Calendrier perpetuel 1864Année 1864

- Victor Cousin - Histoire générale de la philosophie
- Biographie universelle (Michaud)
- Le Biographe alsacien
- Bizouart - Des rapports de l’homme avec le démon
- Chastel - Le christianisme dans l'âge moderne
- Catalogue de la bibliothèque de feu M. Arthur Dinaux
- Dictionnaire encyclopédique de la théologie catholique
- Franck – Philosophie du droit pénal
- Hoefer – Didot –– Nouvelle biographie générale
- Gabourd - Histoire contemporaine
- Revue contemporaine
- Revue des Deux Mondes
- Emmanuel Rebold - Histoire des trois grandes loges de Francs-maçons en France
- L’Intermédiaire des chercheurs et curieux

1864 – Cousin V. - Histoire générale de la philosophie depuis les temps les plus anciens jusqu’à la fin du XVIIIe siècle

Cousin

Nouvelle édition

Paris. Librairie académique.

Didier et Cie, libraires éditeurs

35, quai des Augustins

1864

Sixième leçon – Philosophie de la renaissance - Extrait, page 297 [313]

bouton jaune  Voir sur le siteVictor COUSIN (1792-1867) 

1864 - Biographie universelle (Michaud) T.37

1864 biographie MichaudBiographie universelle ancienne et moderne (Michaud)
Nouvelle édition
Revue, corrigée et considérablement augmentée
Par une société de gens de lettres
Tome trente septième
Paris
Chez Madame C. Desplaces
Editeur-propriétaire de la deuxième édition de la biographie universelle
1864 - R - SAO

bouton jaune  Voir sur le site : Article Saint-Martin, pages 362-366

1864 – Le Biographe alsacien 

1864 biographe alsacienLe Biographe alsacien
Gazette littéraire, historique, artistique
Numéro 1 – MDCCCLXIII - Juillet
Strasbourg
M. D. CCC. LXIV

Compte-rendu du mémoire de M. Franck - Page 1661864 biographe alsacien n1

Le 4e volume de 1803 des Séances et travaux de l'Académie de» sciences morales et politiques, contient la première partie d'un mémoire de M. Franck, qui a pour objet Маrtinez Pasqualis, ses doctrines mystiques et son influence sur saint Martin. Deux écrits publiés par M. Matter, ainsi que l'analyse donnée par lui du livre inédit de Martinez Pasqualis, intitulé : Traité de la réintégration des êtres dans leurs premières propriétés, sont venus jeter un grand jour sur la doctrine de Martinez. Toutefois M. Franck ne parait pas tout à fait d'accord avec M. Matter sur plusieurs questions essentielles, telles que celle de savoir si Martinez était ou non un Israélite converti au catholicisme, et celle de savoir si les éléments essentiels de la Kabbale se retrouvent ou non dans le Traite de la réintégration. M. Franck estime que l'esprit du Traité découle tout entier du principe kabbalistique de l'émanation, conservé plus tard par saint Martin comme la partie la plus précieuse de l'enseignement de son maître, celle qui n'était communiquée qu'aux disciples les plus avancés et les plus pénétrants.

bouton jaune   Compte-rendu du mémoire de M. Franck

1864 - Bizouart - Des rapports de l’homme avec le démon

1864 BizouardDes rapports de l’homme avec le démon
Essai historique et philosophique
Par Joseph Bizouard, avocat
Tome sixième
Paris. Gaume frères et J. Duprey, éditeurs, rue Casette, 4.
1864

Livre trente-troisième. Chapitre V. Progrès dans les prodiges, page 516

« … Le dix-huitième siècle, en Suède, n’a produit que Swédenborg [sic], le précurseur du spiritualisme moderne ; la France, illustrée au moyen âge par saint Bernard et Gerson, ne compte dans ces derniers temps que Saint-Martin et Ballanche »

[Citation d’un ouvrage du baron de Guldenstubbé, p. 25-32).

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Livre trente-troisième. Chapitre V. Progrès dans les prodiges, pages 519-520

Saint Bernard, Gerson, le cordonnier Jacques Boehme, Van Helmont, Swedenborg, Saint-Martin sont encore réunis et placés par l’auteur dans la même catégorie de spiritualistes. Mais, selon lui, « l’étude des traditions [520] sacrées et des écrits des théosophes ne suffit pas ; il faut, comme les anciens, s’initier à la science des mages et des voyants, être versé dans les mystères de la nécromancie et de l’évocation des esprits. »

[Citation d’un ouvrage du baron de Guldenstubbé, p. 60-62).

