Calendrier perpetuel 1778 1799Années 1778-1785

Année 1778
- Journal encyclopédique, Courrier des lecteurs - Lettre à l'auteur de l'ouvrage anonyme Des erreurs & de la vérité
Année 1779
- Journal encyclopédique, Courrier des lecteurs - Lettre à l'auteur de l'ouvrage anonyme Des erreurs & de la vérité
Année 1781
- Phylantropos – Le diadème des sages
Année 1782
- Jean-Pierre-Louis Beyerlé R. F. L. à Fascia
- Johann Joachim Christoph Bode, Examen impartial du livre intitulé: Des erreurs et de la vérité etc
- Mercier, Tableau de Paris : Chapitre 191. Amour du merveilleux
Année 1783 
- Mercier - Tableau de Paris : Chapitre DXIX. Martinistes
Année 1784
-
Jean Jacques François Millanois Réponse aux assertions contenues dans l'ouvrage du R.F.L. a. Fascia


Années 1778-1779

1778 - Courrier des lecteurs - Lettre à l'auteur de l'ouvrage anonyme Des erreurs & de la vérité

Journal encyclopédique 1778

Journal encyclopédique - Juillet 1778, Volume V, partie II, 15 juillet 1778, p. 330-331 par le Chevalier de C***

 => Lettre à l'auteur de l'ouvrage anonyme Des erreurs & de la vérité

Lettre à l'auteur de l'ouvrage intitulé : Des erreurs & de la vérité, publié à Édimbourg en 1775.
Journal encyclopédique ou universel,
t. V, partie II, 15 juillet 1778, p. 330-331. Orthographe modernisée.

Permettez, Monsieur, qu'un disciple du grand Hermès rende un hommage public à votre livre admirable Des erreurs & de la vérité, qui répond si bien à son titre, et que je regarde avec raison, comme un flambeau luisant au milieu des ténèbres de ce siècle ; plus on lit votre livre, plus on y trouve de choses ; il est la clef des sciences, puisqu'elles dérivent toutes d'un seul et même principe. Quel tableau que celui que vous présentez ! Quelle profondeur, et quelle érudition ! Mais en même temps, quelle modestie ! Quand on connaît bien la cause puissante, active, intelligente, physique et temporelle que vous annoncez, on a le principe de toutes les vertus, qui deviennent alors faciles à pratiquer. Je vous avoue, Monsieur, que vos sentiments, qui sont aussi les miens, m'ont donné le désir le plus vif de connaître votre personne ; je sais combien cela augmenterait mon bonheur: il est si rare de trouver des hommes qui s'occupent de ces objets sublimes, et qui, comme vous, aient su percer le voile qui les couvre, que je profite avec empressement de cette occasion pour vous engager à vous rendre à mes désirs, mais comme cette philosophie n'est pas de nature à prendre crédit chez le vulgaire, j'ai imaginé pour ne point compromettre l'incognito que vous voulez sans doute conserver, d'envoyer mon adresse à M. Rousseau, auteur du Journal encyclopédique, qui la remettra à celui qui viendra de votre part ou bien sur une lettre que vous pourrez lui adresser sous un nom supposé.

J'ai l'honneur d'être, etc.
LE CHEVALIER DE C***.
À Paris, le 23 juin 1778.

1779 - Lettre à l'auteur anonyme du livre intitulé : Des Erreurs et de la Vérité

Journal encyclopédique 1779

Journal encyclopédique, Volume 3, Partie 3, mai 1779, p. 511-512,   par Cater, Marseille 8 avril 1779

 

Lettre à l'auteur anonyme du livre intitulé : DES ERREURS ET DE LA VÉRITÉ.

