[Rousseau]

Il se rapprochait et se séparait de Rousseau par bien des points. Il a pour lui un grand attrait et un grand faible :

« En lisant Rousseau, dit-il, et voyant que c'est un homme qui dit si bien, on est tenté de penser que c'est un homme qui ne [224] peut que dire vrai. D'ailleurs il ne vous laisse pas toujours le temps d'y regarder : il vous entraîne, il garde si bien tous les passages que vous ne pouvez vous échapper de lui ». [Mon Portrait, 516].

Il lui envie cette puissance et cette fermeté de talent qu'il n'avait pas, mais il se sent d'une région plus noble et plus élevée : « Rousseau, dit-il, frappait plus bas que moi. » [Mon Portrait, 577]. Il diffère de lui surtout en ce qu'il croit essentiellement à un Dieu qu'on ne salue pas seulement, qu'on ne se borne pas à proclamer, mais qu'on aime et qu'on prie : « À force de dire, Notre Père, espérons que nous entendrons un jour dire, Mon Fils. » Voilà ce que l'orgueil de Rousseau eût repoussé.