1864 - L’Intermédiaire des chercheurs et curieux

1864 intermediaire curieuxL’Intermédiaire des chercheurs et curieux
(Correspondance littéraire, Notes and Queries français)
Questions et réponses, communications diverses à l’usage de tous.
Littérateurs et gens du monde, artistes, bibliophiles, archéologues, généalogistes, etc.
Paris.
Librairie de la Suisse Romande, Maison Cherbuliez, rue de Seine, 33.
1864

Dom Gerle et Catherine Théot (L’Intermédiaire, 1864)

N° 13 - 10 septembre 1864, page 199.1864 intermediaire curieux 13

Dom Gerle et Catherine Théot. — Le chartreux Dom Gerle et Catherine Théot, la Visionnaire ont-ils été condamnés à mort et exécutés ? Cette exécution, si elle a eu lieu, a-t-elle précédé ou suivi le 9 thermidor an II ? Les historiens de la Révolution et les Dictionnaires biographiques ne sont pas d'accord sur ce sujet.

ALPH. L.

[Une question analogue nous est posée en ces termes :]

— On sait que Dom Gerle, ancien constituant, affilié à des visionnaires, avait fondé une sorte de secte qui vénérait, sous le nom de la Mère de Dieu, une vieille femme appelée Catherine Théot. On sait aussi qu’une perquisition opérée au domicile de cette femme ayant fait découvrir des lettres de Robespierre, les ennemis du tribun saisirent cette occasion pour diriger contre lui une attaque qui amena sa chute.
Que devint Dom Gerle après le 9 thermidor ? (Clermont-Ferrand.) F.-M. G.

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N° 15. 30 septembre 1864, page 227 – 1ère année. 1864.1864 intermediaire curieux 15

L’œuvre de Ballanche. — Le Crocodile, etc. — En lisant l’article que M. Victor de Laprade a consacré à Ballanche dans ses Questions d’art et de morale, je remarque (p. 88) la phrase suivante « L’œuvre de Ballanche paraîtra au complet et dans l’ordre qu’il avait réglé ; c’est le devoir le plus sacré et la consolation de ses amis. » M. de Laprade nous dit aussi (p. 87) que « la Formule générale de l’histoire de tous les peuples, quoique terminée, .n’a paru que par fragments... »

— Comme je suis très admirateur de Ballanche, je désirerais savoir : 1° si une édition de ses œuvres complètes doit en effet paraître, et quand ; 2° où je pourrais me procurer les fragments déjà publiés de la Formule générale. — Par la même occasion, on m’obligerait beaucoup de m’apprendre s’il n’y aurait pas moyen d’acheter quelque part, à un prix raisonnable, les ouvrages ci-après désignés de Saint-Martin : Le Crocodile, — L’Esprit des choses, Le Ministère de l’Homme-esprit. (Harrow-on-the-Hill.) GUSTAVE MASSON.

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N° 16 - 10 octobre 1864, page 253.1864 intermediaire curieux 16

Dom Gerle et Catherine Théot (Vid. p. 199). — Ni dom Gerle, ni Catherine Théot n’ont été exécutés. Dans le Dictionn. encyclop. de la France, rédigé sous la direction de Ph. Lebas, fils du conventionnel, il est dit (art. dom Gerle) que Catherine Théot et ses prétendus complices furent oubliés, après le 9 thermidor, dans les prisons où dom Gerle resta jusqu’à la fin de la session de la Convention. Rendu à la liberté, il travailla quelque temps au Messager du soir ; puis, sous l’administration de Bénezech, il entra dans les bureaux du ministère de l’intérieur, où il resta dix-huit mois. On perd ensuite sa trace. — Selon la Biogr. Michaud (art. Gerle, par G. Duval), Cath. Théot mourut en prison, à l’âge de 75 ans. FR. L.

— Dans les Curiosités théologiques, par un bibliophile (G. Brunet), 1 vol. in-18 (Paris, Delahays, 1861, p. 152), je lis que « Catherine Théot, à laquelle on fit prendre le nom de Theos (du mot grec divinité), fut prise, en 1794, par la police, dans un grenier du faubourg Saint-Jacques ; qu’elle allait passer devant le tribunal révolutionnaire, mais qu’elle trépassa tout naturellement à la Conciergerie. Lors de sa mort, elle était septuagénaire. » (Jouarre.) CHARLES.

— Voir quelques renseignements sur dom Gerle dans le numéro de la Constituante du 10 juin 1790, p. 621 (réimpr. du Moniteur). Il est facile de se procurer ce numéro, qui se trouve chez Plon, libr. édit. à Paris, et coûte 10 cent.

H. DE L'ISLE.

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N° 17 - 20 octobre 1864, page 269.1864 intermediaire curieux 17

Dom Gerle et Catherine Théot (Vid. pp. 199, 253). — Il faudrait de l’espace pour mettre dans son vrai jour la mystérieuse histoire de Catherine Théot ; c’est un travail à faire ailleurs. Breviter hic. — Il est à peu près avéré que Catherine Théot, née à Barenton, en Normandie, vers le commencement de 1716, mourut tranquille à la Conciergerie vers le temps du mouvement de thermidor, c’est-à-dire 5 ou 6 semaines après son incarcération. Quant à dom Gerle, il fut oublié quelque temps dans sa prison, puis enfin remis en liberté, sans avoir à subir les épreuves d’un procès. — Sur la deuxième question, il faut dire tout d’abord qu’on ne trouva pas, chez la visionnaire, de lettres de Robespierre, mais seulement, à l’adresse de celui-ci, une lettre qu’elle lui aurait destinée, elle qui ne savait ni lire ni écrire. Toute cette affaire de Catherine Théot a été une insigne comédie jouée par l’esprit de parti. Pour s’en convaincre, il suffirait de lire ce qui en est rapporté dans l’Histoire parlementaire de la Révolution, par Buchez et Roux (1re éd., t. XXXIII). L’auteur de la question pourra, d’ailleurs, compléter son opinion à cet égard, en rapprochant les détails contradictoires fournis sur le même sujet par Sénart, dans ses Mémoires, et par Vilate, 3° vol. des Causes secrètes de la révolution du 9 thermidor.

(Pont-Audemer.) A. C.

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N° 19 - 10 novembre 1864, pages 293-294.1864 intermediaire curieux 19

Catherine Théot. — Cette Catherine Z., [page 294] qui de concert avec le constituant, avec le chartreux dom Gerle, fonda la secte des Visionnaires, n’aurait-elle pas été fictivement surnommée Théot, par abréviation de Théotokos, Θεοτόκος, c’est-à-dire Mère de Dieu, comme le réformateur Ganneau (Vid., pp. 52,77) répondait au sobriquet de Mère-et-Père, autrement Mapa ? J. P.

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