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Livre trente-sixième - Chapitre II. Les Sociétés secrètes, pages 771-772

« Sans Weishaupt, Mesmer, Saint-Martin, Ca [page 772] gliostro, on ne saurait expliquer 1789 ; sans moi et mes complices, on n’expliquera pas 1848. »

[Citation de l’Esprit frappeur du Docteur Brownson]

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1864 – Chastel - Le christianisme dans l'âge moderne

1864 ChastelLe christianisme dans l'âge moderne 1520-1800
Étienne Chastel
Paris, chez Joël Cherbuliez, éditeur
Genève, même maison, rue de la Cité
1864

Chapitre III, Histoire intérieure du catholicisme - III, Doctrine, § 2 -   Extrait, page 277

Le mysticisme, au reste, survécut à cet arrêt ; mais en se dépouillant plus ou moins de la livrée du quiétisme. Sans parler de Malebranche, de l'espagnol Martinez Pasqualis, de son disciple saint Martin et de quelques auteurs moins connus, dont les noms, comme les leurs, appartiennent à l’histoire de la philosophie ou de la théosophie plutôt qu’à celle de la théologie proprement dite, le jésuite allemand Sailer, disciple de Fénelon et ami de Lavater, fut, vers la fin du dix-huitième siècle, à la tête d'une école mystique qui a compté jusqu’à nos jours de nombreux rejetons, et a déposé dans le catholicisme moderne des semences d'un louable spiritualisme.

bouton jaune   Chapitre III, Histoire intérieure du catholicisme - III, Doctrine

Le christianisme d’Orient - Chapitre I, Église russe - Extrait, page 290

Ce n’est que vers le milieu du dix-huitième siècle que leur formalisme et celui de l’Église établie commencèrent à trouver un correctif dans le mysticisme spiritualiste des « Duchoborzi »» (lutteurs de l’esprit), dans celui des « Philippons, » qu’on peut comparer aux anabaptistes ou aux quakers, enfin dans l’illuminisme des disciples de saint Martin, secrètement propagé dans l’empire russe par la franc-maçonnerie.

bouton jaune   Le christianisme d’Orient - Chapitre I, Église russe

1864 - Catalogue de la bibliothèque de feu M. Arthur Dinaux

1864 bibliotheque dinauxCatalogue de la bibliothèque de feu M. Arthur Dinaux
Chevalier de la Légion d’honneur
Membre correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, de la Société des Antiquaires de France et d'un grand nombre de Sociétés savantes.
Première partie
Paris.
Librairie de Mme Bachelin-Deflorenne
Rue des Prêtres Saint Germain l’Auxerrois, 14.
Au premier, près de la place de l’École
1864

Page 38

331. Des erreurs et de la vérité, ou les hommes rappelés au principe universel de la science, par un philosophe inconnu. Edimbourg, 1775, in-8, v.

L'auteur de ce curieux ouvrage est Louis-Claude de Saint-Martin, chef de la secte des Illuminés.

bouton jaune   Page 38

1864 - Dictionnaire encyclopédique de la théologie catholique

1864 dic theolgie catho t2Dictionnaire encyclopédique de la théologie catholique
Rédigé par les plus savants professeurs et docteurs en théologie de l’Allemagne catholique moderne comprenant 1° la science de la lettre, savoir : la philologie biblique de l’Ancien et du Nouveau Testament, la géographie sacrée, la critique et l’herméneutique ; 2° la science des principes, savoir : l’apologétique, la dogmatique, la morale, la pastorale, les catéchèses, l’homilétique, la pédagogie, la liturgie, l’art chrétien, le droit ecclésiastique ; 3° la science des symboles ou l’exposition comparée des doctrines schismatiques et hérétiques et de leurs rapports avec les dogmes de l’Église catholique, la philosophie de la religion, l’histoire des religions non chrétiennes et leur culte, publié par les soins du Dr Wetzer, Professeur de philologie orientale à l’université de Fribourg en Brisgau, et du Dr Welte, Professeur de théologie à la faculté de Tubingue.
Approuvé par sa grandeur Monseigneur l’archevêque de Fribourg.
Traduit de l’Allemand par l’abbé I. Goschler.
Paris, Gaume frères et J. Duprey, éditeurs, 4, rue Cassette
1864

