1813 Deleuze t22e partie - Chapitre VIII - Philosophie divine, etc. par Keleph-Ben-Natham 

3 vol. in-8°., 1793 - Extrait, pages 284-286

Quant au somnambulisme, gardez-vous d'en faire un instrument pour satisfaire une vaine curiosité. Sachez que c'est l'Évangile, que c'est l'Église que vous devez consulter sur ce qui tient à la religion et à la morale. Bornez-vous à [page 285] faire au somnambule les questions qu'un médecin fait à son malade, et avec des intentions pures vous ne serez pas trompé.

Un homme rempli de confiance en Dieu, [page 285] agissant avec simplicité et sans enthousiasme sera toujours un excellent magnétiseur.

Quelques théosophes condamnent le magnétisme comme un moyen qui n'est pas dans l'ordre de la Providence. Ils disent que

« le magnétiseur peut nuire à son malade, même en le guérissant, parce qu'il ne sait pas si sa maladie n'avait pas un but moral qui devient nul par une guérison anticipée ; que la médecine ordinaire n'est pas dans le même cas, parce que les remèdes qu'elle emploie sont des substances inférieures qui agissent seulement sur la matière de l'homme, et qui deviennent nuls si la maladie a une cause morale.»

C'était l'opinion de M. de Saint-Martin. (Voyez le Ministère de l'Homme-Esprit, p. 354. [Voir ci-dessous])

Je n'entreprendrai point de la réfuter, parce qu'elle n'est pas fort répandue. Je me borne à dire que le sentiment de la pitié nous a été donné par le Créateur, et que c'est ce même sentiment qui nous porte à nous approcher d'un être souffrant, à compatir à ses maux, à le serrer dans nos bras, à tâcher de le réchauffer, à faire des frictions sur les [page 286] parties qui éprouvent de la douleur, et que cette action naturelle devient le magnétisme, lorsque celui qui l'exerce a l'espoir de réussir, et qu'il met de la suite dans les procédés qu'il emploie.

bouton jaune  Philosophie divine

Louis-Claude de Saint-Martin, Ministère de l’Homme-Esprit, extrait, pages 353-3541802 sm ministere

« Quant au pouvoir de guérir, qui ne serait [page 354] cependant qu'au nombre de nos droits secondaires, quand même nous serions régénérés, disons qu'il devient un des pièges tendus par l'ennemi, quand pour administrer ce pouvoir, nous employons des moyens extraordinaires, et surtout quand nous les employons par notre simple volonté humaine. Quand l'homme se livre à cette œuvre, par ordre et par la puissance divine, il est parfaitement dans la mesure, soit pour lui, soit pour le malade, parce qu'alors il n'y a que la volonté suprême qui les gouverne l'un et l'autre. On peut dire aussi que ce n'est qu'alors qu'il peut être sûr de son succès. Quand il marche par les voies magnétiques et somnambulistes, il peut nuire à son malade même en le guérissant, parce qu'il ne sait pas si sa maladie n'avait pas un but moral qui devient nul par une guérison anticipée, et en cela, le guérisseur s'expose beaucoup, parce qu'il s'ingère avec ignorance dans un ministère supérieur ; en outre, il a toujours lieu d'être incertain sur le résultat.

« Quand il ne marche que par la médecine commune, il ne pèche point, quoiqu'elle soit ignorante ; parce que comme il n'emploie là que des substances inférieures, il n'agit aussi que sur la matière de l'homme ; et si la maladie a un but moral et une cause morale, le remède sera rendu nul par ce moral même qui lui est supérieur. Aussi le médecin ordinaire qui n'emploie sa science qu'avec prudence et modestie, et en en remettant toujours l'issue au grand ordonnateur, est-il plus en mesure et plus en sûreté que le magnétiseur qui emploierait ses moyens supérieurs avec trop de confiance, avec légèreté et avec orgueil. »

bouton jaune Extrait du Ministère de l’Homme-Esprit