Analyse bibliographique de J.-B.-M. Gence

Source : Louis-Claude de Saint-Martin, sa vie, sa voie théurgique, ses ouvrages, son œuvre, ses disciples, Papus, Bibliothèque Chacornac, 1902, p. 213-226.

Entre crochets [..], sont mis le numéro des pages du livre de Papus, ainsi que quelques erreurs typologiques.

papus lcsm

Les ouvrages de Saint-Martin ont pour but, non seulement d'expliquer la nature par l'homme, mais de ramener toutes nos connaissances au Principe dont l'esprit humain peut devenir le centre. La nature actuelle, déchue et divisée dans elle-même et dans l'homme, conserve néanmoins dans ses lois, comme l'homme dans plusieurs de ses facultés, une disposi[t]ion à rentrer dans l'unité originelle. Par ce double rapport, la nature se met en harmonie avec l'homme de même que l'homme a coordonné à son Principe. Il suit de là que le Nosce-te ipsum doit embrasser dans l'idée du moi, la notion du moi rationnel et celle du moi spirituel.

Cette connaissance n'est donc pas la simple théorie d'un type ou sujet de nos idées, que Platon conclut de la notion d’un archétype, tirée elle-même des idées d'unité et d'objet. Descartes et Leibnitz descendent aussi, par une idée commune, de l'abstrait au sensible, mais après s'être élevés du sujet à l'objet; le premier par voie de conception, le second par la voie de l'apperception. Kant, ne dépassant pas la limite du sensible, sépare l'objet abstrait d'avec le sujet, et le [214] laisse dans le rang des notions générales dont sa raison intuitive ne peut rendre compte.

Suivant Saint-Martin, l'homme, pris pour sujet, ne conçoit ni n'aperçoit pas simplement l'objet abstrait de sa pensée : il le reçoit mais d'une autre source que celle des impressions sensibles. De plus l'homme qui se recueille, et qui fait abnégation, par sa volonté de toutes les choses extérieures, opère et obtient la connaissance intime du principe même de la pensée ou de la parole, c. a. dire de son Prototype, ou du Verbe, dont il est originairement l'image et le type. L'être divin se révèle ainsi à l'esprit de l'homme; et, en même temps, se manifestent les connaissances qui sont en rapport avec nous-mêmes, et avec la nature des choses. C'est à cette nature originelle, où l'homme se trouvait en harmonie avec son Principe, qu'il doit tendre par son œuvre et son désir, en réunissant sa volonté à celle du Réparateur ! Alors, l'image divine se reforme ; l'âme humaine se régénère; les beautés, de l'ordre se découvrent, et la communication entre Dieu et l'homme est rétablie.

I. - Des erreurs et de la vérité

Ou Les hommes rappelés au Principe universel de la science, par un Ph... inc... Edimbourg (Lyon), 1775, in 8°. L'auteur, qui suivait rarement sa propre volonté en écrivant mais bien plutôt le conseil de ses amis, indigné de lire dans Boulanger, que les religions étaient nées de la frayeur causée par les catastrophes de la nature, fit ce livre pour montrer, [215] comme on l'a dit, dans la nature même de l'homme, la connaissance sensible d'une cause active et intelligente, véritable source des allégories, des mystères, des institutions et des lois. Tandis que l'école holbachique, par l'organe de Voltaire traitant ce même livre, parfois énigmatique, d'insensé et d'absurde, et que néanmoins elle se piquait d'y donner une suite, le philosophe de Berne frappé des vérités qu'il lui paraissait renfermer sous le voile, provoquait une correspondance avec son auteur, dont il regardait l'ouvrage comme celui de l'écrivain le plus profond de ce siècle : La prétendue suite des Erreurs et de la Vérité, etc., (Salomonopolis (Paris), 5784 [sic à la place de 1784], in 8.), a été signalée, par Saint-Martin, comme frauduleuse, et entachée du vice de faux systèmes qu'il combattait. En effet, le Philosophe inconnu avait dit que la volonté constituait la faculté essentielle et fondamentale de l'homme; et c'est en la démentant qu'on ose l'interpréter, lorsqu’on dit (page 7) que la volonté n'est qu'une modification de cerveau par laquelle l'homme est disposé à mettre en jeu ses organes. Ne croit-on pas entendre déjà la doctrine matérielle de Cabanis et de l'école de Gall ?

