Saint-Martin ou l'illuminisme français. Extrait, p.41-50

Après Weishaupt se présente Saint-Martin, le fondateur du martinisme ou de l'illuminisme français. Le plus fameux de ses écrits a pour titre : Des Erreurs et de la Vérité, par un philosophe inconnu. Louis Blanc, un des membres et des panégyristes les plus célèbres des sociétés secrètes, en parle ainsi dans le troisième chapitre du deuxième volume de l'Histoire de la Révolution Française : « Au nom d'un spiritualisme pieux, le philosophe inconnu s'élevait contre la folie des cultes humains. Les religions, disait-il, leur diversité même les condamne (comme si les diverses altérations des monnaies en les rendant fausses, prouvaient que celle qui n'a pas été altérée l'est également ).
« Par les sentiers de l'allégorie, le philosophe conduisait au sein du royaume mystérieux que dans leur état primitif [page 42] état de purs esprits) les hommes avaient habité. « Et il ajoutait : « Mais l'homme, par un funeste usage de sa volonté libre, abandonna son premier poste (il fut emprisonné dans un corps). De là des calamités sans nombre et sans mesure : cultes mensongers, etc. »
Mais écoutons St-Martin lui-même et devinons les raisons qu'il doit avoir avec toute la Maçonnerie, dans un livre qui pouvait être lu par les profanes, d'envelopper sa pensée de voiles; plus tard les faits devaient les déchirer et la faire apparaitre dans tout son jour :

