Calendrier perpetuel 1861Année 1861

- L.-Cl. de Saint-Martin,  Des Nombres, Œuvre posthume, suivie de L’Éclair sur l'association humaine
- Annales de la Société d'agriculture d'Indre-et-Loire
- Bülau - Personnages énigmatiques
- Cahagnet - Magnétisme. Encyclopédie magnétique spiritualiste – T 6
- Catalogue annuel de la librairie française
- Catalogue de la bibliothèque de Neuchâtel
- Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. de Monmerqué
- Le Chrétien évangélique
- Éliphas Lévi - Dogme et rituel de haute magie
- Éliphas Lévi - La clef des grands mystères
- Jourdan - Ephémérides historiques de la Rochelle
- Golovine – Les alliances de la Russie
- Lecanu - Histoire de Satan
- Revue d’Alsace
- Revue du Lyonnais
- Revue spiritualiste
- Sayous - Le dix-huitième siècle à l'étranger: Histoire de la littérature française

1860 SM des nombresL.-Cl. de Saint-Martin, Des Nombres, Œuvre posthume suivie de L’Éclair sur l'association humaine

Ornée du Portrait inédit de l'Auteur et d'une introduction
par M. Matter, Inspecteur général honoraire de l'Instruction publique
Ouvrages recueillis et publiés par L. Schauer
Amsterdam, Van Bakckenes et Cie, Libraires-édit.
Leipzig J.-A. Brockaus, Libraire éditeur
Saint-Pétersbourg Dufour et Cie, Libraires
La Haye Belinfante Frères, Libraires-éditeurs
Paris
E Dentu, Libraire-éditeur, Palais-Royal
Galerie d'Orléans, n° 13
1861

Avant-propos

Quelques mots sont nécessaires pour expliquer et les motifs de cette publication et l'origine de ces documents : le Livre des Nombres et l'Éclair sur l'Association humaine.
Il y a quinze ans, nous l'avouions avec la plus franche ingénuité, de Saint-Martin et ses Œuvres nous étaient complétement inconnus.
Dans une vente, par suite de décès, nous fîmes l'acquisition. d'un grand nombre de livres et de manuscrits parmi lesquels s'en trouvait un intitulé : le Livre des Nombres.
Dans notre profonde ignorance, nous crûmes tout d'abord que c'était une traduction du Liber Numerorum de la Bible, et la seule lecture nous confirma que notre intelligence était en défaut. Mais enfin, de qui était cette Œuvre singulièrement apocalyptique ? De source en source, nous sûmes que c'était une Œuvre posthume de Saint-Martin.
Qui était, qu'avait été de Saint-Martin ? La Bibliothèque Impériale nous l'apprit.
Voici ce que nous avons lu dans la Biographie de Michaud, dont nous ne donnons ici qu'un simple extrait, laissant à une plume plus
habile le soin de publier sous peu une biographie de Saint-Martin, dont le mérite éminent sera d'être tout à la fois un acte de justice et de réhabilitation littéraire.

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1861 - Bülau - Personnages énigmatiques

1861 BulauPersonnages énigmatiques – Histoires mystérieuses – Évènements peu ou mal connus
Par Frédéric Bülau
Traduit de l’allemand par W. Duckett
Tome premier
Paris. Poulet-Malassis et De Broise, libraires éditeurs, 97, rue Richelieu, et passage Mirès.
1861

Table des matières (extrait)

La superstition au XVIIIe siècle.
La comtesse de Cosel
Cagliostro
Duchanteau et Clavières
Le comte de Saint-Germain
MM. de Hund et Alten-Grotkau. Les Templiers
Schrepfer
Jacques-Hermann Obereit
Madame de La Croix
La Condamine et les Convulsionnaires
Cazotte

Article : La comtesse de Cosel. Extrait, pages 287-291

… Par une semblable direction des idées, certains contrastes que présentaient à la même époque les mêmes classes de la société n'en frappent que davantage l'observateur. C'est ainsi qu'en pratique, l'esprit de scepticisme dont nous parlons continuait de faire un très large usage de choses qu'il rejetait en théorie, notamment dans les affaires politiques et ecclésiastiques. Il est facile de reconnaître qu'ici l'égoïsme était le mobile dirigeant. La haute société ne croyait plus vraies ni licites beaucoup de choses qu'elle considérait cependant comme grandement utiles pour tenir en bride les classes inférieures. Nous ne parlerons que sommairement ici des minorités, qui, loin de pactiser avec de semblables tendances, se jetaient dans une direction tout opposée et cherchaient surtout une satisfaction à ce besoin d'idées religieuses qui est inné chez l'homme, dans les aspirations qu'on désigne d'ordinaire par les qualifications de mystiques ou de piétistes. C'est ainsi, par exemple, que dans l'église protestante on voit apparaître alors les hernhutes et les disciples de Spener, de même que dans l'église catholique les disciples de Port-Royal et ceux de Saint-Martin.

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1861 - Cahagnet - Magnétisme. Encyclopédie magnétique spiritualiste – T 6

1861 Cahagnet t6Magnétisme. Encyclopédie magnétique spiritualiste, traitant spécialement de faits psychologiques, magie magnétique, magie céleste, etc.
Par L.-A. Cahagnet, auteur des Arcanes de la vie future dévoilés, etc., etc.
Tome 6e
Chez l’auteur, porte Saint Germain, route de Bezons, à Argenteuil.
Et chez Germer Baillière, libraire, 17, rue de l’école de médecine, à Paris.
1861

Extrait. Compte-rendu de revue, page 203-204

[Revue du Journal des Débats, 29 novembre, par M. E. Deschanel].

Nous avons lu la revue de la quinzaine du Journal des Débats du 29 novembre. L'auteur de cette revue nous paraît être d'une nature excessivement gaie, ce qui, certes, ne nuit en rien au sérieux de la rédaction du corps du journal. Mais si pourtant la gaieté n'est pas déplacée dans un rendu compte de frivolités puisées çà et là dans certains boudoirs, il ne peut en être de même quand on touche à des études admises et partagées par des hommes consciencieux, de bonne foi, et aussi éclairés que peuvent l'être les rédacteurs des revues.

En parlant des croyants aux faits spiritualistes, M. E. Deschanel dit que dans tous les temps, « il y a eu des malades qui ont été le jouet des charlatans, ou des gens à moitié malades et à moitié charlatans, à moitié trompeurs et à moitié trompés. » M. Deschanel termine à la moitié ses subdivisions ; il n'y a pourtant pas de raison pour qu'il n'y eût pas aussi des quarts de malades avec des quarts de charlatans : c'eût été plus drôle, et les lecteurs de ce journal eussent été bien joyeux de cette petite nomenclature arithmétique de dupeurs et de dupés.