La lumière, Monsieur, que vous laissez apercevoir dans votre ouvrage, avec cette réserve qui convenait, sera pour ceux qui auront le bonheur de la distinguer, le monument le plus précieux que nous ayons de nos jours. Je souhaite que nos matérialistes vous lisent, & profitent de ce rayon de lumière que votre générosité a mis sous nos yeux. A vous seul, Monsieur, était réservé de retirer l'homme de l'état d'avilissement dans lequel il s'est plongé, pour n'avoir voulu suivre que des impressions trop matérielles. Vous êtes, depuis que votre livre a paru, ce qu'était l'escarboucle des anciens, après avoir été purifiée par l'eau claire d'une fontaine céleste qui coule au lever du soleil, & retourne à sa source au moment que les ténèbres succèdent à la lumière. Qui que vous soyez, généreux & vertueux savant, agréez mon compliment sur vos profondes connaissances.

Je suis, Monsieur, vôtre très-humble & très-obéissant serviteur,
CATER.
À Marseille, le 8 Avril 1779


Année 1781

1781 - Phylantropos – Le diadème des sages

Diademe des sagesLe Diadème des Sages ou démonstration de la nature inférieure
Par Phylantropos, Citoyen du Monde [Onésime-Henri de Loos] - Le Diadème des Sages

Préface, extrait p. X

… j'ai lu celui des Erreurs & de la Vérité, par un Philosophe inconnu, dont je respecte le génie & l'éloquence ; mais plus je le respecte, plus je suis persuadé qu'il en auroit corrigé quelques articles, s'il les eût examinés avec plus d'attention ; & quoi qu'il veuille nous faire entrevoir que c'est un mets de la table des Dieux, j'ose assurer que son système est faux dans certains points. Je ne m'amuserai [XI] pas à faire l'analyse du Livre en entier ; mais de certains articles qui paroissent essentiels.

Pour suivre l'Auteur au sujet de la Médecine Universelle , j'ai voulu donner un peu d'étendue à cette matière, afin de lui prouver en racourci son éloignement sur cet objet.

[Orthographe originale]

Cet ouvrage a fait l’objet d’une étude particulièrement intéressante publiée dans le Bulletin de la Société Martines de Pasqually n°25 (2015), p.57-76 :

- Phylantropos et le Philosophe Inconnu, une controverse arithmosophique en 1781 par Nigel Jackson, traduit de l'anglais par Gérard Maurez, traducteur

- « Le Diadème des Sages », analyse raisonnée du livre « Des erreurs et de la vérité », par Dominique Vergnolle.

La Société Martines de Pasqually

Librairie Olympique - 23, rue Rode - 33000 Bordeaux Adresse de contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

=> Cotisation annuelle à la Société : 10,00€ - Achat du bulletin papier : 15 € et/ou du PDF : 10 €.
=> Bulletin d’adhésion
=> Sommaire de tous les Bulletins de la Société

La Biographie ardennaise

biographie ardenaiseLa Biographie ardennaise : ou Histoire des Ardennais qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs vertus ou leurs erreurs, dans le Volume 2, publie une biographie de Onésime-Henri de Loos par Jean Baptiste Joseph Boulliot

Chez l'éditeur, rue de l'Arbre-Sec, no. 9, 1830, pages 137 et sq. - Biographie ardennaise

Nous reproduisons cet article :

[p.137] LOOS* (Onésime Henri DE), né à Sedan, le 1er oct. 1725, était un alchimiste savant et laborieux, qui entendait l'italien, l'espagnol, l'anglais, le latin, le grec, l'allemand, l'hébreu, et même l'arabe. Ce qui me porte à le croire, c'est qu'il possédait une certaine quantité de livres écrits en ces diverses langues, sur lesquels il avait mis beaucoup de notes curieuses et des remarques qui annonçaient la multitude de ses lumières et la connaissance de ces langues, qui m'ont paru lui être d'autant plus familières, qu'il les écrivait librement, et en peignait les caractères avec beaucoup de netteté. La forme de son écriture ressemblait presque à celle de notre célèbre littérateur de La Monnaye. Le caractère en était minuscule, et bien arrondi dans ses contours, sans aucun trait inutile.

