Bulletin bibliographique. Compte-rendu du livre Des Nombres. Pages 572-573
Revue d'Alsace, 1861, 2e série, Deuxième année. Colmar, au Bureau, 8 rue des Marchands
La Revue d’Alsace a ouvert ses colonnes à une demande de renseignements qui nous a valu, pensons-nous, la publication du livre « Des nombres » que nous annonçons en ce moment. Ce livre est une production inédite jusqu’alors de M. le comte de Saint-Martin, dit le philosophe inconnu, qui a passé quelques années à Strasbourg, vers la fin du siècle dernier, dans le commerce d’une femme de mérite, Mme de Bœcklin, au sujet du laquelle M. Matter demandait des renseignements à ses contemporains. Peut-être y a-t-il quelque chose de trop hasardé dans l’allégation, que c’est aux lettres écrites à la Revue par M. Matter qu’est due la publication du livre des nombres. Nous voyons, en effet, dans l’avant-propos du nouvel éditeur de M. de Saint-Martin, que depuis « quinze ans » les œuvres « du plus grand des mystiques français » de la fin du dernier siècle sont l’objet d’une sollicitude et de recherches particulières. Cependant nous avons quelques raisons de penser que le souvenir donné dans cette Revue par M. Matter à un petit groupe d’esprits distingués, est entré pour quelque chose dans la détermination de l’éditeur.
Cet éditeur, M. Louis Schauer, est nécessairement un disciple du maître dont il a conçu le projet de rééditer toutes les œuvres. « L’expérience, dit-il, que, depuis quinze ans, nous avons faite de l’effet moral produit par l'étude des œuvres du philosophe inconnu, nous a inspiré le désir de commencer une réimpression des œuvres de cet homme admirable… et dont la renommée est si au-dessous de celle à laquelle il atteindra un jour parmi les intelligences d’élite.»
M. Schauer a voulu associer à son premier essai d’édition, M. Matter, lui-même, de qui il a sollicité et obtenu une préface pour le livre des nombres, il faut lire cette préface pour concevoir une idée bien nette du livre qui se présente avec les formes de la science exacte appliquée à la plus haute pression spéculative de l’esprit humain. M. Matter a en outre donné à M. Schauer le conseil de joindre à « un écrit aussi apocalyptique » une publication qui est, par sa nature, à la portée de tous et qui, paraît-il, est devenue très rare, à savoir : l’éclair sur l’association humaine. C’est cet écrit du même philosophe inconnu, que M. Matter croit être le plus propre à donner en même temps les principaux traits de la morale, de la politique et de la spéculation philosophique de Saint-Martin.
Compte-rendu du livre Des Nombres