« Quoique la lumière, dit-il dans son introduction, soit faite pour tous les yeux, il est encore plus certain que tous les yeux ne sont pas faits pour la voir dans tout son éclat. C'est pour cela que le petit nombre des hommes dépositaires des vérités que j'annonce est voué à la prudence et à la discrétion PAR LES ENGAGEMENTS LES PLUS FORMELS (1. Des Erreurs et de la Vérité, par un philosophe inconnu. Introduction, p. 11. Edimbourg, 1775).
« L'homme est à présent composé de deux êtres, l'un sensible, l'autre intelligence. Nous avons laissé entendre que dès son origine, il n'était pas sujet à cet assemblage et que, jouissant des prérogatives de l'être simple, il avait tout en lui et n'avait besoin de rien pour se soutenir, puisque tout était renfermé dans les dons précieux qu'il tenait de son principe. Dès son origine, l'homme avait donc pour loi de régner sur la région sensible, comme il le doit encore aujourd'hui ; mais comme il était alors doué d'une force incomparable et qu'il n'avait aucune entrave, tous les obstacles disparaissaient devant lui. Aujourd'hui il n'a plus, à beaucoup près, les mêmes forces. Lorsque l’arrêt foudroyant eut été prononcé contre lui, il ne lui resta de tous les dons qu'il avait reçus qu'une ombre de liberté, c'est-à-dire une volonté presque toujours sans force et sans empire. Tout autre pouvoir lui fut ôté celui même de l'intelligence, comme il le suppose plus bas, et sa réunion avec un être sensible le réduisit à n'être plus qu’un assemblage de deux causes inférieures en similitude de celles qui régissent tous les corps.
« Quels fruits l'homme pourrait-il donc produire aujourd'hui, si dans l'impuissance que nous lui connaissons, il [page 43] croyait n'avoir d'autre loi que sa propre volonté et s'il entreprenait de marcher sans être guidé par cette cause active et intelligente dont il dépend malgré lui, et de laquelle il doit tout attendre, ainsi que des êtres corporels parmi lesquels il est si tristement confondu ?...
« Telle est cependant la marche que les hommes ont suivie, c'est-à-dire qu'ils n'ont presque jamais porté la vue au delà du sensible. Or, cette faculté sensible étant bornée et privée du pouvoir nécessaire pour se diriger elle-même ne présentera jamais que des preuves réitérées de variété, de dépendance et d'incertitude. En effet, toutes les branches de l'ordre civil et politique qui réunit les différents peuples ont-elles d'autre but que la matière ? La partie morale même de tous leurs établissements s'élève-t-elle au delà de cet ordre humain et visible ? Il n'y a pas jusqu'à leurs institutions les plus vertueuses qu'ils n'aient réduites d'eux-mêmes à des règles sensibles et à des lois extérieures, parce que dans toutes ces choses, les instituteurs ayant marché seuls et sans guide, c'est l'unique terme où ils avaient pu porter leurs pas. La faculté intellectuelle de l'homme n'est donc absolument pour rien dans de pareils faits.
« Commençons par observer l'institution la plus respectée. et la plus universellement répandue dans tous les peuples, celle qu'ils regardent avec raison comme ne devant pas être l'ouvrage de leurs mains. Il est bien clair, par le zèle avec lequel toute la terre s'occupe de cet objet sacré, que tous les hommes en ont en eux et l'image et l'idée. Nous apercevons chez toutes les nations une uniformité entière sur le principe fondamental de la religion. Toutes reconnaissent un être supérieur qu'il faut prier, toutes le prient.
« Cependant les soins que tous les peuples, se donnent pour honorer le premier être nous présentent, comme toutes les autres institutions, des différences et des changements successifs et arbitraires dans la pratique comme dans la théorie ; en sorte que parmi toutes les religions on n'en connaît pas deux qui l'honorent de la même manière. Or, je le demande, cette différence pourrait-elle avoir lieu, si les hommes avaient pris le même guide et qu'ils n'eussent pas perdu de vue la seule lumière qui pourrait les éclairer et les [page 44] concilier. C'est donc en s'éloignant de cette lumière que l'homme demeure livré à ses propres facultés... et cependant quoiqu'il ne sache plus si l'hommage qu'il lui offre est vraiment celui que cet être exige, il préfère d'en rendre un tel qu'il conçoit à la secrète inquiétude et au regret de n'en point rendre du tout.
« Tel est en partie le principe qui a formé les fausses religions et qui a défiguré celle que toute la terre aurait dû suivre ; alors pourrons-nous être surpris de voir si peu d'uniformité dans les usages pieux de l'homme et de son culte, de lui voir produire toutes ces contradictions, toutes ces pratiques opposées, tous ces rites qui se combattent et qui, en effet, ne présentent rien de vrai à la pensée. N'est-ce pas là où, l'imagination de l'homme n'ayant plus de frein, tout est l'ouvrage de son caprice et de son aveugle volonté ? N'est-ce pas là par conséquent où tout doit paraître indifférent à la raison, puisqu'elle ne voit plus de rapports entre ce culte et l'être auquel les instituteurs et les partisans veulent l'appliquer ?
« Nous avons vu que, malgré tous les raisonnements sur la nature, les hommes étaient obligés de se soumettre à ses lois ; nous avons assez fait connaître que les lois de cette nature étaient fixes et invariables, quoique par une suite des deux actions qui sont dans l'univers (du bon et du mauvais principe, un des dogmes fondamentaux du martinisme et de la plupart des loges maçonniques, comme nous verrons), leur accomplissement fut souvent dérangé.
« Nous savons donc déjà avec évidence qu'il est dans la nature corporelle une puissance supérieure à l'homme et qui l'assujettit à ses lois... Si l'homme est soumis à cette nature, à plus forte raison le sera-t-il aux principes supérieurs qui la dirigent et la soutiennent. Que produira donc tout ce qu'il pourra faire, imaginer, dire, instituer contre les lois de ces principes supérieurs ? Loin qu'ils en soient le plus légèrement altérés, ils ne font que montrer davantage leur force et leur puissance en laissant l'homme qui s'en éloigne livré à ses propres doutes et aux incertitudes de son imagination et en l’assujettissant à ramper tant qu'il voudra les méconnaître. [page 45] 
« Nous ne pouvons donc plus douter que la raison de toutes ces différences que les nations nous offrent dans leurs dogmes et dans leur culte ne vienne de ce que, dans leurs institutions, elles ne sont pas appuyées de cette cause active et intelligente.
« On ne doit pas non plus me demander actuellement quel est celui de tous les cultes établis qui est le véritable culte; le principe que je viens de poser doit servir de réponse à toutes les questions sur cet objet (1. Des Erreurs et de la vérité, p. 199, 200, 201, 205, 206, 207, 208, 210, 211. 220. 221). »

