1873 Cyclopaedia of Biblical1873 - Cyclopaedia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature

Cyclopaedia of Biblical, Theological, and Ecclesiastical Literature,

The Rev. John McClintock, DD. and James Strong S.T.D.

Vol. V - K, L, Mc.

New York
Harper & Brothers, Publisheres
Franklin square

1873

Article: Saint-Martin. Extrait, pages 825-826

modern metaphysicians.

M. Damiron, in reviewing the life and works of Saint-Martin (Archives Littéraires, 1804), affords us the following résumé of Saint-Martin's views:

"The system of Saint-Martin aims at explaining everything by means of man. Man is to him the key to every phenomenon, and the image of all truth. Taking, therefore, literally the famous oracle of Delphi, 'Nosce te ipsum,' he maintains that, if we would fall into no mistakes respecting existence, and the harmony of all beings in the universe, we have only to understand ourselves, inasmuch as the body of man has a necessary relation to everything visible, and his spirit is the type of everything that is invisible. What we should study, then, are the physical faculties, whose exercise is often influenced by the senses and exterior objects, and the moral faculties or the conscience, which supposes free-will. It is in this study that we must seek for truth, and we shall find in ourselves all the necessary means of arriving at it:" this it is which our author calls natural revelation. For example: "The smallest attention," he says, "suffices to assure us that we can neither communicate nor form any idea without its being preceded by a picture or image of it, engendered by our own understanding; in this way it is that we originate the plan of a building or any other work. Our creative faculty is vast, active, inexhaustible; but, in examining it closely, we see that it is only secondary, temporary, dependent, i. e. that it owes its origin to a creative faculty, which is superior, independent, and universal, of which ours is but a feeble copy. Man, therefore, is a type, which must have a prototype, and that prototype is God."

This extract affords a fair insight, we think, into the philosophical mysticism by which Saint-Martin attempted to supplant the shallow materialism and growing infidelity of his age, and to induce his countrymen to take a deeper insight into the constitution of the human mind, and its close connection with the divine.

See, besides M. Caro's work above alluded to, Damiron, Mémoires pour servir à l'histoire de philosophie au 18 siècle, vol. 1; Matter, Saint-Martin, Le Philosophe inconnu (1862); Morell, History of Modern Philosophy, p. 208, 209; London Quarterly Review, 1856 (Jan.); 1857 (April), p.177: Methodiste Quaterly Review, 1863 (April), p.339. (J. H. W.)

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1873 Cyclopaedia of Biblical

 1873 - Cyclopédie de la littérature biblique, théologique et ecclésiastique - Traduction

Saint-Martin, Marquis Louis CLAUDE DE, appelé le Philosophe Inconnu, célèbre mystique français, est né à Amboise (Touraine) le 18 janvier 1743 ; il a reçu une éducation pour le barreau ; il a préféré la vie militaire et, grâce à l'influence de M. de Choiseul, il a obtenu une commission. Le régiment auquel il fut affecté comptait plusieurs officiers qui avaient été initiés à une sorte de franc-maçonnerie mystique par le mystique portugais Martinez Pasqualis ; il se passionna bientôt pour les doctrines mystiques et lut beaucoup dans ce domaine. Le mysticisme, cependant, était à cette époque confiné dans des limites assez étroites en France ; l'esprit de presque tout le pays était absorbé par l'école montante du matérialisme, et combattre ce dernier devint la tâche de notre obscur officier du régiment de Foix. Saint-Martin jeta bientôt sa commission, et se livra tout entier à l'écriture et à la méditation, résolu à écraser, par tous les moyens en son pouvoir, la forme froide et sans cœur de la spéculation qui était alors partout à l'ordre du jour. Il traduisit d'abord les œuvres de Jacob Boehme ; mais finalement il fut à l'origine d'un mysticisme religieux qui, selon Morell (hist. of philos. in the 19th Cent. p. 208), consistait dans les principes du platonicien de Cambridge Henry More, « élevés sous la direction d'un esprit versatile et enthousiaste, comme une barrière contre le sensationnalisme philosophique de Condillac et le scepticisme religieux de Voltaire ». Mais comme toutes les écoles mystiques ont tôt ou tard trouvé leur issue naturelle : le fanatisme, Saint-Martin s'est également heurté à ce même rocher, et malgré la prudence avec laquelle il a traité les questions théologiques, les hérésies contenues dans ses écrits ne sont ni rares ni mineures. Pourtant, malgré de nombreuses prouesses et caprices d'une extrême excentricité, Saint-Martin nous a laissé l'une des meilleures réfutations des erreurs sensualistes jamais enregistrées, et son influence contre le matérialisme du XVIIIe siècle n'a pas encore reçu la reconnaissance qu'elle mérite. Les yeux fixés sur le monde invisible, il traversa indemne toutes les horreurs de la Révolution française ; il vit le règne de la Terreur, le Directoire, le Consulat, et termina tranquillement et heureusement une vie de grande activité littéraire à Aulnay, près de Paris, le 13 octobre 1803.

Parmi les réalisations de Saint-Martin, sa victoire sur le sensationnaliste Garat mérite une attention particulière.