Il demeurait à Paris, rue de la Lune, où il est mort en janvier 1785. Il a été inhumé dans le cimetière de Bonne Nouvelle. Je ne connais de lui que les deux ouvrages suivants :

I. Flamel vengé, son adeption défendue, et la tradition [p.138] rétablie dans sa vigueur contre les atteintes,, les insultes de l'ignorance, contre les fictions et les impostures de la critiqueQuid de quoque viro, et cui dicas sæpe videto. HORAT. (L. I, Epist. 18.)

Tel est le titre d'un ouvrage qui m'a été confié au commencement de l'année 1786, peu de temps après le décès d’Onésime-Henri de Loos. Au bas du titre on lisait ces paroles écrites de la main de l'abbé Villain (1) :

« Ce MS. de 64 pag. in-4° et non de 64 feuillets, m'a été confié par M. Courtois, rue Beaubourg, chez M. Oyon, avocat au parlement. Il en a une reconnaissance. Le lui rendre à la fin du présent mois. Ce 12 janvier 1762. »

Cet ouvrage manuscrit était muni de l'approbation de M. Tanevot, conçue en ces termes : « J'ai lu, par ordre de M. le chancelier, un MS. intitulé : Flamel vengée son adeption défendue,  et la tradition rétablie contre la critique. J'ai cru que cet ouvrage, plein de recherches et semé d'érudition, pourrait être utile, comme le sont des écrits qui tendent à établir des points d'histoire, quel que soit au fond le sentiment qu'on y soutient, pourvu qu'il n'intéresse pas des objets qui doivent être éternellement respectés. A Paris, ce 29 mars 1762. Signé Tanevot. »

Quoique le nom de l'auteur ne se vît point écrit sur cet original, voici ce qui m'en a procuré la découverte. Un petit feuillet détaché se trouvait chargé de neuf différents anagrammes, tant latins que français, sous chacun desquels étaient enveloppés ces trois noms : Onésime Henri de Loos. Quant à ce dernier nom, il était naturellement porté sur [p.139] une portion de l'enveloppe d'une lettre qui était adressée à M. de Loos, chez M. le marquis d’Estouteville. J'ai découvert la date et le lieu de sa naissance par un autre anagramme beaucoup plus compliqué, que l'auteur se proposait de perfectionner, en y mettant en œuvre toute l'exactitude qui était alors à désirer.

Si nomen L, si cognomen O et H, si œtalem et patriam S inquirere velis, en sub his ipsis (Tglemmos) lusûs indiciis invenies. Garrule secretum meum mihi. Nemo illud vi rapiet. Inveni magno studio : inquirat atter.

Cet anagramme a été formé par la combinaison des lettres qui composent ces autres mots : Onesimus Henricus de Loos, natus Sedani, die prima mensis octobris anni millesimi septuagentesimi vigesimi quinti. Au-dessous des expressions anagrammatiques, l'auteur, dans le dessein de rectifier les erreurs qui s'y trouvaient, avait déjà spécifié quelles étaient les lettres absentes, afin de les substituer à celles qui étaient surabondantes. C'est ce qui m'a facilité ce déchiffrement, que je n'aurais pu terminer sans le secours de cette double remarque.

Ces trente-deux feuillets in-4° étaient accompagnés de plusieurs autres petits morceaux de papier collés ou détachés, contenant de nouvelles notes, remarques ou éclaircissements, par lesquels j'ai été instruit que l'auteur avait beaucoup à se plaindre des procédés de l'abbé Villain, et qu'il avait été forcé d'invoquer l'autorité du ministère public, pour retirer son MS. des mains de cet ecclésiastique, qui, probablement, a machiné de tout son pouvoir pour empêcher l'impression de l'ouvrage de M. de Loos.