Ainsi dogmes et cultes, tout est faux dans toutes les religions qui existent ou qui ont existé par le monde, depuis que nous avons perdu notre état primitif de purs esprits. A peine le monde en a-t-il conservé le principe fondamental, ou l'idée de l'être supérieur. Car le mot de Dieu ne se trouve jamais sous la plume du philosophe inconnu ; encore en lui appliquant le raisonnement, criterium des erreurs, le défaut d'uniformité, ce principe fondamental est-il obligé lui aussi de s'évanouir. Toutes les religions, en effet, d'après le philosophe, présentent non-seulement des différences et des variétés dans la pratique du culte à rendre à l’être supérieur, mais encore dans la théorie ou dans l'idée même qu'elles nous donnent de cet être. Tout ce qu'elles enseignent sur son existence, sa nature, sont donc, par la même raison, l'ouvrage du caprice de l'homme ou de son aveugle volonté. Et comme il n'y a pas non plus par le monde deux hommes qui se ressemblent parfaitement, et dans la nature et dans les mêmes espèces deux individus, sur le même arbre deux feuilles qui ne présentent bien des différences et des variétés, il s'ensuivrait que l'homme, son corps, la nature extérieure et sensible tout entière n'est qu'une illusion, l'ouvrage du caprice et de l'aveugle volonté.
Que restera-t-il donc debout ? rien, zéro. Et cette conséquence le philosophe inconnu non seulement l'avoue, mais entreprend de la démontrer par un procédé cabalistique.

« Nous pouvons également regarder le cercle entier, dit-il encore, comme un être corporel dont la circonférence est la forme ou le corps, et dont le centre est le principe immatériel. [page 46] Séparer ce principe de sa forme corporelle, n'est-ce pas la même chose que de séparer le centre de sa circonférence, et par conséquent la même chose que doter l'unité un du dénaire dix 1874 deschamps 01, qui figure le monde entier. Mais si on ôte une unité du dénaire dix, il est bien certain qu'il ne restera que neuf en nombre. Cependant.il nous reste en figure le zéro, 0, ou la ligne circulaire, ou enfin la circonférence. Que l'on voie aussi, d'après le rapport existant entre le zéro, qui est comme nul par lui-même, et le nombre neuf ou celui de l'étendue, si on aurait du blâmer si légèrement ceux qui ont prétendu que la matière n'était qu'apparente (Des Erreurs et de la Vérité. p. 160). »
« L'homme s'est (donc) égaré, dit toujours le fondateur des loges martinistes, en allant de quatre (seul nombre qui soit le quadruple de sa racine ou d'un), à neuf (qui équivaut à zéro) ; il ne pourra se retrouver qu'en allant de neuf à quatre, nombre sacré, quaternaire, que nous nommons principe générateur, nombre qui produit tous les êtres et qui leur sert de mesure ( Ibidem, p. 38, 414, 416). »
Mais comment exécuter cet incompréhensible retour du zéro au principe générateur, n'ayant plus qu'une ombre de liberté, une volonté presque toujours sans force et sans empire, tout autre pouvoir nous ayant été ôté, volonté aveugle et sans pouvoir nécessaire pour se diriger elle-même ? Comment revenir de neuf à quatre avec un corps qui forme autour de nous un voile ténébreux qui cache à notre vue la vraie lumière et qui est tout à la fois une source continuelle de nos illusions et l'instrument de nos nouveaux crimes, quoique n'étant qu'une simple apparence équivalant à zéro ? Comment dans un tel état regagner le bienheureux quaternaire, quand, doué d'une force incomparable, n'ayant aucune entrave, tous les obstacles disparaissant devant lui, quand ayant tout en lui et n'ayant besoin de rien pour se soutenir, l'homme n'a pu conserver ce divin quaternaire (Ibidem, p.200). » Reconnaître l'être supérieur, se soumettre à ses lois ? Mais c'est la question, c'est le retour effectué de neuf à quatre. Quelles sont les lois de cet être supérieur ? Qu'est-ce que cet être supérieur [page 47] lui-même ? Où est-il ? Quels sont les chemins qui conduisent à lui ? Qui m'y conduira ? Qui m'y fera marcher, puisque tout pouvoir m'a été ôté, et qu'environné de ténèbres, enchaîné de toutes parts dans les illusions du sensible, il me reste à peine une ombre de liberté ? Écoutons :

