Feller - 1839 - Bibliographie universelle ou Dictionnaire historique...  – T 5

1839 feller t5Biographie universelle, ou Dictionnaire historique des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours.
François Xavier de Feller
Volume 5, p.378 - 1839 - Biographie universelle, ou Dictionnaire historique des hommes

SAINT-MARTIN (Louis-Claude), né à Amboise en 1743 , entra au service : mais cet état n'était guère conforme à ses inclinations naturelles ; aussi le quitta-t-il au bout de six ans. Saint-Martin avait un caractère tranquille, aimait l'étude et le recueillement, où il se plongeait dans ses idées métaphysiques. Après avoir voyagé en Suisse, en Allemagne, en Angleterre et en Italie, il revint à Lyon, et y demeura trois ans, presque inconnu. Il mena la même vie à Paris : impassible au milieu des événements de la révolution, il put en éviter les suites. Cependant malgré la retraite dans laquelle il affectait de vivre, il trouva beaucoup de disciples connus sous le nom de martinistes. Il était lié avec le sénateur Lenoir-Laroche, dans la maison duquel il mourut, à Aunay, en 1804. On a de lui : Des erreurs et de la vérité, ou les Hommes rappelés au principe universel de la science, 1773 [sic pour 1775], in-8. Ce livre, par son obscurité et par ses paradoxes, pourrait bien mériter à son auteur le surnom de Kant français ; Tableau de l'ordre social [sic pour Tableau naturel des rapports qui existent entre Dieu, l'homme et l'univers, 1782]; Ministère de l'homme-esprit ; Eclair sur l'association humaine : il y cherche les fondements du pacte social dans le régime théocratique et les communications entre Dieu et l'homme ; le Livre rouge ; Ecce homo; l'Homme de désir; le Cimetière d'Amboise; le Crocodile, ou la Guerre du bien et du mal, arrivée sous le règne de Louis XV, poème épico-macaronique [sic pour épico-magique] en 102 chants, 1799 , in-8. C'est l'ouvrage le plus obscur qu'ait enfanté l'imagination ténébreuse de l'auteur. Il a de plus traduit de l'allemand de Boehm les Principes ; l'Aurore naissante. Saint-Martin lisait Burlamaqui pour s'instruire, et Rabelais pour son amusement. Il y a assez de ces deux écrivains pour se gàter l'esprit et se corrompre le cœur.