Tome II. Deuxième tirage. Article Baader - Extrait, page 225

[...] Ce fut en 1787 que le livre de Saint-Martin tomba entre les mains de Baader, probablement par l'intermédiaire de Claudius ou de Kleuker. Il adopta, non d'abord sans quelque inquiétude, les idées que Saint-Martin avait tirées de Martinès Pasqualis et de Bôhme ; mais elles promettaient de satisfaire son besoin de croire et de savoir, et « il devait être permis, disait-il, de chercher l'intelligence du Christianisme dans ses sources et dans des autorités purement humaines, puisque les légitimes organes de cette science en avaient perdu la clef. » C'est ainsi que toute la direction de Baader fut décidée, et les paroles que nous venons de rapporter de lui caractérisent parfaitement le motif et le but de toutes les spéculations de sa vie.

De Saint-Martin Baader remonta à la source même où avait puisé le Philosophe inconnu, et, après s'être complétement initié aux idées de Bôhme, le théosophe allemand, qui semblait s'être donné la mission de s'opposer au torrent du rationalisme naissant, il vit s'ouvrir devant lui toute la tradition théosophique dont Bôhme avait été comme l'entremetteur pour le monde moderne (Paracelse, maitre Eckard, Scot Érigène, la Cabale, etc.).

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Tome XXI. Article Saint-Martin, page 137

1864 dic theolgie catho t21Saint-Martin (Louis-Claude de), dit le Philosophe inconnu, naquit à Amboise le 18 janvier 1743. Après avoir fait d’excellentes études il lut l’Art de se connaître soi-même,  d’Abbadie, et ce livre décida de la direction de sa vie. Il embrassa la secte des Martinistes, qui tenait son nom de son chef, Martinez Pasqualis. Saint-Martin devint spiritualiste, se retira du monde et se livra à des spéculations métaphysiques. Les terreurs de la révolution française ne troublèrent pas le silence de sa vie retirée. Il envisagea la Révolution comme la réalisation des desseins terribles de la Providence et vit dans Napoléon un de ses grands instruments temporels. Momentanément emprisonné comme membre du culte de Catherine Théos, il fut délivré par le 18 Thermidor. Il fit paraître un grand nombre d’écrits, qui furent surtout traduits dans les langues du Nord. Il mourut d’une attaque d’apoplexie à Aunay, près de Paris, le 13 octobre 1803. Il traduisit les ouvrages de Jacques Böhme en français. Son caractère était doux et bienveillant ; il était fort instruit et aimait les arts, principalement la musique. Nous citerons parmi ses écrits : 1° des Erreurs et de la Vérité, ou les hommes rappelés au principe universel de la science, par un philosophe inconnu, Édimbourg, 1775 : l’auteur prétend déduire toute science de celle de l’homme ; c’est cette déduction philosophique qu’il appelle la révélation naturelle ; ce livre eut beaucoup de succès en Angleterre. 2° Éclairs sur l’association humaine, 1797 ; 3° le Livre rouge : Ecce homo, Paris 1796 ; 4° le Crocodile ou la guerre du bien et du mal, arrivée sous le règne de Louis XV, poème épico-magique en 102 chants, Paris, 1799 : c’est l’ouvrage le plus obscur de l’auteur ; 5° De l’esprit des choses ou coup d’œil philosophique sur la nature des choses, Paris, 1800, 2 vol.

Ses œuvres posthumes parurent en 1807, à Tours, en 2 vol. ; on y trouve le journal de l’auteur à partir de 1782.

Cf. Notice biographique sur S.-M. par M. Gence, 1824.

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1864 – Franck – Philosophie du droit pénal

1864 Franck droit penalPhilosophie du droit pénal
Adolphe Franck [1809-1893]
Membre de l’Institut, professeur au Collège de France.
Paris. Germer Baillière, libraire éditeur.
Rue de l’École de Médecine, 17.
1864

Chapitre IV. Que le droit de punir n’est pas un droit mystique directement émané du ciel ou d’une délégation de la divinité (système de Joseph de Maistre) - Extrait pages 44-45