« Tel est, on le sait, l'état malheureux de l'homme actuel qu'il ne peut, non seulement arriver au terme, mais même faire un seul pas dans cette voie, sans qu'une autre main que la sienne lui en ouvre l'entrée, et le soutienne dans toute l'étendue de la carrière ! On sait aussi que cette main puissante est cette même cause physique à la fois intelligente et active dont l’œil voit tout et dont le pouvoir soutient tout dans le temps. Or, si ses droits sont exclusifs, comment l'homme, dans sa faiblesse et dans la privation la plus absolue, pourrait-il dans la nature se passer seul d'un pareil appui ?
« Il faut donc qu'il reconnaisse ici de nouveau et l'existence de cette cause et le besoin indispensable qu'il a de son secours pour se rétablir dans ses droits. Il sera également obligé d'avouer que si elle peut seule satisfaire pleinement ses désirs sur les difficultés qui l'inquiètent, le premier et le plus utile de ses devoirs est d'abjurer sa fragile volonté, ainsi que les fausses lueurs dont il cherche à en colorer les abus et de ne se reposer que sur cette cause puissante qui, aujourd'hui, est l'unique guide qu'il ait à prendre.
« Que ne puis-je déposer ici le voile dont je me coure et prononcer le nom de cette cause bienfaisante, la force et l'excellence même sur laquelle je voudrais pouvoir fixer les yeux de tout l'univers ! Mais quoique cet être ineffable, la clef de la nature, l'amour et la joie des simples, le flambeau des sages et même le secret appui des aveugles, ne cesse de soutenir l'homme dans tous ses pas, comme il soutient et dirige tous les actes de l'univers ; cependant, le nom qui le ferait le mieux connaitre suffirait, si je le proférais, pour que le plus grand nombre dédaignât d'ajouter foi à ses vertus et se défiât de toute ma doctrine. Ainsi le désigner plus clairement, ce serait éloigner le but que j'aurais de le faire honorer (Des Erreurs et de la vérité, p. 537). » [page 48]

Il se fera connaître plus tard et sur toute la ligne maçonnique. Mais en attendant voilà l'homme bien avancé. La religion nouvelle le réduit à zéro ; elle ne lui laisse qu'une ombre de liberté, ou l'enveloppe de ténèbres inextricables, et on veut, pour le sauver ou pour retourner de neuf à quatre, qu'il reconnaisse une cause qui est la clef de la nature sans laquelle il ne peut rien connaître, ni faire un seul pas dans la carrière du retour. Et cette cause, on ne veut pas même lui en dire le nom, et il suffirait de le lui dire pour qu'il n'y crût pas.
Est-ce assez d'impasses, de contradictions et d'absurdités ? Non, écoutons encore :

« Quelles qu’aient été les découvertes de l'homme (zéro pourtant et qui seul ne peut rien découvrir et n'avoir la certitude de rien), après avoir reconnu une cause supérieure dans la nature, après avoir reconnu qu'elle était supérieure à sa pensée, il n'a pu s'empêcher d'avouer qu'il devait y avoir des lois par lesquelles elle agissait sur ce qui lui était soumis, et que si les êtres qui devaient tout attendre d'elle ne remplissaient pas ces lois, ils ne pourraient espérer aucune lumière, aucune vie, aucun soutien. »

Ainsi l'homme connait-il l'être supérieur, en sut-il le nom qu'on ne peut et qu'on ne veut lui dire, en comprît-il toute la nécessité ou l'impossibilité sans lui de connaître la voie qui y conduit et d'y faire un pas, il faudrait encore qu'il connut ses lois et qu'il s'y soumît pour pouvoir espérer même de lui quelque lumière et quelque soutien.