II. - Le tableau nature[l]

Dans cet ouvrage, composé à Paris d'après le conseil de quelques amis l'auteur infère de la supériorité des facultés de l'homme et de ses actes sur les organes des sens et sur ses productions, que l'existence de la nature, soit générale, soit particulière, est également le produit des puissances [216] créaturées supérieures à ce résultat. Cependant l'homme est dans la dépendance des choses physiques, dont il n'acquiert l'idée que par l'impression qu'elles font sur ses organes. Mais il a en même temps, des notions d'une autre classe, des idées de loi et de puissance, d'ordre et d'unité, de sagesse et de justice. Il est ainsi dépendant de ses idées intellectuelles et morales de même que des idées tirés [sic] des sens. Or celles là n'en viennent pas : elles partent donc d'une autre source, de facultés extérieures qui produisent en lui les pensées. Mais d'où est née cette dépendance ?

Du désordre produit par une cause inférieure, qui s'est opposée à la cause supérieure et qui a cessé d'être dans sa loi. L'homme est tombé : dès lors ce qui existait en principe immatériel a été sensibilisé sous des formes matérielles. L'ordre et le désordre se sont manifestés. Néanmoins tout tend à rentrer dans l'unité d'où tout est sorti. Si, par suite de cette chute, les vertus ou facultés morales et intellectuelles ont été partagées par l'homme, il doit travailler, en revivifiant sa volonté par le désir, à recouvrer celles dont il a été séparé. Mais sa régénération ne peut s'opérer qu'en vertu de l'acte du Réparateur, dont le sacrifice a remplacé les expiations qui avaient lieu avant la loi de l'Esprit.

III. - L'homme de désir

Lyon, 1790, in. 8° ; revu et plusieurs fois réimprimé ; nouvelle édition, Metz, an X (1802) in 12.

Ce sont des élans à la manière du Psalmiste, dans lesquels l'âme humaine se reporte vers son premier [217] état, que la voie de l'Esprit peut lui faire recouvrer par la Bonté divine. L'auteur composa l'Homme de désir à l'instigation du philosophe religieux Thieman durant ses voyages à Strasbourg et à Londres. Lavater, ministre à Zurich, dans son journal allemand de décembre 1790, a fait un éloge distingué de cet ouvrage, comme étant l'un des livres qu'il avait le plus goûté, quoiqu'il avoue ingénument, quant au fond de [l]a doctrine, l'avoir peu compris. Mais Kirchberger, familiarisé davantage avec les principes de ce livre, le regarde, au contraire, comme le plus riche en pensées lumineuses; et l'auteur même convient qu'en effet il s'y trouve des germes épars ça et là, dont il ignorait les propriétés en les semant, et qui se développaient chaque jour en lui, depuis qu'il avait connu Jacob Bœhm.

IV. - Ecce homo

Imprim. du Cercle social, an IV (1792), in 12. Ce fut à Paris qu'il écrivit cet opuscule, d'après une notion vive (dit-il), qu'il avait eue à Strasbourg. Son objet est de montrer à quel degré d'abaissement l'homme infirme est déchu, et de le guérir du penchant au merveilleux d'un ordre inférieur, tel que le somnambulisme, les prophéties du jour, etc. Il avait plus particulièrement en vue la duchesse de Bourbon, son amie de cœur, modèle de vertu et de piété, mais livrée à ce même entraînement pour le merveilleux.

V. - Le nouvel homme

Paris, ibid., an IV (1792), un vol. in 8°. C'est [218] plutôt une exhortation qu'un enseignement. Il l'écrivit à Strasbourg, en 1790, sur le conseil d'un chevalier Silverhielm, ancien aumônier du Roi de Suède et neveu de Swedenborg. L'idée fondamentale de cet ouvrage, est que l'homme porte en lui une espèce de texte, dont sa vie entière devrait être le développement, parce que l'âme de l'homme, dit-il, est primitivement une Pensée de Dieu : de là, il résulte que le moyen de nous renouveler en rentrant dans notre vraie nature, c'est de penser pour notre propre Principe, et d'employer nos pensées comme autant d'organes pour opérer ce renouvellement. Malgré la source élevée où l'auteur remonte, il avouait plus tard qu'il n'aurait pas écrit ce livre, ou qu'il l'aurait écrit autrement, si alors il avait eu la connaissance des ouvrages de Jacob Bœhm.

VI. - De l’Esprit des choses,

Ou Coup d’œil philosophique sur la nature des êtres et sur l’objet de leur existence, avec l’épigraphe : mens homini rerum universalitatis speculum est., Paris, an VIII (1800), 2 vol. in 8.

