1890 La Revue bleue1890 - Revue bleue 

Revue politique et littéraire

n° 10, tome XLV 

8 mars 1890

Jules Bois : Villiers de l’Isle d’Adam et l’occultisme contemporain, Pages 308-311

Axël, la dernière œuvre considérable de Villiers de l’Isle-Adam, vient de paraître. C'était la plus chère à son cœur, celle qu’il fit et refit tant de fois, en qui il voulait mettre toute sa grande âme, ironique, cruelle, magnifique et si éprise d’idéal ! Elle devait condenser la pensée maîtresse de sa vie, être la synthèse de l’obstiné labeur de l'artiste.

L'article étant long, nous avons inséré un titre entre crochets pour chaque partie.


[D’Axël]

D’Axël devaient découler toute une philosophie et le drame humain et surhumain, et peut-être même cette physionomie si attirante d’Ashavérus, le juif toujours errant, symbole de l’anxiété perpétuelle du savant et du poète... Mais il faut, hélas ! compter avec la mort. Un destin avare n’a pas permis à l’écrivain de rendre définitive la plus intime agitation de son cerveau, et il a été frappé sans avoir pu couronner son plus haut édifice. Cependant c’est une joie immense pour nous, ses admirateurs dévotieux, de recueillir dans notre mémoire les phrases prestigieuses qui nous restent; et nous devons une reconnaissance profonde à celui qui s’est dévoué, temps et âme, pour cette reconstitution — à M. J.-K. Huysmans.1890 Axel Villiers

Ce livre étrange est divisé en quatre parties : le monde religieux, le monde tragique, le monde occulte et le monde passionnel — d’après la loi du quartenaire, qui, symbolysée [sic] par le carré et la croix, régit la matière et les actes humains.

Sara, une riche et noble orpheline, « libre comme dans un jardin », vit au fond d’un monastère de religieuses trinitaires, le cloître de Sainte-Apollodora, situé sur les confins du littoral de l’ancienne Flandre. Le jeûne, le cachot et la solitude font de la lumière en cette âme orgueilleuse, et elle signe l’abandon de ses biens au profit de la communauté. C’est une studieuse et une silencieuse, passant ses journées et ses nuits à la bibliothèque. Mais, par hasard, elle a découvert un mystérieux feuillet sur lequel des caractères de forme spéciale ont été gravés par un mage, maître Janus. Elle en pénètre le secret, et il est si redoutable qu’aux graves instants où les vœux doivent être pontificalement reçus Sara répond par un « non » irrémissible aux exhortations de l’archidiacre. Puis, restée seule avec le prêtre indigné, elle le force, la hache en main, à s’enfermer dans un tombeau de la chapelle — et s’échappe par la fenêtre vers les forêts et la Vie.

Axël d’Auërsberg apparaît dans le monde tragique. Ce mélancolique seigneur, où se mêlent si capricieusement l’âme d’Hamlet et celle de Faust, tue, chez lui, devant témoins, un de ses cousins, le commandeur, qui représente pour lui la vie réelle et le moyen de réussir peu scrupuleusement dans le monde et la cour. Le commandeur avait appris, en faisant causer un vieux domestique, qu’un trésor d'environ 350 millions de thalers était enfoui sous un bloc rocheux, parmi les bois voisins. Axël, outragé par les conseils perfides de cet homme vénal, se venge en un duel mortel.

C'est maître Janus, l'initiateur, qui est comme le pivot du monde occulte. Il répète à son élève, qui est encore troublé par le sang répandu, les infaillibles doctrines d’humilité et de désintéressement. Il doit dompter en lui toutes les passions, celui qui veut conquérir la Sagesse. Mais cette pensée de l’or si proche n’est pas restée inféconde dans le cerveau du jeune homme, où le commandeur la sema. Et il renonce à la Lumière, comme sa sœur lointaine avait renoncé à la Foi.

