Calendrier perpetuel 1857Année 1857

– Armorial général de la Touraine
– Cousin – Fragments et souvenirs - Souvenirs d’Allemagne
– Duckett - Dictionnaire de la conversation - Saint-Martin
– La littérature française contemporaine (1827-1849) - Saint-Martin
– Résie - Histoire et traité des sciences occultes - De la magie et de son origine
– Roret – Nouveau manuel de bibliographie universelle - Fanatisme – Illuminés – Illuminisme
– Tourangeau - Catalogue de livres rares
– Journal du magnétisme

1857 – Armorial général de la Touraine

1857 armorial 19Armorial général de la Touraine
Précédé d’une notice sur les ordonnances, édits, déclarations et règlements relatifs aux armoiries avant 1789
Par J.-X. Carré de Busserolle, membre de la Société archéologique de Touraine
Publié par la Société archéologique de Touraine – Tome XIX
Tours. Imprimerie Ladevèze, rue Royale, 39 bis - 1867

Pages 883-884

SAINT-MARTIN (de), en Touraine. — Famille anoblie en septembre 1672, en la personne de Jean de Saint-Martin, Sgr de la Borie et du Buisson.
Claude-François de Saint-Martin, écuyer, né à Amboise, le 6 novembre 1717, fut maire de cette ville en 1754-55-56, et mourut en 1793.
Louis-Claude de Saint-Martin, écuyer, conseiller du roi, maire d'Amboise (1773-74) [1], procureur du roi au siège présidial [884] de Tours (1764-84), né le 19 janvier 1743, mourut en 1804.
D'azur, au lion naissant, d'or, coupé de gueules, à une fasce ondée d'argent.

1. Louis-Claude de Saint-Martin, s'il a bien hérité du titre d "écuyer" attaché au nom Saint-Martin depuis son aïeul, n'a jamais porté le titre puisque les privilèges ont été abolis le 4 août 1892 et que son père est décédé en 1973.
D'autre part, le Philosophe inconnu n'a j'aiams été "conseiller du roi" ni "maire d'Amboise".

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1857 – Cousin – Fragments et souvenirs - Souvenirs d’Allemagne

1857 Cousin fragmentsVictor Cousin - Fragments et souvenirs
Souvenirs d'Allemagne, Kant, Santa-Rosa, Fourier, Essai de philosophie populaire, Études sur le style de J.-J. Rousseau, etc.
Troisième édition, considérablement augmentée
Paris. Didier et Cie, libraires éditeurs, Quai des Augustins, 35 - 1857

Le docteur Passavant. Extrait, pages 68-69

M. Passavant, docteur en médecine, est chrétien aussi comme M. Manuel, mais il l'est bien différemment et à la manière de M. Franz Baader dont il est un fervent disciple. M. Passavant a fait tous ses efforts pour m'expliquer la doctrine de son maître, sans y réussir. Cette doctrine n'a point une méthode fixe, des principes arrêtés, un développement régulier; c'est une suite d'aperçus ingénieux et subtils qui répandent sur toutes choses une lumière équivoque. Il semble que M. Baader ne veuille pas dire son dernier mot, et que, moitié naturellement, moitié à dessein, il embrouille la religion par la philosophie et la philosophie par la religion. Jusqu'ici, du moins, le christianisme de M. Baader n'est pas à mes yeux un christianisme de bon aloi. M. Baader a été d'abord un disciple de la Philosophie de la nature. Plus tard il y a joint une imitation du mysticisme de Bœhme et de saint Martin, et le voilà maintenant un des coryphées du catholicisme bavarois (1). M. le docteur Passavant, pour me séduire à la philosophie de son maître et me montrer son orthodoxie, m'a prêté un petit écrit français de M. Baader sur l'Eucharistie. Je n'ai fait que le parcourir à la hâte; mais je suis forcé de dire que ce petit écrit m'a paru un chef-d'œuvre d'extravagance. On y dit que l'Eucharistie est un préservatif réel, physique et moral, contre le démon qui mange le corps et boit le sang, c'est-à-dire l'âme. Eva nous perdit, Ave [69] nous sauve; car Ave c'est Eva retourné (2). Que dites-vous de ce christianisme?

Notes

1. M. Franz Baader est né à Munich en 1765, et il était en 1817 membre de l'Académie des sciences de cette ville.
2. Ce petit écrit avait été imprimé en 1816, et distribué seulement aux adeptes. M. Baader l'a publié de nouveau dans la collection de ses opuscules philosophiques, 2 vol. in-8°, Münster, 1831-1832, t. 1er, p. 207.