J'ai lu ce MS. avec l'attention la plus exacte , et malgré mes préjugés contre les prétentions des alchimistes, malgré le pyrrhonisme dont je me suis armé lorsque j'en fis la lecture, l'auteur a tant accumulé de preuves historiques et [p.140] authentiques, tant de témoignages incontestables tirés des auteurs contemporains de Flamel, et des écrivains postérieurs qui ont écrit sur l'histoire des adeptes, et des faits relatifs à l'existence de la poudre de projection, à la transmutation des métaux depuis 1382 jusqu'à nos jours, que j'ai été fort ébranlé dans mes doutes sur cette histoire ; et je me vois réduit à prononcer que si l'adeption de Flamel est fausse, si ses transmutations sont des faits supposés, il s'est trouvé dans le XVIIIe siècle, c'est-à-dire, 380 ans après la mort de cet adepte prétendu, un défenseur qui a soutenu sa cause avec autant de force que d'éloquence, et même avec des agréments qui ajoutent encore à l'intérêt que fait naître une cause où la cupidité humaine joue un grand rôle, en piquant la curiosité et excitant les recherches et les travaux des alchimistes.

L'auteur devait terminer cet ouvrage, par un jugement du public, prononcé au tribunal du bon sens et de la raison, en faveur de Flamel et de son défenseur. Cette pièce, qui n'était point encore terminée, et dont je n'ai vu que 4 Pag. in-4°, devait former une analyse abrégée, mais exacte, des quatre petites parties de l'ouvrage de Flamel vengé, dans laquelle l'auteur, sous la forme d'un rapport, accumulait chronologiquement les témoignages historiques et les autorités qui cadraient à son système, et donnait à ses opinions une force, une évidence qui concouraient ensemble à établir l'adeption réelle de Nicolas Flamel, et la vérité des trois époques du fait de la transmutation opérée trois fois par cet adepte.

Il paraît aussi que de Loos avait déjà commencé une Histoire de la Vie de Flamel, dont les fragments détachés ou épars se seront perdus, ainsi que l'ouvrage dont je viens de parler, et qui était, pour ainsi dire, terminé. Cet auteur avait dressé une table des écrivains et des ouvrages qu'il avait à consulter pour remplir ce projet. [p.141]

II. Le Diadème des Sages ou Démonstration de la nature inférieure : dans lequel on trouvera une analyse raisonnée du livre des Erreurs et de la Vérité : une Dissertation étendue sur la Médecine universelle, avec une allégorie sur cette matière, trad. de l'original anglais : la fausseté du système du sieur Mayer sur l’Acidum pingue, ainsi qu'un éclaircissement sur la végétation, qui donnera des preuves suffisantes contre les erreurs qui se sont glissées à ce sujet ; par Philanthropos, citoyen du monde. Félix qui potuit rerum cognoscere causas. Virg. Paris, Mérigot l'aîné et Lesclapart, 1781, in-12.

C'est un vol. de 240 pages, suivies de trois feuillets contenant la table des matières, l'approbation signée Lourdet, professeur royal, et le privilège du roi, où est nommé le sieur D. L***, comme auteur de ce volume, dont le titre doit être porté sur le 21° registre de la chambre syndicale des libraires de Paris, n° 2278, fol. 501.

Voici les raisons qui me déterminent à croire que de Loos est l'auteur du Diadème des Sages :

1° Peu de temps après sa mort, en janv. 1785, il s'est répandu plusieurs exemplaires de cet ouvrage, qui sortaient de chez lui.

2° Dans l'été de 1785, il s'est fait une vente de divers effets, rue de Taranne, après la mort d'une personne de la maison d'Estouteville, et j'ai vu, dispersés à la porte, une trentaine d'exemplaires du Diadème des Sages : j'en achetai alors une demi-douzaine pour 36 sous.