M. Deschanel fait ensuite voir d'une manière très-succincte, il est vrai, que l'histoire de la sorcellerie et de la nécromancie est vieille comme le monde, ce qui n'est pas peu dire, et ce qui devrait [Page 204 ] être pris avec une certaine somme de considération; car des idées qui se perpétuent ainsi à travers tous les âges, malgré les rédacteurs de toutes les revues qui ont vécu, nous semblent bien tenaces dans leur entêtement, pour ne pas posséder un germe de vérité qui soit la cause de leur réveil continuel parmi nous. Mais ceci n'est pas la préoccupation de M. Deschanel, et pourvu qu'il puisse témoigner la joie qu'il éprouve d'être bien lui, comparativement à ce qu'il pourrait être s'il nous ressemblait, ne fût-ce que comme quart de malade et de dupé, cela parait lui suffire.

L'auteur passe donc en revue une partie des écoles anciennes qui s'occupaient de ces absurdités, et arrive à l'époque où Swedenborg remit en honneur le commerce avec les Esprits; puis le théosophe Saint-Martin, et Cagliostro, qui se rapproche davantage de l'ancienne magie, Mesmer et ses sectateurs. Enfin, ces idées se répandirent aussi en France avec peu de partisans, et éblouirent pourtant l'imagination du grand romancier Balzac ; puis « elles trouvèrent un propagateur moins puissant, mais plus fidèle, en M. Cahagnet, qui, simple ouvrier, devenu écrivain par esprit de prosélytisme, publia de nombreux ouvrages pour accréditer la doctrine de l'intervention des Esprits. C'est en 1848 que parut son premier volume des Arcanes de la vie future dévoilés.

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1860 - Catalogue de la bibliothèque de Neuchâtel

1861 catalogue neuchatelCatalogue de la bibliothèque de Neuchâtel

Neuchâtel, imprimerie de H. Wolfrath et Metzner.

1861

Bibliographie. Extrait, page 491

7517. Catalogue 1° […] – 2° de M. de St-Martin, 1806 [quel St-Martin, et en rapport avec le catalogue mis en vente après son décès ?] (1)1806 catalogue SM

1. Catalogue des livres rares et précieux du cabinet de feu M. de Saint-Martin, dont la vente se sera le lundi 2 juin 1806, et jours suivants, six heures très précises de relevée, rue Bons-enfants, n°. 30. Se trouve à Paris, chez Tillaud frères, libraires, rue Pavée Saint André des Arcs, n° 16. Juin 1806.    

Supplément. Philosophie, extrait, page 580

8829. Œuvres posthumes de M. de St-Martin. Tours, 1807, 2 v. 8°.

8830. L'homme de désir (de St-Martin). Lyon, 1790, 8°.

8831. L'homme de désir, par le philosophe inconnu (Saint-Martin), nouv. éd. Metz, an X, 2 vol. in-12.

8832. Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l'homme et l'univers, (par St-Martin). Edimbourg, 1782, 2 v. 8".

8833. Essai sur la vie et la doctrine de Saint-Martin, le philosophe inconnu, par E. Caro. Paris, 1852, 8°.

bouton jaune Catalogue de la bibliothèque de Neuchâtel

1861 - Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. de Monmerqué

1861 catalogue monmerqueCatalogue des livres de la bibliothèque de feu M. de Monmerqué

La vente aura lieu le lundi 11 mars 1851 et jours suivants, à 7 heures du soir.

imprimés manuscrits et autographes faisant partie de la ... - Page 60 de Louis-Jean-Nicolas Monmerqué - 1861 - 458 pages

Page 15

I. Théologie. 4. Théologiens. C. Théologie mystique.

132. Recueil de divers opuscules de Gence. Paris, 1825-32 ; en 1 vol. in-8.

Savoir : Dieu l’infini, ode. — A Vict. Cousin. — Philosophie religieuse. — Notice sur L.-Cl. De Saint-Martin. — Entretien sur les principes de la philosophie. — Nouvelles considérations sur l’auteur et le livre de l’Imitation de J. C. et restitution de ce livre à Gerson. — Précis de l’Imitation, en vers. Réponse à un ami, avec hommage autographe de l’auteur, à la dame indienne souveraine de ses pensées.

Page 60

Sciences et arts. I. Sciences philosophiques. 1. Philosophie, logique, métaphysique, morale.

539. Pensées et considérations diverses (par M. Prunelle de Lière). Paris, 1824. — Notice biographique sur Louis-Claude de Saint-Martin, ou le Philosophe inconnu, par M. de Gena. Paris, 1824 : in-8, cart.

Pensées et considérations diverses (par M. Prunelle de Lière). Paris, 1824.

Page 72

V. Sciences occultes

669. Œuvres posthumes de M. de Saint-Martin (le Philosophe inconnu). Tours, 1807 ; 2 vol. in-8, broché.

bouton jaune   Catalogue des livres de la bibliothèque de feu M. de Monmerqué

1861 - Le Chrétien évangélique

1861 chretien evangeliqueLe Chrétien évangélique
Revue religieuse de la Suisse romande
Paraissant deux fois par an
Quatrième année – 1861
Lausanne.
Bureau du Chrétien évangélique,
chez Georges Bridel éditeur, 30, Escalier du Marché
1861

Biographie – G.-H. Schubert (premier article), Extrait, pages 196.

C'est à Nuremberg que le cœur de Schubert fut changé et réellement converti. Le premier moyen dont Dieu se servit pour cela fut la visite de François de Baader, l'illustre théosophe de Munich, dont les spéculations religieuses furent pour Schubert comme pour beaucoup d'autres penseurs, ce que fut pour les Mages l'étoile qui les guidait vers Bethléem. A la recommandation de Baader, Schubert lut les écrits de Saint-Martin et traduisit en allemand son Esprit des choses. Son nouveau maître le chargea de lui procurer quelques écrits mystiques devenus fort rares ; cette commission l'amena chez un boulanger, grand amateur de ces sortes de livres, et surtout du Livre des livres. Un petit cercle de chrétiens sincères se réunissait chez ce boulanger le dimanche après midi et le directeur de l'école polytechnique ne dédaigna pas de se joindre à eux, attiré par l'Esprit divin qu'il y sentait et qui lui révélait l'amour de Dieu en même temps que son propre péché. Au lieu des chefs-d'œuvre des beaux esprits, qui jusqu'à ce jour avaient fait sa plus grande jouissance, il lut dès lors avec sa femme la Bible, les anciens cantiques et des livres d'édification, tels que les collections de Bâle, la biographie de Jung Stilling, celle de Zinzendorf, les rapports des missions moraves, etc. Hélas ! il ne savait pas que Dieu préparait ainsi sa compagne à une fin prochaine et le préparait lui-même à supporter la séparation. En février 1812 il était veuf, avec deux petites filles, dont l'une était un enfant adoptif. Son unique consolation, dans cette grande détresse, fut celle qu'il trouva dans la communion de ses amis chrétiens et dans les espérances de sa foi nouvelle.

