Ulrich Guttinguer - Fables et Méditations

Guttinguer fables meditations1Dédiées à Monseigneur le Duc de Montpensier
Paris, Joubert - 1837

Méditations 

XIII - Sur une pensée de Saint-Martin (p.117-118)Guttinguer meditations

Je vous l'ai dit, Alfred, deux choses me consolent
En vous, et dans ces jours coupables qui s'envolent,
Comme l'or prodigué que sème votre main,
(Graine d'où lèvera plus tard tant de chagrin !)
Et vous devez guérir, je le crois, si votre âme,
De ces deux choses, garde en sa cendre une flamme [118]

Je ne veux pas de vous encor désespérer;
« Vous savez applaudir et vous savez pleurer. »
Quand l'admiration vous porte sur son aile,
Vous êtes juste et bon, la divine étincelle
Eclate dans vos yeux et brille dans les pleurs :
C'est à ce signe-là qu'on connaît les meilleurs.
Un mot nous a frappés, au Livre salutaire
Que nous lisions hier : « A l'homme seul, sur terre,
» Le Ciel a fait le don de savoir admirer. »
Il en est un plus grand, Alfred, c'est d'adorer.
Que l'un vous mène à l'autre, et vous aurez la vie,
La seule véritable, où ma voix vous convie,
Où je vous tends la main, quoique mal affermi ;
Où Dieu veuille tous deux nous unir mon ami !

Bury, septembre 1836.

 1846 guttinguer les2agesdupoeteUlric Guttinguer, Les deux âges du poète
Deuxième et complète édition.
Paris, Fontaine et Dauvin. Passage des Panoramas, 35. 1846

Deuxième âge - Souvenirs de Saint-Gatien-les-Bois - XII, Sur une pensée de Saint-Martin, p.87 - https://books.google.fr/books?id=Eb0sAAAAYAAJ

Dans cet ouvrage, à la suite du poème  A M. le Comte de Salvandy, sur une épître de S. Paul

Guttinguer écrit : 

Le Seigneur l'a permis ! que je l'en remercie !
De combien de soucis il exempte ma vie !
Dieu vous sauve, vous tous condamnée au pouvoir !
Et c'est par où finit ma prière du soir (1)

Note 1. Le vertueux théosophe Saint-Martin disait qu'il ne s'était jamais couché sans remercier Dieu de deux choses ; savoir : Qu'il y eût des gens qui voulussent bien gouverner, et qu'il n'en fit pas partie