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Frédéric Schlegel. Extrait, pages 74-75

M. F. Schlegel n'estime point l'école écossaise; il pense qu'il faut philosopher ou ne pas philosopher, comme si philosopher avec sobriété et dans les limites des facultés humaines n'était pas philosopher encore, et de la plus sage manière ! A ce compte, Socrate serait [75] un pauvre philosophe. M. Fr. Schlegel m'a dit que les deux hommes de France qui seuls peuvent prétendre à l'esprit philosophique, sont Saint-Martin et M. de Bonald. M. de Bonald a le tort d'avoir appelé au secours de la religion la raison qui la détruit, mais il spécule de haut. Pour Saint-Martin, c'est un scandale qu'il n'ait pas produit plus d'effet en France (1).

Note

1. Saint-Martin a produit en France l'effet qu'il devait produire : il a formé autour de lui une petite école qui a subsisté dans l'ombre. Nous avons toujours parlé du célèbre théosophe avec un respect sincère. Voyez PHILOSOPHIE DE LOCKE, Ire leç. , Classification des écoles au XVIIIe siècle, p. 9 : « Il est juste de reconnaître que jamais le mysticisme n'a eu en France un interprète plus profond, plus éloquent et qui ait exercé plus d'influence que Saint-Martin. Ses ouvrages, célèbres dans toute l'Europe, ont fait école parmi nous. »

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1857 – Duckett - Dictionnaire de la conversation 

1857 dict conversationDictionnaire de la conversation et de la lecture - Inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous
Par une société de savants et de gens de lettres sous la direction de M. W. DUCKETT
Seconde édition - Entièrement refondue, corrigée et augmentée de plusieurs milliers d’articles tout d’actualité
« Celui qui voit tout abrège tout » Montesquieu
Tome Quinzième
Paris - Aux comptoirs de la direction, 9 rue Mazarine - Et chez Michel Lévy frères, Libraires, 2 bis, rue Vivienne – 1857

Saint-Martin

SAINT-MARTIN (LOUIS-CLAUDE DE), dit le Philosophe inconnu, célèbre théosophe, né en 1743, à Amboise, d’une famille noble, reçut une éducation pieuse, qui influa sur le reste de sa vie. Après avoir fait de brillantes études à Sorrèze [sic], il embrassa la profession des armes, qui lui laissait le loisir de se livrer à la méditation, et entra à vingt-deux ans comme lieutenant au régiment de Foix, en garnison à Bordeaux. Pendant son séjour dans cette ville, il se fit initier à une secte de théosophes qui avait pour chef Martinez Pasqualis ; mais il trouva bientôt qu’il y avait quelque chose de trop matériel dans les pratiques théurgiques de cette secte, qui se bornait, disait-il, aux manifestations sensibles. Il s’attacha davantage aux doctrines de Swedenborg, qui lui révélaient un ordre sentimental, et s’élève enfin au spiritualisme pur, qui fait le fond de sa propre doctrine.

Après avoir séjourné quelque temps à Lyon, il vint à Paris vers 1780, et ne tarda pas à quitter le service, afin de se livrer tout entier à ses idées mystiques. Recherché dans le monde, à cause de la singularité de ses opinions et de l’amabilité de son caractère, il se lia bientôt avec les personnes les plus distinguées par leur naissance, comme le duc d’Orléans, la duchesse de Bourbon, le maréchal de Richelieu, etc. Il se mit vers 1785 à voyager, parcourut la France, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, et fit dans ses voyages d’illustres prosélytes, entre autres le prince russe Alexis Galytzin [sic] et le Suisse Kirchberger, membre du conseil souverain de Berne.

Dans son passage à Strasbourg, il avait entendu parler des ouvrages de Jacob Bœhme, le célèbre illuminé allemand : il se mit à étudier la langue allemande pour les comprendre ; il les lut avec enthousiasme, et en traduisit plusieurs en français.