Notre philosophe pensait qu'il devait y avoir une raison à tout ce qui existait, et que l’œil interne de l'observateur en était le juge. Il considère ainsi l'homme comme ayant en lui un miroir vivant, qui lui refléchit tous les objets, et qui le porte à tout voir et à tout connaître : mais ce miroir vivant étant lui-même un reflet de la divinité, c'est par cette lumière que l'homme acquiert des idés [sic] saines, et qu'il découvre l'éternelle nature (voyez n° X), dont parle Jacob Bœhm. Cet ouvrage est [219] sans doute celui des Révélations naturelles, dont l'auteur annonçait le projet en 1797, à Kirchberger, et au sujet duquel celui-ci conseillait à Saint-Martin de supprimer tout ce qui peut sentir le mystère.

Mais ce que J. Bœhm avait pu, d'après ses notions à priori esquisser en grand St-Martin avec toute la mesure de ses connaissances propres ou acquises pouvait-il le développer en détail d'une manière toujours claire et intelligible. Si l'Anthropologie dont nous savons que s'occupe un de ses disciples, secondé de tout ce que les connaissances modernes ont pu découvrir embrassait les principes applicables aux diverses branches de la science de l'homme physique, moral et intellectuel c'est alors qu'on aurait en effet un véritable Esprit ces choses.

VII. - Lettre à un ami.

Ou Considérations politiques, philosophiques et religieuses, sur la Révolution française, Paris, an III (1795).

Ce fut après sept années, que Saint-Martin, sur les instances d'un de ses amis publia sa grande pensée sur la scène qui se passait dans le monde. Il regardait la Révolution française comme celle du genre humain, et comme une image en miniature du Jugement dernier, mais où les choses devaient se passer successivement, à commencer par la France. Kirchberger trouvait que l'auteur de ce livre, en considérant ce grave événement dans son origine et dans son résultat, quoique jugeant [p.220] peut-être avec trop de sévérité de malheureux instruments qui en ont été victimes, avait su résoudre avec sagesse et modération les grandes difficulté [sic], de théorie de l'édifice social, dont les constructions dit-il, sont toujours à recommencer, si elles ne sont fondées sur une base élevée et fixe, et coordonnées à un but grand et moral.

A. – Éclair sur l’association humaine, Paris, an V (1797), in 8.

Cet Éclair est comme une vue de l'esprit, qui découvre, dans le Principe de l'ordre social, le foyer d'où émanent la sagesse, la justice et la puissance, sans lesquelles il n'existe point d'association durable, soit qu'on l'établisse avec Helvétius sur les besoins et la prévoyance naturels à l'homme, soit qu'on l'appuie avec Rousseau sur une volonté prétendue générale, mais toujours particulière, dans l'homme plus ou moins vicieux.

B. – Réflexions d’un observateur sur la question proposée par l’Institut: quelles sont les institutions les plus propres à fonder la morale d’un peuple, an VI (1798)

Après avoir passé en revue les divers moyens qui peuvent plus ou moins tendre à ce but, en liant la morale à la politique, l'observateur montre l'insuffisance de ces moyens, si le législateur n'asseoit lui-même, sur les bases intimes de notre nature, cette morale dont un gouvernement ne doit être que le résultat mis en action. L'auteur avait traité, quinze ans auparavant, un sujet analogue, proposé par l'Académie de Berlin, sur la meilleure manière de rappeler à la raison, des peuples livrés à l’erreur ou aux superstitions, question qu'il démontra insoluble par les seuls moyens humains (Mém. inséré dans ses œuvres posthumes).

[221]

VIII. - Discours

En réponse au citoyen Garat, professeur d’entendement humain aux écoles normales, sur l'existence d'un sens moral, et sur la distinction entre les sensations et la connaissance Ce discours, prononcé à la suite d'une conférence publique du 9 ventôse an III (27 février 1795), se trouve imprimé dans la collection des Écoles normales (tome III des Débats), publiée en 1801. La discussion qui eut lieu entre le professeur et l'élève, dit M. Tourlet dans sa Notice historique sur Saint-Martin « a mis au jour toute la puissance de son adversaire ; il en est résulté que la question la plus abstraite a été traitée à fond ; » et, nous ajoutons, entièrement à l'avantage du sens moral.