A ce moment même, Sara fugitive demande l’hospitalité au seigneur du château, et maître Janus se dit à lui-même : « Le Voile et le Manteau, tous deux renonciateurs, se sont croisés : l’Œuvre s’accomplit. »

Donc ces deux âmes juvéniles sont mûres pour l’ambition et l’amour. Le monde passionnel s’inaugure. Dans la galerie des sépultures, sous les cryptes du burg d'Auërsberg, Axël rencontre Sara. Grâce au talisman, elle a découvert le trésor, dont elle s’empare... Or Axël ne veut pas être dépouillé; et, comme deux ennemis, les voilà qui cherchent à se débarrasser l’un de l’autre par la poudre et le fer. Mais leur beauté mutuelle les fascine; ils interrompent le combat, tous deux épris. Ah! ils vont être de glorieux époux, puisqu’ils seront riches et amoureux! Malheureusement, Axël s'écrie : « Accepter désormais de vivre ne serait plus qu’un sacrilège envers nous-mêmes. Vivre? les serviteurs feront cela pour nous. Rassassiés [sic] pour une éternité, levons-nous de table et, en toute justice, laissons aux malheureux, dont la nature est de ne pouvoir mesurer qu’à la Sensation la valeur des réalités, le soin de ramasser les miettes du festin. — J’ai trop pensé pour daigner agir!» Sara s’effare d'abord, puis accepte, et ensemble ils s'empoisonnent entrelacés.

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[L’idée de la mort]

Il est indubitable que l’idée de la mort comme d’une [page 309] porte par où l’on échappe à ce monde de relativité et de désenchantement, pour entrer dans l’absolu et l’orgueil suprême, a toujours hanté l’imagination hautaine de Villiers de l’Isle-Adam. La fin d’Akedisseril est assez semblable à celle d’Axël. En effet, la mort paraît à tout esprit affolé de mystère la seule consécration légitime des grands bonheurs.

Cependant une objection se présente.

Axël est arrivé tout près de la réalisation des joies terrestres. Il s’arrête, de peur d’être déçu. Tandis que son amante lui parle de splendides pèlerinages à travers les villes et les peuples innombrables de l’univers, il lui répond en secouant des gerbes d’illusions coupées : « Tu vois le monde extérieur à travers ton âme: il t’éblouit! mais il ne peut nous donner une seule heure comparable, en intensité d’existence, à une seconde de celles que nous venons de vivre. L’accomplissement réel, absolu, parfait, c’est ce que nous avons éprouvé l’un de l’autre dans la splendeur funèbre de ce caveau… Oh! le monde extérieur! ne soyons pas dupes du vieil esclave, enchaîné à nos pieds, dans la lumière, et qui nous promet les clefs d’un palais d’enchantement, alors qu’il ne cache en sa noire main fermée qu’une poignée de cendres! Tout à l’heure, tu parlais de Bagdad, de Palmyre, que sais-je? de Jérusalem. Si tu savais quel amas de pierres inhabitable, quel sol stérile et brûlant, quels nids de bêtes immondes sont, en réalité, ces pauvres bourgades qui t’apparaissent resplendissantes de souvenirs, au fond de cet Orient que tu portes en toi-même! Et quelle tristesse ennuyée te causerait leur seul aspect! Va, tu les as pensées! il suffit : ne les regarde pas. La terre, te dis-je, est gonflée, comme une bulle brillante, de misère et de mensonges, et, fille du néant originel, crève au moindre souffle, Sara, de ceux qui s’en approchent... »

Par ces paroles, Villiers est essentiellement un devin. Il a vu dans le cerveau des tout jeunes à cette fin de siècle. Bizarre rencontre! il se trouve que Maurice Barrès a exprimé à sa manière, parmi ses discussions égoïstiques, les mêmes opinions. « Peu nous importe le but, dit-il, les moyens seuls de l’atteindre nous intéressent. » — Je crois qu’en effet ce n’est pas, malgré les assertions pessimistes, le sentiment de l’inutilité de l’effort qui ronge:nos générations : c’est plutôt le mépris de poursuivre jusqu’au bout nos propres desseins.