« Mais, me dira-t-on, continue lui-même le grand fondateur, quand même les hommes en viendraient à convenir aussi de la nécessité de cette cause pour diriger toute la conduite des hommes (quand ils en connaîtraient et suivraient les lois), quels moyens auraient-ils pour savoir quand elle y préside ou non ? car leurs dogmes et leurs établissements en ce genre n'ayant pas la moindre uniformité, il leur faut absolument une autre loi que celle de l'opinion pour s'assurer qu'ils sont dans le vrai chemin.
« Si cependant cette cause active et intelligente ne pouvait jamais être connue sensiblement par l'homme, il ne pourrait jamais être sûr d'avoir trouvé la meilleure route et de [page 49] posséder le véritable culte, puisque c'est cette cause qui doit tout opérer et tout manifester : il faut donc que l'homme puisse avoir la certitude dont nous parlons et que ce ne soit pas l'homme qui la lui donne; il faut que cette cause elle-même offre clairement à l'intelligence et aux yeux de l'homme les témoignages (sensibles par conséquent) de son approbation; il faut enfin, si l'homme peut être trompé par les hommes, qu'il ait des moyens de ne se pas tromper lui-même et qu'il ait sous la main des ressources d'où il puisse attendre des secours évidents (Des Erreurs et de la vérité, p.222-223). »

Ainsi l'homme déchu dans son état terrestre et dans l'impuissance radicale de se réhabiliter, de connaître même quoi que ce soit avec certitude : religion, culte, morale, gouvernement, lois, que par l'appui, les lumières, la direction absolue de la cause intelligente supérieure qui conduit tout dans la nature ; et il ne peut rien obtenir d'elle, ni lumière, ni appui, qu'en se soumettant aux lois par lesquelles elle agit elle-même sur ce qui lui est soumis. Et cet appui, ces lumières, cette direction absolue, ces lois et la soumission à ces lois, c'est lui, lui seul, sujet à toutes les erreurs et les illusions du sensible, zéro au fond, qui doit les découvrir en lui, et par l'évidence sensible ou zéro encore, discerner ce que cette cause supérieure fait connaître comme la vérité ! Zéro par conséquent partout ! Mais cette évidence, c'est à chaque homme en particulier qu'elle doit être donnée, puisque l'homme peut être trompé par les hommes et dans ce cas ce ne serait qu'une variété et une différence nouvelle ajoutées à toutes les autres, et qui en prouve, selon le principe absolu du philosophe inconnu, l'erreur et la fausseté par cela même. Zéro encore .et toujours zéro; et jusqu'à ce que tout le monde reçoive à la fois la même évidence, et qui, comme sensible, ne serait encore que zéro, les loges de l'illuminisme allemand et français, quoique différant essentiellement et dans leur point de départ et dans leur but, seront cependant d'accord unanimement pour déclarer fausses toutes les religions, imposteurs tous leurs prêtres sans exception, et pour travailler efficacement à la destruction [page 50] des unes et des autres. Et à cet effet, les loges martinistes viennent de jeter dans la rue, sous le nom de spiritisme, leur lourd bagage de contradictions et d'absurdités, revues encore et augmentées par les esprits supérieurs, pour ouvrir les yeux et ramener de neuf à quatre les masses imbéciles qui cherchent la vérité dans la nécromancie, le somnambulisme et les tables tournantes et parlantes. Quelle justice de Dieu sur l'infaillibilité souveraine de la raison et sur son progrès continu !

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