bouton jaune   Biographie – G.-H. Schubert

1861 – Éliphas Lévi - Dogme et rituel de haute magie

1861 eliphas levi dogmeDogme et rituel de haute magie
Par Éliphas Lévi [Alphonse-Louis Constant – 8 février 1810 Paris – 31 mai 1875 Paris].
Auteur de l’Histoire de la magie et de la Clef des grands mystères.
Deuxième édition très augmentée, avec 24 figures.
Tome premier. Dogme.
Paris Germer Baillière, libraire éditeur, rue de l’École de médecine, 17
Londres, Hippolyte Baillière, Regent Street, 219
New York, Hipp. Baillière brothers, 440, Brodway
Madrid, C. Bailly-Baillière, Plaza del Principe Alfonso, 16.
1861

Introduction, Extrait, pages 68-69

Un autre livre existe encore ; mais celui-là, bien qu'il soit en quelque sorte populaire et qu'on puisse le trouver partout, est le plus occulte et le plus inconnu de tous, parce qu'il contient la clef de tous les autres; il est dans la publicité sans être connu du public; on ne s'avise pas de le trouver où il est, et l'on perdrait mille fois son temps à le chercher où il n'est pas si l'on en soupçonnait l'existence. Ce livre, plus ancien peut-être que celui d'Hénoc [sic], n'a jamais été traduit, et il est écrit encore tout entier en caractères primitifs et sur des pages détachées comme les tablettes des anciens. Un savant distingué en a révélé, sans qu'on l'ait remarqué, non pas précisément le secret, mais l'antiquité et la conservation singulière; un autre savant, mais d'un esprit plus fantastique que judicieux, a passé trente ans à étudier ce livre, et en a seulement soupçonné toute l'importance. C'est, en effet, un ouvrage monumental et singulier, simple et fort comme l'architecture des pyramides, durable par conséquent comme elles ; livre qui résume toutes les sciences, et dont les combinaisons infinies peuvent [69] résoudre tous les problèmes ; livre qui parle en faisant penser ; inspirateur et régulateur de toutes les conceptions possibles; le chef-d'œuvre peut être de l'esprit humain, et à coup sûr l'une des plus belles choses que nous ait laissées l'antiquité ; clavicule universelle, dont le nom n'a été compris et expliqué que par le savant illuminé Guillaume Postel; texte unique, dont les premiers caractères seulement ont ravi en extase l'esprit religieux de saint [sic] Martin, et eussent rendu la raison au sublime et infortuné Swedenborg. Ce livre, nous en parlerons plus tard, et son explication mathématique et rigoureuse sera le complément et la couronne de notre consciencieux travail.

bouton jaune   Introduction

Extrait, pages 95

Toutes les religions vraiment dogmatiques sont sorties de la cabale et y retournent; tout ce qu'il y a de scientifique et de grandiose dans les rêves religieux de tous les illuminés, Jacob Boehme, Swedenborg, Saint-Martin, etc., est emprunté à 1a cabale; toutes les associations maçonniques lui doivent leurs secrets et leurs symboles. La cabale consacre seule l'alliance de la raison universelle et du Verbe divin ; elle établit, par les contrepoids de deux forces opposées en apparence, la balance éternelle de l'être ; elle concilie seule la raison avec la foi, le pouvoir avec la liberté, la science avec le mystère: elle a les clefs du présent, du passé et de l'avenir !

bouton jaune   Introduction

9. I. ט L’initiation. Jesod. Bonum. Extrait, page 220

Il [l’initié] se souvient du veuvage et du meurtre d'Orphée, de l'exil et de la mort solitaire de Moïse, du martyre des prophètes, des tortures d'Apollonius, de la croix du Sauveur ; il sait dans quel abandon mourut Agrippa, dont la mémoire est encore calomniée ; il sait à quelles fatigues succomba le grand Paracelse, et tout ce que dut souffrir Raymond Lulle pour arriver enfin à une mort sanglante. Il se souvient de Swedenborg faisant le fou ou perdant même la raison afin de faire pardonner sa science; de Saint-Martin, qui se cacha toute sa vie ; de Cagliostro, qui mourut abandonné dans les cachots de l’inquisition ; de Cazotte, qui monta sur l'échafaud. Successeur de tant de victimes, il n'en ose pas moins, mais il comprend davantage la nécessité de se taire.

Imitons son exemple, apprenons avec persévérance ; quand nous saurons, osons et taisons-nous.

bouton jaune   9. I. ט L’initiation. Jesod. Bonum

1861 – Éliphas Lévi - La clef des grands mystères

1861 eliphas levi clefLa clef des grands mystères suivant Hénoch, Abraham, Hermès Trismégiste, et Salomon.
Par Éliphas Lévi [Alphonse-Louis Constant – 8 février 1810 Paris – 31 mai 1875 Paris]
Paris Germer Baillière, libraire éditeur, rue de l’École de médecine, 17
Londres, Hippolyte Baillière, 219, Regent Street.
New York. Baillière brothers, 440, Brodway
Madrid, C. Bailly-Baillière, Calle del Principe, 11.
1861

Troisième partie. Livre I, chapitre III, Mystères des hallucinations et de l’évocation des esprits. Extrait page 209

Jérôme Cardan [1501-1576] connaissait l’alphabet symbolique des initiés comme on peut le reconnaître par le nombre et la disposition des chapitres de son ouvrage sur la subtilité. Cet ouvrage, en effet, est composé de vingt-deux chapitres, et le sujet de chaque chapitre est analogue au nombre et à l’allégorie de la carte correspondante du tarot. Nous avons fait la même observation sur un livre de saint [sic] Martin  intitulé : Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l'homme et l'univers. La tradition de ce secret n’a pas été interrompue depuis les premiers âges de la kabbale jusqu’à nos jours.

bouton jaune   Mystères des hallucinations et de l’évocation des esprits

1861 – Jourdan - Éphémérides historiques de la Rochelle

1861 Ephemerides la rochelleÉphémérides historiques de la Rochelle
Avec un plan de cette ville en 1085 et une Gravure sur bois représentant la Sceau primitif de son ancienne Commune.
Par J. B. E. Jourdan, membre de l’Académie de la Rochelle
La Rochelle. A. Sires, imprimeur éditeur, place de la Mairie, 8
M DCCCLXI
1861