Quoique noble, Saint-Martin resta en France pendant la révolution. Il voyait dans ce grand événement l’accomplissement des dessins terribles de la Providence sur la France, et ne voulut point s’y opposer. L’Assemblée nationale ayant eu à dresser une liste de candidats pour les fonctions de gouverneur du fils de Louis XVI, ci-devant dauphin, maintenant prince royal, y inscrivit le nom de Saint-Martin à côté de ceux de Berquin, de Sieyès, Condorcet et Bernardin de Saint-Pierre. Cependant, il fut détenu quelques instants en 1794 ; mais le 9 thermidor lui rendit la liberté. Désigné peu après par le district d’Amboise comme professeur aux écoles normales, il accepta cette mission, dans l’espoir d’opérer quelques conversions, et combattit hardiment dans des conférences publiques ce qu’il appelait le philosophisme matériel et anti-social du professeur Garat. Il passa ses dernières années soit à répandre sa doctrine par ses écrits et sa correspondance, soit à accomplir des actes de bienfaisance, et mourut en 1803, au village d’Aunay, chez un de ses amis, le sénateur Lenoir-Laroche.

Il avait eu le pressentiment de sa fin, et il la voyait venir avec calme, disant que c’était le moment de grandes jouissances. Saint-Martin s’éloigna beaucoup moins de la raison que la plupart des autres mystiques : son mysticisme a aussi pour caractère distinctif d’être tout spiritualiste. Son but est d’expliquer la nature par l’homme, et de ramener la nature et 1’homme à leur principe, qui est Dieu. L’homme est le type de toute créature, et il a lui-même pour prototype Dieu. La nature et l’homme sont aujourd'hui déchus d’un état primitif de perfection ; mais tous deux, malgré leur chute, conservent une disposition à rentrer dans l’unité originelle, c’est-à-dire à se coordonner à leur principe. Dieu nous est connu, non seulement par la faculté affective, par l’amour, comme le voulaient les anciens mystiques, mais aussi au moyen d’une faculté tout intellectuelle, par une opération, active et spirituelle, qui est le germe de la connaissance ; l’homme peut contempler dans son être intérieur son principe divin. En politique, Saint-Martin regarde le régime théocratique comme le seul légitime.

Ses principaux écrits, tous publiés sous le nom de Philosophe inconnu, et dont plusieurs ont été traduits en allemand, sont : Des Erreurs ou de la Vérité (Lyon, 1775) : il y parle par énigmes et par chiffres, et ne peut être compris que des adeptes ; Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l’homme et l’univers (Lyon, 1782) : il veut prouver que l’on doit expliquer les choses par l’homme, et non l’homme par les choses ; L’homme de désir (Lyon, 1790, plusieurs fois réimprimé) ; Le Crocodile, ou la guerre du bien et du mal sous Louis XV, poème épico-magique en prose mêlé de vers (Paris, 1799) ; On a publié après sa mort deux volumes d’œuvres posthumes, qui renferment, entre autre pièces intéressantes, un journal de ses relations, de ses entretiens, etc., depuis 1782. Consultez Caro, Essai sur la Vie et la Doctrine de Saint-Martin (Paris, 1863).

BOUILLET

bouton jaune  Dictionnaire de la conversation - Article Saint-Martin, page 688

1857 – La littérature française contemporaine (1827-1849) 

1857 litterature contemporaineLa littérature française contemporaine 1827-1849, continuation de la France littéraire.
Dictionnaire bibliographique renfermant : 1° par ordre alphabétique de noms d’auteurs, l’indication chronologique des ouvrages français et étrangers publiés en France, et de celle des ouvrages français publiés à l’étranger ; 2° une table des livres anonymes et polynonymes ; 3° une table générale méthodique, accompagné de Biographies et de Notes historiques et littéraires par M. Félix Bourquelot, professeur adjoint à l’école des Chartres.
Tome sixième.
Paris, Delaroque aîné, libraire, Quai Voltaire, 21. 1857

Saint-Martin, page 284

Saint-Martin (le marquis Louis-Cl. de), né à Amboise en 1743, mort à Aunay, près Paris, en 1803. [Voy. La France littér., t. VIII, p. 352]. — Des Nombres ; œuvre posthume. Paris, impr. Lith. De Leroy, 1843, in-4.

Tiré à 100 exemplaires.