« Les législateurs de la première Révolution française, dans leur tentative de remodeler la société après le règne de la Terreur, avaient pris pour code de lois, et pour panacée universelle, une théorie avilissante, qu'ils imaginaient cependant régénérer le monde, et selon laquelle ils voulaient donc le plus naturellement du monde former la nouvelle génération. Telle fut l'origine de l'École Normale, remaniée et organisée ensuite par Napoléon, et qui rend encore les plus grands services comme séminaire de professeurs. Saint-Martin avait été envoyé par le district qu'il habitait pour assister aux conférences données dans cette école, et, naturellement, on s'attendait à recevoir comme un solide évangile l'enseignement du célèbre philosophe Garat, dont les conférences sur l'"idéologie" n'étaient guère qu'un réchauffé de Condillac, habillé avec beaucoup de goût, mais encore plus d'assurance. Un disciple de Jacob Boehme, le jeune mystique, sentant que la société n'a pas besoin de la déification de la matière, ni de l'Encyclopédie facile, se lève hardiment pour réfuter le professeur, et, par un renvoi au troisième volume des Débats des Écoles Normales, le lecteur peut suivre toutes les circonstances d'une discussion qui se termina par la déconfiture de Garat. M. Caro (Saint-Martin) a fourni un résumé précieux de toute l'affaire - une époque extrêmement importante dans la vie de Saint-Martin".

M. Caro, dans son Essai sur la vie et la Doctrine de Saint-Martin (Paris. 1856) a donné une liste complète des ouvrages de Saint-Martin. Ils sont nombreux. Les meilleurs sont les suivants : Des Erreurs et de la Vérité, ou les hommes rappelés au Principe universel de la Science (1775) ; L'Homme de Désir ; et l'Esprit des Choses, ou coup d'œil Philosophique sur la nature des êtres, et sur l'objet de leur existence (1800, 2 vols. 8vo5). Ces ouvrages fournissent un indice des principaux traits du caractère de l'auteur, et leur étude attentive nous permet de déterminer la position exacte qu'il occupe dans la galerie des métaphysiciens modernes.

M. Damiron, en passant en revue la vie et les ouvrages de Saint-Martin (Archives Littéraires, 1804), nous donne le résumé suivant des vues de Saint-Martin :

« Le système de Saint-Martin a pour but de tout expliquer par l'homme. L'homme est selon lui la clef de toute énigme, et l'image de toute vérité. Prenant donc à la lettre le fameux oracle de Delphes : "Nosce te ipsum", il soutient que, pour ne pas se méprendre sur l'existence et sur l'harmonie de tous les êtres composant l'Univers, il suffit à l'homme de se bien connaître lui-même, parce que le corps de l'homme a un rapport nécessaire avec tout ce qui est visible, et que son esprit est le type de tout ce qui est invisible. Que l'homme étudie donc, et ses facultés physiques dépendantes de l'organisation de son corps, et ses facultés intellectuelles dont l'exercice est souvent influencé par les sens ou par les objets extérieurs, et ses facultés morales ou sa conscience qui suppose en lui une volonté libre. C'est dans cette étude qu'il doit rechercher la vérité, et il trouvera en lui-même tous les moyens nécessaires d'y arriver. Voilà ce que l'auteur appelle la révélation naturelle. Par exemple, la plus légère attention suffit, dit-il, pour nous apprendre que nous ne communiquons, et que nous ne formons même aucune idée qu'elle ne soit précédée d'un tableau ou d'une image engendrée par notre intelligence ; c'est ainsi que nous créons le plan d'un édifice et d'un ouvrage quelconque. Notre faculté créatrice est vaste, active, inépuisable, mais en l'examinant de près, nous voyons qu'elle n'est que secondaire, temporelle, dépendante, c'est-à-dire, qu'elle doit son origine à une faculté créatrice, supérieure, indépendante, universelle, dont la nôtre n'est qu'une faible copie. L'homme est donc un type qui doit avoir son prototype, et ce prototype est Dieu. »

[Nous reprenons ici le texte même de Tourlet, dans Archives littéraires, pages 328-329. Ce texte est cité par Damiron dans son Essai sur l'histoire de la Philosophie en France au dix-neuvième siècle- Saint-Martin, page 260 et sq]

Cet extrait donne un bon aperçu, nous semble-t-il, du mysticisme philosophique par lequel Saint-Martin a tenté de supplanter le matérialisme superficiel et l'infidélité croissante de son époque, et d'inciter ses compatriotes à prendre une conscience plus profonde de la constitution de l'esprit humain, et de sa connexion étroite avec le divin.

Voir, outre l'ouvrage de M. Caro auquel il est fait allusion ci-dessus, Damiron, Mémoires pour servir à l'histoire de philosophie au 18e  siècle, vol. 1 ; Matter, Saint-Martin, Le Philosophe inconnu (1862) ; Morell, History of Modern Philosophy, p. 208, 209 ; London Quarterly Review, 1856 (janv.) ; 1857 (avril), p.177 : Methodiste Quaterly Review, 1863 (avril), p.339. (J. H. W.)

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