4 décembre 1744, pages 471-472

Naissance de Louis-Charles-Mercier Dupaty, connu sous le nom de Clam, d'une terre qu'il possédait en Saintonge (1). (Reg. de la par. de St-Barth.) Frère ainé du président Dupaty (V. 9 mai.), il hérita comme lui du goût de leur père pour les lettres et les études sérieuses. D'abord mousquetaire à cheval, il s'appliqua à faire de l'équitation une science, fondée sur l'anatomie, la mécanique, la géométrie et la physique, et publia sur ce sujet et sur l'art de la sellerie, qui s'y rattache, plusieurs traités ou mémoires. Il était encore [page 472] au service quand il fut élu membre de l'Académie de Bordeaux; vers trente ans, abandonnant la carrière des armes, il se fit nommer chevalier d'honneur au bureau des finances de la Rochelle, et ne tarda pas à être reçu à l'Académie de cette ville, où il se fit remarquer par de nombreux mémoires, qui révèlent la variété de ses études et un esprit non moins porté vers la philosophie que vers les sciences physiques. Cela ne l'empêcha pas toutefois de tomber dans les folles erreurs, connues sous le nom de Martinisme, et il était plongé dans la culture de la science mystique des Cagliostro et des Saint-Martin, quand il mourut à l'âge de trente-huit ans, en buvant, dit-on, de l’élexir de longue vie. (V. la note biograp. de M. Delayant, ann. de l'Acad. de la Roch. 1856.)

(1) Il était aussi propriétaire du château de Cherterre, en la paroisse de Villedoux. (Affi. de la Roch.)

bouton jaune   4 décembre 1744

9 mai 1746 – Pages 146-148

1746. — Naissance de Charles-Marguerite-Jean-Baptiste, fils de messire Charles-Jean-Baptiste Mercier-Dupaty, président-trésorier de France au bureau de la Rochelle, et de Louise-Elisabeth Carré (1). (Reg. de St-Barth.) Avocat général au parlement de Bordeaux, avant l'âge de vingt-deux ans, puis président à mortier, Dupaty n'est guères [sic] connu du plus grand nombre que par ses Lettres sur l'Italie, un des livres qui ont [147] été réimprimés le plus de fois. Ses poésies et ses quelques autres productions littéraires sont à peu près oubliées. Ce que l'on ignore généralement et ce qui le recommande à l'admiration de tous, c'est la droiture et l'élévation de son esprit ; son amour pour le beau et le bien ; la noblesse et la fermeté de son caractère, que ne purent ébranler ni faire fléchir les persécutions , ni les prisons d'Etat ; les immenses services qu'il rendit à la cause de l'humanité et de la justice, en flagellant avec autant de force que d'éloquence les iniquités et la barbarie de nos anciennes lois criminelles, dont il prépara la réforme ; ce dévouement d'un grand cœur. qui lui fit prendre spontanément la défense de trois malheureux, qu'il ne connaissait même pas, condamnés par le parlement au supplice de la roue, après avoir été traînés pendant près de trois ans de juridiction en juridiction, et dont il eût le bonheur de faire enfin proclamer l'innocence par le parlement de Rouen.

Voici quelques fragments d'une lettre écrite à M. Garesché, par le greffier du parlement, encore sous l'impression de son entraînante parole : « .... C'est plus qu'un homme, M. Dupaty, et vous pouvez vous glorifier d'avoir l'homme unique. Pour moi, je mourrai sans voir son pareil : les termes me manquent pour le peindre aussi grand qu'il est. J'ai été trente ans greffier au parlement et je n'ai jamais vu un concours aussi prodigieux. Sa plaidoirie a duré sept heures. Il a tiré des larmes d'attendrissement de tous ceux qui l'ont entendu, avocats, procureurs, ses juges mêmes. Il a eu des applaudissements universels. Il étoit hier à la comédie, en entrant et en sortant il en a été de même. Aussitôt l'arrêt prononcé, il a descendu lui-même, avec le greffier, annoncer aux trois infortunés leur absolution. Ils se sont jetés à ses pieds, il les a relevés et les a embrassés cinq ou six fois, les a emmenés avec lui dans son hôtel, et a été avec eux chez tous les juges... Et ce sont trois pauvres gens pour lesquels il a pris tant de peine ! » (2) Il mourut l'année suivante, le 17 septembre 1788. (V. la notice biograp. publiée par M. Delayant, dans le recueil de l'Académie de la Rochelle.)

(1) La famille Dupaty habitait la maison actuellement possédée par M. J. Jourdan et dont l'entrée principale était dans la rue Chef-de-Ville, avec une sortie dans la rue de l'Escale. Cette maison a été depuis divisée en deux ; la rampe de l'escalier de l'une d'elles porte encore le chiffre M. D; et dans les plafonds sont figurés les emblèmes des arts et les attributs de la justice. Il eut donc été plus naturel de donner le nom de notre célèbre Rochelais soit à la rue de Chef-de-Ville, soit à celle de l'Escale, plutôt qu'à l'ancienne rue des Maîtresses, qui ne rappelle aucun souvenir de la famille Dupaty.

2) II y consacra plus de deux années de lutte et d'efforts et publia deux gros volumes in-4° de mémoires, dont le premier mérita, par sa courageuse franchise, d'être brûlé par la main du bourreau, sur le réquisitoire de l'avocat général Séguier.

bouton jaune   9 mai 1746

1861 – Golovine – Les alliances de la Russie

1861 GolovineLes alliances de la Russie
Par Ivan Golovine
Leipzig. 
H. Huebner
1861

Conclusions – Extrait, pages 99-100

On nous demande pourquoi jusqu'ici nous n'avons pas dit carrément notre opinion sur Herzen qui, en politique, ne voit pas plus long que [page 100] sa barbe, se croit en 1848 et ne veut ni famille, ni propriété, ni religion. Nous laissons les opinions tranchées au despotisme, nous aimons mieux laisser au major Masson la responsabilité de son opinion sur Mme Dashkoff qui se serait fait moquer par la Russie entière de sa sordide avarice, que d'analyser ses Mémoires. Le même auteur appelle le martinisme du mysticisme stupide, tandis que M. Herzen vient de publier les mémoires du martiniste Lapoukhine, qui aimait tant Dieu, le tzar et l'argent, qu'il ne faut pas, désespérer de son éditeur.

bouton jaune   Conclusions

1861 – Lecanu - Histoire de Satan

1861 LecanuHistoire de Satan
Sa chute, son culte, ses manifestations, ses œuvres, la guerre qu’il fait à Dieu et aux hommes
Magie, possessions, illuminisme, magnétisme, esprits frappeurs, spirites, etc.
Démonologie artistique et littéraire, association démoniaque, imprégnation satanique ou le sacrement du diable.
Par l’abbé [Auguste François] Lecanu, docteur en théologie du clergé de Paris, membre de la Société des Antiquaires de Normandie et de plusieurs sociétés savantes, etc.
Paris.
Parent-Desbarres, éditeur, 28, rue Cassette
1861

