Le Martinisme, pages 319-322
Extrait de la 2e partie – Les Fils d’Hermès, L’Ascèse. X – La Roue de la Fortune.
C’est au XVIIIe siècle que le Martinisme [page 320] surgit avec son fondateur Martinès de Pasqually, disciple de Swedenborg et initiateur de L. Cl. de Saint-Martin.
Il rassembla une élite.
L’illuminisme se transmit dans ses grandes lignes, se perpétua de société secrète en société secrète, d’adepte à adepte, avec le comte de Saint-Germain, Lascaris, alchimistes, Mesmer, Cazotte, jusqu’à la Révolution qui fit triompher la secte maçonnique et jacobine combattue par l’hermétisme basé sur la hiérarchie de l’intelligence et de la vertu, l’ordre social et moral, la tolérance.
Au XIXe siècle, la tradition subit comme une éclipse. Elle dégénéra sous l’influence d’un charlatanisme regrettable, du progrès excessif de l’industrie et du commerce. Wronski, Fabre d’Olivet. Ch. Fourier et le baron du Potet le magnétiseur célèbre, retrouvèrent quelques-unes des clés égarées de l’hermétisme. L’épidémie spirite se mit à sévir et à bouleverser les cerveaux.
Mais quelqu’un s’éleva : Eliphas Lévi à qui il appartenait de restituer dans son ensemble l’antique et majestueux Occultisme.
Eliphas Lévi (Ad. Constant de son vrai nom), publia ses immortels ouvrages : Dogme et Rituel de la Haute Magie, La Clé des Grands Mystères, Histoire de la Magie, Fables et Symboles, La Science des Esprits, entre 1845 et 1865.
Ecrits dans un style simple mais riche et d’une belle allure, ils exposent les diverses parties de la Science des mages et constituent le monument le plus imposant élevé à la gloire et à la justification de l’Hermétisme. On chercherait en vain leurs pareils. Ils sont une Somme. […, page 322]
…Mais l’un des derniers disciples d'Eliphas, doué des qualités organisatrices indispensables au rôle d’apôtre, le Docteur Gérard Encausse, jeune médecin très actif, prit, sous le pseudonyme de Papus— le génie de la médecine en Kabbale — la tête du courant occultiste vers 1885 et donna un essor énorme à ces idées traditionnelles que l’Invisible voulait alors faire fructifier aux yeux de la masse.
Lorsque le comte Gaston de Lambert entra en rapports avec les chefs du mouvement : Papus, Guaita, Sédir (Yvon Le Loup), Barlet (A. Faucheux), de Rochas, l’Occultisme était en plein épanouissement. Il jouissait d’une extrême faveur, non seulement auprès de l’élite intellectuelle, mais du grand public qu’il attirait par ses relents magiques et sa réputation de science maudite. Il avait un peu, en certains milieux, [page 323] le succès de don Juan à qui les femmes vertueuses ne résistent point, par curiosité et, se disent-elles, pour tenter de le convertir.
Source
gallica.bnf.fr / BnF : 1920 - Le destin ou Les fils d'Hermès, François Jollivet-Castelot (1874-1937).