3° Le nom porté au privilège du roi, et ainsi figuré D. L***,  ne peut être autre que celui de Loos : les deux lettres initiales sont vraies : la disposition des trois étoiles est un emblème triangulaire, analogue aux opinions de l'auteur sur la science hermétique : de plus, ce chiffre allégorique me semble désigner en quelque sorte la prononciation des deux o du nom de Loos, en deux syllabes, dont [p.142] la seconde doit être prononcée d'un ton de voix plus élevé que la première : voilà sans doute pourquoi l'auteur a fait placer la 2e étoile au sommet du triangle. Quant à la 3e, qui exprime une consonne, elle devait être abaissée, parce qu'elle ne représente qu'un son auxiliaire dominé par la voyelle o.

4° Combinant ces trois premiers raisonnements avec ce que j'ai dit plus haut sur la personne, les occupations et les liaisons de M. de Loos, on peut conclure qu'il est le véritable auteur du Diadème. Enfin, mes conjectures seraient peut-être traduites en certitudes, si l'on consultait le 21° registre de la chambre syndicale, sur lequel le nom de l'auteur est peut-être inscrit.

Le Journal de Paris depuis l'année 1787, a annoncé un ouvrage de M. le chevalier de Loos, en 2 vol. in-8°, sur les sciences sublimes et secrètes.

Nous terminerons cette notice par une note particulière de M. de Loos, où il déclare son sentiment concernant Flamel et son Commentaire.

« Le commentaire sur les hiéroglyphes n'est pas et ne saurait avoir été l'ouvrage d'un philosophe spéculatif, qui ne combine que des idées, qui tâtonne des principes, et tâche d'en tirer adroitement des conséquences. C'est au contraire le chef-d'œuvre d'un homme consommé dans la pratique, un recueil des observations les plus fines et les plus délicates d'un maître accoutumé à voir et bien voir ; et qui, par la force d'un génie aidé de l'habitude, devine tout, explique tout, et remonte jusqu'aux causes secrètes des crises de la nature. Aucun livre n'est aussi rempli de ces traits qui caractérisent un témoin oculaire : aucun livre ne convient moins à un commençant, il n'est fait que pour les adeptes. Par là, sans doute, il est plus précieux et plus estimable. Personne ne reprochera à Flamel de l'avoir conduit dans un labyrinthe, puisqu'il [p.143] déclare d'abord qu'il en ferme la porte, et qu'on ne l'ouvrira jamais, à moins que d'avoir trouvé la clef ailleurs. Tout ceci, bien considéré, et y référant les autres raisons que j'ai dites, donnent l'exclusion au sieur de la Chevallerie et à Gohorry. »

De Loos a laissé beaucoup de notes sur le 3e volume de L’Hist. de la philos. hermétique, par Lenglet du Fresnoy. Cet exemplaire appartenait à dom Malherbe, bénédictin, bibliothécaire du tribunat. [Dict. des Anonymes, t. IV, p. 376.)

Notes

*Article communiqué.

(1) Auteur d'un Essai d'une Histoire de la paroisse de Saint-Jacques-de-la Boucherie. (Paris, 1758, in-12), et d'une Hist. critique de Nicolas Flamel. (Paris, 1761, in-12.)


 Années 1782-1784

 1782 – Jean-Pierre-Louis Beyerlé  R. F. L. à Fascia

Beyerle 1782

Jean-Pierre-Louis Beyerlé  R. F. L. à Fas... Prae. + Loth. et Vis. Prus. Ausiae (Beyerlé). De Conventu generali latomorum, Apud aquas Wilhelminas, prope Hanauviam, oratio... 1782, https://books.google.fr/books?id=p5q8xb4oHmEC

Cujusvis hominis est errare : nullius nisi insipientis, in errore persevare

Cic. Philippic. XII, 2 (traduction : Tout homme peut se tromper ; il n'appartient qu'à l'insensé de persévérer dans son erreur).

Ce livre est une critique du convent de Wilhemsbad. Il ne parle pas directement de Louis-Claude de Saint-Martin mais concerne ce qui deviendra la RER...

Examen impartial du livre intitulé: Des erreurs et de la vérité etc.