Chapitre XIX – XVIIIe siècle - Franc-maçonnerie. Le martinisme. Extrait, pages 416-421

La franc-maçonnerie rose-croix, telle qu'elle existait en 1760, comptait trois degrés d'initiation, ou plutôt se divisait en trois branches: le rite chrétien, comme on disait, était une analyse de la maçonnerie bleue; le rite des fondeurs, comprenant deux sortes d'ouvriers, les chercheurs de secrets et les cabalistes; le rite de la religion naturelle, ayant pour but la destruction de toute religion révélée et l'établissement d'une république philosophique en place des sociétés chrétiennes. L'ordre songea à s'emparer de l'ile de Malte, pour y jeter les fondements de cette irréalisable utopie; mais la tentative resta sans résultat; il était trop tôt. Lorsque ensuite Louis XVI offrit [page 417] sérieusement aux philosophes la réalisation de ce projet, il était trop tard : c'était sur toute la face de l'Europe, en commençant par la France, que la maçonnerie exécuterait ses plans.

Le grade de kadosch devint le couronnement de toute la maçonnerie hermétique, ou, comme on disait alors, de la maçonnerie philosophique. Il fallut, pour y parvenir, subir des épreuves terribles. On accusa les adeptes de s'engager, par des serments redoutables, à faire la guerre à Dieu et aux rois. Il avait été inventé à Lyon, en 1743, en faveur des philosophes irréligieux, auxquels on offrit cet appas, pour les attirer dans la franc-maçonnerie; mais ils n'y vinrent pas; ils suivaient à leur manière une ligne parallèle et ne se laissaient point absorber. Le grade de kadosch fut un grade à poignard, ainsi que celui de chevalier du soleil, dans le rite de la religion naturelle.

Il y eut aussi des loges purement cabalistes, visant au rétablissement du dualisme persan; on les nommait loges des Élus-Koens : elles cherchaient la régénération physique et morale de l'homme. Après les Koens , les Invisibles, qui prêtaient serment de se suicider en certains cas, et les Princes de la mort, qui juraient d'immoler au péril de leur vie quiconque leur serait désigné par le tribunal de l'ordre.

Telle était la franc-maçonnerie hermétique et cabaliste en 1775. Elle alla se fondre en majeure partie dans celle de Swedemborg, dont nous parlerons tout à l'heure. Mais il ne faut pas omettre celles du trop fameux comte de Saint-Germain et de Cagliostro, dont nous parlerons également. [... page 419]

Swedemborg [sic] imagina une nouvelle maçonnerie, pour être dépositaire de ce nouvel évangile, et les loges swedemborgiennes se mutiplièrent [sic] promptement en Suède, en Danemark, en Angleterre et en France. Cette maçonnerie avait pour pratique l'extase comme moyen de communication avec le monde des intelligences, afin d'apprendre, par leur intermédiaire, le passé, le présent, l'avenir, et tous les secrets des choses visibles et invisibles.

Tandis que Swedemborg trouvait de ce côté l'illumination satanique, qu'il prenait pour une illumination divine, Martinez Pasqualis la trouvait d'une autre façon, et fondait la maçonnerie des Elus-Koens. Il l'introduisit dans plusieurs [page 420] loges à Marseille en 1754. Il l'établit ensuite à Toulouse, à Bordeaux, et enfin à Paris en 1767. Ce fut à Bordeaux qu'il enrôla le plus fameux de ses disciples, le célèbre Saint-Martin, officier au régiment de Foix, qui obtint des communications plus faciles, plus élevées, fit faire un grand pas à l'illuminisme, et lança dans le public un grand nombre d'ouvrages sous le nom d'un Philosophe inconnu. Leur obscurité impénétrable les fait négliger maintenant, elle les fit railler dès l'abord ; mais Saint-Martin n'écrivait que pour les adeptes, et il lui suffisait d'en être compris. Le martinisme compte aussi parmi ses adeptes le fameux Duchanteau et le baron d'Holbach, auteur du Système de la nature. De Lyon, où était son centre, il se propagea rapidement dans les principales villes de France, en Allemagne et jusqu'en Russie.

Vint ensuite le bénédictin Perneti, physiologiste, alchimiste, visionnaire, qui accommoda les pratiques de Swedemborg à ses propres idées, et fonda à Avignon en 1760 le rite hermétique, autre franc-maçonnerie dont le but principal était d'obtenir par révélation le secret de la chrysopée ; ce rite pénétra en Suisse, en Allemagne, en Italie, en Russie et jusqu'à la Martinique. La chrysopée avait pour objet non seulement la transmutation des métaux, mais encore la composition de l'élixir de longue vie et de la panacée universelle.

En 1766, Chastanier modifia le rite de Perneti, et fonda les illuminés théosophes. En 1783, le marquis de Tancé, dégageant, à ce qu'il disait, la doctrine swedemborgienne de ses superfétations, établit le rite swedemborgien de la primitive observance. En 1780, le baron de Blaerfindi avait fondé un illuminisme cabalistique, presque pareil à ceux-ci, dit du rite de Pythagore, qui s'intitulait Académie des sublimes maîtres de l'anneau lumineux.

En 1773, Savalette de Langes, le vicomte de Tavannes, Court de Gebelin, le président d'Héricourt, le marquis de Saint-James et le prince de Hesse fondèrent à Paris le rite illuminé des Philalèthes, qui avait pour objet la régénération physique et morale de l'homme et le progrès des sciences [page 421] occultes. Mais, à peine fondée, cette maçonnerie se vit réformée par le rite des Philadelphes qui s'établit à Narbonne en 1780, et s'intitula du régime primitif; les uns et les autres se rattachaient aux rose-croix, ct empruntaient à Saint-Germain, à Cagliostro et à Mesmer leurs pratiques et leurs secrets Déjà le mesmérisme ou magnétisme avait fait des progrès considérables dans les voies de l'illumination, mais il les cachait au public, et ne montrait encore que les résultats physiques de ses expériences.

Saint-Martin établissait ainsi les différences des résultats obtenus par les procédés différents : le martinisme obtenait des manifestations de l'ordre intellectuel par la voie sensible; le swedemborgisme, des manifestations analogues par la voie sentimentale; le mesmérisme, des manifestations réelles aussi, mais d'un ordre sensible inférieur.