Nous ne sommes plus les dupes de nos enthousiasmes. Tant qu’ils sont entravés, ils nous passionnent. Vient-on à nous donner raison, aussitôt nous prenons une mine dégoûtée. Or, puisque le poète de l’Ève future avait si noblement prédit et défini cet état d’âme, pourquoi le modifier si brusquement au lieu de le pousser à ses extrêmes conséquences? Axël devait dédaigner le suicide, qui n’est qu’une réalisation trop brutale et trop facile.

Je me rappelle avoir toujours blâmé Chambige d’avoir fait se tuer près de lui Mme Grille, et cela pour des raisons qui ne déplairont pas à des philosophes délicats : oui, quel triomphe d’exalter la passion d’un être aimé au point de lui insinuer le désir irrésistible de la mort commune! Mais quelle prudence, quel bon goût et quel esprit de suite dans les idées si on lui prouve au dernier moment combien il est barbare et stérile d’attacher tant d’importance à la délivrance corporelle! Il est, dans ces cas, utile d’avoir présent à la mémoire l’aphorisme de maître Janus : « Les Mages réels, s’ils dédaignent de vivre, se dispensent aussi de mourir. »

Donc nous voici en plein occultisme.

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[De la science hermétique]

Nul n’ignore plus maintenant les progrès extraordinaires qu’a accomplis la science hermétique. Toute la jeunesse moderne en est imbue, et je ne serai pas audacieux en affirmant après M. E. Goudeau —qui l’a dit dans un premier Paris du Figaro — que les deux tiers des élèves de l’École polytechnique connaissent et admirent Lucas, Saint-Yves d’Alveydre, Éliphas Lévy. Des cohortes serrées de littérateurs et de poètes se groupent autour de la bannière mystérieuse où s’étale le pantacle stellaire. Les simples d’esprit et les humbles ont aussi trouvé là leur consolation et leur refuge. Un initié me racontait, il n’y a pas très longtemps, qu’il fut très étonné d’apercevoir dans la loge d’un portier tous les livres d’occultisme, en ordre et soigneusement reliés. Et cet homme répondit aux questions de l’initié : « J'ai depuis trente ans, un à un, ramassé sur les quais ces vieux bouquins, et soigneusement je les garde et je les lis parce qu’ils m’ont appris la vérité. » Plusieurs centaines de revues ésotériques s’éparpillent dans le monde entier. Je citerai comme les principales : l’Étoile, d'Alber Jhouney, l’Aurore, de Mme la duchesse de Pomar, et l’Initiation, de Papus. Deux journaux des plus boulevardiers ont ouvert leur troisième page à des renseignements astrologiques. Enfin nos savants ont convenu que les vieilles doctrines des kabbalistes, des chiromanciens et des alchimistes n’étaient pas aussi erronées qu’on l’avait cru de prime abord. Un homme d’un mérite transcendant et d’une incontestable sincérité, le docteur Crookes — à qui nous devons la découverte de l’état radiant dans la matière — ne vient-il pas de contrôler les phénomènes spirites par des appareils photographiques afin d’écarter toute illusion des sens, et n’ai-je pas sous les yeux les procès-verbaux de ce grave témoin à propos des phénomènes de bilocation et des apparitions tangibles de Katie King? Je renvoie les plus curieux aux livres récents du docteur Paul Gibier et de Lermina.