Par un frère laïque en fait de science [Johann Joachim Christoph Bode (1730-1793)]

[Verlag nicht ermittelbar] 1782 - 118 pages

=> Voir sur le site : Examen impartial du livre intitulé: Des erreurs et de la vérité etc

 1782 – Mercier - Tableau de Paris

1782 Mercier t1Tableau de Paris - Louis-Sébastien Mercier
Nouvelle édition, corrigée et augmentée - Tome I. Amsterdam M DCC LXXXII

Biographie de Mercier

Extrait de : Louis AMIABLE - Une loge maçonnique d'avant 1789 - La R.·.L.·. Les Neuf Sœurs, page 300-301.

Louis-Sébastien Mercier [Né à Paris le 6 juin 1740, mort à Paris le 25 avril 1814. — Il a sa notice dans le Précis historique de Besuchet, t. Il, p. 196] fut beaucoup moins avocat qu'auteur dramatique et écrivain. Il débuta par des héroïdes et des pièces de théâtre qui eurent de médiocres succès. Cependant, il eut une pièce reçue à la Comédie française ; mais les démêlés qu'il eut avec les comédiens ordinaires du Roi la lui firent retirer et lui fermèrent l'accès de cette scène. Pour s'en venger, il publia un Essai sur l'art dramatique tendant à faire mettre de côté les chefs-d’œuvre de Corneille, de Racine et de Voltaire, afin de leur substituer ses propres ouvrages. En 1771, il avait fait paraître une sorte de roman politique en trois volumes in-8, l'An deux-mil-quatre-cent-quarante, rêve s'il en fut jamais, dans lequel il cherchait à entrevoir l'avenir de la France. Son ouvrage principal est le Tableau de Paris, où [301] il fustige les abus, les vices et les ridicules. Il en parut d'abord deux volumes à Paris, sans nom d'auteur, en 1781, qui eurent un succès retentissant, non seulement dans la capitale, mais aussi en province et à l'étranger. Des poursuites ayant été dirigées contre plusieurs personnes soupçonnées d'en être les auteurs, Mercier se déclara ; et il alla achever son œuvre en Suisse, à Neuchatel d'abord, puis à Lausanne. L'ouvrage complet parut à Amsterdam, de 1782 à 1788, en douze volumes in-8. — Précisément, pendant cette dernière période, sa production dramatique prit un nouvel essor. Il combina les deux genres de la tragédie et de la comédie, jusque-là rigoureusement séparés ; et il peut être, à cet égard, considéré comme le précurseur de l'école romantique, qui devait faire tant de bruit un demi-siècle plus tard. On voit, par la correspondance Bachaumont, que ses drames, imprimés d'abord, furent joués avec beaucoup de succès sur diverses scènes de province, puis à la Comédie italienne de Paris. Tels furent : en 1782 le Déserteur, la Destruction de la Ligue, l'Indigent ; en 1784 la Brouette du vinaigrier ; en 1786 l'Habitant de la Guadeloupe. — Rentré en France à la Révolution, il rédigea les Annales patriotiques avec Carra. Il fut membre de la Convention comme député de Seine-et-Oise ; et il fit ensuite partie du conseil des Cinq-Cents. Lors de la fondation de l'Institut, il fut compris par le Directoire dans le premier noyau, comme membre de la deuxième classe pour la section de Morale. Il concourut au réveil de la loge en 1805 et fut inscrit sur les deux tableaux de 1806.

Chapitre 191. Amour du merveilleux. Extrait, pages 478-479
tableau paris 1782

[…] Une secte nouvelle, composée surtout de jeunes gens, paroît avoir adopté les visions répandues dans un livre intitulé les Erreurs & la vérité, ouvrage d'un mystique à la tête échauffée, qui a néanmoins quelques éclairs de génie.