On ne saurait dire que ces centaines, ces milliers d'hommes intelligents, instruits, avides de connaître, observateurs, aient tous été atteints d'une folie identique, d'une berlue épidémique, qu'ils n'ont rien vu, rien obtenu, assisté à aucun phénomène de l'ordre extranaturel ; mais à voir les moyens étranges qu'ils employaient, le but qu'ils voulaient atteindre, le désordre et la confusion de leurs écoles, le néant des résultats, on ne saurait non plus y reconnaître des miracles ni des manifestations divines on même angéliques.

Et dire que tous ces hommes qui cherchaient des révélations, niaient audacieusement la révélation ! Le désordre était-il assez complet, assez grand ? Une autre main que la main de Satan pouvait-elle ainsi dévoyer l'esprit humain et opérer une si grande confusion ?

Mais Cagliostro, charlatan du plus bas étage, moins savant et moins sincère que tous ceux-ci, et qui n'obtint jamais de si grands résultats, attirait déjà l'attention publique, et allait la concentrer pour plusieurs années sur lui-même presque d'une manière exclusive ; il est vrai qu'il était d'une audace à nulle autre pareille et d'une habileté consommée.

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1861 – Revue d’Alsace

1860 revue alsaceLa Revue d’Alsace, publie deux articles de

Jacques Matter,

(novembre 1860, pages 520-526 
et mars 1861, pages 187-190)

Ces deux articles ont été repris dans le livre

Des nombres,
œuvre posthume de Louis-Claude de Saint-Martin,

suivi de l’Éclair sur l’association humaine,

publié par L. Schauer, Paris, Dentu, 1861, pp. 7 à 16.

M. de Saint-Martin, Madame de Bœcklin, les deux Saltzmann, Gœthe.

Mon cher Directeur,

Je viens recourir à la Revue d’Alsace et à sa publicité pour obtenir, s’il est possible, un renseignement d’un intérêt général que je n’ai pas pu me procurer autrement et pour rectifier, à cette occasion, une erreur de biographie qui devient trop commune partout et qui y est trop étrange en Alsace. L’objet de ma lettre est double, mais je serai aussi bref que le permettra la nature des choses.

Un des hommes les plus distingués de la fin du dernier siècle et qui se qualifiait de philosophe inconnu dans ses premiers écrits, mais qui n’est pas resté longtemps inconnu ni toujours philosophe, M. de Saint-Martin, est allé passer à Strasbourg, en 1790, l’année la plus décisive de sa vie. Appliquant ses belles facultés et ses nobles tendances à l’étude des sciences mystiques, mais peu satisfait des pratiques et des prétentions de quelques associations secrètes auxquelles il était affilié, et moins satisfait encore de l’esprit d’autres sociétés qui le recherchaient, il se mit tout-à-coup à étudier l’allemand pour aborder la lecture du plus grand des philosophes mystiques du dix-septième siècle, Jacques Bœhm. Le jeune officier s’éprit pour ce philosophe, aujourd’hui également préconisé par Schelling, par Baader et par Feuerbach, mais alors peu prisé, d’un tel enthousiasme qu’il entreprit et publia une traduction française d’une partie de ses œuvres, laissant là les écrits de Swedenborg et les entretiens du neveu de ce grand visionnaire, M. Silfverhelm qu’il avait rencontré à Strasbourg.

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1861 - Revue du Lyonnais

1861 revue lyonnaisRevue du Lyonnais, recueil historique et littéraire
Nouvelle série. Tome XXIII
Lyon, chez Aimé Vingtrinier, imprimeur, quai Saint Antoine, 35
Paris, chez F. Savy, libraire, rue Bonaparte, 20.
1861

Du surnaturel et du mysticisme. Extrait, page 10-14

Discours prononcé en séance publique de l’Académie impériale des sciences, belles-lettres et arts de Lyon

Par M. Gilardin, Président de l’Académie.

… Nous portons en nous, comme chacun peut le reconnaître, un sentiment qui cherche toujours quelque secrète et impétueuse issue vers l'inconnu. Ce qui ne serait encore que de la curiosité, si l'attrait se redoublant, le cap étant tourné pour ainsi dire vers un autre monde, parmi de flottantes vapeurs semblables aux brises parfumées qui allaient au-devant du vaisseau de Christophe Colomb, le sentiment dont je parle ne prenait une forme plus décidée et ne devenait ce qu'on a fort bien nommé du mysticisme. Ce sentiment, je n'ai pas la prétention d'en donner philosophiquement l'analyse : il faudrait pour cela se tourner vers l'infini, avec lequel l'âme humaine, telle que Dieu l'a créée, entretient toujours une parenté cachée et d'invisibles relations, et ce serait m'engager dans une route autre que celle que je veux parcourir. Je me contente de rapporter le mysticisme à l'éveil d'une curiosité particulière qui, excepté chez un bien petit nombre, sort toujours plus ou moins du fonds abondant de [11] sensibilité de la nature humaine ; ce mysticisme, quand il s'est exalté, quand il a conjuré toutes les puissances du cœur, quand il a oublié les attaches prudentes par lesquelles nous sommes retenus aux réalités comme aux ancres précieuses qui assurent la manœuvre de l'esprit, nous fait échouer sur des parages où, depuis le goût du surnaturel jusqu'aux plus extrêmes superstitions, s'étend tout un vaste espace bien diversement rempli, occupé par d'innocents jouets, des songes ravissants, de ridicules fantômes, de tristes passions, d'affreuses calamités, de tragiques douleurs, et qui est moins éclairé par la lumière du soleil que baigne dans la lueur blafarde des aurores boréales.

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1861 - Revue spiritualiste

1861 revue spiritualisteRevue spiritualiste
Journal mensuel principalement consacré à l’étude des facultés de l’âme, à la démonstration de son immortalité et à la preuve de la série non interrompue des révélations et de l’intervention constante de la Providence dans les destinées de l’humanité, par l’examen raisonné de tous les genres de manifestations médianimiques et de phénomènes psychiques présents ou passés et des diverses doctrines de la philosophie de l’histoire envisagée au point de vue du progrès continu.
Rédigé par une société de spiritualistes et publié par
Z. J. Piérart, ex-rédacteur en chef du Journal du magnétisme, membre de diverses Sociétés savantes.
Tome IV. 1re livraison
Paris, bureaux, rue du Bouloi, 21
1861

Controverses, discussions. Extrait, page 117

Aide-toi, le ciel t'aidera ; épure-toi, rends ton propre esprit actif, applique-le à la recherche du vrai et du bien, et tu recevras du monde spirituel en proportion de tes mérites, de tes efforts et de ton intention. Est-ce que notre âme n'est pas, elle aussi, un Esprit? Pourquoi ne pourrait-elle pas, si nous savons la placer dans de bonnes conditions, recevoir directement l'influx divin et pénétrer en Dieu? Pourquoi avoir exclusivement recours pour cela à des Esprits intermédiaires dont la constatation, le discernement est quelquefois si difficile? D'ailleurs relativement à une foule de grandes vérités spiritualistes ne sait-on pas que Dieu a parlé aux hommes depuis le commencement du monde ? Est-ce qu'il n'y a pas eu une révélation permanente depuis que des âmes, perdues dans la matière, ont su secouer ses liens pour remonter à leur source, au principe éternel et divin d'où elles étaient sorties? Est-ce que les Vedantins, Confucius, Laotsée, Zoroastre, Pythagore, Platon, Plotin, Porphyre, Jamblique, Swedenborg, Jacob Boehm, saint Martin et des milliers d'autres, n'ont pas laissé des monuments précieux ?