Il est certain qu’il n’est pas de miracle dans le sens du mot surnaturel, mais il ne faut pas a priori repousser des faits réels dont l’explication ne nous est pas encore possible. D’ailleurs, admettons que les lois de [page 310] la nature sont infinies, et nous ne nous étonnerons plus de certaines anormalités. Je ne veux pas me prononcer entièrement sur le spiritisme, qui, à la condition d’être sincère, n’est encore la plupart du temps que puéril. Inutile de discuter les démoniaques et leurs puissances de jettatura, qui sont pourtant de très dangereuses suggestions. De plus hautes questions d’intellectualité nous attirent.

Les anciens avaient formulé en une inscription célèbre le conseil le meilleur pour devenir un sage : Γνωτι σεαυτον. La physiognomonie, la chyriognomie, la chiromancie, l’astrologie (lorsqu’une intelligence profondément intuitive et cultivée en aura fait la synthèse), nous donneront-elles, avec toute la certitude possible, la connaissance de nous-même et des autres? Nous pourrions donc alors être à nous-même et aux autres notre providence. Ainsi nous acquerrons la paix du cœur par la science des causes, nous nous épargnerons les révoltes inutiles, les blasphèmes, le suicide, certains crimes, enfin tout ce qui diminue la personnalité.

Néanmoins, il ne faudrait pas rester uniquement passif dans cette lutte du bien et du mal qui fait le fond de l’existence. Si la défensive est bonne, l’offensive est meilleure. Nous devons nous améliorer nous-même et améliorer nos semblables. Il ne suffit pas d’être des saints, il faut encore être des apôtres.

C'est cet esprit de charité qui paraît avoir manqué à l’enseignement hermétique de Villiers et qui a peut-être incité cet esprit solitaire à terminer Axël par un double meurtre consenti.

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[Les deux premiers arcanes]

Dans le Monde occulte, à travers la conversation de maître Janus et d’Axël, s’énoncent les deux premiers arcanes du réel savoir : l'esprit de renoncement et l’esprit d’humilité.

— Maître, dit le jeune élève, je sais que, selon la doctrine ancienne, pour devenir tout-puissant, il faut vaincre en soi toute passion, oublier toute convoitise, détruire toute trace humaine, assujettir par le détachement.

— Homme, si tu cesses de limiter une chose en toi, c’est-à-dire de la désirer, si par là tu te retires d’elle, elle t’arrivera, féminine, comme l’eau vient remplir la place qu’on lui offre dans le creux de la main. Car tu possèdes l’être réel de toutes choses en ta pure volonté et tu es le dieu que tu peux devenir.

Plus loin, maître Janus s’explique :

— Si tu ne dépouilles à jamais, d’un seul coup, toute miséricorde pour les attirances de l’argile, ton esprit, plus lourd de chaque rêve accompli, sera pénétré par l’instinct, s’enchaînera dans la pesanteur, et ton heure une fois révolue, jouet, dans l’impersonnel, de tous les vents de la limite, disséminé, conscience éparse en tes anciens désirs, vaines étincelles, tu es strictement perdu.

Mais ces sacrifices qui donnent des puissances et des mérites exceptionnels ne peuvent s’allier qu’avec la modestie la plus complète et l’humilité et cet oubli de soi que recommande l’Initiation : « Les mages réels ne laissent point de nom dans la mémoire des passants et leur sont à jamais inconnus... Leur nombre depuis le temps est le même nombre, mais ils forment un seul esprit. »

Oui, toute la science est là, dite en phrases splendides pour l’éternité, mais l’expansion de cette science est passée sous silence. Villiers a omis l’esprit de charité, cette loi de l’amour qui régit les âmes, comme la loi de la pesanteur régit les corps. C’est à ce point de vue que le poète de l’Êve future et d’Axël se différencie des mages plus modernes. Alber Jhouney, le plus savant et le plus doux d’entre eux, a mille fois proclamé cette volonté de faire de toute l’humanité une sorte de chaîne mystique où chaque chaînon serait intimement soudé à son voisin et ainsi à tous les autres. Quand donc cessera l’acharnement des combats pour l’existence, et quand l’équilibre social permettra-t-il que les débiles s’appuient sur les forts sans avoir à craindre d’être dévorés ?

