le G. A. s'est servi pour perpétuer cet Ordre jusqu'à nous ?
R. — Depuis Adam jusqu'à Noé ; de Noé à Melkisedec [sic], à Abraham, Moïse, Salomon, Zorobabel et le Christ.

D. Savez-vous lire et écrire dans l'ordre?
R. — Non, T. R. M.

D. — Pourquoi cela ?
R. — Par ce qu'il m'est défendu et que je l'ai promis par mon serment.

D. — Quelle est la borne de l'Ordre des app. Élus Coëns ? [page 227]
R. — Il n'y en a aucune ; il se répand depuis les quatre régions célestes, sur les trois terrestres et de là chez toutes les nations du monde.

D. — Quels sont les différents mots, signes et attouchements conventionnels des Élus Maçons apocryphes ?

R. - Pour l'apprenti Jakin, le mot de passe, tubalkin; pour le compagnon Booz, le mot de passe, schibolet; pour le Maître Makbenac, le mot de passe, Giblim.

D. — Quel est le signe de l'apprenti apocryphe, et son attouchement ?
R. — Porter la main droite en équerre sur la gorge, feignant de se scier le col, ensuite laisser tomber ladite main sur le côté droit : l'attouchement est de prendre la main droite de celui à qui l'on veut donner l'attouchement avec sa main droite, ensuite appuyer le pouce desdites mains sur la première phalange de l'index et appuyer ledit pouce, en trois temps différents, sur ladite phalange.

D. — Quel est le signe et l'attouchement du compagnon apocryphe ?
R. — Porter la main droite en forme de griffe sur la partie du cœur comme pour vouloir se l'arracher ; pour l'attouchement, se prendre la main droite comme il est dit pour l'apprenti, et [page 228] appuyer le pouce sur la première phalange du doigt médius comme l'on a fait pour l'apprenti.

D. — Quel est l'attouchement du M. de cet Ordre et le signe ?
R. — L'attouchement se donne en se prenant la main droite réciproquement en forme de griffe comme voulant s'arracher toute la paume de la main ; leur signe est celui de porter la main droite ouverte en avant vers les yeux, comme voulant faire un signe d'horreur ou de répugnance.

D. — Quels sont les mots des différents grades apocryphes ?
R. — Pour le Maître Élu, Nekam ou Nekoum ; pour le Maître Ecossais, Neder, Bery, Jéova ; pour le Maître architecte, Jéova, Salomon, Accassia ; pour le Chevalier d'Orient, Zorobabel, Juilas, Binjamin ; pour le Chevalier du Soleil ou Commandeur, Tito, Zinsu, Ain, Salomon, Hiram ; pour la Rose-Croix, Inri, Jéova, Hei, Halmie.

D. — Quel rapport ont tous ces signes, attouchements, paroles et figures des Élus Maçons apocryphes avec ceux des Élus Coëns ?
R. — Il n'y en a aucun.

D. — Pourquoi les Maçons apocryphes se servent-ils de quelques-uns de nos signes et de nos emblèmes dans leurs assemblées ? [page 229]
R. — Comme ayant peu pénétré dans la Science et dans les Mystères profonds des Élus Coëns de l'Univers, ils se sont formé un Ordre maçonnique à l'exemple de la construction du Temple de Salomon dans lequel ils ont trouvé quelques-uns de nos emblèmes, dont ils ignorent la vertu, propriété, et perfection.

D. — Dans quel livre est écrit le nom de l'apprenti Élu Coën ?
R. — Dans le livre Immémorial qui n'a ni commencement ni fin.

Fin du catéchisme d'apprenti