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1857 – Résie - Histoire et traité des sciences occultes

1857 ResieHistoire et traité des sciences occultes: ou, Examen des croyances populaires sur les êtres surnaturels, la magie, la sorcellerie, la divination, etc. depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours
Par le Comte [Lambert-Elisabeth d'Aubert] de Résie, auteur de l’histoire de l’église d’Auvergne, etc. ; chevalier de Saint-Louis, officier de la Légion d’honneur et membre de plusieurs société savantes françaises et étrangères
Tome second
Paris. Louis Vivès, libraire éditeur, 23. rue Cassette - 1857

Livre sixième : De la magie et de son origine

Chapitre I : De la Théurgie ou Magie blanche, de la Magie noire ou Nécromancie ; de la Magie considérée dans ses rapports avec la poésie - Extrait, page 5

Nous ajouterons, pour compléter ce tableau, ce que disait de ce siècle, en la même année (1788), au moment où l'orage révolutionnaire était prêt d'éclater, un homme dont les ouvrages spirituels sont remplis de bonnes et de mauvaises doctrines : « Dans un siècle, dit Cambri, où les Martinistes, les Swedenborgistes, les Égyptiens, etc., tournent toutes les [… ?], ont des milliers de sectateurs, où l'on fait voir le mystère de la Trinité s'opérer dans le ciel une fois par année, où on vous fait manger des pommes de l'arbre de vie, où l'on ..duit à volonté, par la coïncidence de deux idées, une omelette au lard sur une table, où l'on s'entretient avec Dieu, où [des ?] personnages d'une tapisserie se détachent pour vous servir, [le ?] roi de Suède, séparé de son corps, erre au milieu des  sphères célestes, où l'on répète enfin tous les rêves et tous les […] des charlatans de tous les siècles (1). »

Note

1. Cambri, Voyage en Suisse, t. II, p. 315. Voyez aussi sur ce sujet Essai sur la secte des Illuminés, ouvrage d’ailleurs indigeste, où toutes les notions sont confondues.

bouton jaune  Histoire et traité des sciences occultes – De la Théurgie ou Magie blanche, p.5

Chapitre III. De l’Alchimie et de l’Astrologie - Extrait, page 84

C'est ainsi que, dans un siècle qu'on appelait celui de la raison, on vit s'élever différentes sectes qui, sous des noms plus polis et plus savants, renouvelèrent toutes les erreurs des siècles précédents. Les noms trop décriés de sorciers, d'astrologues et de magiciens furent changés en ceux d'illuminés, de rose-croix et de martinistes ; au lieu de diable, on dit esprit, agents purs et intermédiaires, essence amalgamée ou puissances secondaires. Cependant, ces nouveaux adeptes avaient le même but que les magiciens, celui de se rendre parfaitement heureux et de communiquer avec les génies. Mais les moyens qu'ils employaient pour y parvenir étaient tout à fait opposés, et l'esprit de leur dogme était bien différent. Les magiciens, qui tenaient leur pouvoir de l'esprit du mal, ne tendaient qu'à nuire et à détruire, tandis que les martinistes et les autres illuminés ne cherchaient qu'à approcher de la perfection par la pureté des mœurs, et ne communiquaient qu'avec les esprits de lumière. La différence des deux sectes consistait principalement en ce que les uns invoquaient le mauvais, et les autres le bon principe.

bouton jaune  Histoire et traité des sciences occultes – De l’Alchimie et de l’Astrologie, page 84

1857 – Tourangeau - Catalogue de livres rares 

1857 catalogueCatalogue de livres rares, manuscrits et imprimés, lettres autographes, etc., provenant de la bibliothèque de M.A.S *** T.[Salmon Tourangeau], dont la vente aura lieu le 23 avril 1857 et jours suivants à 7 heures précises du soir, rue des Bons-Enfants, 28 (maison Silvestre)
Par le ministère de Me Boulouze, commissaire-priseur, rue de Richelieu, 67.
Paris, chez L. Potier, libraire, quai Malaquais, 9 - 1857

Page 16

115. Des nombres, par Saint-Martin; œuvre posthume. Paris, 1843, in-4, br. Ouvrage lithographie.

bouton jaune  1857 – Tourangeau - Catalogue de livres rares p.16

Page 76

555. Le Cimetière d'Amboise, par le philosophe inconnu (L. Cl. de Saint-Martin). Paris, 1801, in-8, br.

bouton jaune  1857 – Tourangeau - Catalogue de livres rares p.76

Page 176

1326. Notice biographique sur Louis-Claude de Saint- Martin. Paris, 18-24, in-8, br. — Notice historique sur les principaux ouvrages du philosophe inconnu et sur leur auteur, Louis-Claude de Saint- Martin, par Tourlet. S. l. n. d. (1824), in-8, br.

bouton jaune  1857 – Tourangeau - Catalogue de livres rares p.176