Je crois, d’ailleurs, que les poètes martinistes Émile Goudeau et Stanislas de Guaita, le kabbaliste Ély Star et le docte Papus, se rallient à cette doctrine fraternelle, que paraissent répudier des artistes outranciers, tels que Joséphin Péladan.

Ah ! le secret de tels efforts est-il permis de le révéler en ouvrant ces âmes précieuses où germe l’avenir ? Nous avons subi un certain nombre de gouvernements; ils furent pour la plupart anarchiques, quoique autoritaires. Leurs principes sont discutés avec acharnement, sans que jamais l’accord se soit fait dans une synthèse humanitaire. Au même titre que Platon et que les Zoroastres, oserai-je proposer le gouvernement des mages ? Aussitôt on se récrie et l’on sourit. Pourtant, il y a huit mille six cents ans — c’est M. le marquis de Saint-Yves d’Alveydre qui nous l'enseigne dans sa Mission :des Juifs — les Initiés possédèrent le pouvoir pendant le cycle de Ram, dans l’immense empire du Bélier, qui donna son nom aux Aryas, et dont nous retrouvons la tradition scientifique et sociale dans l’ordre dorien des Abramides, dans les œuvres doriennes de Moïse, dans les enseignements de Jésus-Christ et enfin dans ce que le second Testament et principalement saint Jean nous laissent entrevoir de leur doctrine ésotérique.

Je laisse la parole à l’auteur des Missions :

« L’autorité n’appartient jamais à la Force, et, comme je l’ai dit dans la Mission des souverains, il faut en chercher les symboles premiers au foyer, dans la mère et dans les grands parents, sans parler ici des morts.

« Cette autorité réelle a pour caractère d’être désarmée des sanctions exécutives dont le Père tient le bâton de commandement et qui constitue le pouvoir. [page 311]

« Cette autorité, faite uniquement de force intellectuelle et morale, de sagesse et d’amour, instruit, éduque et vivifie; elle ne juge que pour perfectionner, elle ne châtie que pour guérir, elle ne condamne jamais.

« Dans l’État social, telle est aussi la véritable Autorité, la seule devant laquelle, depuis le souverain jusqu’au dernier des artisans, tout le monde puisse et doive, d’un bout de la terre à l’autre, s’incliner, fléchir le genou et se relever, instruit, éduqué, vivifié, pour obéir, en accomplissant son devoir et en vivant heureux, chacun à son rang.

« Or la totalité des corps enseignants porte seule ce caractère divin de l’autorité, car la science s’étend depuis le centre de la terre jusqu’au sommet des cieux, depuis la Nature physique jusqu’à cette nature intellectuelle qui est la Confidente de l’Esprit de Dieu et la Mère de l’Intelligence humaine. »

Ne croyez-vous pas que bientôt nous serons accablés d’une lassitude immense provenant de l’infusion exagérée de l’égalitarisme dans notre système de gouvernement? Si nos organes physiques ont une certaine ressemblance, quelle différence pour les organes moraux et quelles divergences d’aptitudes ! Le règne de l’injustice, qu’elle vienne d’en haut ou d’en bas, ne saurait durer longtemps. Et n’avons-nous pas fait, nous les contemporains, l’expérience de brusques engouements des foules et de leurs détachements plus brusques encore? Sans doute, nous devons nous résigner à abdiquer l’impossible prétention à une universelle égalité, et nous nous réunirons tous autour des libertés et des fraternités réciproques.

Et ce sera seulement après le sacrifice de l’égalité spirituelle que nous aurons enfin l’égalité des cœurs, la meilleure de toutes, par laquelle le génie et la puissance donneront spontanément la main aux faibles et aux souffrants; la fusion de l’humanité sera dès lors si intime que la mort même ne séparera plus les cœurs mêlés...

JULES BOIS.

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