Calendrier perpetuel 1837Année 1837

- Abrantès (d’) : Histoire des salons de Paris
- Guttinguer : Arthur 
- Journal général de la littérature de France : À propos d’un livre de Mme de Krüdner 
- Muller : Histoire de la confédération suisse  
- Potter : Histoire philosophique, politique et critique du christianisme  
- Revue de Bordeaux : De l’Evangile 
- Revue de Paris : Mme de Varnhagen 
- Revue des Deux Mondes, T. 11, Sainte-Beuve : Madame de Krüdener 
- Revue universelle : Poètes et romanciers modernes de la France
- Sénac : Le Christianisme considéré dans ses rapports avec la civilisation moderne 
- Villeneuve-Bargemont - Économie politique chrétienne 

1837 - Abrantès (d’) - Histoire des salons de Paris

1837 salons paris t1Histoire des salons de Paris. Tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l’Empire, la Restauration, et le règne de Louis-Philippe Ier
Par la duchesse Laure Junot d’Abrantès.
Tome premier, troisième édition.
A Paris, chez Ladvocat, libraire de S. A. R. M. le duc d’Orléans, place du Palais Royal.
M DCCC XXXVII - https://books.google.fr/books?id=DsauzF0ihCEC

Introduction, page 16

Nous montrerons, en regard de ces savants estimables dans leurs travaux comme dans leur caractère privé, plusieurs hommes dont l'existence bizarre révèle plus d'intrigue que de vraie science… les Martinistes, Cagliostro, Bleton, Mesmer, Delon, les somnambules et tous les sectateurs, dont les fantastiques rêveries ont jeté parmi nous des semences de folie et de sinistres malheurs !...

1837 – Guttinguer – Arthur

1837 arthur

Paris. Eugène Renduel, 22, rue des grands Augustins

Imprimerie de P. Baudouin
Rue et hôtel Mignon, 2

Deux extraits où L.-C. de Saint-Martin est cité:

dans la  Lettre IV. – Arthur à Louise de et dans le paragraphe VII de Fragments

=> Voir l'article sur le site : 1837 – Guttinguer – Arthur

1837 - Journal général de la littérature de France 

1837 confederation suisseJournal général de la littérature de France, ou Indicateur bibliographique et raisonné des livres nouveaux en tout genre, qui paraissent en France, classés par ordre de matières.
Suivi d’un Bulletin de la littérature étrangère.
Année 1837.
A Paris, chez Treuttel et Würtz, libraires, rue de Lille, n° 17.
A Strasbourg, même Maison de commerce.
1837 - https://books.google.fr/books?id=CScGAAAAQAAJ

À propos d’un livre de Mme de Krüdner

Pages 139-140

Valérie. Roman. Par Mme de Krüdner, avec une notice par [p.140] M. Sainte-Beuve. 2 vol. in-8. Chez Ollivier. 15 fr.

Si la célébrité ne se rattachait à madame de Krüdner que par le rôle mystique et prophétique qu’elle a joué, en 1815, il suffirait d’ajouter son nom à la liste de ces âmes enthousiastes, comme madame Guyon, Saint-Martin et Swedenborg, qui, croyant à la charité comme moyen de régénération, ont diversement accompli leur apostolat.

1837 – Muller – Histoire de la confédération suisse  

1837 confederation suisseHistoire de la confédération suisse
Par Jean de Muller
Traduite de l’allemand, et continuée jusqu’à nos jours par MM. Charles Monnard et Louis Vulliemin
Tome premier – Jean de Müller, traduit par M. Ch. Monnard
Paris. Th. Ballimore, éditeur, 20 rue Hautefeuille.
Lausanne, Benjamin Corbaz, libraire, n° 30, à la Cité Devant.
1837 - http://books.google.fr/books?id=rUUPAAAAQAAJ

Une nouvelle édition est publiée en 1839 : http://books.google.fr/books?id=-MgXAAAAQAAJ

Biographie de Jean de Muller. Biographie, Extrait, page CXVIII

… « L'homme de désir (de Saint-Martin) est pour moi le livre des livres ; je l'aimerai plus encore, quand je l'aurai achevé, pour le recommencer toute ma vie. Il est un signe du temps, une preuve que tous n'ont pas fléchi le genou devant le Baal de Voltaire. C'est l'œuvre d'une grande expérience et d'une force divine. » 11 février 1791.