Essai relatif à la question proposée par l’Institut : Déterminer l’influence des signes sur la formation des idées, avec l'épigraphe : Nascuntur ideœ, fiunt signa. an VII (1799) in 8°. Un passage où le professeur soutenait l'antériorité des signes sur les idées, paraît avoir donné naissance à la question de l'Institut, qui suppose cette antériorité, et à laquelle l'auteur répond non moins victorieusement, en traitant la question suivant des formes moitié théosophiques, moitié académiques. Dans l'allégorie facétieuse dont nous avons parlé, cet Essai qui s'y trouve intercalé, quoique d'un ton bien différent, est censé l'ouvrage d'un petit cousin de madame Jof (la Foi), tracé par un Psychographe dans le cabinet de Sédir (le Désir).Ce sont les deux personnages allégoriques principaux du livre qui a pour titre : le Crocodile [p.222] ou la Guerre du bien et du mal, arrivée sous le règne de Louis XV, poème épicomagique en 102 chants, etc, en prose mêlée de vers : œuvre posthume d'un amateur de choses cachées, Paris, an VII (1799), in 8 de 460 pages.

IX. - Le ministère de l’homme-esprit

Paris, Migneret, an XI (1802), in 8, 3 parties: De l’homme ; - De la nature ; - De la parole.

L'objet de ce livre est de montrer comment l'homme-esrit (ou exerçant un ministère spirituel) peut s'améliorer, et régénérer lui-même et les autres, en rendant la Parole ou le Logos (le verbe) à l'homme et à la nature. C'est dans cette parole que Saint-Martin, plein de la doctrine et des sentiments de Jacob Bœhm, puise la vie dont il anime ici ses raisonnements et son style.

Cependant cet ouvrage, quoique plus clair en général que les précédents, est encore, dans plusieurs endroits, trop éloigné des idées humaines pour être pleinement conçu et senti. La grande amélioration que le théosophe propose, consiste dans le développement radical de notre essence intime. Tous ses écrits reposent plus ou moins sur cette base: mais en résumé le Tableau Naturel, établissant pour l’œuvre de la régénération, la nécessité d'un Réparature [sic], a fait voir la grandeur du sacrifice dans lequel la victime s’est immolée elle-même, au lieu des holocaustes sanglants qui avaient lieu auparavant.

L'Homme de désir a montré que le sang de cette victime étant esprit et vie, la miséricorde se trouvait ainsi réunie à la justice, le Ministère de l’homme-esprit apprend, enfin à opérer en lui-même l'action du [p.223] Réparateur, en s'immolant, à son exemple, pour se séparer du règne matériel, organe du mal : la renaissance de l'homme par cette voie, où Jacob Bœhm est entré si profondément, selon Saint-Martin, étant bien préférable aux voies qu'ouvrent les visions contemplatives des mystiques, ou les manifestations sensibles produites, soit par l'exaltation de l'âme chez Swedenborg, soit par l'assoupissement des sens corporels dans le magnétisme somnambulique.

X. —Traductions d'ouvrages de Jacob Boehm

savoir :

l’Aurore naissante ou la Racine de la philosophie, etc., contenant une description de la nature dans son origine, etc. ; trad. sur l'édition allemande de Gichtel, 1682, par le Philosophe inconnu, avec une Notice sur Jacob Bœhm, Paris, an IX (1800), in 8. Cette nature originelle, que Bœhm appelle l'éternelle nature, et dont la nôtre serait une altération, n'est point une nature sans engendrement, puisqu'elle est l'émanation d'un Principe un et indivisible que Bœhm, pour se faire entendre, considère comme trinaire dans son essence, et septenaire dans ses formes ou modes. C'est donc à tort qu'elle a été confondue, ainsi que sa cause, avec la Substance Principe de Spinosa.

Un précis de l'origine et des suites de l'altération de cette nature, suivant Jacob Bœhm, donné dans le Ministère de l'homme-esprit (page, 28-31), montre comment, en voulant dominer par le feu, dans le premier Principe, au lieu de régner par l’amour dans le second, l'esprit prévaricateur entraîna dans sa [224] chute l'homme, qui lui avait été opposé ; comment l’homme ayant été absorbé dans sa forme grossière l'amour divin voulut lui présenter son modèle, pour lui faire recouvrer sa ressemblance par son union avec son type. Les points, en général, n'ont rien sans doute que de biblique mais, dans l'énoncé des formes des Trois Principes, les expressions des diverses propriétés de l'Etre qui tendent à comprimer, attirer, émouvoir, (formes essentielles du premier Principe) ; celles de même qui en sont la manifestation, et qui consistent à échauffer, éclairer, produire, et opérer (formes appartenant au second et au troisième Principe), peuvent sembler, en partie, extraites des qualités de l'ordre sensible : cependant malgré les termes de physique ou de chimie, trop souvent mêlés à l'expression des notions les plus élevées, c'est toujours dans un sens immatériel et spirituel que Bœhm veut qu'on l'entende ; et c'est aussi dans ses propres aperçus, sans rien emprunter à Paracelse, qu'il a puisé les notions, qui sont la base de sa philosophie.