La science elle-même, telle qu'elle existe aujourd'hui, telle que l'a faite la méthode analytique et inductive, la méthode du XVIIIe siècle, c'est tout dire, est un état de déchéance, la plus triste de nos infirmités, le plus lourd châtiment qui nous soit infligé par la justice divine. C'est notre esprit qui rampe, qui se traîne douloureu[45]sement et tristement sur la terre, tandis qu'il devrait, selon les desseins de Dieu, traverser avec des ailes les célestes espaces. C'est précisément ce que la science a été dans l'origine, au moment où Dieu venait de nous la communiquer avec la parole, et c'est par les péchés de l'homme, par son incrédulité et par ses crimes, qu'elle est devenue ce qu'elle est aujourd'hui. C'est dire que de Maistre fait la parole d'institution divine; qu'il la fait naître avec l'homme lui-même, par un miracle de la création, et qu'il fait la science aussi ancienne que la parole. Cette proposition, sur laquelle est bâtie toute la philosophie de Bonald, a été enseignée pour la première fois par le théosophe Saint-Martin, et c'est à lui que l'a empruntée l'auteur des Soirées de Saint-Pétersbourg pour l'incorporer, en quelque façon, dans son système général. Tout ce qui pouvait humilier la raison humaine, et par conséquent la liberté, objet suprême de ses malédictions, lui semblait bon à prendre, n'importe de quelle main.

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1864 - Hoefer – Didot –– Nouvelle biographie générale

1864 HoeferNouvelle Biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours avec les renseignements bibliographiques et l’indication des sources à consulter
Publiée par MM. Firmin Didot Frères
Sous la direction de M. Le Dr Hoefer
(Jean Chrétien Ferdinand Hoefer)
Tome 43
Paris
Firmin Didot Frères, Fils et Cie, Éditeurs
Imprimeurs libraires de l’Institut de France
Rue Jacob 36
1864

Louis-Claude de Saint-Martin, p. 62-70

SAINT-MARTIN (Louis-Claude de), dit le Philosophe inconnu, né le 18 janvier 1743, à Amboise, mort le 13 octobre 1803, à Aunay, près Paris. Ayant perdu sa mère au berceau, il dut à la tendresse éclairée de sa belle-mère cette éducation, grave et douce à la fois qui le fit, disait-il, aimer de Dieu et des hommes. De bonne heure il s’accoutuma à la méditation, et ce fut dans un livre ascétique, L’Art de se connaître soi-même, d’Abbadie, qu’il s’initia confusément au renoncement des choses de ce monde. Du collège de Pont-le-Voy il passa à l’école de droit : son père le destinait à la magistrature, et en fils respectueux il se fit recevoir avocat au présidial de Tours. Au bout de six mois de pratique il n’était pas capable de distinguer « qui, dans [63] une cause jugée, avait gagné ou perdu son procès », et il obtint, la permission d’embrasser le métier des armes ; il s’y décida, non par goût ou par ambition (il détestait la guerre et s’écartait du monde), mais pour continuer à loisir l’étude de la religion et de la connaissance. Le duc de Choiseul, pour obliger sa famille, lui avait accordé un brevet de lieutenant dans le régiment de Foix, alors en garnison à Bordeaux (1765). Ses aspirations enthousiastes trouvèrent dans cette ville un aliment plein de séductions. Il y rencontra un de ces hommes mystérieux comme ce siècle en a tant produits, charlatans de génie ou rêveurs chimériques, qui, empruntant des armes à l’arsenal du merveilleux, méprisaient la science, luttaient contre les philosophes, et revendiquaient hardiment au nom de leurs pratiques sécrètes l’empire du monde, qui passait à la raison : il s'appelait Martinez de Pasqualis, Portugais de race orientale et chrétien d’origine juive, qui depuis plus de dix ans tenait dans l’ombre école de théurgie. Il ne cherchait ni l’argent ni la renommée. Qu’enseignait-il ? La réintégration des êtres dans leurs premières propriétés spirituelles et divines, et à ses leçons il joignait un ensemble de formules, de rites, d’opérations propres à s’assurer l’assistance des puissances supérieures. Bien peu d’adeptes connurent tout son secret ; Saint-Martin le pénétra ; et s’il demeura plein d’admiration et de respect pour le maître, il se détacha avec le temps d’un système qu’il jugeait trop compliqué. « Faut-il tant de choses pour prier Dieu ? » avait-il demandé à Martinez. En quittant la voie des manifestations sensibles, il se renferma plus en lui-même, au centre, comme il disait, au lieu de se répandre à la circonférence. Mais cette évolution de sa pensée, elle ne se produisit complètement que vers la fin de sa carrière, et pendant plus de vingt ans encore il subit l’influence de sa primitive initiation au spiritualisme mystique.

bouton jaune   Lire la suite sur le site : Nouvelle biographie générale, article : Saint-Martin

