Mutations
"... Ainsi peut-elle dessiner dans la matière avec une liberté souveraine, frisant la désinvolture tant elle est naturelle. Des schémas ébauchés, des graffiti, des griffures, des érosions et des clairs obscurs ou des traits incisifs: une universalité graphique adaptée à toute expression dans la masse aux fins d'expressions multiples. C'est une saga déroulée à chaque exposition, qui nous conduit à travers abstraction et semi-figuration de bisons statiques ou déchaînés, et de monstres en rut aux copulations frénétiques, aux présentations actuelles perverses et somptueuses...
Perverses parce qu'elles suggèrent des horizons presque radiographiques d'embryons et de fœtus ou de rongeurs à queues serpentines et visqueuses, et des mondes souterrains peuples d'un bestiaire plus ou moins discernable, volontairement occulte ou mis en exergue... Somptueuses parce que leurs compositions claquent dans la justesse des rapports valeur couleur, parce que la tactilité des textures appelle la caresse, que les évanescences tonales sont d'une aisance considérable et qu'il existe dans ces toiles une poésie rimbaldienne ou kafkaïenne..."
Avec les deux tableaux suivants, on assiste à un changement dans la peinture et dans le ton.
Là, la forêt avec toujours immortalité représentée par ce petit d'homme qui tient plus petit encore par la main sur le fil.
Vient alors toute la série de "Mutations" que l'on retrouve d'abord à La Maison des Artistes de Cagnes sur mer, puis à Saint Paul, et enfin à Grasse.
Citons Michel Gaudet, Critique d’Art, dans la présentation qu'il nous fait de La modernité sauvage d'Anca-Sonia, à Saint-Paul de Vence :