1837 – Potter – Histoire philosophique, politique et critique du christianisme 

1837 de potterHistoire philosophique, politique et critique du christianisme et des églises chrétiennes, depuis Jésus-Christ jusqu’au dix-neuvième siècle
Louis Joseph Antoine de Potter
Tome huitième
Paris. Librairie historique, rue Hautefeuille, 14
A Bordeaux, chez Granet, allée de Tourny, 2
1837  - http://books.google.fr/books?id=ZKkFAAAAQAAJ

Époque II, partie II, livre X – Chapitre IV : Les martinistes, etc. page 315

Les martinistes. - La sœur de la Nativité. - Amour qu'elle inspire. - Ses visions. - Ses prédictions. - Société des victimes. - Jung Stilling. - Les peschélites. - Madame Krudner. - Ses publications. - Ses relations avec l'empereur Alexandre.

A la fin du dix-huitième siècle, Martinez Paschalis et, après lui, Saint-Martin fondèrent une secte de théosophes ou martinistes, espèce de fous, qui ne savent pas encore assez bien ce qu'ils sont eux-mêmes pour que nous cherchions à le savoir, Martinez disserte sur ce qu'était l'homme avant d'exister, aussi sérieusement et aussi savamment que bien d'autres ont disserté sur ce qu'il sera lorsqu'il n'existera plus. Saint-Martin se déclara surtout l'ennemi des philosophes qui ne s'occupent ordinairement de l'homme que pendant qu'il existe : il soutint que les déistes, par exemple, s'ils étaient réunis, s'entredévoreraient comme des araignées; c'est ce que Pie VI avait dit avant lui, en parlant de l'assemblée des constituants français, qui, cependant, n'était pas toute composée de déistes. Nous jugerons plus charitablement des théosophes : seulement nous nous permettrons de croire qu'une société de ces mystiques ne serait pas fondée sur des principes bien cohérents et bien solides.

1837 – Revue de Bordeaux - De l’Évangile

1837 revue bordeauxRevue de Bordeaux et Gironde unies
Par l’Association intellectuelle des provinces
1re année de l’Association
5e année de la Gironde
1836-1837
Bordeaux, aux bureaux de la Revue
1837 - http://books.google.fr/books?id=xDobAAAAYAAJ

Article : De l’Évangile, par M. de Latour du Pin

De l’Evangile, considéré comme source de tout progrès, par M. de Latour du Pin (p.246)

… Reconnaissons aussi que les aberrations de Fourier sont bien près quelquefois des plus hautes vérités. Il me semble, Messieurs, qu'on pourrait ranger de ce nombre les analogies, les correspondances qu'il remarque entre les passions de l'homme et les animaux qui, selon lui, en seraient les vivants hiéroglyphes. Toutefois , il est à remarquer que cette partie de son système pourrait être revendiquée par un disciple exalté de l'Evangile, par le mystique Saint-Martin qui, dans plusieurs de ses écrits presque toujours énigmatiques, a cependant lumineusement exposé, surtout dans son ouvrage sur l’esprit des choses, ces mêmes analogies que le suédois Swedenborg avait déjà indiquées, et que Fourier a, selon moi, comme entrevues pour les dénaturer et pour en faire une fausse application.

Revue de Paris - T.47

Revue de Paris
Nouvelle série – Année 1837
Tome quarante septième
Paris. Au bureau de la Revue de Paris, quai Malaquais, 17.
1837 - http://books.google.fr/books?id=elJrWaHx0x4C

Article : Mme de Varnhagen, par A de Custine

Extrait, page 207

Ses lettres, recueillies et publiées depuis sa mort, n'étaient point des œuvres; c'étaient des éclairs qui partaient de son cœur et de son brillant esprit pour toucher le cœur de ses amis (1). Pour elle, écrire, ce n'était pas briguer la gloire, c'était chercher un remède à l'absence. Il me semble qu'on peut la définir d'un mot : elle avait l'esprit d'un philosophe avec le cœur d'un apôtre; et malgré cela elle était enfant et femme autant qu'on peut l'être. Son esprit pénétrait dans les obscurités les plus profondes de la nature; elle pensait avec autant de force et plus de clarté que notre théosophe Saint-Martin, qu'elle comprenait et admirait, et elle sentait comme un artiste. Ses perceptions étaient toujours doubles; elle atteignait aux vérités les plus sublimes par deux facultés qui s'excluent chez les hommes ordinaires : par le sentiment et par la réflexion. Ses amis se demandaient d'où sortaient les éclairs de génie qu'elle lançait dans la conversation.

