1898 La Croisade française

1898 La Croisade francaiseRevue populaire bi-mensuelle

Directeur Hippolyte-Victor vicomte Denéchère

Rédacteur en chef b[ar]on de L'Épine [Paul Dacier]

Deuxième année – n°38

15 au 20 août 1898

Paris

Avertissement

Cet article tout comme la revue sont une attaque contre la Franc-maçonnerie, le peuple Juif et ce que l’auteur, Paul Dacier, appelle la juiverie. Il s’agit de lire en prenant ses distances avec ce qui est annoncé ici. Nous mettons entre crochets et en gras les modifications du texte cité qui provient de deux ouvrages de Papus (Gérard Encausse). Ces modifications du texte montrent la manipulation qui est faite pour amener le lecteur à devenir antimaçon et anti-juif.

Toujours les Juifs dans la maçonnerie

La triste affaire Dreyfus que nous subissons, depuis dix mois, serait terminée, il y a beau temps, si les Juifs, maîtres de la Maçonnerie, n'avaient trouvé, dans la secte, un appui considérable.

Aussi est-il nécessaire de prouver, le plus qu'il est possible, les liens qui unissent les Juifs et les Maçons, afin d'ouvrir les yeux du public, trop porté à considérer la Maçonnerie comme une association de secours mutuels, et surtout comme une association respectant la Patrie.

La Maçonnerie est tout autre chose.

Ce qui frappe, quand on lit les ouvrages maçonniques, c'est la tradition juive qui se fait jour partout et, en même temps, les adulations que les auteurs de ces ouvrages adressent aux grands Juifs.

Voici, par exemple, Papus. Cet homme est un maçon actif, grand dignitaire de la secte, 33°, et qui s'est fait une spécialité d'études sur la Franc-Maçonnerie. Papus est un homme qui sait admirablement sa Franc-Maçonnerie, au point de vue politique et au point de vue religieux. Il en connaît tous les secrets et toutes les pratiques. Mais, dans son zèle, il en devient un peu l'enfant terrible. Grâce à lui, nous apprenons des choses qui donnent beaucoup à penser.

Nous avons déjà dit que la Franc-Maçonnerie opposait la Loge à l’Église. Il faut ajouter qu'elle oppose aux cérémonies de l’Église les pratiques occultes de !a Kabbale. Or, la Kabbale n'est autre chose que la religion juive, avec quelques déguisements et quelques variantes. C'est ce qui explique que les Juifs se soient faits prendre par les Maçons pour des gens chargés d'une véritable mission par le grand Architecte de l’Univers.

Mais, que nos lecteurs le sachent bien : le grand Architecte de l'Univers n'est pas Jéhovah.

Dans la Maçonnerie, depuis le grade d'Apprenti jusqu'à celui de Maître, il ne s'agit que des personnages hébraïques et de la vie juive. Tout glorifie la Juiverie, dans les réceptions maçonniques.

Et pour bien montrer comment la Maçonnerie et la Juiverie ne font qu'un seul et même corps de doctrine, comment la Juiverie a formé, a pétri la Maçonnerie, dès le début, nous laissons la parole, à Papus lui-même.

L'auteur maçonnique écrit dans son livre La Kabbale, à la page 7 et suivantes, en ayant soin de s'appuyer toujours sur les auteurs israélites, Mayer-Lambert, Isidore Loëb et Adolphe Franck :1892.Papus kabbale

« Tous ceux qui sont un peu au courant des choses d'Israël savent qu'à côté de la Bible il a, sinon toujours, du moins depuis un temps très reculé, existé une tradition destinée à mettre à même certaine classe d'initiés d'expliquer et de comprendre la Loi (la Thorah).

« Cette tradition, transmise presque uniquement par la voie orale pendant de longues années, portait sur plusieurs points différents :

« 1° Il y avait d'abord tout ce qui concernait le corps matériel de la Bible. De même que nous verrons au Moyen Age certaines corporations posséder des règles strictes et tenues cachées pour la construction des cathédrales, de même, la construction de chaque exemplaire de la Bible hébraïque était soumise à des règles fixes, constituant une partie de la tradition.