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 L’illustre voyant Jackson Davis Extrait page 152

Plus tard, à l'exemple de saint Martin, de Jacob Boehme de Swedenborg et de tant d'autres théosophes, Davis eut cl visions sur les plus hauts sujets de cosmogonie. Ces visions, par leur enchaînement, leurs données admirablement rationnelles, dépassent tout ce qui a été révélé, enseigné sur ces graves matières.

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1861 - Sayous - Le dix-huitième siècle à l'étranger: Histoire de la littérature française 

1861 Sayous t1Le dix-huitième siècle à l'étranger:
Histoire de la littérature française dans les divers pays de l'Europe depuis la mort de Louis XIV jusqu'à la révolution française
de Pierre André Sayous
Tome premier
Paris.
Amyot, éditeur, 8, rue de la Paix
M DCCC LXI

Chapitre IV. — Genève au dix-huitième siècle avant Voltaire et J. J. Rousseau. Extrait, pages 74-80

Cramer était un mathématicien du premier ordre. Il eut l'honneur de disputer avec Bernoulli un prix proposé par l'Académie des Sciences de Paris, et si le vieil athlète l'emporta sur lui, c'est, selon son noble aveu, qu'il avait témoigné plus d'égards pour les tourbillons de Descartes que son jeune concurrent (1). Cramer, en effet, de même que Calandrini, était newtonien en physique, à une époque où on ne l'était guère en France ; fidèle toutefois et reconnaissant à Descartes pour sa [page 75] méthode, et d'ailleurs platonicien en métaphysique, chose rare aussi, pour son siècle. C'est par là qu'il nous intéresse bien plus que par ses beaux travaux en mathématiques, qui lui valurent le titre de correspondant de l'Académie des Sciences. Ce qui nous touche aussi, nous l'avouerons, c'est que ce géomètre, qui possédait à un si haut degré l'esprit géométrique, n'aimait pas moins les lettres et les arts que la science où il brillait.

Calandrini, son égal pour le savoir, mais plus disposé à cacher qu'à publier ses travaux, avait moins de réputation au dehors ; à l'Académie il exerçait la même influence sur la jeunesse studieuse et sur la direction philosophique de l'enseignement. L'un et l'autre étaient excellents professeurs, on en jugera dans la suite de cet ouvrage par les hommes distingués qui se sont formés sous leur direction. « Tous deux, a dit Charles Bonnet, le plus illustre d'entre eux, joignaient à un mérite supérieur, aux grâces de l'esprit et à la beauté du génie, un savoir presque universel et les connaissances les plus approfondies de philosophie et de mathématiques. Tous deux possédaient encore au plus haut degré le rare talent d'intéresser fortement l'attention de leurs auditeurs par la clarté et par la méthode qui régnaient dans leurs instructions, par le charme de leur élocution, par le choix heureux des vérités, et par l'art admirable avec lequel ils savaient exposer et [page 76] tirer les conséquences théoriques ou propres à faire juger de leur application aux cas particuliers (2). »

Ils avaient un jugement trop libre et des connaissances trop étendues pour enfermer leurs élèves dans un système ; mais ils s'appliquaient, Calandrini surtout, à leur faire bien saisir les règles de logique qui devaient les diriger dans la recherche de la vérité scientifique. Ainsi Calandrini, insistant un jour sur l'abus des hypothèses, montrait en deux mots par un exemple le point faible de cette méthode : « Un homme, disait-il, qui aurait expliqué tous les phénomènes d'une horloge par la supposition d'un poids, aurait tort d'en conclure que c'est effectivement un poids qui la fait mouvoir, puisque tous ces mêmes phénomènes auraient également pu découler de la supposition d'un ressort. » « Cette sage réflexion, dit Le Sage qui assistait à la leçon, me resta dans la mémoire, et elle me servit beaucoup à modérer la confiance que j'avais aux hypothèses qui expliquent tout (3). »

C'est en détournant leurs élèves, autant qu'il était en eux, des routes où l'on s'égare, qu'ils réussirent à former une école d'excellents observateurs. Ils ne s'en tenaient pas d'ailleurs à cette méthode baconienne. L'on sent bien que le dix-septième siècle n'est pas loin encore, quand on les voit, eux laïques et gens du monde, ne perdre aucune occasion de faire servir leur enseignement à la démonstration des croyances chrétiennes. « Ils étaient, dit encore Bonnet, attachés de cœur et d'esprit à la révélation. Comme ils étaient laïques et [page 77] qu'ils jouissaient de la plus grande réputation dans notre Académie, ce qu'ils disaient en faveur de la révélation ne manquait point de frapper les écoliers, et ne contribuait pas peu à les prémunir contre les dangereux sophismes de l'incrédulité (4). »

