Article Coën, p.5371869 gd dict larousse

COËN s. m. (ko-ain de l’hébr. khn, prêtre). Franc-maçonn. Titre des membres d’un rite, dit des élus coëns, fondé par Saint-Martin.

Encycl. Le rite des élus coëns était partagé en deux classes. Première classe : apprenti, compagnon maître, grand élu ; deuxième classe : apprenti coën, compagnon coën, maître coën, grand architecte, chevalier-commandeur.

Le juif portugais Martinez Pasqualis, l’un des maîtres de Saint-Martin, avait déjà fait servir les formes maçonniques à la propagation de son illuminisme, et il avait créé dans le midi de la France plusieurs loges où l’on pratiquait un régime mystique basé sur les révélations des esprits ou de l’esprit, sur les rapports cabalistiques des nombres, les manifestations sensibles et directes de la divinité. Aux absurdités de cette secte, Saint-Martin ajouta les conceptions de l’illuminisme de Boëhm et de Svedenborg. Il dépassa bientôt en réputation, comme chef d’école, Martinez Pasqualis, dont il se sépara lorsqu’il eut reconnu que les procédés théurgiques du juif portugais étaient trop violents pour sa théosophie délicate et rêveuse. C’est en 1768 que le martinisme, professé jusqu’alors dans quelques loges de Lyon, de Marseille et de Bordeaux seulement, pénétra à Paris, recrutant des hommes distingués, tels que les frères d’Hauterive, l’abbé Fournier et Cazotte, l’auteur si connu du Diable amoureux. Une partie des martinistes, sans se séparer de leur chef par aucun acte d’hostilité, fondèrent à Paris, dans la loge des Amis réunis, en 1772, le régime des philalèthes qui éclipsa bientôt les élus coëns. Cependant Savalette de Langes, garde du trésor royal, chef du nouveau régime, resta en même temps membre du rite des élus coëns. Ce système maçonnique n’est que la doctrine de Saint-Martin réduite en formules et expliquée en différents points, avec l’accompagnement de formes empruntées à la franc-maçonnerie. En réalité, il ne commence à être expliqué aux adeptes que quand ils dépassent les grades de la première classe, c’est-à-dire que les loges martinistes des trois premiers grades ont toujours été composées d’excellents maçons, travaillant fort régulièrement, de mœurs très pures, d'une philosophie très douce, ayant le seul tort de s’assembler dans des loges prétendues supérieures, pour s’y livrer à de puériles opérations théurgiques. C’est sans aucun fondement que l’on a accusé les loges martinistes d’avoir exercé une influence quelconque sur les événements de la Révolution française.

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