« 2° Il y avait, de plus, tout ce qui concernait l'esprit du texte sacré. Les commentaires et les interprétations portaient sur deux grandes parties : d'un côté, la Loi, l'ensemble des règles qui détruisent [sic pour déterminent] les rapports sociaux des membres d'Israël entre eux, entre les voisins, entre la Divinité ; d'un autre côté la DOCTRINE SECRÈTE, l'ensemble des connaissances théoriques et pratiques, grâce auxquelles on pouvait connaître les rapports de Dieu, de l'Homme et de l'Univers.

« Corps du texte sacré, partie législative de ce texte et partie doctrinale, telles sont les trois grandes divisions qui font de la tradition ésotérique un tout complet formé de corps, de vie et d'esprit.

« Lorsque, suivant le commentaire placé en tête du Sepher Jestrah [sic pour Jesirah], vu le mauvais état des affaires d'Israël, il fallut se décider à écrire les divers points de cette tradition orale, plusieurs grands ouvrages prirent naissance, destinés à transmettre chacun une partie de la tradition.

« Si l'on a bien compris ce qui précède, il sera on ne peut plus facile d'établir une classification claire de ces ouvrages.

« Tout ce qui avait rapport au corps du texte, les règles concernant la manière de lire et d'écrire la Thorah (la loi), les considérations spéciales sur le sens mystique des caractères sacrés, tout cela fut fixé dans la MASSORA (ou Mashore).

« Les commentaires traditionnels sur la partie législative de la Thorah formèrent la MISHNA, et les additions faites ultérieurement à ces commentaires (correspondant à notre jurisprudence actuelle), formèrent la GEMARAH (ou gemmare). La réunion de ces fractions de la partie législative en un seul tout forme le TALMUD. Voilà pour la partie législative.

« La Doctrine secrète comprenait deux divisions, la [page 2] théorie et la pratique, échelonnées en trois degrés : un degré historique, un degré social, un degré mystique.

« L'ensemble des connaissances renfermées dans ces deux divisions constitue la KABBALE proprement dite.

« La partie théorique seule de la Kabbale a été fixée par l'écriture et surtout par l'impression. Cette partie théorique comprend deux études : 1° celle de la création et de ses lois mystérieuses (BERESCHIT) résumée dans le Sepher Jesirah ; 2° celle, plus métaphysique, de l'essence divine et de ses modes de manifestation, ce que les Kabbalistes appellent le Char céleste, (MERCAVAH), résumée dans le Zohar.

« La partie pratique de la Kabbale est à peine indiquée dans quelques manuscrits épars dans nos grandes collections. À Paris, la Bibliothèque Nationale en possède un des plus beaux, dont l'origine a est attribuée à Salomon. Ces manuscrits, généralement connus sous le nom de clavicules, ont servi de base à tous les vieux grimoires qui courent les campagnes (Grand et Petit Albert, Dragon rouge et Enchiridion) ou à ceux qui poussent les prêtres à l'aliénation mentale par la sorcellerie (Grimoire d'Honorius). »

Voilà donc bien, en résumé, la genèse de la Maçonnerie :

La Maçonnerie, c'est la Kabbale ;
La Kabbale, c'est le Talmud ;
Le Talmud, c'est la loi juive.

1895 papus martinesEt si vous voulez encore avoir des preuves que la Maçonnerie n'est autre chose que la Juiverie, consultez un autre livre très curieux de Papus : Martinez de Pasqually, édité chez Chamuel, en 1895.

Ici, une digression s'impose pour dire à nos lecteurs ce qu'est Martinez et ce qu'il a fait dans sa vie.

Martinez de Pasqually était un Juif portugais, venu en France pour y développer la Maçonnerie de Perfection. Il avait fondé, à Bordeaux d'abord, puis à Lyon, l'Ordre des Élus Coëns.

Au préalable, et pour ne pas être inquiété, il s'était fait délivrer un brevet de catholicité.

« Le recrutement des frères, dit Papus, était très méticuleux, et les travaux poursuivis portaient sur l'étude de la magie cérémonielle, sur le rituel des évocations d'esprit et sur la domination absolue de l'homme sur ses passions et sur ses instincts. »

Martinez de Pasqually fut l'une des puissances maçonniques du XVIIIe siècle. Certains auteurs, toujours au dire de Papus, prétendent que l'internement de Louis XVI au Temple fut le résultat de la décision de ses frères. Martinez fit réunir deux grands convents maçonniques : le convent des Gaules en 1778 et le convent de Wilhelmsbad en 1782.