Ainsi faisait dans ses leçons un autre savant, esprit du même ordre et plus célèbre encore, le jurisconsulte Burlamaqui, qui professait à l'Académie de Genève la neuve et difficile matière du droit public, et dans ce champ de connaissances ouvrait à son tour des voies nouvelles, Tout en développant les principes de la religion naturelle, base fondamentale du droit, il ne cachait pas, assure Senebier, que la révélation nous en apprend plus là-dessus que les raisonnements de la philosophie. Ses cours attiraient à Genève de nombreux étrangers. Il excellait à présenter les graves questions qui se rattachent aux origines du droit et au droit lui-même, donnant sur chacune les idées de ses devanciers et y ajoutant les siennes, car il était penseur original en ces sujets. Il avait beaucoup lu. « C'est une bibliothèque vivante, disait Bayle. » Il ne lisait plus : sa vue affaiblie l'avait réduit aux yeux de l'esprit, guides plus sûrs que l'érudition dans ces imposantes ténèbres de la philosophie du droit. Devenu conseiller, [page 78] il se décida alors à publier une partie de ses leçons d'autrefois sous le titre de Principes du droit de la nature. Ce livre est un chef-d'œuvre d'exposition didactique : les raisonnements et les doctrines s'y enchaînent et se résument avec une netteté et une aisance admirables, sans sécheresse malgré la brièveté, sans lourdeur malgré la nature abstraite des idées. A son apparition, l'ouvrage obtint d'abord un grand succès, même auprès des gens du monde. Un critique d'alors y trouvait une hauteur de vues, une intelligence, un arrangement qui tient de la création : « C'est un vrai spectacle pour l'esprit qu'une suite d'idées justes, fécondes, nettement développées et heureusement liées (5). » L'ouvrage, presque aussitôt traduit en anglais et en latin pour l'usage de l'enseignement, devint et est resté le livre classique de la matière dans les universités anglaises (6). Rien ne prouve mieux et d'une manière plus singulière l'effet que produisit sur certaines intelligences cet enchaînement de vues que le témoignage d'un philosophe dont on nous faisait connaître, il y a quelques années, les confessions inédites (7). Qui croirait que c'est en lisant le livre du jurisconsulte genevois que Saint-Martin, le Philosophe inconnu, sentit un jour s'éveiller en lui la vocation mystique? C'était à Athée, à la campagne de sa mère. «J'y ai joui bien vivement, dit-il, dans mon adolescence, en lisant un jour dans une prairie, à l'âge de dix-huit ans, les Principes du droit naturel de Burla- [page 79] maqui. J'éprouvai alors une sensation vive et universelle dans tout mon être, que j'ai regardée depuis comme l'introduction à toutes les initiations qui m'attendaient. » Assurément rien n'est moins mystique que l'ouvrage de Burlamaqui; mais aussi, pour produire une pareille sensation sur un jeune rêveur de dix-huit ans, il fallait bien qu'il y eût là autre chose et mieux que d'ardue métaphysique sur les principes du droit. Il y avait ce spectacle d'idées dont parle Clément, il y avait aussi l'attrait d'un style aisé et naturel et d'une belle composition, que Burlamaqui devait peut-être à son goût passionné pour la peinture et tous les arts du dessin.

C'étaient, en effet, sous leurs robes de professeurs, de fort honnêtes gens, au sens du siècle précédent, que ces savants hommes de Genève, à l'époque qui nous occupe. Cramer, qu'à Paris on trouvait causeur aimable et prêt sur tout sujet, était bon humaniste et ne sacrifiait aux mathématiques ni les lettres ni même les muses. Calandrini, qui écrivait d'élégantes harangues en latin, sur la gloire des gens de lettres, sur le génie, la coutume et la mode, traduisait en vers français un poème anglais de Leonidas et ne le publiait pas. Il avait un cabinet de médailles, Burlamaqui un cabinet de gravures, recherchant de préférence les œuvres gravées par des peintres. Tout cela ne sentait point le pédant et s'éloignait, il faut l'avouer, de l'antique austérité calviniste, sans la braver toutefois, et l'on entrevoit bien qu'une société qui comptait dans ses rangs des hommes d'un mérite à la fois aussi solide et aussi indépendant, ne devait pas être sans charmes. Mlle Aïssé, qui tombait là, sortant du salon de Mme de Ferriol et de l'entretien de d'Argental et de Pont de Veyle, lui trouvait un agrément tout neuf pour elle. Le grand monde de la petite république avait [page 80] des alliances et des amitiés dans le grand monde de Paris, à la cour même, et gardait cependant encore, à côté de ses mœurs adoucies et de ses goûts plus élégants, un fond de simplicité et de sévérité religieuse dont les lettres de Mlle Aïssé à Mme Calandrini donnent la mesure délicate. De cette politesse nouvelle, de ces rapports avec la France, de ces saines occupations de l'intelligence unies à un respect traditionnel pour la morale, s'était formé un esprit de société distingué à la fois et naturel. Rentrée dans son cercle habituel, l'aimable Circassienne, qui jugeait si naïvement et si finement de toutes choses, écrivait : « J'ai trouvé les personnes avec qui je vivais à Genève, selon les premières idées que j'avais des hommes et non pas selon mon expérience. L'innocence des mœurs, le bon esprit y règnent. »

Notes

1. Cramer était surtout célèbre par son grand ouvrage sur les lignes courbes algébriques. On lui devait encore la collection de tous les écrits de Jean Bernoulli ; et c'est à l'occasion de cette collection que d'Alembert s'exprime ainsi dans l'éloge du mathématicien de Bâle : « On a publié en 1743, à Lausanne, le recueil de tous les écrits de M. Bernoulli : ce recueil précieux, fait avec un soin, une intelligence qui méritent la reconnaissance de tous les géomètres, est dû à l'un des plus célèbres disciples de l'auteur, feu M. Cramer, professeur de mathématiques à Genève, que l'étendue de ses connaissances dans la géométrie, dans la physique et dans les belles-lettres, rendait digne de toutes les sociétés savantes, et dont l'esprit philosophique et les qualités personnelles relevaient encore les talents, » Buffon, qui dans sa jeunesse, en 1730, avait passé une année à Genève auprès de Cramer et lui avait conservé un souvenir tendre, a déclaré que c'était au commerce et à l'amitié de ce savant qu'il avait dû une partie des premières connaissances qu'il avait acquises dans les sciences mathématiques, qui furent aussi, comme l'on sait, sa première aptitude.

2. Vie de Ch. Bonnet. Manusc. de la bilil. pub. de Genève.

3. P. Prévost. Notice sur G. Le Sage.

4. La carrière de ces deux rares savants fut courte. Cramer, épuisé par une ardeur de travail que rien ne lassait, et qui s'attachait aux lettres, aux beaux-arts, à la théologie comme aux sciences, vivant dans le monde et entretenant avec les physiciens et les mathématiciens de toute l'Europe un commerce de lettres assidu, mourut en Provence à quarante-sept ans, dans les bras du docteur Tronchin. Calandrini, qui était passé de l'Académie dans le Petit Conseil, mourut peu d'années après son ami. Gabriel Cramer était né en 1701; il mourut en 1752. » J. L. Calandrini, né en 1703, mourut en 1758. Voir, pour la biographie de ces deux savants, une notice de J. Vernet, dans la Nouvelle bibliothèque britannique, t. X, et Œuvres de Baulacre, t. I, p. 496.

5. P. Clément. Les Cinq années littéraires.

6. M. Dupin aîné en a donné en 1820, à Paris, une édition en 5 vol. in-8°.

7. Portrait historique et philosophique, manuscrit possédé par M. Taschereau et cité par M. Sainte-Beuve, dans une de ses Causeries du lundi, 19 juin 1854, sur Saint-Martin le Philosophe inconnu.

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