Cette secte est travaillée d'affections vaporeuses ; maladie singulièrement commune en France depuis un demi-siècle ; maladie qui favorise tous les écarts de l’imagination, & lui donne une tendance vers ce qui tient du prodige & du surnaturel. Selon cette secte, l’homme est un être dégradé, le mal moral est son propre ouvrage ; il est sorti du centre de vérité ; Dieu par sa clémence le retient dans la circonférence, lorsqu’il auroit pu s’en éloigner à l’infini ; le cercle n’est que l’explosion [p.479] du centre : c’est à l’homme de se rapprocher du centre par la tangente.

Pour pouvoir enfiler cette tangente, les sectateurs de ces idées creuses vivent dans la plus rigoureuse continence, jeûnent jusqu’à tomber dans le marasme, se procurent ainsi des rêves extatiques, & éloignent toutes impressions terrestres, afin de laisser à l’ame une liberté plus entiere & une communication plus facile avec le centre de vérité.

L’activité de l’esprit humain qui s’indigne de son ignorance ; cette ardeur de connoître & de pénétrer les objets par les propres forces de l’entendement ; ce sentiment confus que l’homme porte en lui-même, & qui le détermine à croire qu’il a le germe des plus hautes connoissances : voilà ce qui précipite des imaginations contemplatives dans cette investigation des choses invisibles ; plus elles sont voilées, plus l’homme foible & curieux appelle les prodiges & se confie aux mysteres. Le monde imaginaire est pour lui le monde réel.

1783 – Mercier - Tableau de Paris

Tableau de Paris - Louis-Sébastien Mercier
Nouvelle édition, corrigée & augmentée - Tome VI, Amsterdam 1783

Chapitre DXIX. Martinistes. Pages 233-238
tableau paris 1783

[L’orthographe originale a été conservée]

Secte toute nouvelle qui, tournant absolument le dos aux routes ouvertes par la saine physique, par la solide chymie, & faisant divorce avec tout ce que nous dit l'histoire naturelle, s'est précipitée dans un monde invisible qu'elle seule apperçoit.

Les Martinistes ont adopté les visions du Suédois Swedenborg, qui a vu les anges, qui leur a parlé, qui nous a décrit de sang-froid leur logement, leur écriture, leurs habitudes ; qui a vu enfin de ses yeux les merveilles du ciel & de l‘enfer.

Cette secte tire son nom de son chef, auteur du livre intitulé : Des erreurs & de la vérité. Ce livre nous promet, comme tant d'autres, l'évidence & la conviction des vérités, [p.234] dont la recherche occupe tout l'univers.

La base du systême est, que l'homme est un être dégradé, puni dans un corps matériel pour des fautes antérieures, mais que le rayon divin qu'il porte en soi peut encore ramener à un état de grandeur, de force & de lumiere.

Un monde invisible, un monde d'esprits nous environne ; des intelligences douées de diverses qualités vivent auprès de l'homme, sont les compagnons assidus de ses actions, les témoins de ses pensées. L'homme pourroit communiquer avec eux, et étendre par ce commerce la sphere de ses connoissances, si sa méchanceté & ses vices ne lui avoient pas fait perdre cet important secret.

Les objets que nous voyons sont autant d'images fantastiques et trompeuses : ce que nous ne voyons pas est la réalité. Les expériences physiques sont des erreurs ; tout est du ressort du monde intellectuel ; il n'a rien de vrai au-delà : nos sens sont des sources éternelles d'imposture et de folie.

[p.235] L'homme a perdu le séjour de sa gloire, & il n'y rentrera que quand il aura su connoître ce centre fécond où gît la vérité, qui est une et immuable.

Pour toucher ces hautes vérités, il faut s'adresser mieux qu'à des hommes ; il faut converser avec les esprits. Toutes les sciences qui occupent les académies sont vaines ; & faute de s'être éloigné du principe, tous les observateurs ont erré dans les découvertes humaines. Le moindre habitant du monde idéal en sait plus que Bacon, que Boërhaave, & que tous les prétendus génies dont la terre se glorifie.

