1942.le.Temps1942 – Le Temps – Rencontre Cagliostro & Willermoz

Le Feuilleton du quotidien Le Temps au début du mois de juillet 1942, propose trois articles (les 1er, 3 et 4-5 juillet) d'Alice Joly sur la rencontre entre Cagliostro et Jean-Baptiste Willermoz.

Madame Alice Joly (1898-1979) est l'autrice d'une bibliographie de Jean-Baptiste Willermoz, Un mystique lyonnais et les secrets de la franc-maçonnerie : Jean-Baptiste Willermoz (1730-1824) paru en 1938 (Macon, Protat Frères) et réédité chez Déméter en 1986 par Antoine Faivre (1934-2021).

Alice Joly décrit la venue de Cagliostro qui avait l'intention de « fonder un ordre maçonnique tout à fait sublime et inédit : le rite égyptien, dont la loge-mère, dite « La Sagesse triomphante », devait avoir Lyon comme siège et centre de rayonnement ».

L'auteure s'appuie évidemment sur son ouvrage, mais également sur Constantin Photiadès (1883-1949) qui a publié Les Vies du Comte de Cagliostro (Paris, Bernard Grasset, 1932), sur G. Van Rijnberk (1875-1953), l'Occultisme et la métapsychologie du XVIIIe siècle (Revue métapsychique, juin 1934 [en fait, il s'agit du numéro 2 de mars-avril 1934 : Willermoz et Cagliostro,  p.114-119. Le numéro 3 de mai-juin étudie Willermoz et l'écriture médiumnique, p.168-171.]) et sur Antoine Péricaud (1782-1867), Séjour de Cagliostro à Lyon de 1784 à 1785 (G. Rossary, 1830). Deux lettres de Jean-Baptiste Willermoz donnent des détails sur cette rencontre entre les deux personnages. La première, au duc d'Havré de Croy, Grand Maître de la province d'Auvergne.

Voici l'extrait de la Lettre du F∴ Willermoz ainé, membre du directoire écossais d’Auvergne séant à Lyon, et chancelier général du ressort provincial, au TRF Duc De Havré et de Croy grand maître provincial du ressort et vénérable maître de la respectable loge de la Bienfaisance à l’O∴ de Paris, l’an de la vrai lumière le 13 décembre 5785 (Manuscrit 5458, Bibliothèque Lyon) :

Le régime que Cagliostro a voulu établir en France sous le nom de rite égyptien est mixte et participe aux deux dernières classes , il est illusoire et trompeur en plusieurs points sur lesquels il veut s’en faire (mot illisible) ; dangereux et mauvais en quelques autres qui pourraient avoir plus de réalité, mais heureusement pour ses (mot incompréhensible), le moderne instituteur de ce régime mixte, n’est pas asses savant en cette partie pour le rendre aussi mauvais qu’il aurait pu le devenir entre ses mains et la divine providence qui veille au bien des humains en à arrêté les progrès dés sa naissance. Je puis parler pertinemment de cet homme et de ses principes. Arrivé à Lyon en octobre 1784, il avait projeté d’empoisonner le régime rectifié par le directoire de Lyon, dont il me savait membre, en m’offrant de m’établir personnellement dépositaire général de tout son savoir et de tous ses secrets, si je voulais favoriser la propagation de son régime. Je ne m’en (mot incompréhensible) encore aucunement par ce qu’il m’avait fait initier le lendemain de son arrivée sous un nom qui m’était inconnu, ce qui donna lieu à plusieurs longues conférences, après les qu’elles ayant reconnu les dangers et la perversité de ses principes, je lui tournai le dos en l’assurant qu’il ne me verrait plus.

La seconde seconde lettre est adressée au landgrave Charles de Hesse (1744-1836) « l'un des princes allemands qui présidaient aux destinées de la Stricte Observance ». Alice Joly cite plusieurs passages de cette dernière lettre dans laquelle Willermoz donne de nombreux détails de cette rencontre.

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