Il me semble qu'on peut la définir d'un mot : elle avait l'esprit d'un philosophe avec le cœur d'un apôtre; et malgré cela elle était enfant et femme autant qu'on peut l'être. Son esprit pénétrait dans les obscurités les plus profondes de la nature; elle pensait avec autant de force et plus de clarté que notre théosophe Saint-Martin, qu'elle comprenait et admirait, et elle sentait comme un artiste. Ses perceptions étaient toujours doubles; elle atteignait aux vérités les plus sublimes par deux facultés qui s'excluent chez les hommes ordinaires : par le sentiment et par la réflexion. Ses amis se demandaient d'où sortaient les éclairs de génie qu'elle lançait dans la conversation. Était-ce le résultat de longues études ? Était-ce l'effet d'inspirations soudaines ? C'était l'intuition accordée pour récompense, par le ciel, aux âmes vraies; ces âmes martyres luttent pour la vérité qu'elles pressentent, souffrent pour le Dieu qu'elles aiment, et leur vie entière est l'école de l'éternité.

Note
(1) Ce livre a paru à Berlin, en 3 volumes, sons le titre de Rachel à ses amis. Il a été publié en allemand par Dunker et Humblot. Berlin, 1834.

Revue des Deux Mondes – T 11 

1837 revue deux mondes t11Revue des Deux Mondes
Quatrième série – Tome onzième
Au bureau de la Revue des Deux Mondes, rue des Beaux Arts, 10
1837 - http://books.google.fr/books?id=sjEZAAAAIAAJ

Sainte-Beuve – Madame de Krüdener

Extrait, pages 36-37

Il ne paraît pas que la révolution française, en éclatant, ait dérangé la vie et la tournure, encore toute mondaine, de celle que plus tard les évènements de la fin devaient tant exalter. Ses passions, [p.37] ses tendresses et ses gaietés lui faisaient encore trop de bruit dans cet âge heureux pour qu'elle entendît autre chose. La partie profonde de son âme était (pour me servir d'une expression de Valérie) comme ces sources dont le bruit se perd dans l'activité et dans les autres bruits du jour, et qui ne reprennent le dessus qu'aux approches du soir. Malgré 89, malgré 93, quand déjà des voix prophétiques et bibliques devenaient distinctes, quand Saint-Martin, moins inconnu qu'auparavant, écrivait son Eclair, quand De Maistre lançait ses premières et hautes menaces, quand Mme de Staël arrivait, en parlant de sentiment, à de puissants éclats d'éloquence politique, Mme de Krüdener ne parait pas avoir cessé de voir dans Paris, dans ce qu'elle traitera finalement comme Ninive, une continuelle Athènes.

Extrait, page 49

Après tout, sous une forme particulière, dans son langage biblique vague, mais avec un sentiment vivant et nouveau, Mme de Krüdener n'a fait autre chose qu'entrevoir à sa manière et proclamer de bonne heure, du sein de l'orage politique, cette plaie du néant de la foi, de l'indifférence et de la misère moderne, qu'avec plus ou moins d'autorité, de génie, d'illusion et de hasard, ont sondée, adoucie, aigrie, déplorée et tourmentée tour à tour, ceux qui, en des sens divers, tendent au même but de la grande régénération du monde, Saint-Martin, de Maistre, Saint-Simon, Ballanche, Fourrier et La Mennais.

Revue universelle - Poètes et romanciers modernes de la France 

1837 revue universelle t4Revue universelle
Bibliothèque de l'homme du monde et de l'homme politique au XIXe siècle
Cinquième année – Tome IV
Bruxelles – Société belge de librairie, etc.
[Louis] Hauman, Cattoir et C°.
1837 - http://books.google.fr/books?id=vu1aAAAAQAAJ

Poètes et romanciers modernes de la France – Madame de Krüdener. Valérie, par Sainte-Beuve