Certes, le grand être nous a donné cent raisons différentes, qui n'ont aucun rapport entr'elles, puisque les Martinistes raisonnent paisiblement leurs idées. Ils paroissent avoir la conviction de ce qu'ils affirment. Tranquilles, modérés, ces visionnaires sont les plus doux des hommes, et n'ont point la chaleur ni l'enthousiasme tant reprochés aux autres sectes.

[p.236] Le livre de leur chef est un galimatias : mais on sait que les mots ne rendent pas toujours toutes les idées que l'on peut avoir ; qu'on peut fort bien s'entendre, sans se faire entendre des autres. Il résulte de cette lecture, que les martinistes adoptent une foule d'idées métaphysiques ; qu'ils sont diamétralement opposés aux matérialistes ; qu'ils sont religieux dans toute la force du terme, & qu'ils tendent à élever l'homme autant que d'autres se sont plû à le rabaisser.

Eh ! Qui ne voudroit avec eux pouvoir converser avec les habitans de l'autre monde ? Comme nos jouissances seroient doublées ! Quelle société ! Et que seroient les spectacles de la terre en comparaison ! Nous passerions les jours à redire à nos bons amis de l'autre monde tout ce que nous sentirions pour nos bien-aimés de la terre ; & à nos bien-aimés de la terre, tout ce que nous auroient dit ceux de l'autre monde.

Voilà ce que cherchent les Martinistes. Ils s'y disposent par l'exercice des vertus ; ils parlent [p.237] de l'Être suprême avec une vénération & un amour qui saisissent l'ame ; et tout ce qu'enseigne le christianisme, ne trouve en eux aucune contradiction formelle. Enfin, ils n'entament aucune question politique.

Qui l'eût dit, qu'après les Encyclopédistes viendroient les Martinistes ? Ceux-ci n'ont aucun trait de la physionomie propre à la hautaine secte philosophique.

Je ne sais comment le clergé, le gouvernement & la littérature s'arrangeront un jour avec eux. La secte qui vit dans un monde intellectuel ne paroît pas vouloir recourir à ce qui choque les hommes. Elle n'ambitionne ni pouvoir, ni richesse, ni renommée ; elle rêve, elle cherche la perfection ; elle est douce & vertueuse, elle veut parler aux morts et aux esprits. Cela n'est pas dangereux.

Des jeunes gens distingués par l'éducation & la figure, suivent ces idées extraordinaires. Ils laissent à d'autres les plateaux électriques, les creusets, les vases en fermentation, les recherches sur l'air fixe ; ils tiennent mieux, [p.238] à ce qu'ils prétendent ; ils acquierent l'évidence physique sur l'origine du bien & du mal, sur l'homme, sur la nature matérielle, la nature immatérielle & la nature sacrée.

Qu'est-ce, après cela, que la base des gouvernemens politiques, la justice civile & criminelle, les sciences, les langues et les arts ?

Parler aux anges, rappeller son ame aux principes universels de la science, voilà ce qui fait dédaigner la physique & la chymie, qui prenoient une grande faveur.

1784 - Jean Jacques François Millanois - Réponse aux assertions contenues dans l'ouvrage du R.F.L. a. Fascia

Millanois 1784

[pseud.] ...: ayant pour titre: De Conventu generali latomorum apud Aquas Wilhelminas, de Jean-Pierre-Louis Beyerlé (1782)

Jean Jacques François Millanois, 1784.

Extrait des délibérations du Préfet de Lorraine du 18 novembre 1782
Il a été donné lecture d'un Ouvrage fait par un des Membres de la Préf... de Lor... sur les opérations du Convent de Wilhelmsbad : Ouvrage qui a été généralement applaudi ; & qu'il serait imprimé & envoyé à toutes les différentes Provinces de l'O.
Concordat cum originali,
F. A Flore,
Cancell: Préf. Lothar.

Réponse aux assertions contenues dans l'ouvrage du R.F.L. a. Fascia