1874 Deschamps t1

1874 - Les sociétés secrètes et la société  ou Philosophie de l'histoire contemporaine - T. 1

Par l'auteur du Monopole universitaire, destructeur de la Religion et des Lois

[R. P. Nicolas Deschamps, s.j.,

membre de l'Académie romaine, De Religione catholica]

Tome premier

Avignon – FR. Seguin Aînés, Imprimeur-éditeur – 13, rue Bouquerie

1874

Cet ouvrage de Nicolas Deschamps, Les sociétés secrètes et la société, comporte trois tomes. Les deux premiers ont été publiés en 1874 et le troisième tome seulement en 1876. L'éditeur explique ce retard par le décès de l'auteur survenu juste au moment de l'impression du premier tome :

« Il nous est enfin donné de reprendre et de terminer la publication de cet important ouvrage. La mort de l'auteur, survenue prématurément et presque subitement pendant l'impression du premier volume, est la seule cause d'une aussi longue interruption. Ce fâcheux événement, on le comprendra sans peine, nous prive de publier l'ouvrage avec tous les développements que l'auteur avait eu en vue et que lui seul était capable de donner à son travail. Nous pouvons du moins compléter, dans une certaine mesure, ce qui a déjà paru. M. Claudio JANNET, avocat distingué d'Aix, qui fut à la fois le disciple et l'ami du R. P. DESCHAMPS, a bien voulu dépouiller avec le soin le plus minutieux les manuscrits laissés par ce dernier; il a recueilli toutes les notes, coordonné les divers documents amassés par lui ; il en a extrait la matière d'un fort volume, que nous livrons aujourd'hui à la publicité. Une table analytique de tout l'ouvrage le termine et facilite ainsi les recherches. »

Nous publions sur cette page, le tome premier. Avec les deux autres tomes (datée de1874 pour le 2e et 1876 pour le 3e), ils constituent la première édition. Une seconde édition des 3 tomes paraît en 1880 et 1881. Ces éditions ont été modifiées par Claudio Jannet, ami de Nicolas Deschamps, qui a poursuivi son étude.

Ces ouvrages font partie d'un ensemble de livres publiés à la suite de Jean-Pierre-Louis de Luchet (Essai sur la secte des illuminés, 1789), abbé François Le Franc (Conjuration contre la religion catholique, 1792), l'abbé Barruel (Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme, 1797-1798), auxquels on peut ajouter les livres de François-Timoléon Bègue Clavel (Histoire pittoresque de la Franc-Maçonnerie et des sociétés secrètes, 1843) et de Robison (1739-1805 - Proofs of a Conspiracy against all the Religions and Governments of Europe, carried on in the Secret Meetings of Free-Masons, Illuminati and Reading Societies, etc., Preuves de conspiration contre les religions et tous les gouvernements de l'Europe, ourdis dans les assemblées secrètes des illuminés et des francs-maçons, 1797). On trouvera dans son introduction, notamment page 22, la liste des différents livres antimaçonniques qui ont servis à Nicolas Deschamps pour établir les preuves qu'il soutient. Tous ces livres sont des panégyriques contre la Franc-maçonnerie et comportent de très nombreuses erreurs et des amalgames surprenants.

Le tome premier comporte au moins 32 occurrences avec le terme Saint-Martin, 13 avec Philosophe inconnu, 26 avec Martinisme, 22 avec illuminé, 41 avec illuminisme.

Nous publions les différentes pages qui se rapportent aux occurrences recherchées. Cependant, il faut prendre les divers commentaires avec prudence dans la mesure où de nombreuses erreurs existent dans ces pages. Nous en avons relever quelques unes, les plus flagrantes :

L'auteur confond illuminisme et martinisme, assurant que Saint-Martin a participé au convent des Gaules (1778) et était délégué au convent de Wilhelmsbad (1782). On apprend ainsi que Saint-Martin est même le "fondateur des loges martinistes". Certaines citations donnent un semblant de justification mais n'en sont pas moins tout aussi fausses, comme celle-ci : "Saint-Martin, l'auteur de cette publication [Des Erreurs et de la Vérité], devait être et était réellement l'un des coryphées du chapitre de Sion (le haut comité des amis réunis ou philalètes)" [p.79] [1].

Saint-Martin est ainsi présenté comme le réformateur de la Maçonnerie de tous les rites, et est considéré comme l'inventeur de la devise révolutionnaire "'égalité, liberté, fraternité", « formule que dans son style symbolique il appelait le ternaire sacré. » (p.513) Ou encore « la loge d'Erménonville, près du tombeau de J.-J. Rousseau, loge qui avait pour chefs et Saint-Martin lui-même et Saint-Germain, deux des députés des loges françaises, au grand Congrès maçonnique tenu à Paris vers ce temps-là. » [1785] (p.416). L'auteur mélange la franc-maçonnerie avec le spiritisme qu'il définit comme étant le "petit-fils de Saint-Martin" (p.164) et parle du livre Des Erreurs et de la Vérité, comme le "Talmud des Francs-maçons" (p.509) ou le "Talmud maçonnique" (p.511).. 

1. Citation du mémoire présenté au congrès de Vérone (1822) par le comte de Haugwitz, ministre d'état et représentant du roi de Prusse à ce congrès, tiré de : Dorow's Denkschriften und Briefen zur Charakteristik der Welt und Literatur. Berlin 1840, t.IV, p.211-221. La traduction française se trouve dans l'ouvrage La franc-maçonnerie et la révolution, par François-Xavier Gautrelet, p.499 et suiv.,