1864 – Gabourd - Histoire contemporaine

1864 GabourdHistoire contemporaine comprenant les principaux événements qui se sont accomplis depuis la révolution de 1830 jusqu’à nos jours et résultant, durant la même période, le mouvement social, artistique et littéraire
Par Amédée Gabourd
Tome deuxième
Paris.
Librairie de Firmin Didot Frères, fils et Cie, imprimeurs de l’Institut, rue Jacob, 56.
1864

XXV - M. de Bonald. Extrait, page 91

Le grand épanouissement de la philosophie catholique avait eu lieu, en France, dès les premières année de la Restauration, et le monde intellectuel, au milieu des disputes politiques et sociales, rendait un juste hommage aux travaux des de Maistre, des Bonald, et des autres penseurs qui travaillaient, à leur exemple , à défricher le champ aride ou couvert de plantes funestes sur lequel le matérialisme, le rationalisme et le scepticisme avaient tour à tour promené la charrue pour enfouir des semences. Saint-Martin, le philosophe inconnu, avait combattu les doctrines matérialistes et ébranlé le trône de Condillac, en proclamant qu'on ne peut connaître les choses supra-sensibles que par une illumination d'en haut; il avait rappelé la philosophie à l'étude de l'homme, formé à l'image de Dieu, pur et innocent, et que la soumission à la loi religieuse pouvait ramener à cette haute condition ; il n'avait voulu voir dans les inégalités sociales que le résultat de la chute originelle. M. de Maistre avait expliqué le gouvernement temporel de la Providence, l'existence du mal, l'origine des idées et du langage, en un mot les problèmes fondamentaux de la philosophie, en supposant une révélation primitive de la parole et des idées, obscurcie ensuite par la chute de l'homme. Il réduisait la science à la foi. M. de Bonald rapportait à la théorie du langage jusqu'aux questions qui semblaient s'y rapporter le moins…

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1864 - Revue contemporaine

1864 revue contemporaineRevue contemporaine
Treizième année
2ème série - Tome trente neuvième,
LXXIVème de la collection
Paris
Bureaux de la revue contemporaine
1, rue du Pont de Lodi
Mai et juin 1864

Des rapports de la religion et de l’état. Troisième partie. Extrait, page 214

On ne se figure pas tout ce qu’il y avait alors de sociétés secrètes, de communions mystérieuses vouées à des cultes ignorés, et dont chacune avait son grand prêtre. Mesmer trônait à Paris, Cagliostro à Lyon, Martinez-Pasqualis à Bordeaux, Bœhm à Strasbourg, Swedenborg à Stockholm et dans le Nord. On évoquait alors, comme aujourd'hui, les âmes des morts; on se mettait en communication avec les esprits infernaux et célestes. Quelques-uns même, comme le baron d'Hauterive, avaient la prétention, pendant qu’ils appartenaient encore à ce monde, de pouvoir visiter l’autre, en sortant pour quelques jours de leur corps, ainsi qu’on sort momentanément de sa maison pour voyager à l’étranger. Benjamin Constant, à la vue de ces aberrations du mysticisme, provoquées par les excès mêmes de l’impiété, a raison de dire : « Cette terre, séparée du Ciel, devient pour ses habitants une prison, et le prisonnier frappe de sa tête les murs du cachot qui le renferme. »

Ad. Franck, de l’Institut.

bouton jaune   Des rapports de la religion et de l’état. Troisième partie. Extrait

1864 – Revue des Deux Mondes

1864 revue2mondesRevue des Deux Mondes
XXXIVe année – Seconde période
Tome cinquante-deuxième
Paris
Bureau de la Revue des Deux Mondes, rue Saint Benoît, 20
1864

La crise philosophique et les idées spiritualistes, Paul Janet. Extrait, page 462