Saint-Martin avoue au reste, avec Poiret, que l'auteur est à la fois sublime et obscur, et qu'en particulier son Aurore est chaos, mais qu'elle contient tous les germes développés dans ses Trois Principes et dans les productions subséquentes, sur lesquelles nous ferons peu de remarques.

. Les Trois Principes de l’Essence divine, Paris, an X (1802), 2 vol. in 8. Cet ouvrage, composé sept ans après l’Aurore naissante, est bien moins informe ; et l'on peut le regarder comme un tableau complet de la doctrine de l'auteur, sauf les éclaircissements et les nouvelles explications que présentent les [p.225] ouvrages suivants, quoiqu'ils ne forment encore qu'une portion de ses œuvres : mais elle est suffisante pour en donner idée et l’œuvre entière ne satisferait pas ceux des lecteurs qui n'auraient pu comprendre les mêmes choses répétées et expliquées souvent jusqu'à satiété par l'auteur même.

. De la triple vie de l’homme, édit. revue par M. Gilbert, Paris, Migneret, 1809, in 8°., C'est sur la manifestation de l'origine, de l'essence et de la fin des choses suivant les Trois Principes qu'est établie cette Triple vie comprenant la vie extérieure et corporelle, la vie propre et interne, et la vie divine, où l’âme entre par une nouvelle naissance, et pénètre dans l'esprit du Christ.

Quarante questions sur l’âme etc. suivies de Six points et des neuf Textes, éd. revue par le même, Paris, 1807, in 8. Ces questions qui roulent sur la nature et les propriétés de l'âme, avaient été proposées à l'auteur, par un amateur de théosophie, son maître en chimie, le docteur Balthazar Walter. Les réponses sont annoncées comme n'étant point selon la raison extérieure, mais selon l'esprit de la connaissance, d'après les principes dont l'auteur a donné les bases, et dont elles sont une récapitulation.

Ces diverses traductions forment à peu près le tiers des Œuvres de Bœhm, dont il n'y avait que deux ouvrages traduits jusqu'alors, en vieux langage : le 1er, la Signatura rerum, imprimé à Francfort, en 1664, sous le nom de Miroir temporel de l’Eternité et la seconde à Berlin, 1722, in 12, intitulé le Chemin pour aller à Christ. [p.226]

Œuvres Posthumes de Saint-Martin.

2 vol. in 8 Tours 1807.

1° Un choix de Pensées de Saint-Martin par M. Fournier.

2° Un journal depuis 1782, de ses relations, de ses entretiens et sous le titre de Portrait de Saint-Martin fait par lui-même (Portrait historique.)

3° Plusieurs questions et fragments de littérature de morale et de philosophie, entre autres, divers morceaux sur la Poésie prophétique, sur l'admiration, sur les Voies de la Sagesse et les Lois de la justice divine.

4° Des poésies où comme on le pense bien, l'auteur s'attache plus au fond qu'à la forme ; cependant on trouve dans le Cimetière d’Amboise et surtout dans les stances sur l’Origine et la Destination de l’homme, des pensées profondes exprimées avec sentiment et avec énergie.

Enfin des méditations et des prières où se peint véritablement l'homme de désir, qui forme des vœux pour que ses semblables recherchent les vraies connaissances, les jouissances pures de l'esprit en puisant dans leur propre centre et en s'élevant de là vers la source de la lumière, après laquelle il n'avait cessé de soupirer.

[la suite a été rajoutée par Papus]

A cette énumération il faut ajouter, d'après celle de Matter.

Traité des nombres Lithographié à 100 exemplaires par M. Léon Chauvin en 1844.Réimprimé par les soins de M. Schauer avec préface de M. Matter. [p.227]

Correspondance de Saint-Martin avec Kircberger [sic]

Lettres à Willermoz (Publiées dans le présent volume.)

1825 - Michaud - Biographie universelle

Biographie universelle ancienne et nouvelle ou histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus et leurs crimes.

Ouvrage entièrement neuf

Rédigé par une société de gens de lettres et de savant,

« on doit des égards aux vivants ; on ne doit aux morts que la vérité ». (Volt., première Lettre sur Œdipe).

Tome quarantième

A Paris, Chez L. G. Michaud, Libraire-Éditeur. Place des Victoires, n° 3. - 1825