Principes moraux de la Franc-maçonnerie anéantissant toute morale en générale. Extrait, p.315

« Le philosophe inconnu Saint-Martin, au désolant tableau des sociétés modernes, opposait l'image de l'ancien bonheur perdu, raconte L. Blanc, en analysant dans son histoire de la Révolution le livre Erreurs et vérités. Par les sentiers de l'allégorie, il conduisait son lecteur au sein du royaume mystérieux que, dans leur état primitif, les hommes avaient habité. Là, nulle distinction... tous étaient égaux..... et le mot de la grande énigme qu'il posait devant là nation française, c'était : Liberté, Égalité, Fraternité, formule que, dans son style symbolique, il appelait le ternaire sacré (la base par conséquent de toute la morale martiniste), et dont il ne parlait que sur le ton d'un enthousiasme solennel (L. Blanc, Hist. de la Révolution, t. II, ch. 3.). »

Autres principes des Sociétés secrètes anéantissant toute morale en général... Extrait, p.329-330

Extrait, p.329-330

« Il est certain, dit le grand illuminateur de la Franc-maçonnerie française, qu'en considérant les révolutions et les contrariétés qu'éprouvent tous les êtres de la nature, les hommes ont dû avouer qu'elle était sujette aux influences du bien et du mal, ce qui les amenait nécessairement à reconnaître l'existence de deux principes opposés; rien de plus sage, en effet, que cette observation, [page 329] et rien de plus juste que la conséquence qu'ils en ont tirée. » (Saint-Martin, Erreurs et vérités. p.5). 

« Or, l'un et l'autre de ces deux principes sont immuables par leur nature même ; le bon principe, le principe supérieur, dit encore le philosophe inconnu, fondateur du martinisme et réformateur de tous les autres rites, portant en lui-même sa propre loi, est dans la nécessité de rester dans le bien qui le constitue, sans pouvoir jamais tendre à une autre fin. On voit au contraire tous les jours, par ses œuvres, que l'auteur du mal (mauvais principe), est comme enchaîné à sa volonté criminelle, en sorte qu'il ne produit pas un seul acte qui n'ait pour but de perpétuer la confusion et le désordre. Abimé dans ses propres ténèbres, il n'est susceptible d'aucune lumière... Sa volonté et toutes ses facultés sont tout à fait impures et corrompues). » (Ibid. p.17. 28, 30, 31).

Enseignements de leurs interprètes les plus autorisés et de leurs éminents philosophes, détruisant toute morale... Extrait, p.351

Donc, tout ce que nous appelons mœurs, bonnes mœurs, moralité, est laissé, dans la morale maçonnique, à l'arbitraire de chacun, et les plus monstrueuses immoralités ne sont elles-mêmes qu'une question de méthode.

« Au feu, au feu tout cela, disaient également les martinistes parlant des plaisirs des sens ; donnez au feu tout ce qu'il vous demande, tout cela n'affecte pas l'âme » et le philosophe inconnu, Saint-Martin, ce réformateur de la Maçonnerie de tous les rites, n'a-t-il pas écrit lui-même dans l'Homme de désir, n° 235 : « En vain l'ennemi me poursuit par ses illusions ; il ne faut pas qu'ici-bas la matière ait mémoire de moi. Les délices de la matière, est-ce l'homme qui les goute ? Lorsque ses sens ont de la peine ou du plaisir, ne lui est-il pas aisé de voir que ce n'est pas lui qui prouve cette peine et ce plaisir ? (Mémoires pour servir à l'Histoire du Jacobinisme. tom. I, p. 103 ). »

Morale dans les rapports particuliers des hommes entre eux. Extrait, p.361-362

L'historien maçon [Louis Blanc] en dit autant du fondateur des loges égyptiennes ou de Cagliostro, et nous avons déjà, dans le chapitre précédent, rapporté son jugement en cette matière. Les aveux de ce genre, sur les loges martinistes, quoiqu'un peu voilés, n'en sont pas moins concluants. [page 362]

« Ce fut vers cette époque, dit-il, (quelques années avant 1789), que s'accrédita le Martinisme, doctrine au fond de laquelle la révolution grondait sourdement, mystérieuse exposition d'une théorie qui allait mettre à l'essai le plus formidable des triumvirats : (l'égalité, la liberté, la fraternité). Saint-Martin, le fondateur de cette secte maçonnique, en avait déposé l'esprit et le but dans un livre qui avait pour titre : Des Erreurs et de la Vérité, par un philosophe inconnu. « Le petit nombre des hommes dépositaires des vérités que j'annonce, disait-il en commençant, est voué à la prudence et à la discrétion par des engagements formels. Aussi me suis-je promis d'user de beaucoup de réserve dans cet écrit et de m'y envelopper d'un voile que les yeux les moins ordinaires ne pourront percer, d'autant que j'y parle quelquefois de toute autre chose que ce dont je parais traiter. [Des Erreurs, Introduction, p.IV-V]

Pourquoi ces détours (ces mensonges) et cette nécessité de la prudence (ou de l'hypocrisie) ? Que signifiaient ces engagements formels ? Quels étaient ces conjurés qui se groupaient, invisibles, autour d'un livre ? Jamais ouvrage plus émouvant et plus singulier n'avait paru. Semblable à ces tableaux qui présentent des oppositions bien tranchées de lumière et d'ombre, tout n'y était que vives lueurs ou ténèbres, contradictions apparentes et étudiées. Au nom d'un spiritualisme pieux, le philosophe inconnu s'élevait contre la folie des cultes humains. Il s'humiliait auprès des souverains, et il ébranlait leurs trônes. Le croyait-on perdu dans la région des fantômes, il reparaissait tout à coup au milieu des vivants, et alors il se mettait à creuser la misère sociale jusqu'à d'effrayantes profondeurs ; il ouvrait la terre jusqu'aux abîmes (L. Blanc, Histoire de la Révolution, tom. II, chap.3). »

Tout ici n'est donc encore que dissimulation et hypocrisie !

Leur morale dans ses rapports avec ces Sociétés elles-mêmes ou les serments. Extraits, p.416

Quelle hypocrite scélératesse dans tous ces serments, et cependant celui du dernier grade de l'Illuminisme français, ou de la Franc-maçonnerie de Saint-Martin, est plus exécrable encore. Le voici tel que le rapportent avec ses principales circonstances des écrivains dignes de foi, tel qu'il était prêté au commencement de la Révolution française dans la loge d'Erménonville, près du tombeau de J.-J. Rousseau, loge qui avait pour chefs et Saint-Martin lui-même et Saint-Germain, deux des députés des loges françaises, au grand Congrès maçonnique tenu à Paris vers ce temps-là.