Notes

1. [Notes de la 1ère édition (1828), de la 3ème édition (1834) et de la 5ème édition (1835)]. La preuve en est dans le raisonnement ; elle est aussi dans l'histoire. Si Condillac ne tira pas du principe de la sensation la conséquence qui s'ensuivait, d'autres la tirèrent pour lui. Elle fut professée par la plupart de ses disciples, soit dans le dix-huitième siècle, soit dans le nôtre.
La même chose à peu près était arrivée à Locke parmi les siens. Hartley, qui commença, arriva presque comme à son insu aux conclusions matérialistes qui découlent du principe du maître : il pensait ne faire que de l'idéologie ; et il ne fit que de la physiologie ; en sorte qu'étonné, au bout de son opinion, de n'avoir devant lui que le matérialisme, l'admettant par force logique, le repoussant par raison, incertain et embarrassé, il avoua « que sa théorie renversait toutes les preuves que l'on tire communément de la subtilité du sens interne et de la faculté rationnelle pour établir l'immatérialité de l’âme ; » et, d'autre part, il demande qu'on ne tire en aucune façon de ses paroles des conclusions contre cette même immatérialité. Le fait est qu'après avoir supposé qu'il n'y a qu'une source d'idées, la sensation, qu'un objet d'idées, le monde sensible, il n'y a pas à hésiter ou à composer ; il faut forcément nier l'esprit.
Priestley, qui adopta la théorie de Hartley, mais en y portant plus de décision et de résolution philosophiques, ne fit pas les mêmes difficultés, pour en embrasser toutes les conséquences. Il reconnut très explicitement que deux choses suivaient de cette théorie ; 1° qu'il n'y a pas, pour la pensée , deux natures différentes, puisque la pensée, n'est que la sensation ; 2° qu'il n'y en a qu'une et qu'elle est matérielle, puisque la matérialité seule tombe sous les sens ; et après avoir ainsi établi que si l'esprit est, il est physique, il alla plus loin, et avança qu'en cet état il n'est susceptible que de mécanisme et de nécessité. Darwin fit un pas de plus : on ne s'était point encore positivement expliqué sur l'essence même et le caractère des perceptions intellectuelles. Priestley avait bien laissé entrevoir qu'il ne les regardait que comme des affections ou des modifications de la matière, mais il restait à le professer. Darwin le fit, et dit, en termes propres, que les idées sont choses matérielles, et il fallait bien en venir là; car il y aurait eu de l'inconséquence à admettre que l'être pensant est matériel, et que les pensées dont il est le sujet ne le sont pas également.
2. Il ne serait pas sans intérêt de lire, dans le Recueil des écoles normales, les discussions auxquelles donnaient lieu les leçons de Garat ; on y remarquerait surtout une réponse de Saint-Martin sur le sens moral, qui mérite attention.
3. Ce n'est, que je sache, que dans la collection des Cours des écoles normales, formant plusieurs volumes in-8°, que l'on trouve ce que Garat a écrit en philosophie.
4. Garat dut ses premiers succès littéraires aux concours de l'Académie, auxquels il présenta plusieurs compositions qui furent couronnées.