Extrait, page 173

Il ne paraît pas que la révolution française, en éclatant, ait dérangé la vie et la tournure, encore toute mondaine, de celle que plus tard les événements de la fin devaient tant exalter. Ses passions, ses tendresses et ses gaietés lui faisaient encore trop de bruit dans cet âge heureux pour qu'elle entendît autre chose. La partie profonde de son âme était (pour me servir d'une expression de Valérie) comme ces sources dont le bruit se perd dans l'activité et dans les autres bruits du jour, et qui ne reprennent le dessus qu'aux approches du soir. Malgré 89, malgré 93, quand déjà des voix prophétiques et bibliques devenaient distinctes, quand Saint-Martin, moins inconnu qu'auparavant, écrivait son Éclair, quand De Maistre lançait ses premières et hautes menaces, quand Mme de Staël arrivait, en parlant de sentiment, à de puissants éclats d'éloquence politique, Mme de Krüdener ne paraît pas avoir cessé de voir dans Paris, dans ce qu'elle traitera finalement comme Ninive, une continuelle Athènes.

Extrait, page 184

Après tout, sous une forme particulière, dans son langage biblique vague, mais avec un sentiment vivant et nouveau, Mme de Krüdener n'a fait autre chose qu'entrevoir à sa manière et proclamer de bonne heure, du sein de l'orage politique, cette plaie du néant de la foi, de l'indifférence et de la misère moderne, qu'avec plus ou moins d'autorité, de génie, d'illusion et de hasard, ont sondée, adoucie, aigrie, déplorée et tourmentée tour à tour, ceux qui, en des sens divers, tendent au même but de la grande régénération du monde, Saint-Martin, de Maistre, Saint-Simon, Ballanche, Fourrier et La Mennais.

Sénac - Le Christianisme considéré dans ses rapports avec la civilisation moderne 

1837 senacLe Christianisme considéré dans ses rapports avec la civilisation moderne
Par l’abbé Augustin Sénac, premier aumônier du collège Rollin
Tome premier – Deuxième édition
Paris. Librairie de Charles Gosselin et Cie, 9, rue Saint Germain des Prés
M DCCC XXXVII - http://books.google.fr/books?id=4ACJEbq6oVUC

1ère partie – Chapitre II. Réfutation de la doctrine du siècle contre la chute primitive. Extrait, pages 90-92

… Quand même la chute originelle n'aurait pas laissé dans l'homme des traces indélébiles, qui en sont, je l'ai assez prouvé, un témoignage permanent, l'accord unanime des peuples, se transmettent [p.91] d'âge en âge cet événement, dont ils font une des bases de leur culte, car tous le consacrent par des rites expiatoires, ainsi que l'ont clairement montré, après tant d'autres écrivains, MM. de Maistre et B. Constant, cet accord suffirait seul pour le placer au-dessus de toute contestation. Quel autre moyen de s'instruire des événements, que l'histoire, ou la tradition, qui n'est que l'histoire parlée ? La récuser, lorsqu'elle réunit tous les caractères de certitude exigés par la critique, n'est-ce pas renverser l'histoire elle-même, rompre la communication entre les époques, les rendre étrangères les unes aux autres, et faire recommencer le monde avec chacune d'elles ? Qu'est-ce qui élève un fait à la certitude, sinon la multitude des autorités qui le rapportent, leur désintéressement, le petit nombre et surtout l'absence de celles qui le contredisent ? Dès lors, quel fait égale en certitude la chute originelle, que proclame la voix imperturbable des peuples et des générations, si peu intéressés à la transmettre, que le souvenir en est toujours effrayant et douloureux, et les condamne souvent à de terribles pratiques ? Et qu'on n'allègue pas ici les fables du paganisme; car la mythologie païenne n'est universelle, ni quant aux lieux, puisque chaque peuple avait la sienne, ni quant aux temps, car elle a commencé et elle a péri. La chute primitive au contraire, sous un nom ou sous un [p.92] autre, se rencontre dans tous les systèmes de religion, dans tous les états de civilisation ; elle retentit dans les quatre coins du monde, chez les modernes, comme chez les anciens. Et aujourd'hui même, si elle perd son crédit dans certains esprits que le besoin d'innover tourmente et que le dédain des opinions communes agite, elle subsiste dans les autres, et trouve toujours des écrivains, des philosophes, qui la défendent contre les attaques qu'on lui livre. Personne n'ignore les points de vue nouveaux sous lesquels l'a présentée M. de Maistre, comme avant lui Saint-Martin et toute l'école théosophique; et ils n'ont eu d'autre tort que de l'exagérer. Mais cette école, malgré ses erreurs, a bien autant de poids que l'école sensualiste et l'école écossaise-allemande, qui seules favorisent l'opinion contraire.