Parmi les disciples de la jeune école spiritualiste, celui qui s'est le plus vivement peut-être engagé dans cette polémique où M. Émile Saisset et M. Jules Simon avaient montré la voie est M. Caro, déjà connu par un curieux écrit sur Saint-Martin, et par des Études morales sur le temps présent où se révélait un talent de polémiste des plus distingués. La polémique semble jusqu'ici la vraie vocation de M. Caro : c'est le talent qu'il déploie surtout dans son nouveau livre, l'Idée de Dieu et ses nouveaux critiques, ouvrage qui obtient dans le monde philosophique un succès brillant et mérité (1 vol. in-8°, librairie Hachette). On doit le louer d'avoir choisi un tel terrain pour se mesurer avec ses adversaires, car c'est l'idée de Dieu qui est le point culminant de toute philosophie; c'est celle-là surtout qui occupe la première place dans les débats philosophiques de notre temps. Les uns la nient, les autres l'altèrent, ou la décomposent et n'en gardent que ce qui leur plaît; d'autres encore l'éludent et lui interdisent l'entrée de la science. Enfin l'idée de Dieu est partout, même quand elle est absente, car la taire est aussi une manière respectueuse, mais redoutable de la nier. Dans la lutte engagée contre ces divers contradicteurs, les armes de M. Caro sont courtoises, fines, souples, élégantes, et, quoique parfois un peu molles, elles pénètrent cependant à une certaine profondeur. Sa dialectique ne laisse échapper aucune faute de ses adversaires; elle découvre les feintes et profite du moindre faux pas. On suit avec curiosité et sympathie un combat mené avec tant d'adresse et de bonne grâce. A la vérité l'ouvrage est en général plus critique que démonstratif. Cependant une solide philosophie court à travers ces pages si vivantes, et l'auteur se déploie librement dans les questions les plus délicates et les plus élevées. Enfin une conclusion ferme et lumineuse résume avec largeur, en les dégageant de tout malentendu, les idées fondamentales du spiritualisme philosophique.

bouton jaune   La crise philosophique et les idées spiritualistes, Paul Janet.

1864 - Emmanuel Rebold - Histoire des trois grandes loges de Francs-maçons en France 

1864 ReboldHistoire des trois grandes loges de Francs-maçons en France le Gr. Orient le Sup. Conseil la Gr. Loge nationale précédée d'un Précis historique de la Franc-Maçonnerie ancienne depuis sa fondation jusqu'à sa transformation en institution philosophique en 1717, fondé sur de nombreux documents.
Collignon, 1864

Extrait, pages 68-691864 Rebold 1772 1862

Les trois directoires écossais du système « Templiers, » connu sous le nom de « Régime de la Stricte Observance (1), » établis à Lyon (2), à Bordeaux et à Strasbourg, mus par des [page 69] sentiments plus maçonniques, avaient demandé au Gr. Orient d'entrer en alliance avec lui ; par suite de cette demande, un traité d'union fut conclu en 1776 avec ces trois pouvoirs maçonniques.

Notes

1.  Voyez l'origine de cet ordre et son organisation dans l'Histoire générale de la Franc-Maçonnerie, par Em. Rebold, p. 213.
2. C'est à ce système qu'appartient la loge des Chevaliers bienfaisants, qui, sons prétexte de réformes, convoquèrent à Lyon le congrès de 1778, connu sous le nom de Congrès des Gaules, et qui n'avait pour but que de faire prévaloir le système des Martinistes sur celui des Templiers.

bouton jaune  Extrait, pages 68-69

Réflexions sur les rites de Misraïms et de Memphis - Extrait, Page 575

Commençons par dire que ce rite [du rite égyptien dit de Misraïm] se compose de légendes et d'agrégations monstrueuses; que c'est un pillage de tous les rites, de l'Ecossisme, du Martinisme et de l'Hermétisme. Depuis le 67me degré, il ne roule que sur des sujets bibliques ; c'est de l'israélisme tout pur, et l'on pourrait avec plus de raison l'appeler « rite judaïque, » que « rite égyptien. » On retrouve également dans cette œuvre des grades, ainsi que la division en quatre séries, empruntés au rite appelé égyptien, créé par Joseph Balsamo dit Cagliostro (1), lequel avait été professé par la mère loge « La Sagesse triomphante,» fondée par lui à Lyon en 1782. Ce rite égyptien (2) n'a eu qu'une existence éphémère, et il est assez probable que quelques rituels de Cagliostro ont servi à compléter l'œuvre déplorable du rite de Misraïm, qui eut pour auteur le F. Lechangeur de Milàn, ainsi que nous allons le démontrer.

bouton jaune  Réflexions sur les rites de Misraïms et de Memphis - Extrait, Page 575

Rites maçonniques éteints ou réformés – Extrait, Page 6131864 Rebold rites

Rite des Chev. de la Cité Sainte, par un émiss. des Jésuites - 1768

 -   des Élus Coëens (par F. Martinez-Paschalis). des Frères noirs - 1770

 -   des Scandinaves - 1772

 -   Hermétiques. des Philalethes, fondé par Lavalette de Langes, Court de Gebelin, le président d'Héricourt, le prince de Hesse, etc. 1773

Rite des Martinistes, fondé par Saint-Martin, 7 degrés – 1780

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