[Martines de Pasqually est décédé à Saint Domingue en 1774 ! il n’a pas pu être celui qui a réuni les deux convents cités. Celui de Lyon a été convoqué par Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) et celui de Wilhelmsbad par le duc de Brunswick.]

 

Parmi les disciples de Martinez de Pasqually, on voit figurer le prince de Lusignan, Louis-Claude de Saint-Martin (le philosophe inconnu), le duc d'Epernon, le comte d'Abzac, le marquis de Lescourt, le marquis de Ségur, le marquis de Calvimont, d'Aubenton, Mlle de Chevrier, etc.

Et pour ceux qui ont prétendu que les femmes n'étaient pas admises dans la F.·.M.·., il faut relever dans une des lettres de ce Martinez de Pasqually, publiées par Papus, les enseignements envoyés par lui aux F.·. Commandeurs, et notamment les statuts pour la réception des femmes.

On ne sait pas où est mort Martinez de Pasqually [voir la note ci-dessus]. Ce personnage énigmatique disparut subitement, sans qu'on entendit jamais parler de lui.

Après cette digression indispensable pour montrer à nos lecteurs ce qu'était Martinez, nous en arrivons à la preuve évidente de la Juiverie dans la Maçonnerie. Cette preuve nous est fournie par le Catéchisme des Grands-Élus de Zorobabel, soi-disant Chevaliers d'Orient. Le Grand-Élu, pour obtenir son haut grade dans la Maçonnerie, répond ainsi aux questions qui lui sont posées :1895 papus martines

« D. — Êtes-vous sous l'élection de Zorobabel ?
« R. — Oui, T. R. M., et l'intime alliance d'Assyrie avec le reste infortuné d'Israël ne m'est pas ignorée.

« D. — En quoi faites-vous consister cette alliance et à quoi fait-elle allusion ?
« R. — Cette alliance consiste en liberté que l'Assyrie t a donnée aux tribus d'Israël après l'expiration de leur captivité, ce qui fait encore allusion à celle que l'Eternel fuira avec tout être créé après l'expiation du temps et leur parfaite réconciliation...

« D. — Quel est le nombre des tribus qui étaient en captivité à Babylone ?
« R. — Juda, Benjamin, et une portion de celle de Lévi.

« D. — Êtes-vous de quelqu'une de ces tribus ?
« R. — Non, T. R. M., je suis de celle qui a toujours joui de sa liberté.

« D. — Comment la nommez-vous ?
« R. — Ephrahim, le dernier des Hébreux et le premier des Élus.

« D. — À quel âge avez-vous été reçu G. Élu de Zorobabel parmi Israël, et quel est votre âge temporel ?
« R. — Mon âge temporel est soixante-dix ans, et celui de mon élection spirituelle est de sept ans.

« D. — À quoi font allusion les 77 ans dont vous jouissez dans ce bas monde ?
« R. — À l'Esprit doublement puissant, régnant dans ce bas monde, figuré par le double caractère septénaire et représenté par l'âge parfait de Zorobabel et par son règne spirituel...

« D. — Avez-vous travaillé à la reconstruction du Temple de Salomon ?
« R. — Non, T. R. M.

« D. — Pourquoi cela ?
« R. — Par la force des opposants survenus contre celle réédification prophétisée par la multitude de ceux qui s'opposèrent à notre passage du fleuve et à notre liberté...

« D. — D'où vient le nom d'Israël que vous portez au préjudice de celui d'Hébreu, puisque vous êtes enfant d'Hébreu ?
« R. — Le nom d'Israël provient de l'unique opération matérielle que Jacob fit en luttant contre l'esprit. Ayant succombé dans cette opération, il fut marqué à la jambe gauche, et son nom de Jacob fut changé en celui d'Israël, qui veut dire fort contre Dieu, ayant péché contre l'esprit...

« D. — Quel est le nombre de puissance des Élus de Zorobabel ?
« R. 3, 7 et 8, qui fait allusion à la puissance spirituelle terrestre, à celle spirituelle temporelle, et à celle de double puissance spirituelle divine.

« D. — Quel est le genre d'opération des Élus de Zorobabel ?
« R. — L'eau, la terre et le feu... »

En voilà assez pour édifier nos lecteurs.

Toutefois, nous voudrions savoir ce que les Francs-Maçons appellent la double puissance spirituelle divine.
Martinez de Pasqually et, après lui, Papus, devraient bien nous le dire.

PAUL D ACIER.

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